Le racisme sportif en Turquie sous le feu des projecteurs

L'arbitre Ovidiu Hategan, à gauche, s'entretient avec les entraîneurs et les joueurs du Basaksehir FK d'Istanbul lors du match de la Ligue des champions (UEFA), contre le Paris Saint-Germain, Paris. (Photo, AFP)
L'arbitre Ovidiu Hategan, à gauche, s'entretient avec les entraîneurs et les joueurs du Basaksehir FK d'Istanbul lors du match de la Ligue des champions (UEFA), contre le Paris Saint-Germain, Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 11 décembre 2020

Le racisme sportif en Turquie sous le feu des projecteurs

  • Erdogan : «La France a malheureusement trouvé sa place sur la carte des lieux racistes»
  • Un médaillé olympique suspendu pendant six mois par un juge de la Fédération internationale des luttes associées pour des propos racistes a vu la décision annulée

ANKARA: La controverse entourant le racisme présumé d'un fonctionnaire lors d'un match de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et Istanbul Basaksehir a alimenté la dispute bouillonnante entre Ankara et Paris, mais aussi suscité un débat en Turquie sur la culture sportive du pays.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui entretient des relations étroites avec les propriétaires du club Basaksehir, a déclaré après le match: «Cet incident est le résultat naturel du discours raciste en France. La France a malheureusement trouvé sa place sur la carte des lieux racistes.»

Lors du match de mardi, l’entraîneur adjoint de Basaksehir, Pierre Webo, a reçu un carton rouge pour avoir protesté contre une décision de l’arbitre. Le quatrième arbitre, un Roumain, aurait alors pointé du doigt le Camerounais en utilisant une épithète raciste.

Le match a été suspendu à la 13e minute et repoussé pour le lendemain après que les deux équipes ont quitté le terrain.

L’instance dirigeante du football européen, l’UEFA, compte ouvrir une enquête sur cet incident. «Le racisme et la discrimination sous toutes ses formes n'ont pas du tout leur place dans le football», a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le MHP, parti ultranationaliste turc et partenaire de la coalition du gouvernement au pouvoir, a tweeté des photos «Non au racisme» pour protester contre l’incident.

Cependant, pour de nombreux Turcs, les tensions ethniques et le racisme au sein du sport restent une source d’inquiétude.

Mert Yasar, un avocat spécialisé en droit du sport, affirme que les incidents racistes impliquant des managers, des concurrents et des supporters ont été un problème récurrent au fil du temps. Bien des responsables vivent dans une impunité totale puisque les fédérations et les procureurs n’imposent pas d'amendes et ne lancent pas d'enquête. «Notre bilan dans ce domaine s’alourdit», a-t-il déclaré à Arab News.

L’équipe de football de la ville de Diyarbakir, à majorité kurde, se trouve de plus en plus fréquemment l’objet d’hostilités nationalistes. Le club est accusé d’être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit.

Les joueurs sont exposés à un harcèlement quasi quotidien de la part des supporters des équipes rivales. La situation s’est aggravée quand le club a changé de nom en 2014, et a opté pour Amedspor, l’appellation kurde de Diyarbakir.

Les supporter nationalistes turcs crient généralement «Kurdes dehors; c’est la Turquie, pas le Kurdistan». Les supporters kurdes sont quant à eux sont périodiquement bannis des gradins.

En 2014, Deniz Naki, un joueur d'Amedspor d'origine kurde, a été la cible d'une attaque raciste à Ankara. Deux ans plus tard, il a été suspendu pendant 12 matchs à cause d'un message Facebook qualifié de «propagande idéologique».

Deux ans plus tard, des dirigeants d'Amedspor sont agressés après avoir assisté à un match dans la capitale.

La même année, les joueurs d'Amedspor ont porté une banderole géante sur le terrain. Le message appelait à «mettre fin à la violence dans la région qui tue des enfants au lieu de les emmener aux matches». Les joueurs ont été accusés de «propagande terroriste».

La semaine dernière, le commentateur de football Emre Bol a declaré à la chaîne pro-gouvernementale A TV que la star sénégalaise de Galatasaray, Mbaye Diagne, «mangeait du crocodile au Sénégal, pour ensuite venir ici et devenir footballeur». Galatasaray a immédiatement intenté une action en justice contre Bol.

