La convalescence s'annonce encore longue pour l'économie française

 «Est-ce qu'on retourne autant qu'avant dans les restaurants?» (Photo, AFP)
«Est-ce qu'on retourne autant qu'avant dans les restaurants?» (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 14 décembre 2020

La convalescence s'annonce encore longue pour l'économie française

  • A l'inverse, tout un pan de l'économie - le tourisme, la restauration, les activités culturelles et de loisirs - reste en sursis
  • Mais le pire est à venir, même sans troisième vague

PARIS: Après une récession historique en 2020, le rebond de l'économie française l'an prochain dépendra encore de l'évolution de l'épidémie qui fait de la résistance, au risque de menacer de nombreuses entreprises et des milliers d'emplois, accentuant les effets déjà désastreux de la crise. 

Après le premier confinement, les économistes et le gouvernement ont été surpris par une reprise plus forte que prévu de l'économie. Mais la deuxième vague de l'automne et le danger d'une troisième ont refroidi les espoirs. Et cela malgré la perspective d'un déploiement prochain des vaccins. 

Le gouvernement a dû revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2021 à +6%. Une performance atteignable « s'il n'y a pas de troisième confinement et si on a une reprise économique relativement régulière à partir du 1er trimestre », prévient Patrick Artus, économiste en chef de Natixis. 

Sinon, « tout sera différent: ça voudra dire qu'il faudra attendre 2024 pour retrouver le niveau de PIB d'avant la crise, le chômage va monter beaucoup plus haut, les faillites d'entreprises aussi », ajoute-t-il. 

Au-delà des chiffres, la réalité s'annonce plus contrastée. La crise devrait consolider certaines activités, comme le commerce en ligne, les métiers de la santé et du soin, et la transition écologique, un axe clé du plan de relance. 

A l'inverse, tout un pan de l'économie - le tourisme, la restauration, les activités culturelles et de loisirs - reste en sursis.  

« Il y a de nombreux points d'interrogation » sur l'avenir de ces secteurs, souligne Patrick Artus. « Est-ce qu'on retourne autant qu'avant dans les restaurants? Est-ce qu'on reprend autant qu'avant l'avion? Est-ce que le tourisme de masse du week-end recommence? Personne n'en sait rien ». 

Pour l'instant, les entreprises résistent, sous perfusion de plus de 470 milliards d'aides publiques, dont la majorité en garanties de prêts. Et, grâce au recours massif au chômage partiel, elles ont encore peu licencié, supprimant surtout les emplois en CDD ou en intérim.  

Mais le pire est à venir, même sans troisième vague. 

« Les faillites vont arriver courant 2021 et elles pourraient causer 200.000 destructions d'emplois », avance Bruno Ducoudré, économiste de l'OFCE. 

Le taux de chômage devrait ainsi déjà flamber à 9,7% cette année, selon l'Insee. Et l'an prochain, « la montée sera progressive », avance Bruno Ducoudré, l'OFCE tablant sur 10,6% à la fin de l'année. 

Pour limiter cette hausse, le gouvernement mise notamment sur son plan « un jeune, une solution », dont il perçoit de « premiers signaux positifs », au niveau du recours à la prime à l'embauche, de la progression des contrats d'apprentissage et des parcours d'accompagnement pour les plus éloignés de l'emploi.  

Une garantie de ressources de 900 euros par mois a également été décidée jusque février pour 400.000 travailleurs précaires, qui alternent emploi et chômage. 

Cela risque cependant de ne pas suffire à combler tous les « trous dans la raquette" et à empêcher le basculement d'un certain nombre de personnes dans la pauvreté. 

Les départements constatent déjà une hausse des bénéficiaires du RSA - estimée à 8,5% sur un an fin septembre - et les associations d'aide alimentaires ont déjà enregistré entre 10 et 25% de nouveaux inscrits pour leur campagne cet hiver. 

Relance et réformes  

Face à ces risques, le « quoi qu'il en coûte » promis par Emmanuel Macron reste d'actualité, avec 20 milliards d'euros de dépenses d'urgence rajoutées in extremis dans le projet de budget pour 2021. 

« Il n'est pas temps de lever les mesures de soutien à l'économie », a plaidé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, même si les aides - et en particulier le fonds de solidarité dédié aux petites entreprises - seront désormais ciblées sur les secteurs les plus touchés par la crise. 

Pour ceux qui vont mieux, l'exécutif compte sur le plan de relance de 100 milliards d'euros sur deux ans pour prendre le relais en 2021 et doper la reprise. 

Mais la plupart des économistes s'interrogent sur son efficacité à court terme, alors qu'il est surtout axé sur un soutien à l'investissement dans des secteurs d'avenir et sur la baisse des impôts de production pour les entreprises. 

C'est dans ce climat d'incertitudes, à un peu plus d'un an de la prochaine élection présidentielle, que l'exécutif veut reprendre ses projets de réformes de l'assurance-chômage et des retraites, malgré les dissonances en son sein sur la méthode et le calendrier. 

Il est question du respect des promesses présidentielles, mais l'enjeu est aussi financier, avec une dette qui a explosé à 120% du PIB cette année et qui va encore grimper l'an prochain, et l'œil de Bruxelles qui pourrait se faire moins conciliant à mesure que la crise s'éloigne. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com