Le «rythme» des baisses d'impôts dépendra de la croissance, pour Bruno Le Maire

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'adresse aux journalistes après une réunion au ministère de l'Économie, à Bercy, à Paris, le 1er juillet 2023. (AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'adresse aux journalistes après une réunion au ministère de l'Économie, à Bercy, à Paris, le 1er juillet 2023. (AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 09 juillet 2023

Le «rythme» des baisses d'impôts dépendra de la croissance, pour Bruno Le Maire

  • «Nous voulons continuer dans cette direction de baisse des impôts sur les ménages comme sur les entreprises», a indiqué M. Le Maire sur LCI
  • Le gouvernement table actuellement sur une progression de 1% du produit intérieur brut (PIB) de la France en 2023, une prévision supérieure à celle de l'Insee (0,6%) et de la Banque de France (0,7%)

AIX-EN-PROVENCE : Le "rythme" des futures baisses d'impôts en France dépendra du niveau de croissance attendu pour le pays, qui sera révisé en septembre pour les années 2023 et 2024, a déclaré dimanche le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

"Nous voulons continuer dans cette direction de baisse des impôts sur les ménages comme sur les entreprises", a indiqué M. Le Maire sur LCI, réitérant en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence la stratégie d'allègement fiscal suivie depuis des années par le gouvernement.

"Ensuite, il y a une réalité. On est parfaitement conscient qu'il y a un ralentissement de la croissance partout dans le monde, notamment en Europe", a-t-il ajouté.

"Fin septembre", à l'occasion de la présentation du projet de budget pour 2024, je donnerai les nouvelles perspectives de croissance pour 2023 et 2024", a-t-il poursuivi. "Nous verrons si ce ralentissement se traduit aussi par un ralentissement de la croissance en France. A partir de là, je ferai des propositions au président de la République sur le rythme de baisse des impôts".

Le gouvernement table actuellement sur une progression de 1% du produit intérieur brut (PIB) de la France en 2023, une prévision supérieure à celle de l'Insee (0,6%) et de la Banque de France (0,7%). Il anticipe ensuite une croissance de 1,6% en 2024.

Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Economie et des Finances n'a pas souhaité indiquer si la croissance serait révisée à la baisse.

Après avoir déjà été réduit de moitié à la fin du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, un impôt de production (CVAE) a vocation à disparaître totalement d'ici 2024, ce qui représente une perte de recettes fiscales de huit milliards d'euros, répartie entre 2023 et 2024.

Concernant les ménages, après la suppression de la taxe d'habitation et un allègement de l'impôt sur le revenu, le gouvernement a promis des baisses d'impôts supplémentaires pour les classes moyennes, à hauteur de 2 milliards d'euros d'ici 2027.

Concernant le projet de budget pour 2024, qui devrait prévoir des milliards d'euros d'économies pour redresser des finances publiques exsangues, Bruno Le Maire a confirmé vouloir "basculer d'une fiscalité brune vers une fiscalité verte" afin d'"accélérer le rythme de la décarbonation de notre économie".

"Nous augmenterons, à partir du budget 2024, la fiscalité sur toutes les énergies fossiles", et une taxe sur les billets d'avion "fait partie des options".

Tout ce qui alourdit la charge fiscale sur les énergies fossiles, tout ce qui pollue, a du sens", a-t-il insisté.

La Première ministre Elisabeth Borne avait indiqué samedi que l'Etat mobiliserait 7 milliards d'euros supplémentaires en 2024 pour doubler le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France et tenir les objectifs climatiques pour 2030.


Taux d'intérêts, guerre au Moyen-Orient: l'or bat son record historique

Un vendeur palestinien expose un lingot d'or au milieu de la flambée des prix de ce produit, dans une bijouterie de la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 8 août 2020 (Photo, AFP)
Un vendeur palestinien expose un lingot d'or au milieu de la flambée des prix de ce produit, dans une bijouterie de la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 8 août 2020 (Photo, AFP)
Short Url
  • Le métal précieux a atteint 2.135,39 dollars au début des échanges asiatiques, dépassant le précédent record historique établi en 2020
  • Ces dernières semaines, les cambistes se sont aussi rués vers le métal précieux, valeur refuge par excellence

LONDRES: Le prix de l'or a battu lundi son record historique à plus de 2.100 dollars l'once, les investisseurs misant sur une baisse des taux d'intérêts de la Réserve fédérale américaine au cours de la nouvelle année, sur fond de tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Le métal précieux a atteint 2.135,39 dollars au début des échanges asiatiques, dépassant le précédent record historique établi en 2020, pendant la pandémie, avant de retomber.

