Un ancien agent secret français qualifie le renversement de Kadhafi d’erreur stratégique et «immorale»

Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy. (Reuters)
Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy. (Reuters)
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Publié le Mardi 11 juillet 2023

Un ancien agent secret français qualifie le renversement de Kadhafi d’erreur stratégique et «immorale»

  • Son livre qualifie la décision du président français de l’époque de soutenir les groupes rebelles qui s’attaquent au régime de Kadhafi de «non réfléchie»
  • M. Lhuillier déplore le fait que la DGSE ait perdu son efficacité et ses valeurs militaires depuis son ouverture au commandement civil, en 1985

LONDRES: Le renversement de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est une erreur stratégique majeure et «immorale», peut-on lire dans un nouveau livre écrit par un ancien agent des services secrets français.

Jean-François Lhuillier, 69 ans, a passé vingt-sept ans au sein de la Direction générale de la sécurité extérieure de la France (DGSE), notamment à Tripoli. Il a pris sa retraite en 2014, trois ans après la chute du dirigeant Kadhafi.

Son livre, L’homme de Tripoli: mémoires d’agent secret, qualifie la décision du président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, de soutenir les groupes rebelles qui s’attaquent au régime de Kadhafi de «non réfléchie», avec des conséquences «désastreuses».

Dans un entretien accordé à France 2, l’ancien commando déclare: «L’opération militaire a été brillamment menée, mais […] il y avait des manigances, parce que Kadhafi tendait la main à l’Occident.»

«Non seulement n’avons-nous pas saisi la main qui nous était tendue, mais nous lui avons aussi coupé la tête. Je trouve cela complètement immoral.»

«Nous avons éliminé Kadhafi et détruit son pays en faisant fi du fait qu’il servait de rempart contre le terrorisme islamiste», ajoute M. Lhuillier.

«Les conséquences de cette expédition désastreuse n’étaient pas prévues. C’était incompréhensible que Sarkozy veuille sa peau.»

Dans le livre, M. Lhuillier affirme que les membres des gouvernements français et libyen entretenaient des liens étroits avant la chute de Kadhafi.

Sarkozy a été inculpé après avoir reçu de l’argent pour la campagne politique du dictateur libyen en 2007 et des membres du régime affirment lui avoir versé des millions de dollars.

M. Lhuillier soutient par ailleurs que des agents de la DGSE travaillaient avec des groupes rebelles libyens et que du personnel du Special Air Service (unité de forces spéciales des forces armées britanniques, aussi désigné par l’acronyme anglais «SAS», NDLR) était sur le terrain en Libye, également dans le but de renverser Kadhafi.

Le livre mentionne un incident au cours duquel un agent écossais connu sous le nom de «Pierce» a demandé à M. Lhuillier de révéler au SAS le sort des agents de la DGSE en Libye afin de coordonner les opérations. M. Lhuillier précise que, à l’époque, il ignorait que les deux groupes travaillaient dans le pays.

«C’est donc un membre d’un service extérieur qui m’a informé de la présence de mes collègues dans le pays», précise-t-il. «J’ai fait un grand sourire en prétendant que je le savais déjà.»

M. Lhuillier ajoute que, bien que ce soit Sarkozy qui ait persuadé les Britanniques de se joindre à la campagne contre Kadhafi, la DGSE était souvent dépassée par ses homologues d’outre-Manche.

Il soutient par exemple que le chef de la DGSE s’était rendu en Tunisie en mars 2011 dans le but d’obtenir la défection de Moussa Koussa, alors ministre libyen des Affaires étrangères. Il a découvert qu’il se trouvait déjà à Londres. «Nul doute que nos alliés britanniques ont dû faire une offre plus généreuse», écrit M. Lhuillier.

Il déplore dans son ouvrage le fait que la DGSE ait perdu son efficacité et ses valeurs militaires depuis son ouverture au commandement civil, en 1985, après le naufrage du navire de Greenpeace Rainbow Warrior, coulé par des agents de la DGSE au large des côtes de la Nouvelle-Zélande.

Dans un communiqué, la DGSE affirme: «En publiant de tels ouvrages, les anciens membres du service enfreignent leur serment de discrétion et portent atteinte à l’institution.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa s'associent pour des travaux archéologiques

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
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  • L’accord stratégique prévoit notamment des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles
  • Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites

DUBAÏ: La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa vont collaborer à des travaux archéologiques sur deux sites préhistoriques.

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. Il témoigne de l’engagement de la commission à étendre son travail de terrain et ses prospections archéologiques à l’ensemble du Royaume ainsi qu’à renforcer ses partenariats scientifiques avec des universités et des centres spécialisés dans le monde entier.

L’accord stratégique prévoit des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles ainsi que l’attraction d’experts scientifiques de renom. Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites.

La signature, qui a eu lieu à Riyad, s’est déroulée en présence de Jasser al-Harbash, président de la Commission saoudienne du patrimoine, et de Fumio Iwai, ambassadeur du Japon en Arabie saoudite.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Conditions climatiques extrêmes attendues aux EAU, le pays en état d’alerte

Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
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  • Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays
  • Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire

DUBAÏ: Des conditions climatiques extrêmes sont à nouveau attendues aux Émirats arabes unis (EAU). Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays.

L’Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes (NCM) a déclaré que des rafales qui peuvent atteindre 40 km/h risquent de s’abattre sur la région jeudi.

Bien que le NCM prévoie des conditions moins sévères qu’en avril, elle a averti les habitants qu’ils devaient s’attendre à des pluies et à des orages au cours des deux prochains jours. Des chutes de grêle pourraient se produire dans les régions de l’est et s’étendre à certaines régions de l’intérieur et de l’ouest.

