Birmanie: «augmentation spectaculaire» des crimes de guerre, selon l'ONU

Des membres du bataillon de la police armée montent la garde au camp de réfugiés de Kutupalong à Ukhia (AFP).
Des membres du bataillon de la police armée montent la garde au camp de réfugiés de Kutupalong à Ukhia (AFP).
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Publié le Mardi 08 août 2023

Birmanie: «augmentation spectaculaire» des crimes de guerre, selon l'ONU

  • Ce rapport corrobore les informations d'autres organismes onusiens, d'organisations non gouvernementales ou d'Etats sur les violences qui secouent la Birmanie depuis le coup d'Etat de 2021
  • La Birmanie est le théâtre d'un violent conflit civil, qui a fait plus de 3 000 morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers d'habitants

GENEVE: L'ONU a annoncé mardi disposer de solides preuves d'une "augmentation spectaculaire" des crimes de guerre et contre l'humanité en Birmanie, qui pourront servir à traduire leurs auteurs en justice.

"Les preuves collectées indiquent une augmentation spectaculaire des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité dans le pays, avec des attaques généralisées et systématiques contre des civils", souligne dans son rapport annuel le Mécanisme d'enquête indépendant des Nations unies pour le Myanmar (IIMM), créé en 2018 par le Conseil des droits de l'homme.

Ce rapport corrobore les informations d'autres organismes onusiens, d'organisations non gouvernementales ou d'Etats sur les violences qui secouent la Birmanie depuis le coup d'Etat de 2021.

Ces preuves pourront être utilisées pour poursuivre éventuellement les auteurs de ces crimes, indique l'IIMM, qui accuse l'armée birmane et des milices affiliées de "commettre des crimes de guerre de plus en plus fréquemment et de plus en plus éhontés".

Dans son rapport annuel, l'IIMM met en exergue les bombardements aériens aveugles, la destruction de villages et les massacres de civils et de combattants détenus.

La Birmanie est le théâtre d'un violent conflit civil, qui a fait plus de 3 000 morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers d'habitants, depuis le putsch du 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi.

"Chaque perte de vie en Birmanie est tragique, mais la dévastation causée à des communautés entières par les bombardements aériens et les incendies de villages est particulièrement choquante", a déclaré le chef du Mécanisme, Nicholas Koumjian, dans un communiqué.

Les membres de l'IIMM n'ont jamais été autorisés à se rendre en Birmanie, mais ils se sont entretenus avec plus de 700 sources et ont collecté et traité "plus de 23 millions d'éléments d'information", notamment des déclarations de témoins, des documents, des photographies, des vidéos, des preuves médico-légales et des images satellite.

L'IIMM, qui coopère déjà avec la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale, entre autres, veut "accélérer sa collecte de preuves des crimes internationaux les plus graves" pour les partager avec les enquêteurs, les procureurs et les tribunaux capables de poursuivre les responsables de ces crimes.

L'IIMM se concentre notamment sur la responsabilité d'individus spécifiques et en particulier des responsables de haut niveau.

"Le fait que les plus hautes autorités ignorent ces crimes pourraient indiquer qu'elles en sont à l'origine", souligne le document.


Aux Etats-Unis, les étudiants propalestiniens cherchent un nouveau souffle après des arrestations massives

Des étudiants et des militants pro-palestiniens dansent lors d'un rassemblement dans un campement sur le campus de l'université Brown à Providence, Rhode Island, le 29 avril 2024. La Maison Blanche a insisté le 28 avril sur le fait que les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué les universités américaines ces dernières semaines devaient rester pacifiques, après que la police a arrêté environ 275 personnes sur quatre campus différents au cours du week-end. (Photo : Joseph Prezioso / AFP)
Des étudiants et des militants pro-palestiniens dansent lors d'un rassemblement dans un campement sur le campus de l'université Brown à Providence, Rhode Island, le 29 avril 2024. La Maison Blanche a insisté le 28 avril sur le fait que les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué les universités américaines ces dernières semaines devaient rester pacifiques, après que la police a arrêté environ 275 personnes sur quatre campus différents au cours du week-end. (Photo : Joseph Prezioso / AFP)
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  • A l'Université de Chicago, l'administration a indiqué dans un communiqué que faute d'un accord avec les protestataires, le moment était venu de disperser le rassemblement
  • Depuis le 17 avril, une nouvelle vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, évoquant, dans une moindre ampleur, les manifestations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960-70

NEW YORK : Les manifestations propalestiniennes qui secouent les campus américains depuis quelques semaines cherchent un nouveau souffle, après des dispersions par la police, des arrestations massives et un sévère rappel à l'ordre par la Maison Blanche.

