Emeutes: «Pas d'impact sur l'attractivité française», veut rassurer Bruno Le Maire

«L'économie française est solide, la vie quotidienne des citoyens français n'est pas menacée par ce qui s'est passé», a affirmé Bruno Le Maire (Photo, AFP).
«L'économie française est solide, la vie quotidienne des citoyens français n'est pas menacée par ce qui s'est passé», a affirmé Bruno Le Maire (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Emeutes: «Pas d'impact sur l'attractivité française», veut rassurer Bruno Le Maire

  • Bruno Le Maire, s'est adressé mardi soir aux téléspectateurs internationaux, sur CNN, pour marteler que les émeutes qui touchent la France n'auraient pas de conséquences
  • «Cela n'aura pas d'impact sur la croissance française, sur l'attractivité française ou sur le tourisme français», a-t-il affirmé sur CNN

PARIS: Rassurer touristes et investisseurs: le ministre de l'Économie francais, Bruno Le Maire, s'est adressé mardi soir aux téléspectateurs internationaux, sur CNN, pour marteler que les émeutes qui touchent la France n'auraient pas de conséquences sur la croissance et l'attractivité du pays.

Au deuxième jour d'une relative accalmie après plusieurs nuits d'émeutes déclenchées par la mort du jeune Nahel, qualifiée par M. Le Maire de "tragédie" à la fois "inacceptable" et "impardonnable", le ministre a tenté de rassurer sur la situation.

"Cela n'aura pas d'impact sur la croissance française, sur l'attractivité française ou sur le tourisme français", a-t-il affirmé sur CNN, s'adressant en anglais à une audience internationale qui a les yeux braqués sur la France et ses images d'émeutes nocturnes violentes déclenchées par la mort le 27 juin de Nahel, adolescent de 17 ans tué d'un tir à bout portant par un motard de la police.

"L'économie française est solide, la vie quotidienne des citoyens français n'est pas menacée par ce qui s'est passé", a ajouté M. Le Maire. "Nous revenons à une situation plus calme", a-t-il dit.

“La France est l'une des destinations touristiques les plus populaires au monde et nous ferons tout pour qu'elle le reste, en garantissant naturellement la sécurité de tous les touristes sur le sol français", a aussi déclaré le ministre dans un entretien au quotidien britannique The Telegraph. La France espère recevoir le roi Charles III "dans les prochains mois", a souligné M. Le Maire, alors que la visite du monarque avait été annulée fin mars en raison des protestations sociales contre la réforme des retraites.

Plus tôt dans la journée, le gouvernement français s'était déjà voulu rassurant quant à un éventuel impact des émeutes sur le tourisme à Paris, au début de la saison touristique d'été et à un an des Jeux olympiques organisés dans la capitale.

"Il faut garder son sang-froid, nous n’avons pas de vague d’annulations à Paris", avait affirmé la ministre déléguée au Tourisme, Olivia Grégoire. "On tient bon sur le tourisme", avait-elle insisté.

Les plateformes interrogées par ses équipes ont fait part d'un "frétillement à -0,5, -2%, mais ça ne permet aucunement de tirer des conclusions", avait assuré la ministre.

«Milliers d'annulations»

Toutefois, selon le patron de l'Office de tourisme de Paris, Jean-François Rial, la situation est plus critique, avec "des milliers d'annulations", qu'il avait évaluées dimanche pour l'AFP "autour des 20-25% sur la clientèle internationale" début juillet dans la capitale française.

"On avait une croissance de 25% de la clientèle américaine à Paris depuis le début de l'année, qui compensait l'absence des Chinois et des Russes, et on faisait notamment un carton plein sur le haut de gamme", avait-il précisé.

Les clientèles japonaise, chinoise, américaine et sud-américaine sont notamment considérées comme particulièrement sensibles aux questions de sécurité.

Le syndicat patronal GNC, le Groupement national des chaînes hôtelières, a quant à lui identifié "entre 2 et 5% de baisse sur (les) objectifs des dix premiers jours de juillet" qui "étaient très bons", a indiqué son président, Jean-Virgile Crance, évoquant un préjudice "bien plus moral et parfois matériel pour les établissements touchés". L'activité "devrait rester bonne sur l'été 2023, sauf retournement de situation de la sécurité intérieure", a-t-il dit à l'AFP.

La France a été secouée par plusieurs crises violentes depuis 2018, de la révolte des Gilets jaunes aux manifestations contre la réforme des retraites.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.