Rosalía, la puissance de l'épure aux Vieilles Charrues

Rosalía, mégastar de la nouvelle pop espagnole (Photo, Instagram).
Rosalía, mégastar de la nouvelle pop espagnole (Photo, Instagram).
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Publié le Dimanche 16 juillet 2023

Rosalía, la puissance de l'épure aux Vieilles Charrues

  • «Cette artiste est la sensation planétaire dont tout le monde parle»
  •  Le public, très jeune, connaît sur le bout des doigts les hymnes de Rosalía

CARHAIX-PLOUGUER: A rebours des scénographies surchargées, Rosalía, mégastar de la nouvelle pop, mise sur l'épure pour servir la puissance de son show, comme aux Vieilles Charrues, festival français phare, dans la nuit de samedi à dimanche.

"Cette artiste est la sensation planétaire dont tout le monde parle, mais peu l'ont vue sur scène, c'est une chance de la recevoir aux Vieilles Charrues dans une soirée archi-complète, ça va être volcanique", prédit avant le concert à l'AFP Jérôme Tréhorel, directeur de l'évènement.

Bien vu, pendant sa prestation (1h15) l'Espagnole a alterné entre éruptions et répits avant de nouvelles secousses. Le tout dans un écrin sobre. La langue anglaise a l'expression juste, "less is more", "faire moins, c'est faire plus".

Avec huit danseurs et un décor résumé à deux rectangles géants et un fond de scène en légère pente, la trentenaire peut laisser libre cours à sa créativité.

On pense parfois à un dispositif digne de la Fashion week à Paris. Un univers qu'elle connaît bien, puisqu'en janvier, dans la capitale française, Rosalía avait enflammé le défilé Louis Vuitton (maison qui n'avait pas alors encore remis son sort entre les mains du musicien-créateur Pharrell Williams).

Maillot du FC Barcelone

Avec la chanteuse de "La fama", on est loin de la course à l'armement de la concurrence. Beyoncé, quand elle se produit dans des stades, arrive sur un cheval volant -- référence à la pochette de son dernier album "Renaissance" -- et change une dizaine de fois de tenues. Lana Del Rey, pour son concert récent à Paris à L'Olympia, salle pourtant intimiste, est montée sur scène avec quatre musiciens, trois choristes, six danseuses, sans oublier l'apparition scénarisée d'un coiffeur et deux balancelles.

L'interprète de "Despechá" se présente, elle, devant les 70.000 spectateurs du festival en Bretagne, en cuir noir façon motarde -- clin d'oeil aux visuels de son dernier disque "Motomami" --, épaules couvertes d'une pièce de tissu tout en longueur et blancheur spectrale. Un dernier accessoire créé par ses soins, qu'elle "porte pour la première fois", comme elle l'assure au public en français.

Les tubes s'enchaînent -- "Beso", "Tuya" -- et l'artiste dévoile toutes les facettes de son talent. Le public, très jeune, connaît sur le bout des doigts les hymnes de celle qui a dépassé les 2 milliards de vue sur YouTube avec le clip "Con altura", chanté avec J Balvin, mégastar du reggaeton.

Quand elle glisse le long des premiers rangs, l'artiste en profite d'ailleurs pour faire chanter les spectateurs. Ce fan malin au maillot du FC Barcelone a droit au micro, la musicienne étant originaire de la banlieue de cette ville de Catalogne.

Moto-humaine

Rosalía s'avère vocalement aussi à l'aise dans les morceaux club que dans une ballade jouée seule au piano. Et s'amuse à passer de chorégraphies inspirées du flamenco à celles issues du reggaeton.

Pendant les intermèdes, la Catalane joue sur ses qualités d'actrice dans des plans filmés par ses danseurs et projetés sur les écrans géants qui l'entourent. Façon de rappeler qu'elle a fait une apparition dans "Douleur et gloire" (2019) de son compatriote Pedro Almodovar.

Dans un tableau, ses danseurs s'agglomèrent pour former une moto-humaine, qu'elle chevauche pour interpréter "Motomami" ("moto-meuf"), morceau-titre de son dernier opus.

Sorti en mars 2022, cet album a été encensé par la critique et par le public. Ce troisième opus est sans doute son plus intime. Y sont abordés les thèmes du féminisme, de la spiritualité ou encore du respect de soi.

Au coeur du projet, un symbole: le papillon, né d'une chrysalide avant de déployer ses ailes. La chanteuse arborait même cet insecte en bijou posé sur une dent pour certains visuels du disque. Dans "Saoko", elle chante d'ailleurs: "Je me transforme", "Je me contredis", "Je peux tout être". Rosalía l'a prouvé sur la scène des Vieilles Charrues.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.