«Seule une solution politique peut résoudre la crise syrienne», affirment les ministres arabes

Les ministres se sont réunis au Caire mardi. (SPA)
Les ministres se sont réunis au Caire mardi. (SPA)
Short Url
Publié le Mercredi 16 août 2023

«Seule une solution politique peut résoudre la crise syrienne», affirment les ministres arabes

  • Les ministres se sont félicités de la décision syrienne d'étendre l'accès de l’aide humanitaire à certains points de passage clés du pays
  • Les participants ont salué «la convocation, en juillet 2023, de la première réunion du comité conjoint jordano-syrien de sécurité»

RIYAD: Un groupe de ministres arabes a souligné mardi le fait que la solution politique restait la seule option capable de mettre fin à la crise syrienne, selon un communiqué publié à l'issue de la réunion au Caire.

«Les participants ont souligné le fait que la solution politique était la seule formule pour résoudre la crise syrienne. Ils ont exprimé l'espoir de la reprise de la voie constitutionnelle vers cet objectif, notamment avec la tenue de la prochaine réunion du Comité constitutionnel syrien au sultanat d'Oman avant la fin de cette année, en coordination avec les Nations unies», indique le communiqué.

Les ministres se sont également félicités de la décision syrienne d'étendre l'accès de l’aide humanitaire à certains points de passage clés du pays. En outre, ils disent espérer la poursuite d'une assistance continue à ceux qui en ont le plus besoin.

«Les participants à la réunion se sont félicités de l'accord entre les Nations unies et la République arabe syrienne, annoncé le 7 août 2023, au sujet de l'acheminement de l'aide humanitaire par le point de passage de Bab al-Hawa durant une période de six mois. Ils ont également salué la décision du gouvernement syrien de prolonger l'ouverture des points de passage de Bab al-Salam et d'Al-Raï pour l'aide humanitaire jusqu'au 13 novembre 2023», précise le communiqué.

La réunion s'est tenue en présence du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, de ses homologues égyptien, jordanien, irakien, libanais et syrien, ainsi que du secrétaire général de la Ligue arabe.

La réunion s'est tenue en présence du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, de ses homologues égyptien, jordanien, irakien, libanais et syrien, ainsi que du secrétaire général de la Ligue arabe.
La réunion s'est tenue en présence du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, de ses homologues égyptien, jordanien, irakien, libanais et syrien, ainsi que du secrétaire général de la Ligue arabe (Photo, AN).

L'accent a été mis sur la nécessité de faire face à la crise des réfugiés. Le Comité de liaison et le ministre syrien ont souligné l'importance du renforcement de la coopération entre le gouvernement syrien et les pays qui accueillent des ressortissants syriens en vue de faciliter leur retour et de mettre fin à leurs souffrances. Ce plan devrait être mis en œuvre avec la coordination d'organismes des Nations unies tels que le Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR), selon le communiqué.

«Le ministre a souligné l'engagement continu du gouvernement à appliquer et à renforcer ces mesures, notamment en facilitant l'ouverture de bureaux supplémentaires pour le HCR dans les zones de retour des réfugiés. Il a ajouté qu'il y aurait également des annonces périodiques sur les mesures prises pour faciliter le rapatriement des réfugiés, parmi lesquelles leur intégration dans les décrets de grâces présidentielles.

Le ministre syrien a également confirmé l'engagement continu de publier périodiquement des statistiques concernant le nombre de réfugiés revenus dans le pays.

Cette réunion intervenait après le communiqué d'Amman du 1er mai 2023, qui visait à renforcer le rôle arabe dans la résolution de la crise syrienne en se penchant sur ses diverses incidences, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des nations unies.

Les participants ont également souligné la nécessité d'accroître la coopération internationale pour hâter «l'exécution des projets de redressement rapide». Ils ont préconisé l'élargissement de l’éventail des efforts humanitaires tout en jetant les bases essentielles du processus de reprise.

«Le ministre syrien a indiqué les procédures et les dispositions mises en place par la Syrie. Il a mis en relief la collaboration et le dialogue existants avec le HCR, soulignant les mesures de soutien que le gouvernement syrien a fournies pour faciliter les activités de la commission en Syrie.

En ce qui concerne les problèmes de la lutte contre le fléau du trafic transfrontalier de drogue, les participants ont salué «la convocation, en juillet 2023, de la première réunion du comité conjoint jordano-syrien de sécurité pour contrôler les frontières et lutter contre la production et la contrebande de drogue».

«Ils se sont également félicités de la coopération entre les gouvernements irakien et syrien dans le domaine du contrôle des drogues, à travers un échange d'informations qui a abouti en août 2023 au démantèlement d'un réseau international de contrebande – ce dernier faisait passer de la drogue dans les pays de la région – ainsi qu’à la préparation de la conclusion d'un protocole d'accord entre les deux pays à ce sujet», affirme le communiqué.

Sur la question du terrorisme, les membres du comité de contact «ont souligné la nécessité de soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme en Syrie et d’appeler à un renforcement de la coopération entre le gouvernement syrien, les pays concernés et les Nations unies, de même qu’à la communauté internationale, afin de participer efficacement à l'élimination de cette menace sous toutes ses formes et manifestations».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Short Url
  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Short Url
  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.