Migrants: Au moins six Afghans morts dans un nouveau naufrage dans la Manche

Des personnes regardent des migrants assis à bord d'un bateau gonflable avant de tenter de traverser illégalement la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne, sur la plage de Sangatte, dans le nord de la France, le 18 juillet 2023 (Photo Bernard Barron/AFP).
Des personnes regardent des migrants assis à bord d'un bateau gonflable avant de tenter de traverser illégalement la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne, sur la plage de Sangatte, dans le nord de la France, le 18 juillet 2023 (Photo Bernard Barron/AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 13 août 2023

Migrants: Au moins six Afghans morts dans un nouveau naufrage dans la Manche

  • Au total, 49 rescapés ont été secourus, 36 côté français et 13 par les gardes-côtes britanniques
  • Côté français, les recherches se poursuivent, mobilisant trois navires, un hélicoptère et un avion

CALAIS: Nouveau drame dans la Manche: six Afghans sont morts samedi dans le naufrage d'une embarcation d'une soixantaine de migrants tentant de gagner l'Angleterre, et un à deux passagers étaient toujours portés disparus dans l'après-midi, moins de deux ans après le naufrage le plus meurtrier survenu dans la zone.

Les six personnes décédées sont des hommes afghans, âgés d'une trentaine d'années, a précisé auprès de l'AFP le procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer, Philippe Sabatier. Les passagers étaient "presque tous des Afghans, avec quelques Soudanais", et comptaient "quelques mineurs", a-t-il ajouté.

Au total, 58 à 59 rescapés ont été secourus, 36 côté français et 22 à 23 par les gardes-côtes britanniques, a détaillé la préfecture maritime de la Manche et la Mer du Nord (Premar) dans un nouveau bilan à 16H00 locales (14H00 GMT).

"Deux personnes maximum pourraient être encore portées disparues et sont donc actuellement toujours recherchées en mer", avec côté français deux navires, un hélicoptère et un avion mobilisés. Dans un premier temps, le parquet avait fait état de cinq à dix disparus.

Sept blessés légers débarqués à Calais (nord de la France) ont été conduits à l'hôpital, les autres étant auditionnés par la police.

Une des victimes avait été évacuée dans la matinée par hélicoptère à l'hôpital de Calais, les cinq autres prises en charge par le canot Notre-Dame du Risban de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM).

Canot gonflable 

"Mes pensées vont aux victimes", a réagi la Première ministre française Elisabeth Borne sur X (ex-Twitter), saluant "l'engagement des équipes de secours mobilisées autour de la @MarineNationale".

Le secrétaire d'Etat français à la Mer Hervé Berville était attendu sur le port de Calais dans l'après-midi. Il se rendra ensuite au Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Maritime (CROSS) Gris Nez, épicentre des opérations de sauvetage dans la zone.

"Mes pensées et prières vont à ceux affectés par cette tragique perte", a aussi réagi la ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braverman. Deux navires britanniques ont participé aux secours.

L'embarcation a fait naufrage au large de Sangatte, dans le Pas-de-Calais, "autour de 2H00 (00H GMT)", selon le parquet, par mer calme. Signalée à l'arrêt "en fin de nuit", par un navire de commerce, elle a été localisée en train de couler "en tout début de matinée" par le patrouilleur de service public Cormoran, a détaillé la Premar.

Le bateau, "vraisemblablement un canot gonflable inadapté" au nombre de passagers, sera expertisé, selon M. Sabatier.

Pompiers et policiers se sont mobilisés tôt le matin sur le port de Calais, où des fourgons mortuaires sont arrivés après l'accostage du Cormoran et du canot de la SNSM, a constaté un journaliste de l'AFP. Les rescapés ont été conduits en car vers une salle préfectorale d'accueil d'urgence.

Multiplication des tentatives 

Un porte-parole de l'association Utopia56 de soutien aux migrants a pointé "la répression" mise en place contre ce trafic migratoire, qui "augmente la dangerosité des traversées et pousse les gens à prendre de plus en plus de risques".

Les autorités estiment à un millier les migrants actuellement sur le littoral Nord de la France dans l'attente d'un passage, selon une source proche du dossier.

Depuis mercredi soir, les tentatives de traversées s'étaient multipliées, à la faveur du retour du beau temps. Le ministère britannique de l'Intérieur a recensé jeudi 755 arrivées, un record journalier depuis le début de l'année.

D'après un décompte effectué par l'AFP, plus de 100.000 migrants ont traversé la Manche depuis le développement du phénomène des "small boats", en 2018, en réponse au verrouillage du port de Calais et du tunnel sous la Manche.

En 2022, année record, 45.000 personnes ont réussi la traversée, malgré les périls encourus dans le détroit du Pas-de-Calais, un des plus fréquentés au monde, et la mort en novembre 2021 d'au moins 27 migrants, âgés de 7 à 46 ans, dans le naufrage le plus meurtrier recensé dans la zone.

En 2022, cinq migrants sont encore morts en mer et quatre portés disparus.

Dans le cadre de l'information judiciaire ouverte sur le naufrage de 2021, onze passeurs présumés et sept militaires - cinq du Cross Gris Nez et deux membres d'équipage du patrouilleur "Le Flamant" - sont inculpés.

Le drame avait fait monter la tension entre Paris et Londres, qui ont depuis convenus de renforcer leur lutte contre ce trafic migratoire, face auquel le gouvernement britannique a aussi redoublé de fermeté.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Short Url
  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Short Url
  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.