La Cour des Comptes sera attentive, et sévère si besoin, sur le coût des JO-2024, prévient Moscovici

Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici (Photo, AFP).
Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

La Cour des Comptes sera attentive, et sévère si besoin, sur le coût des JO-2024, prévient Moscovici

  • Le budget du Comité d'organisation des JO (Cojo) a déjà passé de 3,3 milliards d'euros lors de la candidature à 4,380 milliards d'euros
  • Pour Pierre Moscovici, cette différence s'explique pour les deux tiers par «une sous-estimation du budget de candidature»

PARIS: Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a assuré mercredi qu'il serait "extrêmement attentif" à l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 et à leur coût, dans un entretien publié par Le Parisien.

"Que personne ne s’imagine qu’ils (Les Jeux, NDLR) ne seront pas contrôlés!", a-t-il lancé au quotidien national, promettant de passer "tout au crible" afin d'établir "le bilan des Jeux dans un rapport que le Parlement a demandé à la Cour au 1er octobre 2025".

"Et s’il y a lieu d’être plus sévère, nous le serons", a assuré le premier président de l'institution de la rue Cambon, chargée de contrôler l'emploi des fonds publics.

Le budget du Comité d'organisation des JO (Cojo) a déjà été réévalué à plusieurs reprises, passant de 3,3 milliards d'euros lors de la candidature à 4,380 milliards d'euros en décembre dernier.

Pour Pierre Moscovici, cette différence s'explique pour les deux tiers par "une sous-estimation du budget de candidature" qui "n'était tout simplement pas réaliste" et "n'avait pas pris suffisamment en considération la complexité du cahier des charges du CIO", comme décrit dans un rapport consulté par l'AFP en juin.

L'inflation a notamment renchéri le budget de 195 millions d'euros, c'est-à-dire quasiment la moitié de la hausse totale.

Si la note finale des Jeux est plus élevée que prévu, son coût pèsera "assurément" sur le contribuable, a assuré M. Moscovici.

8,7 milliards d'euros

Au total, la facture des JO doit s'élever à 8,7 milliards d'euros. La Solideo (société de livraison olympique) dispose de 4,3 milliards d'euros dont 1,870 milliard d'argent public.

A propos de l'organisation des Jeux, le premier président de la Cour ne décèle "pas de risque majeur" sur la livraison des équipements, mais reste "vigilant" concernant les infrastructures et les transports pour lesquels "il n'y a pas de marge en matière de calendrier".

Il cite aussi les travaux du Grand Palais qui doit accueillir les épreuves d'escrime et de taekwondo et dont "la date de livraison a été reportée à mars ou avril 2024, ce qui limite la période de levée des réserves".

Evoquant la sécurité des Jeux, la cour, dit-il, recommande "d'anticiper" avec des décisions qui "doivent être prises au plus tard en octobre 2023, notamment sur la répartition entre policiers et effectifs des armées, dont les gendarmes".

"Il faudra, dès lors, voir le coût global de la sécurité des Jeux", observe-t-il, appelant à "aller vite, ne pas tergiverser, évaluer l’ampleur du recours des forces de sécurité intérieure et le planifier".


Youcef Atal a été condamné à huit mois de prison avec sursis en appel

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  • Le footballeur international algérien Youcef Atala de nouveau été condamné en appel mercredi à huit mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende.
  • L'avocate générale avait considéré qu'il s'agissait « clairement d'un appel à la haine », même si « le message est insidieux ». « M. Atal est responsable de ce qu'il poste, il doit assumer ».

MARSEILLE : Le footballeur international algérien Youcef Atal, poursuivi pour incitation à la haine religieuse après avoir reposté la vidéo d'un prédicateur palestinien concernant Gaza, a de nouveau été condamné en appel mercredi à huit mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende.

La cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a ainsi confirmé la peine prononcée à son encontre en première instance en janvier 2024 par le tribunal correctionnel de Nice.

Outre l'amende, Atal devra également verser quelque 15 000 euros de frais de procédure aux parties civiles, parmi lesquelles figurent notamment la Ligue de football professionnel, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme Côte d'Azur et le Crif Sud-Est.

Lors de son jugement en appel début avril, le footballeur s'était défendu en expliquant « ne pas faire de politique » : « Je ne suis qu'un joueur de foot », avait-il insisté, disant que son post se voulait « juste un message de soutien à des gens en train de souffrir ».

« Ce n'est pas parce que j'envoie un message de soutien à la Palestine que je suis contre les Juifs ou quoi que ce soit », avait insisté le joueur de 28 ans. « J'ai fait une erreur : je n'ai pas regardé la vidéo jusqu'à la fin, sinon je ne l'aurais pas partagée. J'aurais dû faire plus attention. »

L'avocate générale avait considéré qu'il s'agissait « clairement d'un appel à la haine », même si « le message est insidieux ». « M. Atal est responsable de ce qu'il poste, il doit assumer ».

Cinq jours après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, suivie des bombardements d'Israël sur Gaza, Atal avait partagé avec ses 3,2 millions d'abonnés sur Instagram une vidéo de 35 secondes du prédicateur palestinien Mahmoud Al Hasanat évoquant le sort des enfants de Gaza sous les bombes, puis appelant à « un jour noir sur les juifs ».

Prévenu par l'OGC Nice du caractère polémique de ces propos, il avait rapidement supprimé la vidéo de son compte, postant un message d'excuses.

Un mois après sa condamnation en première instance, l'OGC Nice, club dans lequel évoluait Youcef Atal depuis 2018, avait annoncé le départ du joueur pour le club turc d'Adana Demirspor. Celui-ci a ensuite quitté le club à l'été 2024 pour rejoindre Al-Sadd à Doha. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette.