Zelensky en Bulgarie pour discuter armes et Otan

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) et le premier ministre bulgare Nikolai Denkov s'adressent aux représentants des médias lors d'une conférence de presse conjointe à Sofia le 6 juillet 2023. (AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) et le premier ministre bulgare Nikolai Denkov s'adressent aux représentants des médias lors d'une conférence de presse conjointe à Sofia le 6 juillet 2023. (AFP).
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Publié le Jeudi 06 juillet 2023

Zelensky en Bulgarie pour discuter armes et Otan

  • Le président ukrainien a dit être venu en Bulgarie pour combler «le manque d'armes», alors que le temps presse
  • Il a répété que la lenteur des livraisons avait retardé la contre-offensive de Kiev, ce qui avait permis à Moscou de renforcer ses défenses dans les zones occupées, notamment au moyen de mines

SOFIA : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu jeudi en Bulgarie pour discuter de l'adhésion à l'Otan et plaider pour une accélération de la livraison d'armes par ce pays grand producteur de munitions, en pleine contre-offensive de Kiev.

Reparti en fin d'après-midi, il est désormais attendu à Prague avant de prendre la direction d'Istanbul vendredi.

"Nous sommes reconnaissants pour le soutien apporté par la Bulgarie", a déclaré le chef d'Etat aux côtés du nouveau Premier ministre Nikolay Denkov, qui a impulsé un changement de ton en appuyant ouvertement Kiev.

Parmi les sujets au programme de cette visite de quelques heures dans la capitale Sofia, "le soutien à la défense (ukrainienne), l'intégration de l'Ukraine à l'UE et à l'Alliance atlantique, le sommet de l'Otan et les garanties de sécurité", selon un message posté sur le réseau social Telegram.

Une "déclaration commune" a été signée en faveur de l'adhésion de Kiev à l'Otan, en amont du sommet de Vilnius, prévu les 11 et 12 juillet.

Le président ukrainien a dit être venu pour combler "le manque d'armes", alors que le temps presse.

Il a répété que la lenteur des livraisons avait retardé la contre-offensive de Kiev, ce qui avait permis à Moscou de renforcer ses défenses dans les zones occupées, notamment au moyen de mines.

"La motivation de nos partenaires doit rester intacte", a-t-il insisté. Sinon "nous perdrons l'initiative sur le champ de bataille".

Au président bulgare Roumen Radev qui est farouchement opposé à tout envoi d'aide militaire par crainte d'une escalade, Volodymyr Zelensky a rétorqué qu'il s'agissait de "se défendre" pour éviter que la guerre ne se propage au reste de l'Europe.

Mécontentement du Kremlin

La Bulgarie, membre de l'UE et de l'Otan mais historiquement et culturellement proche de Moscou, est profondément divisée sur le sujet.

Dans les faits cependant, les usines d'armement de l'ère communiste tournent à plein régime depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

L'an dernier, les exportations de l'industrie militaire bulgare ont frôlé les 4 milliards d'euros, selon des estimations - soit le triple du précédent record de 2017.

Jusqu'à présent, des pays tiers faisaient office d'intermédiaires, une solution trouvée au début de la guerre par l'ex-Premier ministre Kiril Petkov.

"Quasiment tout ce que nous avons reçu dans les premiers jours du conflit venait de nos partenaires bulgares", a récemment déclaré le conseiller présidentiel Mikhaïlo Podoliak sur la télévision bulgare Nova.

La présidence russe a fustigé cette visite, y voyant la volonté de Kiev d'entraîner "davantage de pays" dans le conflit en Ukraine.

"De nombreux pays ont déjà plongé jusqu'à leur tête dans ce conflit, directement ou indirectement. Ce sujet sera abordé avec les Bulgares", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Sofia et Kiev ont par ailleurs convenu de coopérer dans l'énergie, la Bulgarie proposant de vendre à l'Ukraine deux réacteurs nucléaires qu'elle avait commandés à la Russie pour un projet désormais abandonné.

Après Prague, Volodymyr Zelensky doit rencontrer vendredi à Istanbul son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, pour sa première visite en Turquie depuis le début de la guerre.

Selon le quotidien pro-gouvernemental Sabah, les deux dirigeants s'entretiendront notamment de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, conclu en juillet 2022 avec le parrainage des Nations unies et de la Turquie, que la Russie ne voit "aucune raison" de prolonger à son expiration le 17 juillet.


Trump nomme un spécialiste de la Big Tech à l'autorité de la concurrence

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, assiste à une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, assiste à une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Donald Trump a annoncé mardi qu'il nommait un spécialiste des grandes entreprises de la tech, Andrew Ferguson, à la Federal Trade Commission (FTC)
  • Le ministère de la Justice et l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) pilotent ensemble cinq dossiers judiciaires contre des grandes firmes technologiques, dont Amazon, Apple et Meta

WASHINGTON: Donald Trump a annoncé mardi qu'il nommait un spécialiste des grandes entreprises de la tech, Andrew Ferguson, à la Federal Trade Commission (FTC), l'autorité américaine de la concurrence.

