Contestation de la réforme des retraites: la CGT Energie sous pression judiciaire

La secrétaire générale du syndicat français CGT Sophie Binet (au centre) après une réunion avec les syndicats, le patronat et le Premier ministre français à l'hôtel de Matignon à Paris, le 12 juillet 2023. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
La secrétaire générale du syndicat français CGT Sophie Binet (au centre) après une réunion avec les syndicats, le patronat et le Premier ministre français à l'hôtel de Matignon à Paris, le 12 juillet 2023. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
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Publié le Vendredi 01 septembre 2023

Contestation de la réforme des retraites: la CGT Energie sous pression judiciaire

  • La contestation sur les retraites a électrisé l'atmosphère entre le pouvoir et les salariés de l'énergie, qui outre le recul de l'âge légal de départ à 64 ans, déplorent la fin de leur régime spécial de retraite, plus protecteur
  • Dans un courrier à Matignon, Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, a condamné «une attaque inacceptable contre les syndicats et les droits syndicaux»

PARIS : La CGT des électriciens et gaziers, en première ligne lors de la contestation de la réforme des retraites, affronte une rentrée sous forte pression judiciaire, avec en point d'orgue la convocation de son patron Sébastien Ménesplier mercredi à la gendarmerie, une décision «politique» de l'avis de son syndicat et au-delà.

Après des mois de tension sur les salaires, qui ont abouti notamment à la condamnation et aux licenciements de quatre salariés du gestionnaire des lignes à haute tension RTE, la contestation sur les retraites a électrisé l'atmosphère entre le pouvoir et les salariés de l'énergie, qui outre le recul de l'âge légal de départ à 64 ans, déplorent la fin de leur régime spécial de retraite, plus protecteur.

Le responsable syndical, devenu un dirigeant de premier plan de la CGT, est convoqué à la gendarmerie de Montmorency (Val d'Oise) pour «mise en danger d'autrui par personne morale (risque immédiat de mort ou d'infirmité) par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence», dans le cadre d'une enquête diligentée par le parquet de Privas (Ardèche).

Elle fait suite, selon la CGT-Energie, à une coupure de courant opérée le 8 mars, au plus fort de la contestation de la réforme, par ailleurs entrée en vigueur ce vendredi. Dans la ville d'Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, l'action avait privé de courant plusieurs milliers de foyers.

Elle avait été revendiquée par Sébastien Ménesplier qui soulignait sa portée «symbolique».

Sollicité à plusieurs reprises par l'AFP, le parquet de Privas n'a pas donné suite. Le ministère de la Transition énergétique n'a pas souhaité commenter.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé sur X (ex-Twitter) la Première ministre Elisabeth Borne à «intervenir immédiatement pour mettre fin à ces poursuites» contre M. Ménesplier, qui siège depuis le printemps au bureau confédéral de la centrale syndicale.

Si, comme à chaque fois, le distributeur d'électricité Enedis a porté plainte contre X, «ces entreprises demeurent sous le contrôle des pouvoirs publics», souligne Stéphane Sirot, historien spécialiste des syndicats, professeur à Cergy-Pontoise, pour qui cet élément «politise» cette affaire.

«Dans la fédération c'est une première, jamais un secrétaire général n'a été convoqué par la gendarmerie ou la police», a indiqué à l'AFP M. Ménesplier, qui souligne qu'il «n'était pas» à Annonay.

- 'Durcissement' -

Pour Sophie Binet, qui a porté le sujet à l'Elysée, lors d'une entrevue mardi avec Emmanuel Macron, «la répression syndicale franchit un cap gravissime et inédit depuis au moins 50 ans».

L'affaire a ému au-delà des frontières françaises: dans un courrier à Matignon, Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, a condamné «une attaque inacceptable contre les syndicats et les droits syndicaux» et appelé la France à garantir «le respect effectif du droit fondamental des travailleurs à mener des actions pour défendre leurs intérêts».

«Ce n'est pas nouveau, que des agents EDF, RTE ou autre transgressent des règles, simplement à d'autres moments, ça pouvait se régler différemment», note M. Sirot, qui évoque «un durcissement très net des mouvements sociaux» depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir.

Outre cette convocation, trois militants de la CGT doivent être jugés le 15 septembre par le tribunal correctionnel de Marseille et deux autres le 21 novembre par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour d'autres actions contre la réforme des retraites.

L'audition de M. Ménesplier revêt un caractère particulier pour Stéphane Sirot, qui voit un «message assez inquiétant vis-à-vis des organisations syndicales» dans le fait «d'imputer» au premier responsable syndical d'un secteur professionnel un acte commis par un militant.

Mercredi, la CGT appelle les agents électriciens et gaziers à se mettre en grève à 09H00, heure de la convocation, et à un rassemblement devant la gendarmerie, sous la houlette de Sophie Binet.

Dans un «état d'esprit offensif, prêt à (se) défendre et à répondre aux questions», M. Ménesplier assure: «Jamais ils n'arriveront à nous calmer» et prévient que «de nombreux sujets vont venir sur le devant de la scène» dans le cadre de la rentrée sociale.

Les prix de l'énergie et plus globalement la question de l'inflation et des salaires promettent d'agiter les semaines à venir, avec en point d'orgue une journée de mobilisation intersyndicale le 13 octobre.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.