Vers 10H30 GMT, le métal s'échangeait autour des 2.069,01 dollars l'once.

Cette ruée vers l'or reflète surtout "les attentes croissantes d'une baisse des taux de la Réserve fédérale au cours du premier trimestre 2024", selon Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Cette potentielle baisse des taux pèse notamment sur le billet vert. Or le marché du métal précieux étant libellé en dollars, une baisse de la devise américaine le rend moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Elles rendent aussi l'or comparativement plus attractif par rapport aux bons du trésor américain, autre valeur refuge, dont le rendement suit les attentes d'évolution des taux de la Fed.

L'or est également porté par "l'instabilité géopolitique latente au Moyen-Orient", poursuit M. Evangelista.

Baisse des taux ? 

Le "changement radical des attentes des prévisions concernant les banques centrales" est l'une des raisons de la flambée de l'or, abonde James Harte, analyste chez Tickmill.

"La Fed (Réserve fédérale américaine) et la BCE (Banque centrale européenne) sont désormais toutes deux susceptibles de réduire leurs taux au début de l'année prochaine", poursuit-il.

Les cambistes ont commencé à se tourner vers le métal jaune après que le patron de la Fed, Jerome Powell, a déclaré vendredi que les taux directeurs américains ont été "amenés profondément en territoire restrictif", et "cette politique monétaire stricte exerce une pression à la baisse sur l'activité économique et l'inflation".

De quoi attiser l'espoir que la détérioration de l'économie va pousser la Fed à mettre de côté les hausses de taux directeurs, utilisées pour lutter contre l'inflation, et même que des baisses de taux pourront être envisagées plus tôt qu'actuellement.

Ces spéculations ont été alimentées par les dernières données économiques venant des Etats-Unis. La hausse des prix s'est par exemple établie en octobre à 3,0% sur un an, selon l'indice PCE, jauge privilégiée par la Fed. Une baisse de l'inflation va de pair avec un ralentissement de l'activité économique, observé depuis le début de l'automne.

Les créations d'emploi ont elles aussi ralenti plus qu'attendu en octobre dans le pays.

Ces données ont même poussé les investisseurs à "envisager des baisses de taux pour le premier semestre", affirme M. Harte.

Tensions géopolitiques 

Ces dernières semaines, les cambistes se sont aussi rués vers le métal précieux, valeur refuge par excellence, depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas.

L'or a grimpé près de 13% depuis l'attaque sanglante et sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza.

Et "les tensions montent à nouveau au Moyen-Orient, avec des attaques contre des navires dans la mer Rouge qui renforcent l'attrait du métal précieux", ajoute M. Evangelista.

"Les épisodes de risques accrus et de tensions géopolitiques ont tendance à soutenir l'or", expliquait à l'AFP Louise Street, analyste du World Gold Council.

Ses "performances en temps de crise" en font en effet un actif très prisé, notamment grâce à "sa réserve de valeur à long terme et le rôle de couverture contre l'inflation", rappelait Mme Street.

L'éclatement de la guerre en Ukraine en février 2022 avait poussé l'or début mars à plus de 2.000 dollars l'once, alors très proche de son plus haut historique.

Son précédant record avait été aussi établi en temps de crise, en août 2020, au moment où la pandémie de Covid-19 s'aggravait dans de nombreux pays, les investisseurs plébiscitant le métal jaune, dans un contexte de politiques monétaires ultra-accommodantes, taux obligataires qui s'enfoncent et incertitudes autour du virus.


