Le Festival d'Avignon plonge dans la mémoire autochtone du Québec

L'artiste multidisciplinaire canadienne Émilie Monnet pose lors d'une séance photo à Avignon, dans le sud de la France, le 10 juillet 2023. L'artiste joue dans la pièce "Marguerite : le feu" sur Marguerite Duplessis, la première esclave autochtone à poursuivre le pouvoir colonial pendant le 77e Festival international de théâtre d'Avignon. (AFP).
L'artiste multidisciplinaire canadienne Émilie Monnet pose lors d'une séance photo à Avignon, dans le sud de la France, le 10 juillet 2023. L'artiste joue dans la pièce "Marguerite : le feu" sur Marguerite Duplessis, la première esclave autochtone à poursuivre le pouvoir colonial pendant le 77e Festival international de théâtre d'Avignon. (AFP).
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Publié le Mardi 11 juillet 2023

Le Festival d'Avignon plonge dans la mémoire autochtone du Québec

  • La pièce «Marguerite: le feu» est l'oeuvre d'Emilie Monnet, artiste canadienne d'origine anichinabée, ensemble de nations autochtones d'Amérique du nord
  • Originaire de la nation des Pawnee, tribu indigène établie à l'ouest du Mississippi, Marguerite a été probablement capturée enfant dans l'Iowa avant d'être vendue à plusieurs propriétaires en Nouvelle-France

AVIGNON : Elle a été la première esclave autochtone à poursuivre en justice le pouvoir colonial : le Festival de théâtre d'Avignon revisite l'histoire de Marguerite Duplessis dans un spectacle qui se veut aussi un "miroir" aux drames plus récents qui ont touché les autochtones au Canada.

La pièce "Marguerite: le feu" est l'oeuvre d'Emilie Monnet, artiste canadienne d'origine anichinabée, ensemble de nations autochtones d'Amérique du nord. Elle avait découvert la vie de l'amérindienne Marguerite Duplessis lors d'une visite de la compagnie "L'Autre Montréal", qui fait découvrir les histoires les moins connues de la ville.

"Son histoire m'a bouleversée, m'a habitée; j'étais au courant de l'esclavage en Nouvelle-France, mais pas de son ampleur", raconte-t-elle à l'AFP, en référence à l'ensemble de territoires coloniaux français d'Amérique du Nord (1534-1763).

Originaire de la nation des Pawnee, tribu indigène établie à l'ouest du Mississippi, Marguerite a été probablement capturée enfant dans l'Iowa avant d'être vendue à plusieurs propriétaires en Nouvelle-France.

Lorsqu'un nouveau maître décide de la déporter en Martinique (la revente d'esclaves autochtones aux Antilles était un commerce lucratif) sous prétexte qu’elle est une voleuse et une libertine, elle se rebelle et devient la première autochtone en esclavage à entamer des poursuites judiciaires, en 1740, contre le pouvoir colonial.

Marguerite d'hier et d'aujourd'hui

La pièce d'Emile Monnet, portée par elle-même et trois autres comédiennes, retrace une partie de ce procès historique, dont la transcription a été préservée.

Marguerite prétendra qu'elle est la fille naturelle de son premier maître français, Duplessis, et qu'elle est donc une femme libre. Elle perdra son procès et disparaîtra par la suite, sans laisser de traces.

"Ce procès, c'était un énorme exploit; c'est grâce à d'autres Marguerite que les droits des peuples autochtones ont évolué", affirme Emilie Monnet.

"Les seules informations étaient les archives, et son nom tracé de sa main, donc il fallait remplir les trous", explique-t-elle.

Pendant une heure, les quatre comédiennes vêtues de cardigans indiens colorés, égrènent le destin de Marguerite Duplessis, et énumèrent à un moment donné les noms de propriétaires d'esclaves.

La performance est ponctuée de chants et de danses autochtones, devant des projections vidéo abstraites.

"Ne jamais oublier, les morts aiment nous entendre chanter", disent-elles vers la fin du spectacle.

"Je dresse un portrait d'une réalité d'hier pour faire le miroir avec le monde d'aujourd'hui", dit Emilie Monnet, qui s'est basée dans ses recherchers sur les ouvrages de Marcel Trudel, notamment "L'esclavage au Canada français".

L'artiste multidisciplinaire regrette que "malgré d'énormes efforts et initiatives, l'histoire de l'esclavage au Québec", qui concernait davantage des populations autochtones que les esclaves noirs venus de la traite atlantique, "reste peu connue de nos jours".

Pour elle, "il y a les Marguerite d'aujourd'hui", en référence notamment aux cas tristement célèbres des femmes autochtones disparues et assassinées depuis les années 80 au Canada.

Emilie Monnet évoque également les "discriminations qui subsistent encore à l'égard des autochtones", notamment au niveau de l'accès à l'eau potable ou aux soins hospitaliers, rappelant le cas de Joyce Echaquan qui avait choqué le pays en 2020.

Cette femme atikamekw morte dans un hôpital du Québec avait, avant son décès, enregistré une vidéo sur Facebook dans laquelle on entend des deux membres du personnel hospitalier lui crier des injures racistes.

Un rapport soulignera "l'existence du racisme systémique au sein des institutions" du Québec à l'égard des autochtones.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.