Tôt vendredi, la police a démantelé sans heurts un campement à l'université de New York (NYU), à la demande de l'établissement.

A l'Université de Chicago, l'administration, qui a fait état sur X d'«informations sur des altercations physiques» sur son campus, a indiqué dans un communiqué que faute d'un accord avec les protestataires, le moment était venu de disperser le rassemblement.

Les protestataires à l'université de Riverside, en Californie (ouest), sont parvenus à un accord avec l'administration et devaient mettre fin à leur mouvement avant 00H00 samedi (07H00 GMT). Des compromis similaires avaient permis l'évacuation sans heurts des universités Rutgers (New Jersey, est) et Brown (Rhode Island, est).

Sur d'autres campus, les forces de l'ordre sont intervenues manu militari ces derniers jours, comme à Columbia à New York et à UCLA à Los Angeles.

Près de 2.000 personnes en tout ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

Très critiquée par des étudiants et au sein du corps enseignant pour avoir deux fois appelé la police à intervenir - des images qui ont fait le tour du monde - la présidente de Columbia, Minouche Shafik, a évoqué la «tourmente» dans son établissement.

«Ces deux dernières semaines ont été parmi les plus difficiles de l'histoire de Columbia», a-t-elle dit dans une vidéo publiée vendredi sur les réseaux sociaux, affirmant que l'occupation d'un bâtiment par des étudiants avait été «un acte violent».

«Nous avons beaucoup à faire, mais je m'engage à oeuvrer chaque jour et avec chacun d'entre vous pour reconstruire la communauté sur notre campus», a-t-elle ajouté.

Depuis le 17 avril, une nouvelle vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, évoquant, dans une moindre ampleur, les manifestations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960-70.

En plus de réclamer la fin du conflit à Gaza, ces étudiants appellent les universités à rompre leurs relations avec Israël et à se désengager de leurs investissements en lien avec ce pays.

Ils dénoncent aussi l'appui quasi inconditionnel des Etats-Unis à leur allié.

Israël est engagé dans une offensive massive dans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son sol.

- Vietnam -

Jeudi, lors d'une courte allocution, le président démocrate Joe Biden, longtemps muet sur les manifestations, a martelé que «l'ordre devait prévaloir».

Cela lui a valu à la fois les critiques de la droite, qui l'a jugé trop complaisant, et l'indignation des partisans des manifestants.

«Il existe un droit à manifester, pas un droit à provoquer le chaos», a lancé l'octogénaire, candidat face au républicain Donald Trump à la présidentielle de novembre.

Son ministre de l'Education, Miguel Cardona, a envoyé selon la chaîne CNN une lettre à des dirigeants d'universités dans laquelle il se dit «incroyablement préoccupé par les informations sur de la haine antisémite à l'encontre d'étudiants sur certains campus».

Les manifestations ont ravivé le débat aux Etats-Unis, déjà tendu voire violent depuis l'attaque du Hamas, sur la liberté d'expression, l'antisionisme et ce qui constitue de l'antisémitisme.

D'un côté, des étudiants et enseignants accusent leurs universités de chercher à censurer un discours politique, de l'autre plusieurs personnalités, dont des élus du Congrès, affirment que les militants attisent l'antisémitisme.

La question pourrait plomber la course de M. Biden à la Maison Blanche.

«Cela pourrait être le Vietnam de Biden», a averti sur CNN le sénateur de gauche Bernie Sanders.

«Je crains vraiment que le président Biden ne se mette dans une position où il s'aliène non seulement les jeunes, mais une grande partie de la base démocrate», a-t-il ajouté.

Côté républicain, Donald Trump a qualifié les manifestants de «tarés de la gauche radicale», qu'il faut «arrêter maintenant».

La mobilisation a inspiré les militants propalestiniens à travers le monde, en France, comme dans la prestigieuse école parisienne Sciences Po, ou à l'université McGill au Canada et à l'UNAM à Mexico.

A rebours d'autres institutions, l'université Brown, dans l'Etat américain du Rhode Island, s'est accordée avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d'un vote sur un éventuel «désinvestissement».


