Les enfants sacrifiés: Victimes silencieuses des crises libanaises

Des enfants jouent au football dans une rue du quartier de Gemayzé à Beyrouth, la capitale du Liban, le 28 août 2020, à la suite de l'explosion monstre qui a dévasté la ville (Photo, AFP).
Des enfants jouent au football dans une rue du quartier de Gemayzé à Beyrouth, la capitale du Liban, le 28 août 2020, à la suite de l'explosion monstre qui a dévasté la ville (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 05 août 2023

Les enfants sacrifiés: Victimes silencieuses des crises libanaises

  • Selon les experts, les services de protection de l'enfance s'effondrent sous le poids combiné de la négligence et des besoins croissants
  • Une ONG locale a répondu à 1 415 cas de violence envers les enfants rien qu'au cours des cinq premiers mois de l'année 2023

DUBAÏ: La société libanaise a été consternée d'apprendre la mort, le mois dernier, de Leen Talib, une fillette de six ans qui vivait avec ses grands-parents au Akkar, dans l'extrême nord du pays. Selon le rapport du médecin légiste, Leen est décédée des suites de blessures causées par des agressions sexuelles répétées.

Le grand-père maternel et la mère de la fillette ont tous deux été arrêtés en relation avec l'agression. Cette affaire a suscité l'indignation dans le monde arabe, des appels ayant été lancés sur les réseaux sociaux pour que les coupables soient condamnés à la peine de mort.

La maltraitance présumée de Leen ne semble pas être un cas isolé au Liban, où une crise financière qui a débuté en 2019, associée à la paralysie politique du pays, a laissé les services de protection de l'enfance crouler sous le poids de la négligence et des besoins croissants.

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Leen Talib. (Photo, Twitter)

Le Liban est tenu par le droit international d'assurer la protection des enfants, puisqu'il a signé en 1990 la Convention relative aux droits de l'enfant (CDE), qui protège les enfants contre les abus psychologiques, physiques et sexuels et contre toutes les formes d'exploitation. Mais l'État est loin d'être à la hauteur lorsqu'il s'agit de la mettre en œuvre.

«Nous avons constaté une augmentation des cas de protection des enfants et des abus de plus en plus graves. C'est certainement lié à la situation économique et à l'absence de responsabilité et de protection dans de nombreux cas, a déclaré à Arab News Charles Nasrallah, président exécutif de l'association libanaise Insan, qui veille au respect des droits de l'homme.

Depuis que la crise financière a frappé, un effondrement aggravé par les pressions économiques de la pandémie mondiale, la livre libanaise a perdu 98% de sa valeur, tandis qu'environ 80% de la population a plongé sous le seuil de pauvreté.

Le traumatisme collectif du pays s'est aggravé il y a exactement trois ans lorsqu'un entrepôt du port de Beyrouth rempli de milliers de tonnes de nitrate d'ammonium mal stocké a pris feu, provoquant l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire.

L'explosion du 4 août 2020 a dévasté tout un quartier de la capitale libanaise, faisant 218 morts, quelque 7 000 blessés, 15 milliards de dollars américains (1 dollar américain = 0,90 euro) de dégâts matériels et environ 300 000 personnes sans-abri.

Rana Ghinnawi, experte en protection de la famille, a déclaré aux médias libanais qu'elle pensait que les cas de cruauté envers les enfants étaient en augmentation en raison de plusieurs facteurs, en particulier l'effondrement des services de protection de l'enfance, des tribunaux civils, de la dissuasion et des ressources de gestion de crise.

Patricia Khoury, coordinatrice des partenariats internationaux pour Himaya, une organisation non gouvernementale spécialisée dans la protection de l'enfance, a déclaré que le déclin économique du Liban était l'une des principales raisons de l'augmentation des cas de violence.

EN CHIFFRES

1415 Cas de violence envers les enfants signalés au cours des cinq premiers mois de 2023.

46% Taux de victimes de violence envers les enfants qui sont de sexe féminin.

74% Taux des personnes présumées victimes d'abus qui sont syriennes.

51% Proportion de cas impliquant des violences sexuelles.

Source: L'ONG libanaise Himaya

Au cours des cinq premiers mois de 2023, Himaya a répondu à 1 415 cas de violence envers les enfants, dont 26% de négligence, 18% de violence psychologique, 29% de violence physique, 18% d'exploitation et 10% de violence sexuelle.

Les victimes de violences enregistrées depuis le début de l'année se répartissent entre 46% de femmes et 54% d'hommes. La plupart des victimes présumées étaient des enfants syriens (74%), suivis des Libanais (25%) et d'autres nationalités (1%). Environ 51% des cas enregistrés par Himaya concernaient des violences sexuelles.

Selon Khoury, il est devenu presque impossible de répondre aux besoins croissants et urgents des enfants dans le pays, que ce soit par le biais des associations, des parents, des autorités ou des écoles.

Avec de nombreux services suspendus en raison de la crise financière, les familles ont été laissées à bout de ressources, exposant les enfants à des risques d'abus.