Sommet téléphonique entre le Japon et la France pour un «partenariat d'exception»

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida (à droite) serre la main du président français Emmanuel Macron avant leur rencontre lors du sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima le 19 mai 2023. (AFP)
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida (à droite) serre la main du président français Emmanuel Macron avant leur rencontre lors du sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima le 19 mai 2023. (AFP)
Short Url
  • Une feuille de route guidera la coopération entre les deux pays au cours des cinq prochaines années
  • L’un des objectifs de ce sommet est de faire de nouvelles avancées dans le domaine de l'énergie nucléaire

PARIS: Dans le cadre d’un «partenariat d'exception», le Japon et la France ont adopté le samedi 2 décembre une feuille de route qui guidera la coopération entre les deux pays au cours des cinq prochaines années. 

Fumio Kishida, Premier ministre du Japon, actuellement en visite à Dubaï (Émirats arabes unis) pour participer à la COP28, a eu un entretien téléphonique de dix minutes avec Emmanuel Macron, le président français, où ils sont convenus d’approfondir davantage leur coopération bilatérale.

Il s’agit d’une opportunité pour les deux pays de faire progresser leur «partenariat exceptionnel» dans un large éventail de domaines.

Le dirigeant japonais a précisé que cette feuille de route comprenait la mise en place, au début de l'année prochaine, d'un groupe de travail franco-japonais qui se consacrera au développement durable et à la sécurité économique afin de renforcer les chaînes d'approvisionnement. L’objectif est également de faire de nouvelles avancées dans le domaine de l'énergie nucléaire.

En outre, ce sera l’occasion de célébrer le 100e anniversaire de l'ouverture de la Maison franco-japonaise.

Les deux chefs d’État se sont félicités du développement à plusieurs niveaux de la coopération dans l'Indo-Pacifique, comme l’illustre notamment la conduite d'exercices conjoints.


Turquie: l'inflation atteint près de 62% sur un an en novembre

Des résidents locaux font la queue devant un bureau de change à Ankara, le 20 juillet 2023. (Photo d'Adem ALTAN / AFP)
Des résidents locaux font la queue devant un bureau de change à Ankara, le 20 juillet 2023. (Photo d'Adem ALTAN / AFP)
Short Url
  • La nouvelle équipe à la tête de la Banque centrale et du ministère de l'Economie a fait remonter le taux directeur de 8,5 à 40% afin de tenter de réduire l'inflation
  • Selon les données officielles, la hausse des coûts d'emprunt a commencé à ralentir la consommation – un objectif clé de la banque centrale

ISTANBUL: L'inflation a atteint près de 62% sur un an en novembre en Turquie, selon les données officielles publiées lundi.

La hausse des prix à la consommation, alimentée notamment par la dépréciation de la livre turque, a grimpé en novembre à 61,98% sur un an, alors qu'elle avait atteint 61,36% en octobre.

Elle a cependant légèrement baissé de 3,43% à 3,28% sur un mois en novembre.

Quoique élevés, les chiffres officiels sont contestés par les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), qui calculent la hausse des prix à la consommation à 129,27% en glissement annuel en novembre.

Depuis les élections de mai et la reconduction au pouvoir du président Erdogan, la nouvelle équipe à la tête de la Banque centrale et du ministère de l'Economie a fait remonter le taux directeur de 8,5 à 40% afin de tenter de réduire l'inflation.

M. Erdogan a été réélu en mai dernier en s'engageant durant sa campagne à ne jamais autoriser la banque centrale à relever son taux directeur tant qu'il serait président.

Il a cependant changé de cap, en nommant une nouvelle équipe d'économistes respectés, formés à Wall Street et dans le privé, chargés de sortir la Turquie de la crise.

Selon des analystes, une hausse finale du taux directeur de 2,5% pourrait avoir lieu lors de la prochaine réunion de la banque centrale le 21 décembre.

Le taux directeur pourrait ensuite resté stable lors du premier semestre de 2024.

Selon les données officielles, la hausse des coûts d'emprunt a commencé à ralentir la consommation – un objectif clé de la banque centrale.

L'agence de notation Standard & Poor a révisé la note de la Turquie de stable à positive à long terme en novembre.

"L'inflation semble avoir atteint un pic", a estimé l'agence de notation.

Mais elle a également averti que "la réinitialisation de la politique prendra au moins deux ans pour maîtriser l'inflation".

Prise dans une spirale de dévaluation et d'inflation, la Turquie connaît une inflation à deux chiffres sans discontinuer depuis fin 2019, rendant le coût de la vie difficilement supportable pour de nombreuses familles.