Ressortissants disparus dans les prisons syriennes: des députés libanais s’insurgent

Des députés réitèrent leur appel à faire la lumière sur le sort des Libanais disparus dans les prisons syriennes (Photo fournie).
Des députés réitèrent leur appel à faire la lumière sur le sort des Libanais disparus dans les prisons syriennes (Photo fournie).
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Publié le Mardi 29 août 2023

Ressortissants disparus dans les prisons syriennes: des députés libanais s’insurgent

  • Des députés de différents partis et forces politiques ont signé une pétition adressée au secrétaire général des Nations unies
  • Des mesures plus strictes pour arrêter la contrebande de matériel et de marchandises vers le Liban via la frontière syrienne sont réclamées

BEYROUTH: Plusieurs associations et 46 députés libanais ont appelé à inclure les Libanais disparus dans les prisons syriennes dans les attributions de l’organisme créé par les Nations unies qui cherche à établir le sort des personnes disparues de force pendant la guerre civile en Syrie.

L'Assemblée générale des Nations unies a déjà approuvé la création de l'Institution indépendante chargée de la question des personnes disparues en Syrie.

Des députés de différents partis et forces politiques libanaises ont signé une pétition adressée au secrétaire général des Nations unies, António Guterres, afin de clarifier le sort des personnes portées disparues ou disparues de force en Syrie.

«Il existe un droit international appelé, le droit de connaître le sort des personnes détenues ou disparues de force, et le régime syrien continue de nier ce droit», a déclaré le député Georges Okais, lors d'une conférence de presse organisée lundi par les députés signataires de la pétition.

Il a ajouté que de nombreuses commissions mises en place au Liban ont en vain enquêté sur le sort des disparus aux mains du régime syrien.

Des députés du parti Kataëb, du bloc de la République forte, du bloc du Rassemblement démocratique et du Mouvement du renouveau démocratique, ainsi que des députés indépendants, ont signé la pétition, qui doit être soumise au bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme à Beyrouth.

Ali Abou Dehen, chef de l'Association des détenus politiques libanais dans les prisons syriennes, estime à 622 le nombre de Libanais disparus dans ces geôles.

Il affirme que les détenus «sont vivants jusqu'à ce que l'État syrien prouve leur mort et les livre vivants ou morts».

M. Abou Dehen a passé treize ans dans les prisons syriennes, principalement dans la prison de Tadmor située dans les déserts de l'est de la Syrie, pendant l'occupation du Liban par ce pays. Il a été libéré en 2000.

Il a publié un livre sur son expérience intitulé Back from Hell(Retour de l'enfer) en 2011.

Le cas des personnes disparues au Liban et en Syrie n'a pas été réglé malgré la fin de la guerre civile il y a trente-trois ans et le retrait des troupes syriennes du Liban il y a dix-huit ans.

Les familles des disparus et des détenus manifestent dans les rues depuis des dizaines d’années. Certains meurent sans connaître le sort de leurs enfants.

Selon les estimations de l'ONU, le nombre de personnes disparues en Syrie depuis 2011 dépasse les 100 000, sans compter celles qui sont portées disparues avant cette date.

Les autorités syriennes ont libéré 54 détenus libanais en 2000, mais elles ont depuis cessé de donner de renseignement sur le reste des détenus.

La Syrie dément 

La Syrie a par ailleurs nié les avoir emprisonnés lorsque les autorités libanaises ont cherché à obtenir plus d'informations.

«Il y a de l'espoir parce que l'atmosphère est positive avec les Nations unies à cet égard», a déclaré le député Okais lors du lancement de la pétition.

Il a ajouté que les Libanais devaient exercer davantage de pression. «Nous espérons que les Nations unies répondront à la pétition», a-t-il ajouté.

Au nom du parti Kataëb, le député Nadim Gemayel a indiqué qu'«il ne s'agit pas d'une question politique ou judiciaire ou d'un moyen de régler des comptes avec une partie adverse, mais plutôt d'une question de droits de l'homme».

Richard Kouyoumdjian, chef du département des relations extérieures des Forces libanaises, a affirmé que «la vérité prévaudra toujours et que cette affaire restera vivante et devrait être réglée une fois pour toutes».

Le Liban a fait l'objet de nombreuses critiques en juin lorsqu'il s'est abstenu de voter sur la résolution de l'ONU visant à mettre en place l'institution indépendante.

Cette résolution a été adoptée par 83 voix sur 193 à l'ONU, 11 contre et 62 abstentions.

Le ministère libanais des Affaires étrangères a déclaré que la décision avait été prise conformément à un consensus arabe de s'abstenir de voter, le Liban ne voulant pas politiser une question humanitaire.

Par ailleurs, les députés Fadi Karam et Ziad Hawat, membres du bloc parlementaire des Forces libanaises, avaient précédemment remis en question les mesures prises par le gouvernement pour mettre fin à la contrebande de matériel et de marchandises vers le Liban via la frontière syrienne.

Les deux députés ont déclaré que la réponse du gouvernement sortant montrait qu'il ne remplissait pas ses fonctions – soit délibérément, soit par négligence – ce qui permettait aux contrebandiers, aux criminels et aux terroristes d'entrer illégalement par ces frontières et ces points de passage.

Le commandement de l'armée libanaise a indiqué lundi avoir empêché 850 Syriens d'entrer clandestinement au Liban à la frontière libano-syrienne la semaine dernière.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
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  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.