Selon un rapport publié en 2021 par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), un enfant sur deux au Liban «risque d'être victime de violences physiques, psychologiques ou sexuelles», tandis qu'environ «1,8 million d'enfants au Liban connaissent actuellement une pauvreté multidimensionnelle et risquent d'être contraints à des abus tels que le travail et le mariage des enfants, pour aider leurs familles à joindre les deux bouts.»

Dans de nombreux cas, les parents ont été contraints de cumuler plusieurs emplois, ce qui a entraîné une augmentation de la demande de services de garde d'enfants et de baby-sitting. Cependant, le manque de contrôle et de surveillance de ces services expose les enfants à des abus.

Garderêve, une crèche située dans la municipalité côtière de Jdeideh, près de Beyrouth, a été fermée récemment après la diffusion de vidéos montrant une employée en train de nourrir de force, de gifler et de maltraiter psychologiquement les enfants dont elle s'occupait.

En juillet, les médias libanais ont rapporté l'arrestation d'un commerçant de Beyrouth accusé d'avoir attiré des enfants dans son magasin, et parfois dans son domicile, où il les aurait agressés.

Une page Facebook libanaise du nom de «Winiya al Dawle» (Où est le gouvernement) a récemment publié une vidéo d'une mère battant brutalement son enfant et menaçant de le tuer, ainsi que son frère, si leur père ne les prenait pas.

Dans le même temps, l'ONG Village of Love and Peace a été fermée après que des allégations de traite des êtres humains, d'abus sexuels et de harcèlement ont été portées contre sa fondatrice, Norma Saeed, et l'un de ses employés, Jebran Kali.

Les mineurs dont ils avaient la charge auraient été contraints de consommer de la drogue et de l'alcool, de se livrer à des activités sexuelles, et auraient été appelés dans l'appartement de Saeed pour y faire le ménage. Saeed a également été accusée d'avoir falsifié des dossiers et des documents concernant des enfants en bas âge dont elle s'occupait et de les avoir vendus à des familles.

Plusieurs cas d'abandon d'enfants ont également été signalés. À Tripoli, l'une des villes les plus pauvres du Liban, une petite fille âgée de quelques jours seulement a été découverte enveloppée dans un sac poubelle et portée par un chien errant.

Deux bébés ont également été retrouvés récemment abandonnés sous le pont du «Ring» à Beyrouth.

Dans d'autres cas, les familles ont retiré leurs enfants de l'école et les ont envoyés travailler pour obtenir un revenu supplémentaire, en violation des lois régissant l'enseignement obligatoire et l'interdiction du travail des enfants.

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Un enfant vend du chewing-gum dans une rue de Beyrouth. La détérioration de la situation économique a envoyé davantage d'enfants dans la rue pour gagner leur vie (Photo, AFP).

«Les enfants sont soumis à un double danger lorsqu'ils vont travailler, car ils sont plus exposés et occupent généralement des emplois peu qualifiés et à haut risque», a prévenu Nasrallah.

Bien qu'il n'y ait pas de chiffres publiés démontrant une augmentation des cas de maltraitance d'enfants au Liban, des incidents récents très médiatisés ont mis le problème en évidence, ce qui a conduit à demander une plus grande attention afin d’éviter que les enfants ne subissent des préjudices.

Toutefois, ce ne sont souvent que les cas les plus marquants qui retiennent l'attention, obligeant ainsi les autorités à agir.

«Lorsqu'un enfant est victime d'abus, si l'affaire est révélée par les médias et fait l'objet d'une grande couverture, le système juridique prend alors des mesures rapides et adéquates. Dans le cas contraire, les agresseurs ne sont généralement pas tenus pour responsables», a souligné Nasrallah.

«Parfois, les lois religieuses jouent également un rôle dans la protection des agresseurs», a-t-il ajouté.

Les autorités libanaises ont attribué l'augmentation apparente des abus à ce qu'elles appellent la décadence morale et le manque de sensibilisation du public.

Après l'arrestation d'Alaa Chahine, le propriétaire d'un magasin à Beyrouth qui aurait attiré des enfants dans son magasin et à son domicile pour les abuser sexuellement, le directeur de la sécurité de l'État, le général de division Tony Saliba, a publié une déclaration disant: «Les cas de harcèlement et de viol ont augmenté au Liban ces derniers temps pour diverses raisons, notamment le relâchement moral et l'éloignement des valeurs que les Libanais ont toujours chéries.»

Saliba a également cité «l'absence de sensibilisation sérieuse dans les écoles et les universités pour inciter les jeunes femmes et les jeunes hommes à faire preuve de prudence et à se protéger contre les harceleurs.»

Il a déclaré: «J'envoie un message aux parents pour qu'ils mettent en garde leurs fils et leurs filles, qu'ils soient francs avec eux et qu'ils les avertissent d'affronter toute personne qui tente de les toucher ou qui les invite dans n’importe quel endroit.»

«Les parents doivent encourager leurs enfants à les informer de tout incident, car les conséquences de la négligence sont très négatives pour chaque enfant ou adolescent. Cela doit être fait pour éviter une vie de blessures psychologiques, de conséquences et de souffrances», a soutenu Saliba.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com