Le graffeur saoudien Maajed Ahmed sort de l’ombre

Le graffeur saoudien Maajed Ahmed conteste la stigmatisation associée à cette forme d’art (Photo, Instagram/maajed_ahmed).
Le graffeur saoudien Maajed Ahmed conteste la stigmatisation associée à cette forme d’art (Photo, Instagram/maajed_ahmed).
Lorsque Maajed Ahmed, graffeur, touche un mur blanc, ce dernier se transforme en une œuvre d'art aux couleurs vibrantes et à la typographie arabe (Photo fournie).
Lorsque Maajed Ahmed, graffeur, touche un mur blanc, ce dernier se transforme en une œuvre d'art aux couleurs vibrantes et à la typographie arabe (Photo fournie).
Short Url
Publié le Lundi 24 juillet 2023

Le graffeur saoudien Maajed Ahmed sort de l’ombre

  • «Au fil du temps, j'ai créé un style distinctif que j'ai appelé ‘calligraffiti’ en fusionnant la calligraphie arabe conventionnelle avec le graffiti moderne»
  • Les graffeurs saoudiens font partie des groupes d'artistes dominants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

RIYAD: Le graffeur saoudien Maajed Ahmed possède un don : transformer des murs blancs en des toiles de peintures aux couleurs captivantes entremêlées de typographie arabe qui attirent invariablement l'attention des passants.

Alors que les artistes du graffiti dans la culture pop sont souvent dépeints comme travaillant dans l'ombre, Ahmed a fièrement présenté son art lors du deuxième festival MDLBeast, le plus grand festival de musique du Moyen-Orient qui inspire la jeunesse saoudienne avec son mélange éclectique de musique, d'art et de culture.

Son art du graffiti sur des conteneurs d'expédition a accueilli des milliers de fans à leur arrivée au festival pour un week-end rempli de performances de DJ et de musiciens de renommée mondiale.

Parlant de cette expérience, Ahmed a déclaré: «Travailler au MDLBeast a été une expérience très agréable. J'ai fait quelque chose pour la patrie, et les retours ont été très positifs de la part de l'équipe du ministère de la Culture, ainsi que de l'équipe du MDLBeast.»

Selon Ahmed, le graffiti est un moyen de partager sa propre culture ainsi que ses racines avec un public international. Il est conscient de la responsabilité que son travail implique.

Il est né et a grandi à Mecque, une ville culturellement riche, où il a découvert sa passion pour l'art et le graffiti pendant son adolescence.

Ahmed a déclaré avoir été inspiré par la culture de la rue dans sa ville, mais y a ajouté sa touche personnelle.

«J'ai développé mon talent de dessinateur et d'illustrateur après avoir été inspiré par la scène florissante du street art dans ma ville natale.»

«Mon but est de réinventer la forme d'art avec un mélange de calligraphie arabe et d'expressivité de la rue.» Maajed Ahmed, graffeur saoudien

«Au fil du temps, j'ai créé un style distinctif que j'ai appelé  ‘calligraffiti’ en fusionnant la calligraphie arabe conventionnelle avec le graffiti moderne.»

Afin de repousser les limites de son expression artistique, il a élargi sa palette artistique pour incorporer l'illustration numérique à main levée, ce qui lui a permis de produire des graffitis et des œuvres d'art de rue flexibles et avant-gardistes.

En tant que jeune artiste saoudien, Ahmed est dévoué à sa croissance artistique. Il cherche à développer son style et à adopter de nouvelles techniques.

Restaurer l’image du graffiti

Au début de l’année, il s'est lancé dans un voyage culturel au Vietnam et a participé à des événements artistiques, notamment le festival d'art urbain de Nam Jam Da Nang, un événement rassemblant des graffeurs et des artistes de rue du monde entier. Ahmed a peint plus de neuf fresques murales dans trois villes vietnamiennes lors de sa visite.

Il est actuellement basé à Dubaï, et la plupart de ses projets y ont vu le jour.

Ahmed a participé au projet des fresques Zayed, organisé par la municipalité d'Ajman et le département de la planification, célébrant «l'Année de Zayed». Une de ses fresques se trouvait à l'intersection du pont Sheikh Khalifa et comportait des éléments de couleur verte symbolisant les efforts de reboisement de Sheikh Zayed.

«Bien que je réside désormais aux Émirats arabes unis et que je réalise la plupart de mes travaux là-bas, j'ai l'intention de retourner dans mon pays natal afin de poursuivre mes projets artistiques et sensibiliser à la culture saoudienne ou arabe du hip-hop», a-t-il déclaré.

Le choix des motifs locaux et arabes par l'artiste ne montre pas seulement sa fierté envers son héritage, mais sert également à corriger le récit sur le graffiti et les graffeurs.

Le graffeur saoudien Maajed Ahmed conteste la stigmatisation associée à cette forme d’art (Photo, Instagram/maajed_ahmed).

«Mon but est de réinventer cette forme d'art avec mon mélange astucieux de calligraphie arabe et d'expressivité de la rue, et je le fais avec mon travail en défiant les préjugés associés au graffiti en tant qu'activité criminelle.»

Pendant longtemps, le graffiti a été associé au vandalisme, mais des artistes comme Ahmed espèrent mettre en évidence sa valeur en embellissant le paysage urbain de touches de couleur et de culture.

Il croit par ailleurs que la pratique du graffiti contribue à sa santé mentale et physique. 

«La pratique du graffiti me rend plus en forme physiquement car je peux bouger plus rapidement, et mon esprit fonctionne en même temps. Dans ce cas, je combine un entraînement mental provenant de mon imagination avec une condition physique, et la plupart des artistes du graffiti sont en excellente santé mentale et physique», a-t-il déclaré.

Selon Ahmed, les graffeurs saoudiens font partie des groupes d'artistes dominants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

«La plupart des artistes saoudiens ont leur propre style artistique et leurs propres techniques. Ils ont également une expérience suffisante dans le domaine du style de rue et bien plus encore. Les artistes émergents travaillent dur, et je suis heureux de voir la communauté du graffiti grandir et se développer car le développement de la technologie a rendu les choses faciles ; il s’agit donc de bonnes nouvelles.»

Le ministère saoudien de la Culture a lancé des initiatives et des programmes pour soutenir l'art du graffiti. Le ministère a aussi désigné des lieux spécifiques où les «artistes de rue» peuvent s'exprimer.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Short Url

AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
Short Url
  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com