Niger: Le régime militaire expulse l'ambassadeur de France

Des manifestants brandissent un drapeau du Niger lors d'une manifestation le jour de l'indépendance à Niamey le 3 août 2023. (Photo, AFP)
Des manifestants brandissent un drapeau du Niger lors d'une manifestation le jour de l'indépendance à Niamey le 3 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 27 août 2023

Niger: Le régime militaire expulse l'ambassadeur de France

  • Cette décision suit une série de déclarations et manifestations hostiles à la France depuis que l'armée nigérienne a renversé le 26 juillet le président élu Mohamed Bazoum, toujours détenu depuis avec une partie de sa famille
  • La France déploie au Niger 1 500 hommes qui aidaient le régime du président Bazoum à lutter contre les groupes djihadistes

NIAMEY: Le régime militaire qui a pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet a donné vendredi 48 heures à l'ambassadeur de France au Niger pour quitter le pays, a annoncé le ministère nigérien des Affaires étrangères dans un communiqué. Une décision aussitôt rejetée par Paris pour qui les "putschistes n'ont pas autorité" pour ce faire.

La décision prise par les militaires de Niamey est l'aboutissement d'un mois de manifestations, décisions et déclarations hostiles à la politique française.

Le ministère nigérien des Affaires étrangères a annoncé que face "au refus de l'ambassadeur de France à Niamey de répondre à l'invitation (...) pour un entretien" vendredi "et d'autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger", les autorités "ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain Itté et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures".

Le ministère français des Affaires étrangères a répliqué en affirmant que "les putschistes n'ont pas autorité pour faire cette demande, l'agrément de l'ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues", celles du président Mohamed Bazoum renversé la 26 juillet.

Une position partagée par Hassoumi Massoudou, chef de la diplomatie de M. Bazoum, qui sur X (ex-Twitter) "rappelle que l’ambassadeur est accrédité auprès du Président élu".

La décision d'expulser l'ambassadeur suit une série de déclarations, décisions et manifestations hostiles à la France depuis le coup d'Etat contre M. Bazoum, toujours détenu avec une partie de sa famille.

«Les putschistes n'ont pas autorité» pour demander le départ de l'ambassadeur de France, déclare le Quai d’Orsay

La France a rejeté vendredi soir la demande de départ de son ambassadeur au Niger, estimant que «les putschistes n'ont pas autorité» pour une telle requête.

«La France a pris connaissance de la demande des putschistes», a indiqué le ministère des Affaires étrangères à l'AFP. «Les putschistes n'ont pas autorité pour faire cette demande, l'agrément de l'ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues», a-t-il expliqué.

Le régime militaire qui a pris le pouvoir le 26 juillet à Niamey avait fait savoir plus tôt qu'il donnait 48 heures à Sylvain Itté pour quitter le territoire nigérien, arguant que celui-ci avait refusé «de répondre à l'invitation (...) pour un entretien» vendredi.

Il a aussi mis en avant «d'autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger».

Depuis le coup d'Etat, la France estime que la seule autorité légitime au Niger reste celle du président Mohamed Bazoum, élu démocratiquement.

Celui-ci est actuellement retenu au Palais présidentiel par les militaires.

De manière similaire, début août, Paris avait rejeté la dénonciation des accords par les militaires putschistes.

La France déploie au Niger 1.500 hommes qui aidaient le régime du président Bazoum à lutter contre les groupes jihadistes qui ensanglantent depuis des années ce pays et une grande partie du Sahel.

Le régime militaire a en particulier accusé Paris de vouloir intervenir militairement au Niger pour remettre en place M. Bazoum et affirmé que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) était une organisation "à la solde" de la France, ex-puissance coloniale dans la région.

La Cedeao a imposé de lourdes sanctions économiques et financières au Niger après le coup d'Etat et menacé le régime militaire d'employer la force armée pour rétablir l'ordre constitutionnel.

La France déploie au Niger 1.500 hommes qui aidaient le régime du président Bazoum à lutter contre les groupes jihadistes qui ensanglantent depuis des années ce pays et une grande partie du Sahel.

Mercredi, le président français Emmanuel Macron a une nouvelle fois appelé à la "restauration de l'ordre constitutionnel" au Niger et à la libération du président  Bazoum. "Ce coup d’Etat est un coup contre la démocratie au Niger, contre le peuple nigérien et contre la lutte anti-terrorisme", a-t-il dit.

Manifestation devant l'ambassade
Quatre jours après le coup d'Etat, des centaines de partisans des militaires ayant pris le pouvoir ont manifesté devant l'ambassade de France à Niamey en y provoquant des dégâts.

Les manifestants ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogène et le régime a accusé Paris d'avoir utilisé des armes, ce qu'a catégoriquement démenti le gouvernement français.

Le 3 août, les nouveaux maîtres de Niamey ont dénoncé une série d’accords militaires avec la France, décision que Paris a ignoré, ne reconnaissant que Mohamed Bazoum comme dirigeant légitime du Niger.

Des organisations hostiles à la présence militaire française ont indiqué cette semaine qu'elles entendaient manifester à partir du 3 septembre devant la base militaire française à Niamey pour exiger le départ des soldats.

Les militaires ont aussi accusé la France d'avoir violé à plusieurs reprises son espace aérien fermé sur décision du régime, et d'avoir "libéré des terroristes", ce qui constitue selon eux "un véritable plan de déstabilisation de (leur) pays". Accusations là encore vigoureusement démenties par Paris.

Plusieurs manifestations de soutien aux militaires ayant pris le pouvoir ont à chaque fois été rythmées par des slogans hostiles à la France et la Cedeao, la Russie - qui tire profit de l'hostilité à l'égard de Paris dans le Sahel - étant elle louée et applaudie.

Le Niger des militaires suit les traces du Mali et du Burkina Faso où il n'y a plus d'ambassadeur de France.

Ces deux pays également dirigés depuis 2020 et 2022 par des militaires ayant pris le pouvoir par la force et confrontés à la violence jihadiste, se sont montrés solidaires des généraux de Niamey, se disant prêts à combattre au côté de l'armée nigérienne en cas d'intervention de la Cedeao.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.