Le Maire veut baisser les impôts pour soutenir l'économie et augmenter les recettes de l'Etat

Le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, s'exprime lors d'une réunion des entrepreneurs français (REF) organisée par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, le 29 août 2023. (Photo, AFP)
Le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, s'exprime lors d'une réunion des entrepreneurs français (REF) organisée par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, le 29 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 août 2023

Le Maire veut baisser les impôts pour soutenir l'économie et augmenter les recettes de l'Etat

  • « Nous continuerons à baisser les impôts pour les entreprises dans les années qui viennent», a assuré le ministre lors de l'université d'été du Medef
  • Interrogé sur le taux record de prélèvements obligatoires en France, à plus de 45% de la richesse nationale, M. Le Maire a rétorqué que lorsque les impôts baissent, il y a «plus de recettes fiscales»

PARIS: Les baisses d'impôts vont se poursuivre dans les années à venir, car ces baisses permettent de soutenir l'économie ce qui est in fine bon pour les recettes de l'Etat, a déclaré mardi le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

"Nous continuerons à baisser les impôts pour les entreprises dans les années qui viennent", a assuré le ministre lors de l'université d'été du Medef.

L'organisation patronale a protesté, en vain, contre le report de la disparition d'un impôt de production, la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), confirmé lundi par la Première ministre Elisabeth Borne.

Interrogé sur le taux record de prélèvements obligatoires en France, à plus de 45% de la richesse nationale, M. Le Maire a rétorqué que lorsque les impôts baissent, il y a "plus de recettes fiscales".

"Voilà pourquoi nous continuerons à baisser les impôts avec le président de la République", a-t-il ajouté.

Selon le ministre, les recettes fiscales de l'impôt sur les sociétés (IS) sont passées de 35 milliards d'euros à 60 milliards par an depuis 2017, alors que le taux normal de cet impôt est passé de 33,3% à 25%.

Dans le même temps, les recettes de l'impôt sur le revenu (IR), dont les taux ont aussi été réduits, ont doublé, passant de 70 milliards à 140 milliards d'euros grâce à l'embellie de l'activité et aux créations d'emplois, a-t-il encore détaillé.

"Baisser les impôts, c'est bon pour tout le monde", s'est exclamé M. Le Maire.

"Si on peut supprimer la CVAE définitivement plus tôt que 2027, nous le ferons", a-t-il promis.

Alors que la conjoncture ralentit et menace la bonne tenue des finances publiques, le ministre a confirmé la prévision de "1% de croissance française en 2023", tout en restant "prudent pour les mois à venir".


La bataille de l'inflation n'est «pas encore» gagnée, affirme Michel-Edouard Leclerc

Le président de la chaîne d'hypermarchés Centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc (Photo, AFP).
Le président de la chaîne d'hypermarchés Centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc (Photo, AFP).
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  • Il a été interrogé sur une potentielle reprise par Leclerc d'une partie des hypermarchés et supermarchés du groupe Casino
  • L'inflation a fortement ralenti en France en novembre, à +3,4% sur un an selon l'Insee après +4,0% en octobre

PARIS: La bataille de l'inflation n'est "pas encore" gagnée, a affirmé dimanche Michel-Edouard Leclerc, voulant se démarquer de récentes déclarations du ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Ce dernier avait déclaré fin novembre, que "globalement, l'inflation aujourd'hui, elle est vaincue et c'est un vrai succès économique".

"Il anticipe", a répondu dimanche sur BFMTV le président du comité stratégique du groupe de distribution numéro un en France, interrogé sur l'enthousiasme du ministre.

L'inflation a fortement ralenti en France en novembre, à +3,4% sur un an selon l'Insee après +4,0% en octobre, grâce notamment à un ralentissement des prix dans les services, l'énergie, et dans une moindre mesure les produits manufacturés et l'alimentaire.

Michel-Edouard Leclerc mise en revanche sur un ralentissement de la hausse des prix l'an prochain qui "n'excède pas 2,3%" dans ses enseignes, et dont les effets devraient se faire ressentir dans le porte-monnaie des Français dès "février, mars".

