Soudan: La guerre gagne deux nouvelles grandes villes, craintes pour les déplacés

Les forces armées soudanaises célèbrent la Journée de l'armée dans l'État de Gadaref, dans l'est du Soudan, près de la frontière avec l'Éthiopie, le 14 août 2023 (Photo, AFP).
Les forces armées soudanaises célèbrent la Journée de l'armée dans l'État de Gadaref, dans l'est du Soudan, près de la frontière avec l'Éthiopie, le 14 août 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 19 août 2023

Soudan: La guerre gagne deux nouvelles grandes villes, craintes pour les déplacés

  • Longtemps concentrés à Khartoum et à certaines villes du Darfour, les combats ont gagné le Kordofan-Nord, carrefour commercial et des transports
  • Et, depuis jeudi soir, el-Facher et al-Foula, capitale du Kordofan-Ouest

WAD MADANI: La guerre qui ravage le Soudan a gagné deux nouvelles villes fortement peuplées, aggravant vendredi les craintes pour des milliers de familles qui y ont été récemment déplacées par les combats.

Jeudi à la nuit tombée, les tirs à l'arme lourde ont fait frissonner el-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, à 800 km de Khartoum, et les milliers de familles arrivées pour échapper aux exactions des paramilitaires et de miliciens arabes alliés plus à l'ouest.

Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a ravagé la capitale, poussé plus de quatre millions de personnes à fuir et fait 3.900 morts, selon un bilan largement sous-estimé.

Longtemps concentrés à Khartoum et à certaines villes du Darfour, les combats ont gagné le Kordofan-Nord, carrefour commercial et des transports, et, depuis jeudi soir, el-Facher et al-Foula, capitale du Kordofan-Ouest.

«Conditions humanitaires catastrophiques»

La situation est particulièrement préoccupante à al-Facher où les combats avaient cessé il y a environ deux mois.

"C'est le plus grand rassemblement de civils déplacés avec 600.000 personnes réfugiées à al-Facher", assure à l'AFP Nathaniel Raymond, de l'Université américaine de Yale.

"A la tombée de la nuit (jeudi), on a entendu des combats à l'arme lourde venus de l'est de la ville", dit un habitant à l'AFP.

Au Darfour, le conflit est désormais ethnique: des rescapés ont raconté à l'AFP comment des milices arabes alliées des FSR abattent des civils uniquement parce qu'ils ne sont pas Arabes, et de nombreuses familles fuient au Tchad voisin ou ailleurs au Darfour, désormais en passe de s'embraser tout entier.

Cette vaste région avait déjà été ravagée par la guerre en 2003. La Cour pénale internationale (CPI) met en garde contre une répétition de l'histoire.

Après des atrocités qualifiées de "génocide" par l'ONU à El-Geneina, au Darfour-Ouest, les combats se concentrent actuellement à Nyiala, chef-lieu du Darfour-Sud, où 20.000 personnes ont récemment fui les combats.

"Nous sommes alarmés par les bombardements aveugles sur Niyala par l'armée et les FSR. Chaque jour que ce conflit insensé continue, plus de civils innocents sont tués, blessés ou rendus sans-abri", déplore le département d'Etat américain.

Un service d'urgence déployé sur place a déclaré vendredi dans un communiqué vivre "dans des conditions humanitaires catastrophiques", évoquant sept jours consécutifs d'affrontements entre forces rivales à Niyala.

Pillages, incendies 

A al-Foula, "des bâtiments publics ont été incendiés dans les échanges de tirs entre les FSR et l'armée appuyée par la police", témoigne un habitant.

"Des magasins ont été pillés et il y a des morts dans les deux camps, mais personne ne peut accéder aux corps dans le chaos", abonde un autre.

Un groupe rebelle qui avait signé la paix avec Khartoum en 2020 a annoncé vendredi soutenir les FSR au Darfour, où de nombreuses tribus arabes ont annoncé les rejoindre, ainsi qu'au Kordofan.

Ce groupe, le Front mixte, dit vouloir "combattre les vestiges de l'ancien régime qui utilisent l'armée pour réinstaurer leur pouvoir totalitaire".

Depuis le début de la guerre, plusieurs figures de la dictature d'Omar el-Béchir, déchu en 2019, se sont évadées de prison et multiplient déclarations et apparitions en soutien à l'armée.

Sur le plan humanitaire, les grandes organisations on regretté que la communauté internationale n'a versé qu'un quart des financements demandés.

"Nos appels humanitaires peuvent aider quelque 19 millions de personnes au Soudan et dans les pays voisins", selon ces organisations.

Un autre péril guette: la saison des pluies, synonyme d'épidémies et de dégâts, a déjà mis en danger la saison agricole, faisant planer le spectre de la famine.

Des experts nommés par l'ONU ont dénoncé des "viols" pour "punir et terroriser des communautés", pointant du doigt les FSR, unanimement accusés par les rescapées.

Au-delà des frontières soudanaises, les humanitaires tirent également la sonnette d'alarme.

Au Soudan du Sud, 200.000 personnes, "principalement des femmes et des enfants, qui arrivent épuisés et extrêmement vulnérables (...) ont besoin de services de base: soins, eau, infrastructures sanitaires, nourriture, abri et services de protection", énumère Médecins sans Frontières (MSF).


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com