"J'ai le plaisir de nommer Andrew Ferguson à la tête de la FTC. Andrew a fait ses preuves en s'opposant à la censure des Big Tech (les grandes sociétés du secteur des technologies, ndlr) et en protégeant la liberté d'expression dans notre grand pays", écrit le président élu américain sur sa plateforme Truth Social.

Membre du parti républicain, Ferguson fait déjà partie de la FTC, depuis 2023.

Il "sera le président de la FTC le plus favorable à l'Amérique et à l'innovation de toute l'histoire de notre pays", assure aussi M. Trump, ajoutant qu'"avant de travailler pour le gouvernement, il était avocat spécialisé dans les litiges antitrust au sein de plusieurs cabinets d'avocats de Washington".

Début décembre, Donald Trump avait annoncé qu'il nommait Gail Slater comme responsable du département antitrust du ministère de la Justice, un choix laissant entendre que sa future administration allait surveiller de près les Big Tech.

"Les Big Tech ont fait ce qu'ils ont voulu pendant des années, étouffant la concurrence dans notre secteur le plus innovant", avait alors dit le président élu.

Le ministère de la Justice et l'Autorité américaine de la concurrence (FTC) pilotent ensemble cinq dossiers judiciaires contre des grandes firmes technologiques, dont Amazon, Apple et Meta.

Ils ont d'ailleurs récemment remporté une victoire judiciaire contre Google et veulent maintenant forcer le géant de l'internet à se séparer de son navigateur Chrome.

Donald Trump a aussi nommé mardi Jacob Helberg comme son prochain sous-secrétaire d'État à la croissance économique, à l'énergie et à l'environnement.

Il "sera le champion de notre politique étrangère +America First+" et "guidera la politique du département d'État en matière de diplomatie économique (...) et de domination technologique américaine à l'étranger", a dit M. Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier

Jacob Helberg "possède les connaissances, l'expertise et le pragmatisme nécessaires pour défendre les intérêts économiques des États-Unis à l'étranger", a-t-il ajouté.


Meurtre d'un patron américain, le suspect était en possession d'un manifeste contre le système d'assurance santé

Cette photo de réservation du 9 décembre 2024, obtenue auprès de l'administration pénitentiaire de Pennsylvanie, montre Luigi Mangione. Mangione, 26 ans, a été arrêté le 9 décembre pour le meurtre ciblé d'un cadre de l'assurance maladie dans les rues de New York,  (Photo by Handout / Pennsylvania Department of Corrections / AFP)
Cette photo de réservation du 9 décembre 2024, obtenue auprès de l'administration pénitentiaire de Pennsylvanie, montre Luigi Mangione. Mangione, 26 ans, a été arrêté le 9 décembre pour le meurtre ciblé d'un cadre de l'assurance maladie dans les rues de New York, (Photo by Handout / Pennsylvania Department of Corrections / AFP)
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  • Le suspect numéro un de l'assassinat du patron d'un géant de l'assurance santé à New York avait sur lui un texte manuscrit exprimant sa colère contre ce secteur, a révélé mardi un responsable de la police.
  • « J'ai pu lire ce manifeste (...) C'est un manuscrit. Il laisse entendre qu'il est frustré par le système de santé des États-Unis », a expliqué Joseph Kenny, le chef des enquêteurs de la police de New York.

NEW-YORK : Le suspect numéro un de l'assassinat du patron d'un géant de l'assurance santé à New York avait sur lui un texte manuscrit exprimant sa colère contre ce secteur, a révélé mardi un responsable de la police.

« J'ai pu lire ce manifeste (...) C'est un manuscrit. Il laisse entendre qu'il est frustré par le système de santé des États-Unis », a expliqué Joseph Kenny, le chef des enquêteurs de la police de New York, dans l'émission Good Morning America sur la chaîne ABC.

« Plus précisément, Luigi Mangione, 26 ans, explique que notre système de santé est le plus coûteux du monde, alors que l'espérance de vie d'un Américain se classe au 42ᵉ rang mondial. Il a écrit beaucoup sur son mépris pour les entreprises américaines et en particulier pour l'industrie de la santé », a-t-il ajouté.

Au lendemain de son arrestation et de son inculpation pour l'assassinat de Brian Thompson, le patron de UnitedHealthCare, premier assureur santé privé du pays, beaucoup de questions se posent sur le parcours et les motivations du suspect. Ce dernier est un fils de bonne famille diplômé en ingénierie d'une université privée de l'État de Pennsylvanie.