"Nous sommes en train de négocier, nous sommes en train d'acheter pour l'année prochaine, les Leclerc y vont comme un seul homme", a poursuivi le dirigeant, ajoutant: "on va aller chercher auprès des grands industriels multinationaux du négatif pour compenser l'hyperinflation d'hier".

Négociations 

Les négociations commerciales annuelles ont lieu chaque année pour fixer les conditions (prix d'achat, place en rayon, calendrier promotionnel...) auxquelles les supermarchés vont s'approvisionner toute l'année auprès de leurs fournisseurs agro-industriels.

Ces discussions se concluent habituellement le 1er mars, mais le gouvernement a décidé de les avancer de quelques semaines en espérant une répercussion plus rapide dans les prix en rayon des baisses du coût de certaines matières premières.

Egalement interrogé sur une potentielle reprise par Leclerc d'une partie des hypermarchés et supermarchés du groupe Casino qui traverse de grandes difficultés financières, M. Leclerc s'est contenté de répondre que certains "adhérents en province pourraient en acheter".

"J’ai pas trop le droit de commenter ce qui passe là en ce moment puisque c'est un groupe coté, un groupe avec des enjeux sociaux", a-t-il ajouté.

"On est capable de le faire, est-ce qu'on a intérêt à le faire ?", s'est-il interrogé. "Le parc de Casino est assez vétuste, ils n'ont pas réinvesti", a-t-il jugé.


Chômeurs seniors: Dussopt veut augmenter de deux ans l'âge pour une indemnisation plus longue

Le ministre français du Travail Olivier Dussopt (Photo, AFP).
Le ministre français du Travail Olivier Dussopt (Photo, AFP).
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  • Fin novembre, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait considéré qu'une indemnisation plus longue pour les plus de 55 ans
  • Un relèvement de deux ans des bornes d'âge devra «s'accompagner d'un effort de formation»

PARIS: Le ministre du Travail Olivier Dussopt a déclaré dimanche vouloir relever de deux ans l'âge d'accès à une indemnisation plus longue pour les chômeurs âgés, suite à la réforme des retraites, sans reprendre la proposition de Bruno Le Maire de raccourcir la durée d'indemnisation.

"Nous souhaitons que cette majoration de la durée d'emploi des demandeurs d'emploi seniors soit décalée de deux ans, de 55 à 57 ans, pour être cohérents avec ce que nous avons fait sur l'âge de départ à la retraite et parce que nous savons qu'un des enjeux pour le plein emploi en France, c'est l'emploi des seniors", a dit Olivier Dussopt lors de l'émission "Questions politiques" (France Inter, France Télévisions et Le Monde).

La durée maximale d'indemnisation des chômeurs par l'assurance chômage est actuellement de 18 mois jusqu'à 52 ans, 22,5 mois pour les 53-54 ans et 27 mois pour les 55 ans et plus.

La principale mesure de la réforme des retraites, mise en place en 2023, est le recul de deux ans de l'âge légal du départ à la retraite, à 64 ans.

Fin novembre, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait considéré qu'une indemnisation plus longue pour les plus de 55 ans était une façon de "mettre à la retraite de manière anticipée les plus de 55 ans". Il avait dit vouloir abaisser la durée de leur indemnisation sur celle des autres chômeurs, de 27 à 18 mois.

Relèvement 

Pour Olivier Dussopt, "la question n'est pas tant la durée (d'indemnisation) que de faire en sorte que nous n'ayons pas des systèmes" qui incitent à "sortir les seniors du marché de l'emploi". Il a rappelé que le taux d'emploi des seniors était beaucoup plus bas en France que la moyenne européenne.

Un relèvement de deux ans des bornes d'âge devra "s'accompagner d'un effort de formation", a précisé le ministre du Travail.

Il a par ailleurs défendu la rupture conventionnelle, un dispositif qui là encore ne doit pas être utilisé pour faire sortir plus tôt des seniors du marché du travail.

