Deux enquêtes à Marseille autour de possibles violences policières ayant fait un mort et un blessé

Des manifestants affrontent des CRS à Marseille, dans le sud de la France, le 30 juin 2023. (Photo, AFP)
Des manifestants affrontent des CRS à Marseille, dans le sud de la France, le 30 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Deux enquêtes à Marseille autour de possibles violences policières ayant fait un mort et un blessé

  • Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes respectivement pour «coups mortels avec usage ou menace d'une arme» et «violence en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours»
  • La procureure de la République de Marseille Dominique Laurens avait souligné comme « probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d'un projectile de type flash-ball»

MARSEILLE: Deux enquêtes ont été ouvertes à Marseille sur de possibles violences policières dans la nuit de samedi à dimanche, émaillée d'émeutes dans la ville, violences qui ont fait un mort, probablement victime d'un projectile de type "flash-ball", et un blessé.

Ces deux enquêtes distinctes, ouvertes respectivement pour "coups mortels avec usage ou menace d'une arme" et "violence en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours", ont été confiées à la police judiciaire et à la police des polices (IGPN) par le parquet de la deuxième ville de France.

Un homme de 27 ans avait été retrouvé inconscient après avoir chuté de son scooter cours Lieutaud, à quelques centaines de mètres à peine du Vieux-Port et des rues commerçantes où plusieurs centaines de commerces ont été vandalisés dans le weekend, sur fond de colère après la mort du jeune Nahel le 27 juin à Nanterre, en banlieue parisienne.

Il a été retrouvé "après ce qu'un témoin avait qualifié d'accident de scooter" et alors que semble-t-il "il n'y avait pas de forces de l'ordre présentes" à proximité, toujours selon ce témoin, a précisé une source policière à l'AFP.

C'est lors de l'autopsie effectuée sur la victime, décédée à l'hôpital de la Timone, qu'a été confirmée "une sorte d'impact sur sa poitrine", a ajouté cette source, en précisant que désormais l'enquête devra déterminer "le périple de ce jeune homme sur la soirée".

La procureure de la République de Marseille Dominique Laurens avait souligné comme "probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d'un projectile de type flash-ball", insistant sur le fait que si "des événements de type émeutes et pillages se déroulaient cette nuit-là dans le secteur", il était impossible de déterminer "si la victime y avait participé ou même si elle avait circulé dans cette zone".

«Rien fait de mal»

Interrogée mercredi par RTL et BFMTV, la femme de ce jeune père de famille prénommé Mohamed, qui attend leur second enfant, a assuré que son mari n'avait "rien fait de mal".

"Depuis qu'il a eu un enfant, il a tout arrêté. Il n'est pas du genre qui casse. Il ne faisait rien, il regardait les gens, prenait des photos", a déclaré celle-ci sur RTL. "J'ai la vidéo qui prouve que mon mari n'a rien fait. (...) A mon avis, c'est un policier qui lui a tiré dessus. Il l'a vu en train de le filmer, il a tiré avec un flash-ball", a-t-elle poursuivi.

BFMTV a de son côté diffusé une vidéo, présentée comme la dernière filmée par le jeune homme, montrant des policiers effectuer une arrestation, de nuit, devant un magasin du centre.

Le seconde enquête confiée à l'IGPN et à la PJ porte sur le cas d'un jeune homme de 21 ans, hospitalisé dans la même nuit de samedi à dimanche mais dont le pronostic vital n'est pas engagé.

Elle porte sur des faits qui "se seraient déroulés dans le centre-ville", toujours selon le parquet, sans aucune autre précision, notamment sur un éventuel lien avec les émeutes alors en cours dans la ville.

Les violences urbaines avaient débuté jeudi à Marseille, avec un pic dans la nuit de vendredi à samedi qui s'est soldé par 95 interpellations et des dizaines de blessés côté forces de l'ordre. Une enquête pour tentatives de meurtre a aussi été ouverte après l'agression de deux policiers en civil dans la nuit de jeudi à vendredi.

Depuis le début des violences qui ont suivi la mort de Nahel, l'IGPN et son pendant pour la gendarmerie (IGGN) ont été saisies de dix enquêtes, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin mercredi. Une de ce enquêtes porte notamment sur la grave blessure à la tête dont a été victime un autre jeune homme, actuellement dans le coma, à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), où intervenait le Raid le 30 juin.

Depuis le début des violences, le 27 juin, il y a eu 3.505 arrestations, dont 1.373 à Paris et en proche banlieue


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.