La crise de la dette domine la réunion des grands argentiers du G20

L'un des points clés au menu de ces deux jours sera de «faciliter le consensus sur les questions insolubles liées à l'augmentation de l'endettement», a déclaré Mme Sitharaman plus tôt lundi, en s'adressant à la presse aux côtés de Janet Yellen, secrétaire d'État au Trésor des États-Unis (Photo, AFP).
L'un des points clés au menu de ces deux jours sera de «faciliter le consensus sur les questions insolubles liées à l'augmentation de l'endettement», a déclaré Mme Sitharaman plus tôt lundi, en s'adressant à la presse aux côtés de Janet Yellen, secrétaire d'État au Trésor des États-Unis (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 17 juillet 2023

La crise de la dette domine la réunion des grands argentiers du G20

  • L'un des points clés au menu de ces deux jours sera de «faciliter le consensus sur les questions insolubles liées à l'augmentation de l'endettement», a déclaré Mme Sitharaman
  • Selon un haut fonctionnaire de l'Inde, qui préside le G20, Pékin n'a pas réagi de manière très encourageante sur la question de la dette commune

GANDHINAGAR : Les ministres des Finances et des banques centrales du G20 ont entamé lundi leurs discussions sur les accords de restructuration de la dette, la réforme des banques multilatérales et le financement de la lutte contre le changement climatique, visant à soutenir une économie mondiale en perte de vitesse.

La ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, qui préside et accueille la réunion à Gandhinagar, dans l'Etat du Gujarat (ouest), a ouvert les débats en rappelant aux dirigeants financiers qu'ils avaient "la responsabilité d'orienter l'économie mondiale vers une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive".

L'un des points clés au menu de ces deux jours sera de "faciliter le consensus sur les questions insolubles liées à l'augmentation de l'endettement", a déclaré Mme Sitharaman plus tôt lundi, en s'adressant à la presse aux côtés de Janet Yellen, secrétaire d'État au Trésor des États-Unis.

Les discussions porteront également sur "des questions mondiales cruciales telles que le renforcement des banques multilatérales de développement et l'adoption d'une action climatique coordonnée", a ajouté Mme Sitharaman.

Mme Yellen a également évoqué les efforts déployés pour lutter contre le surendettement des pays les plus pauvres du monde, en notant les progrès réalisés en matière de restructuration de la dette en Zambie, dont elle avait discuté lors de sa visite à Pékin ce mois-ci.

La Chine, deuxième économie mondiale et principal bailleur de fonds de plusieurs pays d'Asie et d'Afrique en proie à des difficultés et à faible revenu, s'est jusqu'à présent opposée à l'adoption d'une position multilatérale commune sur la question, ont indiqué des responsables.

Janet Yellen, en marge des discussions du G20 dimanche, a souligné que l'accord avec la Zambie avait été "trop long à négocier" et ajouté espérer que le traitement de celle du Ghana et du Sri Lanka pourrait être "finalisé rapidement".

"Nous devrions appliquer à d'autres cas les principes communs que nous avons adoptés dans celui de la Zambie, plutôt que de repartir à zéro à chaque fois", a déclaré Mme Yellen.

Selon un haut fonctionnaire de l'Inde, qui préside le G20, Pékin n'a pas réagi de manière très encourageante sur la question de la dette commune.

Plusieurs économies en difficulté après le double choc de la pandémie de coronavirus et des conséquences de la guerre de la Russie en Ukraine (qui affecte les cours mondiaux des carburants et des matières premières) "atteignent un point de rupture", a ajouté le fonctionnaire.

Pékin est un créancier important dans certains de ces cas et a été critiqué pour sa position sur la restructuration de leur dette.

Le coût du changement climatique

Le G20 discutera aussi de la réforme des banques multilatérales de développement, de la réglementation des crypto-monnaies et de la nécessité de faciliter l'accès des pays les plus pauvres aux financements destinés à atténuer les effets du changement climatique et à s'y adapter.

"Dans les pays du Nord, le changement climatique est synonyme de réduction des émissions" de CO2, a déclaré Ajay Banga, le nouveau président de la Banque mondiale, dans une tribune publiée cette semaine à l'approche de la réunion.

"Mais dans les pays du Sud, c'est une question de survie", a-t-il poursuivi, "car les ouragans sont plus violents, les semences résistantes à la chaleur sont rares, la sécheresse détruit les fermes et les villes, et les inondations emportent des décennies de progrès".

La première étape d'un accord sur une répartition plus équitable des recettes fiscales provenant des entreprises multinationales, conclu la semaine dernière par 138 pays, devrait également être mise en œuvre.

Les multinationales, en particulier les entreprises technologiques, sont actuellement en mesure de transférer facilement leurs bénéfices vers des pays à faible taux d'imposition, même si elles n'y exercent qu'une petite partie de leurs activités.

Toutefois, les pays développés membres du G7 craignent que l'accent mis sur l'invasion russe ne fasse dérailler l'accord final, bien que Mme Yellen ait dit dimanche "récuser l'idée d'un troc" entre l'aide à l'Ukraine et celle dédiée aux pays en voie de développement.

Dimanche, le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, a "reconfirmé le soutien inébranlable du G7" à l'Ukraine, ajoutant que Moscou devra également "payer les coûts de reconstruction à long terme".

Toute discussion sur le soutien à l'Ukraine est quelque peu inconfortable pour l'Inde, hôte du G20, n'ayant jusqu'à présent pas condamné l'invasion russe, même si elle est membre de l'alliance Quad aux côtés de l'Australie, des Etats-Unis et du Japon.


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.