Philippines: les évêques appellent leurs fidèles à prier pour le retour de la pluie

Un tricycle passe devant des enfants qui se rafraîchissent dans une piscine improvisée dans une rue de Manille, le 3 mai 2024, en pleine canicule. (AFP)
Un tricycle passe devant des enfants qui se rafraîchissent dans une piscine improvisée dans une rue de Manille, le 3 mai 2024, en pleine canicule. (AFP)
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  • Dans ce pays majoritairement catholique, les évêques ont émis un ensemble de prières spéciales pour la délivrance des calamités à l'intention des paroissiens pendant les messes
  • La hausse du mercure a contraint le gouvernement à fermer des dizaines de milliers d'écoles depuis lundi, tandis que l'augmentation de la demande en électricité a laissé les réserves d'énergie du pays exsangues

MANILLE, Philippines : Les évêques catholiques des Philippines ont appelé leurs fidèles à prier pour le retour de la pluie et la baisse des températures face à la vague de chaleur extrême qui sévit dans le pays.

Dans ce pays majoritairement catholique, les évêques ont émis un ensemble de prières spéciales pour la délivrance des calamités à l'intention des paroissiens pendant les messes, selon le texte vu par l'AFP samedi.

«Nous te demandons humblement de nous soulager de la chaleur extrême qui accable ton peuple en ce moment, perturbant leurs activités et menaçant leurs vies et leurs moyens de subsistance», peut-on lire dans une prière.

«Envoie-nous de la pluie pour reconstituer nos sources d'eau qui s'épuisent, pour irriguer nos champs, pour éviter les pénuries d'eau et d'électricité et pour nous fournir de l'eau pour nos besoins quotidiens», poursuit cette prière à Dieu.

La hausse du mercure a contraint le gouvernement à fermer des dizaines de milliers d'écoles depuis lundi, tandis que l'augmentation de la demande en électricité a laissé les réserves d'énergie du pays exsangues.

La sécheresse généralisée due au phénomène El Niño, qui a commencé début 2024 aux Philippines, aggrave le problème, ruinant pour 5,9 milliards de pesos (96 millions d'euros) de produits agricoles jusqu'à présent, selon le ministère de l'Agriculture.

Un record de 38,8°C a été enregistré dans la capitale Manille le 27 avril, entraînant la fermeture de plus de 47.000 écoles pendant deux jours.

Près de 8.000 écoles sont restées portes closes vendredi, selon le ministère de l'Education, tandis que la température la plus élevée du pays, à 38,2°C, a été enregistrée sur l'île de Mindoro, au sud de la capitale.


Biden recevra le roi de Jordanie «la semaine prochaine», indique la Maison Blanche

Le roi Abdallah II de Jordanie, accompagné du président Joe Biden, à droite, s'exprime dans le Cross Hall de la Maison-Blanche à Washington, le lundi 12 février 2024. (AP)
Le roi Abdallah II de Jordanie, accompagné du président Joe Biden, à droite, s'exprime dans le Cross Hall de la Maison-Blanche à Washington, le lundi 12 février 2024. (AP)
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  • La Jordanie, qui entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne, est particulièrement sensible aux tensions au Proche-Orient
  • Tout en travaillant avec les Etats-Unis, le royaume veut éviter d'être touché par un éventuel conflit

WASHINGTON : Le président américain Joe Biden recevra le roi Abdallah II de Jordanie «la semaine prochaine» à la Maison Blanche, a annoncé vendredi sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Il s'agira d'une «rencontre privée» dont un compte-rendu officiel sera publié par la Maison Blanche après sa conclusion, a-t-elle ajouté, sans donner de date précise.

L'annonce intervient alors que les discussions sur un cessez-le-feu à Gaza, accompagné d'une libération d'otages détenus dans le territoire palestinien, sont entrées dans une phase critique.

Le Hamas doit répondre à la dernière proposition israélienne, jugée «extraordinairement généreuse» par les Américains, très investis dans ces discussions.

Mais le mouvement palestinien a accusé vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de chercher à entraver ces efforts, alimentant les doutes sur un accord de cessez-le-feu rapide.

La Jordanie, qui entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne, est particulièrement sensible aux tensions au Proche-Orient.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est récemment rendu dans le royaume, au moment où un premier convoi d'aide humanitaire jordanien partait pour la bande de Gaza, via un passage nouvellement ouvert par Israël.

Mi-avril, Amman a abattu des drones iraniens tirés sur Israël. Tout en travaillant avec les Etats-Unis, le royaume veut éviter d'être touché par un éventuel conflit.