Vendredi et samedi, la nébulosité devrait diminuer, avec la possibilité de pluies légères à moyennes qui pourraient être plus fortes dans certaines régions du sud et de l’est.

Les agences gouvernementales se coordonnent avec l’Équipe d’évaluation conjointe des conditions météorologiques et tropicales afin de suivre l’évolution de la situation, selon un communiqué du NCM.

Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire.

Le gouvernement de Dubaï a annoncé que toutes les écoles privées des EAU passeraient à l’enseignement à distance jeudi et vendredi par mesure de précaution.

Les autorités ont invité la population à faire preuve de prudence, à respecter les normes de sécurité et les lignes directrices, à s’abstenir de faire circuler des rumeurs et à ne se fier qu’aux sources d’information officielles.

Les EAU se remettent encore des tempêtes du mois dernier, qui ont provoqué de graves inondations, submergeant les rues et perturbant les vols à l’aéroport international de Dubaï.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Autorité saoudienne du tourisme organise son premier salon du voyage en Indonésie

L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
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  • Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023
  • L’exposition de l’Autorité saoudienne du tourisme à Jakarta se tiendra jusqu’au 5 mai

JAKARTA: L’Autorité saoudienne du tourisme (STA) a inauguré mercredi sa première exposition en Indonésie. L’objectif est de présenter les destinations de culture et d’aventure du Royaume aux visiteurs du plus grand pays à majorité musulmane du monde.

Le secteur du tourisme est en plein essor depuis le lancement de la Vision 2030. Le Royaume se positionne en effet comme une destination et un marché touristique dynamique, diversifié et attirant tout au long de l’année, qui contribuera à hauteur de 10% au PIB d’ici à 2030.

Accueillis avec des dattes et du qahwa, le café arabe traditionnel, les Indonésiens se sont rendus en masse à l’exposition de la STA, inaugurée par Tawfiq al-Rabiah, ministre saoudien du Hajj et de l’Omra, et par Alhasan Aldabbagh, président de la STA pour les marchés d’Asie-Pacifique, au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta.

«L’Arabie saoudite et l’Indonésie sont de bons pays qui entretiennent des relations sociales et économiques depuis très longtemps. Nous recevons et nous accueillons de nombreux voyageurs indonésiens qui se rendent à l’Omra et au Hajj», a précisé M. Aldabbagh à la presse.

«Nous voulons attirer encore plus d’Indonésiens, non seulement pour accomplir l’Omra, mais aussi pour découvrir d’autres endroits. [...] L’Indonésie est un marché spécial pour nous en raison de cette relation étroite.»

Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023, mais la plupart d’entre eux ont voyagé pour accomplir l’Omra et se sont concentrés sur les sites de pèlerinage. Les autorités saoudiennes espèrent donc qu’ils commenceront à explorer également la richesse de l’histoire et du patrimoine du pays.

M. Aldabbagh s’attendait à recevoir environ 10 000 visiteurs par jour à l’exposition de Jakarta, qui se tiendra jusqu’au 5 mai.

«Nous voulons que les gens découvrent toutes les attractions dont nous disposons en Arabie saoudite [...], qu’ils viennent en famille pour profiter du pays et le découvrir», a-t-il expliqué, donnant pour exemples Djeddah et AlUla.

 

Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)

 

Ville historique située sur la rive orientale de la mer Rouge, Djeddah est, depuis le viie siècle, un port important pour les routes commerciales de l’océan Indien, et constitue la porte d’entrée des pèlerins musulmans à La Mecque.

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Djeddah se caractérise par une tradition architecturale particulière influencée par les anciennes routes commerciales.

AlUla, autre site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, est une ancienne oasis au milieu du désert et l’un des berceaux culturels les plus importants de la péninsule Arabique.

Les anciens royaumes ont prospéré dans la vallée d’AlUla entre 800 et 100 avant J.-C. et ils ont été suivis par Hégra, une ville importante de la civilisation nabatéenne – premier site saoudien inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Sa capitale, Pétra, est située dans l’actuelle Jordanie.

Le Salon du voyage saoudien, à Jakarta, a déjà suscité l’intérêt de visiteurs potentiels qui se sont dits étonnés par la variété des destinations qu’offre le Royaume.

«C’est une bonne chose pour nous d’obtenir davantage d’informations, car nous n’avons jamais connu cela auparavant; c’est rare. D’habitude, nous sommes informés par les agences de voyages, mais là, les informations viennent directement des autorités saoudiennes», a confié Yudi Prasetyo, un habitant de Jakarta.

Une autre visiteuse, Linda Wardani, explique qu’elle éprouve de la curiosité à l’idée d’explorer les sites anciens du Royaume, qu’elle ne connaissait jusqu’à présent que par les réseaux sociaux.

«Nous sommes curieux de découvrir AlUla, qui est vraiment magnifique», a-t-elle lancé. «Nous sommes encore plus curieux de découvrir d’autres destinations en Arabie saoudite, car, lorsqu’il s’agit de l’Omra, les destinations sont connues de tous. Par ailleurs, nous assistons à la croissance de l’Arabie saoudite et il y a d’autres sites touristiques à admirer.»

Halid Umar Bakadam, PDG de l’agence de voyages Dream Tour, a observé un intérêt croissant pour les voyages en Arabie saoudite qui ne sont pas liés à l’Omra. Son agence propose désormais des circuits étendus, qui permettent aux visiteurs de découvrir d’autres destinations dans le Royaume.

«Ils accueillent davantage de touristes», a-t-il précisé. «De nombreuses personnes manifestent de l’intérêt au sujet des nouvelles destinations.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com