Luigi Mangione a été arrêté dans un McDonald's d'Altoona, à environ 500 km à l'ouest de New York. Un juge d'un tribunal local de Pennsylvanie l'a placé en détention dans l'attente de son transfert devant la justice new-yorkaise.

Les policiers s'interrogent notamment sur une photo de radio médicale affichée sur le profil du suspect sur le réseau social X.

Mercredi dernier à l'aube, le tueur s'est approché de Brian Thompson, âgé de 50 ans, et l'a froidement abattu en pleine rue devant un hôtel à Manhattan, une scène capturée par une caméra de vidéosurveillance et visionnée par des millions de personnes.

La mort de Brian Thompson, dans cet assassinat visiblement prémédité en pleine rue, a provoqué un fort émoi, mais elle a aussi donné lieu à des commentaires haineux sur les réseaux sociaux à l'encontre des programmes d'assurance santé américains, illustrant une colère profonde à l'égard d'un système lucratif accusé de s'enrichir sur le dos des patients.

« On ne tue pas quelqu'un de sang-froid pour des questions politiques ou pour exprimer un point de vue », a condamné lundi Josh Shapiro, le gouverneur démocrate de Pennsylvanie.


Immigration irrégulière : Londres et Berlin signent un plan d'action

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) et la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser (3R) assistent à une réunion des ministres et agences européens, à Carlton Gardens à Londres, le 10 décembre 2024.  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) et la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser (3R) assistent à une réunion des ministres et agences européens, à Carlton Gardens à Londres, le 10 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Le Royaume-Uni et l'Allemagne ont signé un plan d'action conjoint pour lutter contre les réseaux de passeurs de migrants, alors que plusieurs ministres de l'Intérieur européens se réunissent mardi à Londres.
  • Près de 34 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni depuis janvier en traversant la Manche sur des canots de fortune, et au moins 70 personnes y ont trouvé la mort en 2023, année la plus meurtrière.

LONDRES : Le Royaume-Uni et l'Allemagne ont signé un plan d'action conjoint pour lutter contre les réseaux de passeurs de migrants, alors que plusieurs ministres de l'Intérieur européens se réunissent mardi à Londres.

Ce plan doit permettre de « renforcer les capacités opérationnelles des forces de l'ordre britanniques et allemandes » face à ces réseaux criminels, a indiqué lundi soir le ministère britannique dans un communiqué.

Le Home Office a affirmé que l'Allemagne avait « l'intention de clarifier sa loi » pour permettre de poursuivre en justice les personnes qui aident à l'organisation des traversées de migrants vers le Royaume-Uni, notamment celles qui sont impliquées dans la fourniture et le stockage de canots pneumatiques et de moteurs.

Berlin « a accepté d'examiner si les dispositions pénales contre les délits liés au trafic de migrants doivent être davantage précisées, en particulier en ce qui concerne les activités de soutien logistique menées en Allemagne » pour les traversées de la Manche, a simplement indiqué de son côté le ministère allemand de l'Intérieur.

Près de 34 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni depuis janvier en traversant la Manche sur des canots de fortune, et au moins 70 personnes y ont trouvé la mort en 2023, année la plus meurtrière.

L'ambassadeur allemand à Londres, Miguel Berger, a souligné que le Brexit avait compliqué la coopération entre les pays de l'UE et le Royaume-Uni dans la lutte contre l'immigration irrégulière.

« Nous essayons maintenant de voir comment nous pouvons à nouveau renforcer notre coopération », a-t-il déclaré sur la BBC.

Pour Angela Eagle, secrétaire d'État à la sécurité des frontières et à l'asile, cet « accord rend les choses beaucoup plus claires ».

« Il augmentera notre capacité à coopérer, tant sur le plan opérationnel que dans le cadre des poursuites judiciaires, et nous serons en mesure de démanteler davantage de réseaux criminels organisés », a-t-elle affirmé sur Sky News.

La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a salué un accord qui aidera à mettre fin aux activités inhumaines des organisations criminelles de trafic de migrants, reconnaissant que beaucoup de ces crimes sont planifiés en Allemagne.

Cet accord intervient alors que les ministres de l'Intérieur du Royaume-Uni, d'Allemagne, de France, des Pays-Bas et de Belgique (le « groupe de Calais ») sont réunis à Londres pour discuter de la lutte contre les réseaux de passeurs de migrants, avec des représentants de la Commission européenne et des agences Frontex et Europol.

Au programme : le « rôle des flux de financement illicites » et le partage de renseignements pour mieux poursuivre les passeurs en Europe.

Le Premier ministre travailliste Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet, s'est engagé à réduire l'immigration, régulière comme irrégulière, et a fustigé « l'échec » de ses prédécesseurs conservateurs sur ce sujet.