Adoption à l'ONU d'une résolution sur l'IA et les droits humains

Le Conseil s'était déjà penché sur les nouvelles technologies dans leur ensemble, mais c'est la première fois qu'il examinait avec attention le développement de l'IA. (Photo d'illustration, AFP)
Le Conseil s'était déjà penché sur les nouvelles technologies dans leur ensemble, mais c'est la première fois qu'il examinait avec attention le développement de l'IA. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

Adoption à l'ONU d'une résolution sur l'IA et les droits humains

  • La résolution - co-présentée par la Corée du Sud, l'Autriche, le Brésil, le Danemark, le Maroc et Singapour - a été adoptée par consensus
  • La Chine et l'Inde ont toutefois indiqué qu'ils se dissociaient du consensus mais n'ont pas appelé au vote, une pratique habituelle lorsque des pays ne sont pas satisfaits d'une résolution mais ne veulent pas jouer les trouble-fête

GENÈVE: Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté vendredi une résolution appelant la communauté internationale à prendre des mesures de protection et de supervision en ce qui concerne l'intelligence artificielle.

La résolution - co-présentée par la Corée du Sud, l'Autriche, le Brésil, le Danemark, le Maroc et Singapour - a été adoptée par consensus.

La Chine et l'Inde ont toutefois indiqué qu'ils se dissociaient du consensus mais n'ont pas appelé au vote, une pratique habituelle lorsque des pays ne sont pas satisfaits d'une résolution mais ne veulent pas jouer les trouble-fête.

Pékin a fait valoir que le texte contenait des éléments "controversés", sans donner de précision.

La résolution appelle à promouvoir la "transparence" des systèmes d'IA et à veiller à ce que les données destinées à cette technologie "soient collectées, utilisées, partagées, archivées et supprimées" selon des modalités compatibles avec les droits humains.

Le Conseil s'était déjà penché sur les nouvelles technologies dans leur ensemble, mais c'est la première fois qu'il examinait avec attention le développement de l'IA.

Cette résolution souligne l'importance de "garantir, promouvoir et protéger les droits de l'homme tout au long du cycle de vie des systèmes d'intelligence artificielle", a fait valoir l'ambassadeur sud-coréen, Yun Seong-deok, tandis que son homologue américaine Michèle Taylor estimait que la résolution était un "pas en avant" pour le Conseil.

"Nous sommes tout à fait d'accord lorsque cette résolution souligne la nécessité entre autres de mesures de protection, de diligence raisonnable et de supervision humaine en ce qui concerne l'IA", a souligné pour sa part l'ambassadeur belge Marc Pecsteen de Buytswerve au nom de l'Union européenne, appelant à une "approche prudente" pour garantir que les droits humains soient protégés et respectés dans un monde de développement technologique rapide.

D'une grande complexité technique, les systèmes d'IA fascinent autant qu'ils inquiètent. S'ils peuvent sauver des vies en permettant un bond en avant des diagnostics médicaux, ils sont aussi exploités par des régimes autoritaires pour exercer une surveillance de masse des citoyens.

Des représentants des Nations unies mais également des dirigeants et experts ont récemment multiplié les appels en faveur de la mise en place de règles pour que ces nouvelles technologies ne mettent pas en danger l'humanité.

L'ambassadeur britannique Simon Manley a demandé vendredi la mise en place de "gardes-fous" et souligné que son pays accueille à l'automne un sommet consacré à l'IA "pour chercher à se mettre d'accord sur des mesures de sécurité, pour évaluer et surveiller les risques importants relatifs aux derniers développements".

"Nous sommes profondément préoccupés par l'utilisation de la technologie pour restreindre les droits humains", y compris en empiétant sur "la vie privée", a-t-il dit.


Zelensky poursuit sa tournée européenne à Paris dans l'espoir d'y recevoir un soutien plus marqué.

Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à son arrivée avant leur rencontre au palais de l'Élysée à Paris le 10 octobre 2024. L (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à son arrivée avant leur rencontre au palais de l'Élysée à Paris le 10 octobre 2024. L (Photo AFP)
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  • Jeudi matin à Londres, le président Zelensky a présenté les détails de son « plan de victoire » face à la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer et au secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.
  • Cette tournée européenne intervient alors que les troupes russes poursuivent leur progression dans l'est de l'Ukraine.

LONDRES : Après une première étape à Londres, le chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé jeudi à Paris pour rencontrer son homologue Emmanuel Macron dans le cadre d'une mini-tournée chez ses principaux alliés européens. Cette tournée a pour but de recueillir davantage de soutien face à l'invasion russe.

Le chef de l'État français et son homologue ukrainien ont échangé une longue et chaleureuse poignée de main sur le perron de l'Élysée avant le début de leur entretien bilatéral. Le dirigeant ukrainien pourrait s'exprimer à l'issue de cette rencontre.

Volodymyr Zelensky est ensuite attendu jeudi et vendredi à Rome et à Berlin, à moins d'un mois de l'élection présidentielle américaine, dont l'issue incertaine fait craindre à Kiev un revirement du soutien américain essentiel.

Jeudi matin à Londres, le président Zelensky a présenté les détails de son « plan de victoire » face à la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer et au secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.

Ce plan « vise à créer les conditions propices pour une fin juste de la guerre », a déclaré le dirigeant ukrainien, cité dans le communiqué. « L'Ukraine ne peut négocier qu'en ayant une position forte », a-t-il ajouté.

Ce plan doit être dévoilé lors d'un deuxième sommet pour la paix, attendu en novembre, mais dont la date n'a pas été confirmée par Kiev.

- Missiles à longue portée -

Volodymyr Zelensky a de nouveau insisté sur « la nécessité d'obtenir l'autorisation de frapper profondément sur le territoire russe » avec les armes longues portées, fournies notamment par le Royaume-Uni.

Le dirigeant réclame depuis des mois l'autorisation d'utiliser les missiles à longue portée Storm Shadow britanniques pour atteindre des cibles à l'intérieur du territoire russe.

Cependant, après la rencontre trilatérale, le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte a appelé à « ne pas se focaliser sur un seul système d'armes ». « Ce n'est pas un seul système d'armes qui fera la différence », a-t-il commenté.

« Aucune guerre n'a jamais été gagnée par une seule arme », a en outre renchéri un porte-parole de Downing Street.

Le Premier ministre britannique a par ailleurs « réitéré le soutien sans faille du Royaume-Uni à l'Ukraine face à l'agression militaire de la Russie ».

Le Royaume-Uni est l'un des principaux soutiens de Kiev depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février 2022. C'est la deuxième fois que le président ukrainien vient à Londres depuis que le travailliste est arrivé au pouvoir le 4 juillet.

- Coûteux armements -

Cette tournée européenne intervient alors que les troupes russes poursuivent leur progression dans l'est de l'Ukraine.

Jeudi, l'armée russe a affirmé avoir frappé deux lanceurs de systèmes antiaériens américains Patriot, de coûteux et précieux armements livrés à l'Ukraine par ses alliés occidentaux pour faire face aux bombardements quotidiens des forces du Kremlin.

Vendredi, le président ukrainien sera reçu à Berlin par le chancelier Olaf Scholz, dont le gouvernement a prévu de réduire de moitié en 2025 la somme allouée aux aides militaires bilatérales destinées à l'Ukraine, au grand dam de Kiev.

Jeudi, l'institut de recherche allemand Kiel Institute a alerté sur une possible chute de l'aide occidentale à l'Ukraine l'année prochaine.

Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche « pourrait bloquer de futurs plans d'aide au Congrès », met en garde l'institut, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine.

Selon ses projections, les aides militaire et financière s'élèveraient respectivement à 59 et 54 milliards d'euros en 2025 si les donateurs occidentaux maintenaient leur niveau d'aide. A contrario, ces aides chuteraient de moitié, à 29 et 27 milliards d'euros, sans nouvelle aide américaine et si les donateurs européens s'alignaient sur l'Allemagne.

