Liban: L'UNRWA suspend les services dans le camp palestinien d’Aïn el-Héloué

Un médecin donne des médicaments à une femme palestinienne dans une clinique gérée par l'UNRWA (agence pour les réfugiés palestiniens) dans le camp d'Aïn al-Hélwé, dans la ville portuaire de Sidon, au Liban, le mardi 20 juin 2023. (AP)
Un médecin donne des médicaments à une femme palestinienne dans une clinique gérée par l'UNRWA (agence pour les réfugiés palestiniens) dans le camp d'Aïn al-Hélwé, dans la ville portuaire de Sidon, au Liban, le mardi 20 juin 2023. (AP)
Deux semaines après la fin des affrontements entre différentes factions armées dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban, des militants occupent toujours un complexe scolaire géré par les Nations Unies. (Photo, AP)
Deux semaines après la fin des affrontements entre différentes factions armées dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban, des militants occupent toujours un complexe scolaire géré par les Nations Unies. (Photo, AP)
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Publié le Samedi 19 août 2023

Liban: L'UNRWA suspend les services dans le camp palestinien d’Aïn el-Héloué

  • Il est peu probable que les écoles du camp puissent accueillir 3 200 enfants au début de la nouvelle année scolaire
  • Selon l'UNWRA, les groupes armés menacent la sécurité des écoles et celle d'autres installations

BEYROUTH : Une agence de l'ONU a suspendu vendredi les services dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban pour protester contre la présence de combattants armés à l'intérieur et autour de ses écoles ainsi que d'autres installations.

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui « ne tolère pas les actions qui violent l'inviolabilité et la neutralité de ses installations », a annoncé la suspension des services pendant 24 heures à Aïn el-Héloué.

De violents affrontements survenus dans le camp à la fin du mois de juillet entre des membres armés du mouvement Fatah et des extrémistes de groupes rivaux ont fait 11 morts et plus de 40 blessés, et ont forcé des milliers de personnes à se déplacer.

Selon l'UNRWA, il est peu probable que les écoles du camp puissent accueillir 3 200 enfants au début de la nouvelle année scolaire, en raison des violations récurrentes et des dommages importants causés aux installations.

L'agence des Nations Unies a appelé « les groupes armés à quitter immédiatement ses installations, afin de pouvoir fournir aux réfugiés palestiniens l'aide dont ils ont tant besoin ».

Interrogée par Arab News, Hoda Samra, porte-parole de l'UNRWA, a déclaré que l'agence surveillait l'évolution de la situation dans le camp, dans l'espoir d'obtenir une image plus claire.

La décision de l'agence [qui consiste à suspendre les services] pourrait entraîner l'effondrement des soins de santé, de l'éducation, de la gestion de l'eau, de l'électricité, de l'assainissement et des services municipaux dans le camp, a précisé Hicham Debsi, chercheur politique palestinien, également interrogé par Arab News.

Aïn el-Héloué abrite environ 63 000 Palestiniens ainsi que des personnes d'autres nationalités, notamment des Libanais, des Syriens et des Égyptiens, qui recherchent un logement à prix abordable.

Entre 33 000 et 36 000 réfugiés palestiniens enregistrés seraient pris en charge par l'UNRWA, les Palestiniens représentant 60 % de la population du camp, a indiqué Dibsi.

Le complexe scolaire de l'UNRWA dans le camp est situé dans une zone contrôlée par des groupes extrémistes qui ont transformé le site en un bastion lors des derniers affrontements.

Ghassan Ayoub, membre éminent du Parti du peuple palestinien au Liban, a indiqué que l'UNRWA avait adressé « un message ferme aux factions palestiniennes du camp qui ont transformé les installations en front de bataille ».

« Les individus armés des deux camps occupent toujours leurs positions dans le camp, et seul l'accord du cessez-le-feu les empêche de poursuivre les affrontements », a-t-il ajouté.

Le rapport d'une commission d'enquête sur les affrontements est attendu dans les jours à venir et permettra de « remédier à la situation », a affirmé Ayoub.

« Notre priorité absolue est de faire respecter le cessez-le-feu », a-t-il dit.

Dorothee Klaus, directrice des affaires de l'UNRWA au Liban, a signalé que l'agence avait reçu des rapports alarmants indiquant que des groupes armés continuaient d'occuper ses installations, y compris le complexe scolaire, gravement endommagé par les récents combats.

Klaus a décrit la situation comme une « violation flagrante du caractère sacré des bâtiments de l'ONU en vertu du droit international, mettant en péril la neutralité des installations de l'UNRWA et compromettant la sécurité du personnel et celle des réfugiés palestiniens».

Les affrontements ont entraîné la destruction de 400 maisons et « les activités militaires ont forcé des centaines de familles à fuir ».

La sécurité dans le camp est assurée par l'armée libanaise et les factions palestiniennes.

Selon Ayoub, les groupes extrémistes, dont Asbat al-Ansar et le mouvement du Jihad islamique, se sont déclarés prêts à livrer aux autorités libanaises tout criminel impliqué dans un meurtre au camp.

« Il est aujourd'hui impératif que cette déclaration soit effectivement mise en œuvre », a-t-il commenté.

« Cela permettra au camp d'évoluer vers un calme absolu, de rétablir la normalité, d'éliminer la présence armée et de lever les barrières de sécurité qui entravent actuellement les opérations de l'UNRWA ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.