"La rupture conventionnelle est un outil de fluidité, il y en a 500.000 par an", a-t-il fait valoir. "Année après année, la part des ruptures conventionnelles dans les motifs de fin de CDI reste stable, de 11% à 12%", a-t-il argumenté.

"Nous voulons trouver les moyens" pour que "la rupture conventionnelle ne soit pas utilisée comme un outil de sortie du marché du travail des seniors, mais que cela reste un outil de fluidité, de liberté" et d'accord réciproque entre le salariés et son employeur, a détaillé le ministre.


Loi Immigration: Des députés français veulent mettre fin au «traitement préférentiel» des Algériens  

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'exprime lors d'un débat sur la souveraineté, la nationalité, l'immigration et l'asile de la France, convoqué par le parti de droite « Les Républicains » à l'Assemblée nationale à Paris, le 7 décembre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'exprime lors d'un débat sur la souveraineté, la nationalité, l'immigration et l'asile de la France, convoqué par le parti de droite « Les Républicains » à l'Assemblée nationale à Paris, le 7 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Les accords de 1968 entre l'Algérie et la France font référence aux accords d'Évian, qui ont été signés le 18 mars 1962
  • Ce projet de loi ne risque pas d’être adopté en raison de l’importance des liens politiques et économiques que partagent les deux pays

ALGER: Les Républicains, ainsi que certains députés d’autres partis politiques français, ont exprimé une vive détermination à mettre un terme à l'accord franco-algérien de 1968. 

Après avoir inscrit cette proposition à l'ordre du jour lors de leur "niche parlementaire", cherchant à abolir une exception juridique qui, selon eux, facilite excessivement l'immigration des ressortissants algériens en France, Les Républicains ont souligné la nécessité de mettre fin à ce qu'ils considèrent comme un «traitement préférentiel» accordé aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi en France.

Cette initiative s'inscrit dans le contexte des débats, initiés par la droite, sur le contrôle de l'immigration et reflète la volonté du parti de droite de s'opposer vigoureusement à l'accord de 1968.

Contexte 

Les accords de 1968 entre l'Algérie et la France font référence aux accords d'Évian, qui ont été signés le 18 mars 1962 à Évian-les-Bains, en France. Ces accords ont marqué la fin de la guerre d'indépendance de l'Algérie (1954-1962) et ont jeté les bases des relations entre l'Algérie nouvellement indépendante et la France.

Parmi les clauses de cet accord, des garanties sont prévues pour la protection des droits et des biens des communautés française et musulmane (algérienne) résidant dans chacun des deux  pays. Ces accords ont également établi des bases de coopération économique et culturelle entre l'Algérie et la France. Ainsi, des dispositions ont été prises pour faciliter les échanges et la circulation des personnes.

Période de rapprochement 

D’après plusieurs analystes politiques des deux rives, ce projet de loi ne risque pas d’être adopté en raison de l’importance des liens politiques et économiques que partagent les deux pays. Même si celui-ci était adopté, la résolution n'aurait pas eu de valeur contraignante, mais le gouvernement français prend en compte son impact sur les relations diplomatiques avec Alger.

Afin de ne pas risquer de compromettre ces relations, en mars dernier, la France et l'Algérie ont annoncé vouloir relancer plusieurs comités intergouvernementaux, notamment dans les domaines économique et stratégique.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Algérie, premier producteur de gaz en Afrique et l'un des dix premiers au monde, est également très sollicitée par des Européens pressés de réduire leur dépendance à l'égard du gaz russe.

Après un grave coup de froid à l'automne 2021, Paris et Alger ont scellé un réchauffement de leurs relations à l'occasion du déplacement d'Emmanuel Macron à Alger en août dernier.

En effet, au mois de janvier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron ont convenu de programmer la visite d'État de M. Tebboune en France.

Cette visite prévue pour ce printemps, dont la date n’a pas été fixée et qui a déjà été reportée revêt une importance stratégique pour les deux nations.

(Avec AFP).