Thalys: Perpétuité requise contre Ayoub El Khazzani pour son «plan de tuerie en masse»

Croquis du procès du Thalys (Dessin, AFP).
Croquis du procès du Thalys (Dessin, AFP).
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

Thalys: Perpétuité requise contre Ayoub El Khazzani pour son «plan de tuerie en masse»

  • Ayoub El Khazzani, monté surarmé à bord du Thalys Amsterdam-Paris en août 2015, avait un «plan parfait» de «tuerie de masse» selon l'accusation
  • «Rarement un terroriste aura été confronté à autant d'obstacles», note l’avocat général, saluant longuement le courage de passagers, «héros malgré eux»

PARIS: « Il n'y avait aucune issue pour les victimes ». La perpétuité a été requise mardi contre Ayoub El Khazzani, monté surarmé à bord du Thalys Amsterdam-Paris en août 2015, un « plan parfait » de « tuerie de masse » selon l'accusation, déjoué uniquement grâce à l'intervention des passagers.

« Peu de dossiers d'attentats permettent de juger les auteurs, et la présence d'Ayoub El Khazzani a suscité des espoirs de compréhension », dit l'avocat général à la fin de trois heures de réquisitions. « Mais l'intéressé n'est pas à la hauteur, il a refusé d'assumer (...), s'est enfermé dans une version fantaisiste ». 

Face aux deux avocats généraux, Ayoub El Khazzani, 31 ans, chemise en jeans bleue et cheveux noirs ramenés en petit chignon, ne montre pas de signe d'émotion devant les lourdes réquisitions prononcées. 

Pendant tout le procès devant la cour d'assises spéciale de Paris, il a maintenu qu'il était monté à bord de ce Thalys le 21 août 2015 avec pour seule mission, donnée par son commanditaire Abdelhamid Abaaoud, de tuer les soldats américains présents à bord.

« Une version montée de toutes pièces qui ne résiste à aucun élément du dossier », martèle l'un des avocats généraux.

Il revient sur la préparation du tireur, dans les toilettes du TGV. « Il se prépare, il rassemble ses forces », décrit-il. 

« Dans sa main, une kalachnikov ». Dans un sac à dos ouvert placé sur son ventre, huit chargeurs supplémentaires, pour un total de près de 300 munitions. 

« Le pistolet, l'arme secondaire, est positionné dans la ceinture. Le cutter dans la poche droite en dernière alternative, et le téléphone dans la poche gauche pour filmer le massacre », décrit-il.

« Sauf que derrière la porte » des toilettes, un premier passager le maîtrise, « changeant le destin de ce massacre annoncé », continue l'avocat général. « A partir de ce moment-là, il n'aura plus aucun instant de répit » de la part des passagers, dont deux soldats américains en vacances, qui parviendront à le maîtriser.

« Rarement un terroriste aura été confronté à autant d'obstacles », note-t-il aussi, saluant longuement le courage de passagers, « héros malgré eux ». « On lui saute dessus », puis « son arme s'enraye », « on lui enlève, il la récupère, puis on lui fonce dessus... ».

  « Grand absent »

S'adressant à la cour, l'avocat général insiste aussi longuement sur le « contexte » dans lequel s'est inscrite l'attaque du Thalys : « vous ne devez jamais perdre de vue que cette procédure s'inscrit dans une campagne beaucoup plus large », dit-il, mentionnant notamment les attentats de Paris en novembre 2015, également coordonnés par Abdelhamid Abaaoud, et ceux de Bruxelles en mars 2016. 

« Pour nous ce sont des dossiers différents mais pour les jihadistes, il s'agit de la même campagne » lancée par l'Etat islamique depuis la Syrie. 

Une campagne avec « un personnage central : Abdelhamid Abaaoud, évidemment le grand absent dans ce box », continue-t-il. Celui qui était l'un des tireurs des terrasses le 13-Novembre a été tué peu après par les forces de l'ordre.

« C'est lui qui fait le lien » entre les accusés dans le box, « qui ne se connaissent pas ou peu » mais qui « ont tous croisé Abaaoud à un moment », souligne-t-il. 

L'accusation a requis 30 ans de réclusion contre Bilal Chatra, « éclaireur » qui a guidé Ayoub El Khazzani et Abdelhamid Abaaoud entre la Syrie et la Belgique, et « bombe à retardement » qui « peut rebasculer à tout moment ». 

Contre Mohamed Bakkali, « chauffeur » des jihadistes et par ailleurs logisticien présumé du 13-Novembre, l'accusation a requis 25 ans. Contre le dernier accusé Redouane El Amrani Ezzerrifi, passeur qui a aidé Abdelhamid Abaaoud, huit ans de prison ont été requis.

Avant de conclure, l'avocat général s'adresse aux quatre accusés dans le box. 

« Dans ce dossier nous avons échappé au pire », dit-il. Mais « ce que nous n'oublierons pas, c'est que le soir du 13-Novembre, quand nous comptions nos morts sur les trottoirs de Paris, vous cachiez la seule chose qui aurait pu empêcher ce massacre : la présence d'Abdelhamid Abaaoud en Europe. Nous n'oublions pas et nous ne pardonnons pas. »


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.