Le président Zelensky, qui arpente les chancelleries occidentales depuis plus de deux ans et demi, a déploré ces dernières semaines la lenteur des prises de décision de ses alliés.

En attendant, les forces russes avancent lentement vers Pokrovsk, nœud logistique pour les troupes ukrainiennes dans la région de Donetsk.

Sur le champ de bataille, des soldats ukrainiens ont exprimé auprès de l'AFP leurs doutes concernant l'offensive dans la région russe de Koursk.

« S'il s'agit d'une opération à court terme, elle nous renforcera », a dit à l'AFP Bogdan, un soldat interrogé à Druzhkivka, près de Kramatorsk. « Si c'est une opération à long terme et que nous prévoyons de rester à Koursk, cela épuisera nos principales ressources », s'est-il inquiété.


Scholz annonce de nouvelles livraisons d'armes allemandes à Israël

Le chancelier allemand Olaf Scholz (R) serre la main d'Antonio Costa, désigné président du Conseil européen, à son arrivée à la Chancellerie à Berlin, le 10 octobre 2024. (Photo AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz (R) serre la main d'Antonio Costa, désigné président du Conseil européen, à son arrivée à la Chancellerie à Berlin, le 10 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Le chancelier allemand a annoncé jeudi de nouvelles livraisons d'armes allemandes à Israël, prenant le contrepied notamment du chef de l'Etat français qui a appelé à cesser de le faire quand elles doivent servir à Gaza.
  • "Nous avons livré des armes et nous livrerons des armes", a-t-il encore dit, sans préciser leur nature, leur volume où ce à quoi elles doivent servir.

BERLIN : Le chancelier allemand a annoncé jeudi de nouvelles livraisons d'armes allemandes à Israël, prenant le contrepied notamment du chef de l'Etat français qui a appelé à cesser de le faire quand elles doivent servir à Gaza.

"Nous avons, au sein du gouvernement, pris des décisions qui garantiront qu'il y aura bientôt d'autres livraisons", a déclaré Olaf Scholz devant la chambre des députés lors d'un débat commémoratif sur l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

"Nous n'avons pas décidé de ne pas livrer d'armes", a ajouté Scholz, en réponse à des accusations de l'opposition conservatrice, faisant état notamment d'un arrêt depuis plusieurs mois dans les faits des livraisons et de "fissures dans la solidarité" allemande à l'égard d'Israël.

"Nous avons livré des armes et nous livrerons des armes", a-t-il encore dit, sans préciser leur nature, leur volume où ce à quoi elles doivent servir.

Le président français Emmanuel Macron a récemment demandé l'arrêt des livraisons à Israël d'armes servant à Gaza, suscitant la colère du Premier ministre israélien et une certaine circonspection à Berlin, traditionnel soutien d'Israël.

"Les déclarations de Macron ont provoqué beaucoup de surprise et d'irritation en Allemagne", a affirmé cette semaine la politologue et experte allemande en relations internationales Daniela Schwarzer, de la Fondation Bertelsmann, lors d'une rencontre avec la presse étrangère à Berlin.

"Nous avons un nouvel exemple de déclaration publique de Macron créant beaucoup de tensions qui, du point de vue allemand, vont être très difficiles à surmonter", a-t-elle ajouté.

"Depuis des semaines et des mois, le gouvernement fédéral refuse les autorisations d'export pour la livraison de munitions et même de pièces de rechange pour chars vers Israël", a affirmé jeudi au Bundestag le chef de file de l'opposition conservatrice allemande Friedrich Merz.

Merz a affirmé avoir connaissance d'un grand nombre de cas "dans lesquels le gouvernement a refusé la validation indispensable pour la livraison de matériel et d'équipement dont Israël a maintenant un besoin urgent pour exercer son droit de légitime défense".

