Gaza: un passionné de voitures anciennes défie le blocus israélien

Cette photo prise le 10 juillet 2023 montre une vue de la ville de Gaza au coucher du soleil. (Photo RONALDO SCHEMIDT / AFP
Cette photo prise le 10 juillet 2023 montre une vue de la ville de Gaza au coucher du soleil. (Photo RONALDO SCHEMIDT / AFP
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Publié le Jeudi 24 août 2023

Gaza: un passionné de voitures anciennes défie le blocus israélien

  • Mounir al-Chandi a pu compter sur des amis hors de Gaza pour se procurer des pièces de rechange arrivées par le passage de Rafah depuis l'Egypte
  • Il a commencé à restaurer la Gazelle en 2015, dans son atelier à l'est de la ville de Gaza, et cela lui a pris un an

GAZA: La Mercedes beige vintage aurait attiré l'attention n'importe où dans le monde mais dans les rues de Gaza, bande de terre paupérisée coincée entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, elle fait particulièrement sensation.

Un groupe d'enfants court derrière la Gazelle Mercedes-Benz de 1929 que Mounir al-Chandi, au volant, a lui-même restauré et tentent de toucher sa carrosserie.

"Tout le monde est surpris et les gens demandent à prendre des photos", raconte à l'AFP ce passionné de voitures anciennes.

"La réparation aurait pu être plus rapide, la qualité et la forme de la voiture encore meilleures si j'avais eu les moyens", ajoute l'homme de 42 ans.

Israël impose un strict blocus sur l'enclave palestinienne depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste Hamas en 2007. Il y interdit l'entrée de nombreuses marchandises qu'il estime pouvoir être détournées à des fins guerrières, y compris des pièces détachées pour voitures.

Quand il a pu en trouver, Mounir al-Chandi a utilisé des pièces mécaniques disponibles sur place mais il a pu compter aussi sur des amis hors de Gaza pour se procurer des pièces de rechange arrivées par le passage de Rafah depuis l'Egypte.

"J'ai fait venir, par des amis aux Emirats arabes unis, des pièces de rechange pour la voiture, qu'ils avaient eux-mêmes fait venir des Etats-Unis, mais ça a pris huit mois", se souvient-il.

Il a commencé à restaurer la Gazelle en 2015, dans son atelier à l'est de la ville de Gaza, et cela lui a pris un an.

La Gazelle, avec son cuir rouge et son intérieur en bois, n'est pas la seule voiture de M. Chandi, qui possède également une Armstrong de 1946.

Pas à vendre

Passionné de voitures anciennes depuis l'enfance, il a commencé à travailler dans un garage à l'âge de 15 ans.

En 2003, il quitte Gaza pour les Emirats arabes unis, où il travaille dans une entreprise spécialisée dans les voitures anciennes et voitures de collection, où il acquiert une grande expérience dans le domaine.

En 2009, il revient à Gaza et ouvre un atelier où il investit ses fonds propres pour assouvir sa passion: restaurer les voitures anciennes.

Depuis deux ans, il a un nouveau projet: restaurer une British Armstrong Siddeley Hurricane, une voiture de luxe produite entre 1946 et 1953.

"La voiture a son moteur d'origine. J'ai essayé de lui rendre sa forme d'origine en utilisant certaines pièces d'autres voitures et en les modifiant", explique-t-il.

Dans son atelier sont suspendus les châssis d'une Audi allemande de 1960 et d'une Ford américaine de 1951, ainsi que d'une Saab suédoise de 1975.

Les trois voitures sont inutilisables mais il est bien décidé à les remettre en état.

"C'est un hobby. Les voitures ne sont pas à vendre même si de nombreuses personnes m'ont contacté depuis l'étranger et m'ont demandé de les acheter, mais les sortir de la bande (de Gaza) est impossible à cause du blocus", explique M. Chandi.

Il y a plusieurs années, il a demandé un permis pour travailler en Israël, mais celui-ci lui a été refusé.

Avec un plus gros salaire, il pourrait rénover plus de voitures, estime-t-il.
Il rêve à présent de participer à une "exposition internationale" de voitures anciennes.


Trois personnes tuées par une attaque israélienne dans le nord du Liban

Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah. (AFP)
Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah. (AFP)
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  • L'attaque est intervenue alors que des négociations indirectes de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroulent au Qatar et que cinq soldats israéliens ont été tués au combat à Gaza, dans l'une des journées les plus meurtrières
  • Une deuxième attaque israélienne a fait un mort mardi soir dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé libanais, précisant qu'elle a été menée à l'aide d'un drone sur une voiture à Babliyé

BEYROUTH: Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah.

L'attaque est intervenue alors que des négociations indirectes de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroulent au Qatar et que cinq soldats israéliens ont été tués au combat à Gaza, dans l'une des journées les plus meurtrières pour l'armée israélienne dans le territoire palestinien cette année.

Une deuxième attaque israélienne a fait un mort mardi soir dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé libanais, précisant qu'elle a été menée à l'aide d'un drone sur une voiture à Babliyé.

Israël continue de bombarder au Liban malgré la trêve conclue en novembre avec le Hezbollah, affirmant viser principalement les sites et combattants du mouvement libanais, mais aussi, à l'occasion, des membres de son allié palestinien, le Hamas.

A propos de l'attaque dans le nord du Liban, l'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir "éliminé le terroriste Mehran Moustafa Baajur", qu'elle présente comme "l'un des principaux commandants du Hamas au Liban", dans une frappe aérienne.

Elle fait savoir qu'elle "continuera d'agir contre l'implantation du Hamas au Liban et poursuivra ses opérations contre les terroristes du Hamas, où qu'ils se trouvent".

Au Liban, le ministère de la Santé a indiqué qu'une attaque israélienne contre un véhicule avait fait "trois morts et 13 blessés", dans une zone proche d'un camp de réfugiés palestiniens.

Un photographe de l'AFP a vu une voiture incendiée entourée par des secouristes et des passants.

Le Hamas a revendiqué des attaques contre Israël depuis le Liban au cours de plus d'un an d'hostilités transfrontalières initiées par le Hezbollah en octobre 2023, en soutien au mouvement palestinien.

Israël a visé des membres du Hamas au Liban, y compris après la trêve.

En mai, le Hamas a annoncé la mort de l'un de ses commandants lors d'une attaque sur la ville méridionale de Saïda, Israël affirmant avoir visé "le chef des opérations de la Brigade occidentale du Hamas au Liban".

Les attaques israéliennes dans le sud du Liban sont fréquentes, mais les raids dans le nord restent rares.

En octobre, le Hamas avait indiqué qu'un de ses membres, ainsi que sa femme et ses deux filles, avaient été tués dans une attaque sur leur maison dans le camp de réfugiés palestiniens de Beddawi, près de Tripoli. L'armée israélienne avait dit viser "un haut responsable de la branche militaire du Hamas au Liban".

Les dirigeants libanais se sont engagés à imposer le monopole de l'Etat sur la détention des armes, tout en exigeant qu'Israël respecte la trêve de novembre.

Plus tôt mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir tué deux membres du Hezbollah la veille dans le sud du Liban.


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.