En 1999, un attaquant né au Royaume-Uni, Kevin Campbell, a quitté le club de Trabzonspor après que son président, Mehmet Ali Yilmaz, l'a traité de «cannibale». Il a affirmé que cela était la «plus grande insulte» qu'il ait jamais reçue. «Aucune excuse ne peut guérir ma blessure», a-t-il avoué. Yilmaz avait déclaré aux journalistes: «Nous avons acheté un cannibale qui se prend pour un attaquant».

Les fans qui agitent des bananes pendant les matchs font régulièrement la une des journaux, sans avertissements ni vraies sanctions en contrepartie.

Le racisme est aussi récompensé de temps en temps dans le sport. Riza Kayaalp, un lutteur turc réputé, a fait la une des journaux pour ses propos racistes contre les Arméniens et les Grecs en août 2013, à la suite des manifestations antigouvernementales qui ont eu lieu au parc Gezi.

Le médaillé olympique a été suspendu pendant six mois par un juge de la Fédération internationale des luttes associées (FILA), mais la décision a été annulée par la suite. Il vient d’être nommé sous-secrétaire au ministère de la Jeunesse et des Sports.

Selon Mert Yasar, la lutte contre le racisme relève de l’État. «Toutes les conventions et les constitutions internationales obligent la Turquie à prendre des mesures antidiscriminatoires relatives au domaine sportif. Le ministère des Sports, les fédérations, et les comités sportifs devraient lutter sans cesse contre les attaques racistes dans les milieux sportifs», a-t-il insisté. «Plusieurs fédérations internationales se réservent le droit de mettre un terme au contrat des membres qui ne combattent pas efficacement le racisme, ou qui ne mènent pas d’enquêtes réelles. Ils peuvent même interdire ces fédérations turques de participer à des événements internationaux tant que le racisme jouit d’une telle impunité».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président des Émirats arabes unis à Oman pour renforcer les liens bilatéraux et condamner l'attaque israélienne

 Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel. (WAM)
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  • Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe
  • Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale

DUBAI : Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, s'est rendu jeudi à Oman, où il a rencontré le sultan Haitham bin Tariq pour discuter de la coopération bilatérale et des développements régionaux, y compris les récentes attaques israéliennes sur le territoire qatari.

Les dirigeants se sont entretenus à Qasr Al Hosn, à Salalah, et ont passé en revue la coopération croissante dans les domaines politique, économique, social et culturel, en soulignant leur engagement commun à renforcer l'intégration du Golfe et à soutenir les progrès du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les deux dirigeants ont condamné les frappes israéliennes sur le Qatar, les décrivant comme une violation de la souveraineté, une infraction au droit international et une menace pour la stabilité régionale. Ils ont réaffirmé leur solidarité avec le Qatar et se sont engagés à soutenir les mesures prises pour protéger sa sécurité et ses citoyens.

Le cheikh Mohamed a souligné la pérennité des relations entre les Émirats arabes unis et Oman, dont les racines remontent à feu le cheikh Zayed bin Sultan Al-Nahyan et au sultan Qaboos bin Said, dont les efforts ont jeté les bases de liens solides entre les deux nations.


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le Sud 

Une personne a été tuée dans une attaque de drone israélienne dans le sud du Liban jeudi, où Israël mène régulièrement des frappes affirmant viser le Hezbollah, a annoncé le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une personne a été tuée dans une attaque de drone israélienne dans le sud du Liban jeudi, où Israël mène régulièrement des frappes affirmant viser le Hezbollah, a annoncé le ministère libanais de la Santé. (AFP)
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  • "Un drone ennemi israélien a visé une moto sur la route d'Aïn Baal-Bazouriyé, tuant une personne", a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que l’attaque s’est produite dans le district de Tyr
  • Ces frappes sont survenues après des raids israéliens mardi et lundi, qui ont respectivement blessé un membre du Hezbollah au sud de Beyrouth, selon une source sécuritaire, et fait cinq morts sur des sites du Hezbollah dans l'est du Liban

BEYROUTH: Une personne a été tuée dans une attaque de drone israélienne dans le sud du Liban jeudi, où Israël mène régulièrement des frappes affirmant viser le Hezbollah, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

"Un drone ennemi israélien a visé une moto sur la route d'Aïn Baal-Bazouriyé, tuant une personne", a indiqué le ministère dans un communiqué, précisant que l’attaque s’est produite dans le district de Tyr.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024 à l'issue d'un an de conflit entre Israël et le Hezbollah, dont deux mois de guerre ouverte, l'armée israélienne continue de frapper le pays voisin, affirmant y cibler des sites et membres du Hezbollah pro-iranien.

