Ukraine: La Russie met en garde tout cargo céréalier en mer Noire

Le cargo Super Bayern, transportant du grain ukrainien, navigue à l'entrée du Bosphore, en mer Noire au large de Kumkoy, au nord d'Istanbul, le 2 novembre 2022 (Photo, AFP).
Le cargo Super Bayern, transportant du grain ukrainien, navigue à l'entrée du Bosphore, en mer Noire au large de Kumkoy, au nord d'Istanbul, le 2 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Ukraine: La Russie met en garde tout cargo céréalier en mer Noire

  • La Russie a annoncé mercredi qu'elle considèrerait comme une cible militaire tout navire se dirigeant vers les ports céréaliers ukrainiens de la mer Noire
  • L'Ukraine a dans le même temps répété qu'il ne pouvait y avoir aucune négociation avec Moscou

MOSCOU: La Russie a annoncé mercredi qu'elle considèrerait comme une cible militaire tout navire se dirigeant vers les ports céréaliers ukrainiens de la mer Noire, au moment où Kiev, qui accuse Moscou de bombarder ses terminaux céréaliers, réclame des escortes internationales pour ces cargos après l'expiration d'un accord crucial pour l'alimentation mondiale.

L'Ukraine, dont la contre-offensive peine pour l'instant à briser les lignes de défense construites par les Russes, a dans le même temps répété qu'il ne pouvait y avoir aucune négociation avec Moscou, et réclamé à ses alliés occidentaux des centaines de blindés supplémentaires et des avions de combat américains F-16 pour reprendre ses territoires.

"Pour ce qui est du moral, nous tenons bon. Nous voulons simplement que la victoire arrive le plus vite possible", a dit à l'AFP un jeune militaire ukrainien de 23 ans, sans donner son nom et en un lieu tenu secret sur le front près de Lyman (est).

Conséquence du blocage depuis lundi par la Russie du "corridor" sécurisé en mer Noire qui avait été négocié avec Moscou par l'intermédiaire de l'ONU et de la Turquie pour exporter par cargos les millions de tonnes de céréales ukrainiennes, le blé a clôturé à 253,75 euros la tonne sur le marché européen, en hausse de plus de 8%.

Compte-tenu des risques, "il n'y a plus aucun armateur prêt à aller là-bas", a relevé Frédéric Denefle, directeur général du groupement Garex, spécialiste de l'assurance des risques de guerre.

Le ministère russe de la Défense a en effet annoncé mercredi que dorénavant "tous les navires naviguant dans les eaux de la mer Noire à destination des ports ukrainiens seront considérés comme des bateaux transportant potentiellement des cargaisons militaires".

Kiev de son côté demande désormais la mise en place de "patrouilles militaires" navales sous mandat de l'ONU et avec la participation notamment de la Turquie, a indiqué à l'AFP Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne. Il a exclu toute négociation avec Moscou, dont l'objectif est selon lui de "détruire" l'Ukraine.

«Délibérément»

Le pays a connu une deuxième nuit consécutive de frappes russes sur Odessa, grand port de la mer Noire. Selon le ministère chargé de la reconstruction de l'Ukraine, "les terminaux céréaliers et les infrastructures portuaires" des ports d'Odessa et de Tchornomorsk ont été attaqués, et "les silos et les quais du port d'Odessa" ont notamment été endommagés.

L'attaque, menée avec des missiles de croisière et des drones explosifs de fabrication iranienne, a fait au moins 12 blessés, selon le gouverneur de la région d'Odessa Oleg Kiper.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé les troupes russes de viser "délibérément" ses infrastructures céréalières.

Paris a accusé Moscou de faire peser "un risque irresponsable sur la sécurité alimentaire mondiale" et Berlin a relevé que les bombardements russes indirectement "frappent les plus pauvres du monde".

L'armée russe a de son côté affirmé n'avoir visé que "des sites industriels militaires, des infrastructures pour le carburant et des dépôts de munitions de l'armée ukrainienne".

Le Kremlin avait averti mardi de nouveaux "risques" en mer Noire après la fin de l'accord sur les céréales. Moscou a refusé de reconduire cet accord signé en juillet 2022 sous l'égide des Nations unies et de la Turquie, et prolongé depuis à plusieurs reprises, dénonçant des entraves au commerce de ses propres engrais et produits alimentaires.

Vladimir Poutine a assuré mercredi que la Russie était prête à revenir à l'accord si ses demandes étaient réalisées "dans leur totalité", et a accusé les occidentaux de se servir de cette question comme outil de "chantage politique".

En un an, l'accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie.

Aide de 1,3 milliard de dollars

Dans l'est de la Crimée, un incendie sur un terrain militaire, accompagné de détonations qui pourraient être celles de stocks de munitions selon des médias en ligne russes, faisait toujours rage mercredi et a nécessité l'évacuation de quatre localités adjacentes, soit plus de 2.000 personnes.

L'Ukraine frappe régulièrement des garnisons ou des stocks de matériel russes en profondeur des lignes, jusque dans la péninsul de Crimée.

Lundi, le pont emblématique et d'importance stratégique construit par la Russie entre son territoire et la Crimée annexée été frappé par une attaque ukrainienne qui l'a partiellement détruit pour la deuxième fois en dix mois.

Sur le front, les combats se concentrent dans l'est de l'Ukraine où les deux armées se font face. Près de Koupiansk, dans le nord-est, la Russie a assuré avoir avancé d'un kilomètre.

Selon le conseiller de la présidence Mykhailo Podoliak, l'Ukraine a besoin pour briser les lignes russes de "200 à 300 véhicules blindés supplémentaires, avant tout des chars", de "60 à 80 avions F-16" et de "5 à 10 systèmes supplémentaires de défense antiaérienne" américains Patriot ou leur équivalents français SAMP/T.

Le Pentagone a annoncé mercredi un nouveau plan d'aide militaire de 1,3 milliard de dollars comprenant notamment quatre systèmes de défense anti-aérienne, pour "repousser l'agression russe à moyen et long terme".

Par ailleurs, Vladimir Poutine, qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, ne participera pas au sommet des Brics (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie) prévu fin août à Johannesburg, a confirmé Pretoria.


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".