Des experts pakistanais s'inquiètent de la condamnation et de l'arrestation d'Imran Khan

Le verdict pourrait interdire à Imran Khan de faire de la politique en vertu d'une loi qui stipule que les personnes ayant fait l'objet d'une condamnation pénale ne peuvent pas exercer de fonctions publiques ou se présenter à des élections. (AP)
Le verdict pourrait interdire à Imran Khan de faire de la politique en vertu d'une loi qui stipule que les personnes ayant fait l'objet d'une condamnation pénale ne peuvent pas exercer de fonctions publiques ou se présenter à des élections. (AP)
Short Url
Publié le Lundi 07 août 2023

Des experts pakistanais s'inquiètent de la condamnation et de l'arrestation d'Imran Khan

  • Khan a été arrêté samedi après que le tribunal l'a condamné à 3 ans de prison.
  • Le verdict pourrait mettre fin à l'avenir politique de Khan, avant les élections générales

ISLAMABAD : Des experts juridiques et des analystes politiques pakistanais ont réagi dimanche à la condamnation de l'ancien Premier ministre Imran Khan, certains s'inquiétant des procédures judiciaires qui ont conduit à son arrestation et de l'éventualité d'un report des élections.

Khan, 70 ans, a été arrêté samedi après qu'un tribunal de district d'Islamabad l'a condamné à trois ans de prison pour avoir dissimulé des actifs après avoir vendu des cadeaux de la fonction publique.

Son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf, a déclaré que la condamnation était « lourde de manœuvres politiques » et « manifestement prise à la hâte » afin d'écarter l'ancien dirigeant des élections qui doivent avoir lieu plus tard dans l'année.

« La décision du tribunal des sessions (d'Islamabad) de condamner Imran Khan n'a pas grand-chose à voir avec la loi et tout à voir avec le bourbier politique dans lequel se trouve actuellement le pays », a déclaré à Arab News Nimra Arshad, une avocate de la Haute Cour.

« La procédure suivie par le tribunal, qui a abouti à une condamnation pénale sans que les témoins de la défense aient été interrogés et que l'accusé ait été absent du tribunal au moment de l'annonce du verdict, soulève de sérieuses questions quant à la conformité du procès avec le droit fondamental à un procès équitable et à une procédure régulière », a-t-elle ajouté.

Khan a été démis de ses fonctions lors d'un vote de défiance parlementaire en avril de l'année dernière et a depuis mené une campagne populaire contre le gouvernement actuel dirigé par le Premier ministre Shehbaz Sharif, qu'il accuse d'être de connivence avec les chefs militaires pour l'évincer et le maintenir à l'écart de la vie politique.

L'ancienne star internationale du cricket était accusée d'avoir abusé de son poste de Premier ministre pour acheter et vendre des cadeaux en possession de l'État, reçus lors de visites à l'étranger et d'une valeur de plus de 140 millions de roupies pakistanaises (444 527 euros).

Le verdict pourrait interdire à Khan de faire de la politique en vertu d'une loi qui stipule que les personnes ayant fait l'objet d'une condamnation pénale ne peuvent pas exercer de fonctions publiques ou se présenter à des élections. Le PTI a déclaré qu'il contesterait la décision.

Shoaib Shaheen, un avocat de l'équipe de Khan, a déclaré que le procès n'était pas équitable.

« C'est la première et peut-être la dernière affaire dans laquelle le juge rejette les témoins de la défense sans les écouter, en disant qu'ils ne sont pas importants », a-t-il déclaré à Arab News.

« Les factions puissantes de notre pays et le gouvernement n'ont pas été en mesure de rivaliser avec Khan sur le plan politique », a-t-il ajouté. « Nous déposerons une requête lundi auprès de la Haute Cour d'Islamabad et nous espérons obtenir une libération sous caution dès la première audience. »

Le Premier ministre Sharif a proposé de dissoudre le parlement le 9 août. Conformément à la constitution, cette dissolution sera suivie du transfert du pouvoir à un gouvernement intérimaire tenu d'organiser des élections dans les 90 jours.

Toutefois, les responsables du Conseil des intérêts communs ont approuvé samedi les résultats du tout premier recensement numérique de la population du Pakistan, signalant que les élections générales pourraient être retardées de plusieurs mois afin d'achever la délimitation des nouvelles circonscriptions électorales en fonction des derniers résultats.

« Les élections générales pourraient ne pas avoir lieu cette année », a déclaré l'expert juridique Usama Khawar. « Le gouvernement veut voir Khan affaibli avant que le gouvernement intérimaire ne soit mis en place ».

Khawar a déclaré que l'équipe juridique de Khan avait eu une chance « amplement suffisante » de présenter ses témoins pour les arguments de la défense, mais il a ajouté que l'audience dans cette affaire avait été ajournée en un jour au lieu des sept jours habituels.

Huma Baqai, analyste politique et recteur du Millennium Institute of Technology and Entrepreneurship, a également fait part de ses inquiétudes quant à une crise constitutionnelle imminente au Pakistan.

« La condamnation de Khan a été prononcée sur la base d'un dossier très peu solide », a-t-elle déclaré à Arab News. « Le pays se dirige vers une crise constitutionnelle en raison de la décision de la CCI d'approuver le nouveau recensement au cours de la dernière semaine. »

Khan est le septième ancien Premier ministre à être arrêté au Pakistan. La liste comprend Zulfikar Ali Bhutto, qui a été arrêté et pendu en 1979, et le frère de l'actuel premier ministre, Nawaz Sharif, qui a également été Premier ministre et a été arrêté à plusieurs reprises pour corruption.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.