Maroc: Fehd Benchemsi, entre nostalgie et renaissance du patrimoine Gnawa

Fehd Benchemsi & The Lallas, lors de leur prestation à Borj Bab Marrakech, dans le cade du festival d'Essaouira. (Photo, Hamza Makraoui)
Fehd Benchemsi & The Lallas, lors de leur prestation à Borj Bab Marrakech, dans le cade du festival d'Essaouira. (Photo, Hamza Makraoui)
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Publié le Jeudi 13 juillet 2023

Maroc: Fehd Benchemsi, entre nostalgie et renaissance du patrimoine Gnawa

  • Quand on évoque devant Fehd Benchemsi le groupe mythique marocain Nass el Ghiwane, ses yeux brillent et l'émotion devient palpable dans sa voix
  • Fehd Benchemsi estime qu’il est encore loin de ce qu’il voudrait vraiment accomplir

ESSAOUIRA: Borj Bab Marrakech, monument mythique d’Essaouira, affichait salle comble ce soir-là. Le public était déjà bien échauffé par le groupe de jazz cubain El Comité et prêt à l'accueillir. Le ciel de la ville des Alizés virait au pourpre et offrait un tableau envoûtant qui prédisait une de ces soirées inoubliables.

Ce sont les Lallas qui firent leur entrée en premier, sous une pluie d'applaudissements. Apparurent ensuite le percussionniste, les crotalistes et enfin Fehd Benchemsi, le leader du groupe.

Au moment même de sa montée sur scène, l’appel à la prière du Maghreb se fait retentir dans toute Essaouira. «On va attendre la fin de la prière pour commencer le concert», dit Fehd Benchemsi, pour sa première interaction avec le public. S’ensuivirent des applaudissements sincères et reconnaissants pour ce geste de respect. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Qui est donc Fehd Benchemsi? Qui sont les Lallas, les choristes qui l’accompagnent? Quelles sont ses inspirations et ses projets futurs? Autant de questions auxquelles l’artiste a répondu lors d’une rencontre avec Arab News en français.

 

La carrière d'acteur de Benchemsi

Avant de se tracer une route dans le monde de la musique, Fehd Benchemsi s'est surtout fait connaître grâce à sa carrière d'acteur, En effet Fehd a participé à plusieurs productions, notamment américaines:

Devil's Angels (2007), The Case (2008), Hello Canada (2009), The Man Who Sold the World (2011), Selling Death (2011), A Country Lover (2011), The 2014 Movie : Saga, Men Who Never Return (2014), Formatage (2015), Frustration (2015), Your Dog's Hunger (2015), L'Orchestre des aveugles (2015), American Sniper (2015), Choir of the Blind (2016), The Cow (2016), Déserts (2022), Citoyen d'honneur (2022).

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Fehd Benchemsi en compagnie de Cleant Eastwood lors du tournage de American Sniper en 2014. (Photo, Instagram / @fehdbenchemsi)

Il est à noter que le long-métrage du réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi, «Déserts», dans lequel joue Fehd Benchemsi a été projeté lors de la dernière édition du  festival de Cannes dans le cadre de sa sélection de la 55e édition de la Quinzaine des cinéastes, recevant un accueil émouvant de la part du public en fin de projection.

 

Passion et perfectionnisme

«Ce n’est pas la première fois que je me produis au festival, mais cette fois-ci, c’était spécial et je suis très content dans la mesure où je me suis produit avec mon propre groupe, les Lallas», explique d'emblée Fehd Benchemsi. Celui qui se passionne dès son plus jeune âge pour le guembri (instrument de musique utilisé dans la musique Gnaoua), ajoute que son plaisir fut de récolter le fruit du «hard work».

«Il s’agit d’un an et demi de répétitions et plusieurs personnes qui y ont assisté me disaient que c'était bon, mais, personnellement, je n'étais pas satisfait», explique-t-il. Le public l’a néanmoins confirmé: le travail paie.

Dans l’antre de Borj Bab Marrakech, le public était en effet aux anges. Beaucoup l’ont découvert sur YouTube, avec ses reprises modernes de certaines chansons du répertoire Gnawa. Baba Mimoun, Mimouna, Lalla Mira ou encore Bouderbala sont autant de titres qu’il a repris avec son groupe, mêlant airs classiques et modernité.

Les Lallas jouent, sans aucun doute, un rôle primordial dans son succès: Angela Moikeenah de l’île Maurice, Mirella Toussaint de la Guadeloupe et Worell de Londres, trois choristes professionnelles et talentueuses qui l'accompagnent durant ses chansons. 

«Je les ai connues lors d' un casting que j’ai organisé à Marrakech qui a duré six mois, révèle Fehd Benchemsi. Nous avons auditionné un grand nombre de femmes venant de différents pays, jusqu'à ce que nous découvrions ces trois choristes. Elles ne comprennent pas forcément la musique Gnaoua, mais il s’agit de chanteuses professionnelles qui ont énormément de talent», précise-t-il. 