Sorti très affaibli du conflit, celui-ci ne riposte pas.

L’Agence nationale de l’information (ANI) a indiqué que des frappes israéliennes avaient visé la région de Zrariyé, dans le district méridional de Saïda, ainsi que la vallée de la Békaa, à l’est du pays près de la frontière syrienne, sans faire état immédiatement de victimes.

L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir frappé une "infrastructure terroriste du Hezbollah sur un site utilisé pour la production et le stockage d’armes stratégiques" dans la Békaa, ainsi que d’autres infrastructures du groupe dans la région de Zrariyé.

Ces frappes sont survenues après des raids israéliens mardi et lundi, qui ont respectivement blessé un membre du Hezbollah au sud de Beyrouth, selon une source sécuritaire, et fait cinq morts sur des sites du Hezbollah dans l'est du Liban.

Elles interviennent aussi au moment où l’émissaire spécial français pour le Liban Jean-Yves Le Drian - dont le pays supervise avec les Etats-Unis l'application du cessez-le-feu - s'entretient avec les dirigeants libanais à Beyrouth.

Le mois dernier, le gouvernement libanais avait demandé à l’armée d’élaborer un plan pour désarmer d'ici la fin de l'année le Hezbollah, sous forte pression américaine.

L’armée libanaise doit achever le désarmement du Hezbollah dans la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël d'ici trois mois, a déclaré mardi à l'AFP le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Raggi.

Selon un communiqué de la présidence, le président libanais Joseph Aoun a déclaré à M. Le Drian que "toute pression française ou américaine sur Israël pour qu’il réponde à la volonté de la communauté internationale en cessant les attaques contre le Liban contribuera à mettre en oeuvre le plan proposé par l’armée et approuvé par le gouvernement".


La Syrie dit avoir démantelé une cellule liée au Hezbollah libanais

Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien. (AFP)
Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien. (AFP)
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  • Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes du président déchu Bachar al-Assad durant les plus de 13 ans de guerre civile en Syrie et contrôlait alors des régions à la frontière libano-syrienne, a démenti toute implication
  • Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a indiqué que ses forces avaient "réussi à arrêter les membres d'une cellule terroriste affiliée à la milice du Hezbollah, qui opéraient dans les localités de Saasaa et Kanaker"

DAMAS: Les autorités syriennes ont annoncé jeudi avoir démantelé dans la région de Damas une cellule "terroriste" affiliée au Hezbollah libanais, qui projetait de mener des opérations sur le sol syrien.

Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes du président déchu Bachar al-Assad durant les plus de 13 ans de guerre civile en Syrie et contrôlait alors des régions à la frontière libano-syrienne, a démenti toute implication.

Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a indiqué que ses forces avaient "réussi à arrêter les membres d'une cellule terroriste affiliée à la milice du Hezbollah, qui opéraient dans les localités de Saasaa et Kanaker dans l’ouest de la province de Damas".

"Les premières investigations ont montré que les membres de la cellule avaient reçu un entraînement dans des camps situés au Liban et qu’ils projetaient de mener des opérations sur le sol syrien", a-t-il ajouté.

Des "rampes de lancement de roquettes ont été saisies, ainsi que 19 roquettes de type Grad, des missiles antichars, en plus d’armes individuelles et de grandes quantités de munitions" ont été saisis, selon lui.

Dans un communiqué, le mouvement libanais pro-iranien a "nié catégoriquement ce qu’a rapporté le ministère syrien de l’Intérieur concernant l’appartenance au Hezbollah des personnes arrêtées dans la région de la Ghouta occidentale".

Le mouvement a assuré qu’il n'avait "aucune présence ni activité sur le territoire syrien, et qu’il (était) particulièrement attaché à la stabilité de la Syrie et à la sécurité de son peuple".

Après la chute de Bachar al-Assad, renversé en décembre par des rebelles islamistes dirigés par l'actuel président Ahmad al-Chareh, les routes d'approvisionnement du Hezbollah ont été coupées et plusieurs tentatives de contrebande d'armes à destination du Liban ont été déjouées selon les autorités syriennes.

En mars, des affrontements meurtriers avaient éclaté dans l'est du Liban, près de la frontière syrienne. Les autorités syriennes avaient accusé le Hezbollah d'avoir enlevé trois militaires syriens et de les avoir tués, ce que le mouvement avait nié.