Israël est engagé sur plusieurs fronts, en guerre contre le Hamas à Gaza et contre le Hezbollah au Liban, où il mène depuis lundi des opérations terrestres. L'Etat hébreu menace aussi de riposter à une attaque massive de missiles de l'Iran qui avait eu lieu mardi dernier.


Russie : 24 dirigeants étrangers et le secrétaire général de l'ONU attendus au sommet des BRICS

Leaders and senior officials from Brazil, Russia, India, China and South Africa meet on the final day of the 15th BRICS Summit in Johannesburg on 24 August. (AN photo by Abdulrahman Shalhoub)
Leaders and senior officials from Brazil, Russia, India, China and South Africa meet on the final day of the 15th BRICS Summit in Johannesburg on 24 August. (AN photo by Abdulrahman Shalhoub)
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  • Tous les pays membres des Brics seront représentés par leurs dirigeants, sauf l'Arabie saoudite, poids lourd énergétique mondial, qui enverra son chef de la diplomatie, a précisé M. Ouchakov.
  • En marge du sommet, le président russe Vladimir Poutine devrait s'entretenir avec une vingtaine de ses homologues étrangers lors de rencontres bilatérales, selon la même source.

MOSCOU : Vingt-quatre dirigeants étrangers et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sont attendus au sommet des Brics en Russie du 22 au 24 octobre prochain, a annoncé jeudi le Kremlin.

Les invitations à ce sommet qui se tiendra à Kazan (Volga) "ont été envoyées à 38 pays. Trente-deux d'entre eux ont déjà confirmé leur participation, dont 24 seront représentés par leurs dirigeants", a déclaré à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Selon lui, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, assistera lui aussi à ce sommet, son premier déplacement en Russie depuis avril 2022, dans la foulée du lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine en février de cette année-là.

D'après Iouri Ouchakov, huit autres pays seront représentés par leurs numéros deux ou trois.

Tous les pays membres des Brics seront représentés par leurs dirigeants, sauf l'Arabie saoudite, poids lourd énergétique mondial, qui enverra son chef de la diplomatie, a précisé M. Ouchakov.

La présidente de la Nouvelle banque de développement, la Brésilienne Dilma Rousseff, sera aussi présente, d'après M. Ouchakov.

Selon M. Ouchakov, "le sommet à Kazan pourrait devenir l'évènement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie", au moment où elle est visée par de lourdes sanctions internationales et alors que ses relations avec l'Occident sont au plus bas en raison de l'attaque contre l'Ukraine.

En marge du sommet, le président russe Vladimir Poutine devrait s'entretenir avec une vingtaine de ses homologues étrangers lors de rencontres bilatérales, selon la même source.

Parmi les dirigeants attendus à Kazan figurent notamment le président chinois Xi Jinping, proche allié de M. Poutine, le dirigeant iranien Massoud Pezeshkian, le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, qui a sollicité l'adhésion de son pays au bloc des Brics, ou encore le bélarusse Alexandre Loukachenko, indéfectible soutien de Moscou.

"Le titre Brics ressemble au mot anglais "brick" (brique)", a rappelé M. Ouchakov.

"Et les Brics font construire brique par brique un pont vers un ordre mondial plus juste", a-t-il estimé, en soulignant le caractère "multipolaire" du groupe qui réunit "le Sud global et l'Orient", pour faire contre-poids, d'après Moscou, à l'hégémonie occidentale et aux Etats-Unis.

Ce grand raout des Brics aura d'ailleurs lieu deux semaines avant la présidentielle américaine (5 novembre), à l'issue incertaine entre la candidate démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump.

Comptant quatre membres (Brésil, Chine, Inde et Russie) à sa création en 2009, le bloc des Brics a été rejoint par l'Afrique du Sud en 2010 et s'est élargi cette année à plusieurs autres pays émergents, dont l'Égypte et l'Iran, autre Etat partenaire de la Russie.

La Turquie, membre de l'Otan mais avec parfois des relations tendues avec ses alliés occidentaux, a annoncé début septembre avoir soumis une demande d'adhésion au bloc.