À la question de savoir comment elles ont pu assimiler la musique Gnawa et la langue arabe, Benchemsi explique, en riant, que «lorsqu’elles ont découvert cet univers-là, au début c'était un peu la panique».  «Elles découvrent des mélodies et des paroles qui sont propres à l'univers Gnaoua, elles découvrent l’arabe, une langue qu’elles ne connaissent pas du tout», poursuit-il avant de préciser qu’ils ont dû travailler «sur chaque détail – le “R”, le Rā (ر), le ʿAyn (ع),  le Khāʾ (خ); des fois, quand ce n’était pas possible, nous avons dû faire des adaptations», souligne-t-il. 

Un travail acharné donc, et un public complètement conquis, mais Fehd Benchemsi estime qu’il est encore loin de ce qu’il voudrait vraiment accomplir et que c’est ce qu’il compte faire dans les années à venir. 

«Mon objectif c’est justement de développer ce genre de formation. C’est de développer cette signature. Peut-être que je ferais de la fusion plus tard avec d’autres instruments, mais pour l’instant, j’aimerais développer cette base en harmonisant plus les chœurs», confie-t-il à Arab News en français.

 

Une pièce de théâtre en suspens pour cause de manque de fonds

Parmi ses nombreux projets artistiques, Fehd Benchemsi en affectionne un, peut-être un plus que les autres. Une pièce de théâtre qui rassemble ses deux passions, celle d’acteur et de musicien. Intitulée “Age of Gnawas”, cette pièce théâtrale retrace l’histoire des gnawas sur 100 ans. 

“Nous avons produit un premier draft avec Khadija Alaoui, dans lequel je me suis improvisé metteur en scène alors que ce n’est pas du tout ma vocation. Ce que vous avez pu voir sur Youtube n’est qu’une petite scène de la pièce que nous avons réussi à produire grâce à des fonds modestes” nous explique Benchemsi. 

À la question de savoir pourquoi il n'y a toujours pas de suite, l'artiste ne comprend pas. “Nous avons déposé ce projet devant plusieurs fonds (...) et tout ce qu’on récoltait ce n'était que des refus” se justifie-t-il.

“C’est une pièce qui doit durer 1h15 à peu près et qui dessine toutes les étapes de l’histoire gnawa,  comment ces Maalem sont passés de musiciens de rue à maîtres guérisseurs puis à stars internationales. C’est une histoire qui devrait parler à tout le monde car on peut s’identifier à ce genre de success story” explique Fehd Benchemsi, le visage empreint d'incrédulité.

“Nous avons besoin de fonds, espérons que ça viendra”. Un espoir que partagent tous les fans de l’artiste.

 

Nass el Ghiwane et la Darija

Quand on évoque devant Fehd Benchemsi le groupe mythique marocain Nass el Ghiwane, ses yeux brillent et l'émotion devient palpable dans sa voix. «Nass el Ghiwane, c’est un pilier de la musique marocaine. C’est la poésie, le zajal, c’est un feeling incroyable», déclare-t-il.

«Je pense profondément que c’est Nass el Ghiwane qui exprime le mieux la marocanité dans la musique. Nous avons au Maroc de nombreux styles musicaux propre à nous, mais la Tamaghrabit, à mon sens, on l’a ressenti chez Nass el Ghiwane», confie-t-il, avant d’ajouter que «c’est de la darija (dialecte marocain) pure, du zajal en darija, et il s’agit de ma plus grande inspiration avec Jil jilala et Lemchaheb».

D’ailleurs, celui qui est installé à Los Angeles n'hésite pas à clamer son amour pour la darija et son attachement au Maroc. «Je suis passé par l'école française, j’ai beaucoup vécu en dehors du pays et j’avoue que mon arabe classique est nul, explique-t-il dans un éclat de rire, mais ce dont je suis vraiment fier, c’est la darija et le fait que je puisse la manier à la perfection.»

Nass El Ghiwane est un groupe musical marocain qui a vu le jour dans les années 1970 à Casablanca, dans le quartier Hay Mohammadi. Ce quartier est réputé pour sa diversité intellectuelle et culturelle. Le groupe était initialement composé de six musiciens : Laarbi Batma, Allal Yaâla, Moulay Abdelaziz Tahiri (un pionnier du mouvement Nass El Ghiwane et Jil Jilala), Omar Sayed, Raifak Redouane, Mohamed Akhdim et Boujmîa Hagour.

Leur répertoire puise dans la riche culture et la poésie marocaine, ainsi que dans des textes soufis issus de grandes figures religieuses de l'islam. Grâce à leurs paroles engagées et poétiques, qui reflétaient les préoccupations de la jeunesse marocaine de l'époque, et à leurs rythmes puissants joués avec des instruments traditionnels, ils ont révolutionné la musique marocaine et maghrébine, laissant une empreinte indélébile dans le paysage culturel du pays.


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.