Vacanciers marocains tués: Des tirs face à «un refus d'obtempérer»

Des personnes assistent aux funérailles de Bilal Kissi, l'un des deux jet skieurs tués par les gardes-frontières algériens, dans la ville de Saïdia, au Maroc, le 31 août 2023 (Photo, AP).
Des personnes assistent aux funérailles de Bilal Kissi, l'un des deux jet skieurs tués par les gardes-frontières algériens, dans la ville de Saïdia, au Maroc, le 31 août 2023 (Photo, AP).
Des personnes assistent aux funérailles de Bilal Kissi, l'un des deux jet skieurs tués par les gardes-frontières algériens, dans la ville de Saïdia, au Maroc, le 31 août 2023 (Photo, AP).
Des personnes assistent aux funérailles de Bilal Kissi, l'un des deux jet skieurs tués par les gardes-frontières algériens, dans la ville de Saïdia, au Maroc, le 31 août 2023 (Photo, AP).
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

Vacanciers marocains tués: Des tirs face à «un refus d'obtempérer»

  • Leurs frontières sont fermées depuis 1994 et l'Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc en août 2021
  • Rabat ne s'est pas encore exprimé officiellement

ALGER: "Des tirs de sommation" ont été effectués mardi par des garde-côtes algériens puis des "coups de feu tirés" face à "un refus d'obtempérer" de Marocains sur des jets-skis, a indiqué dimanche le ministère de la Défense algérien, après l'annonce par les médias marocains de la mort de deux vacanciers perdus en mer.

Selon les médias marocains et des avocats qui ont dit vouloir porter plainte en France, Bilal Kissi, un vacancier franco-marocain et son cousin Abdelali Mechouar, titulaire d'un titre de séjour régulier en France, ont été tués par les garde-côtes algériens, après s'être égarés.

Ils étaient partis de la station balnéaire de Saïdia (nord-ouest), à la frontière avec l'Algérie, à bord de jets-skis, selon le témoignage du frère aîné de M. Kissi, Mohamed qui a pu regagner la plage.

"Lors d'une patrouille de sécurisation et de contrôle au niveau de nos eaux territoriales, une unité des garde-côtes a intercepté, mardi à 19H47 (18H47 GMT), trois jet-skis ayant franchi clandestinement nos eaux territoriales", a indiqué le ministère algérien dans un communiqué.

"Après avoir lancé un avertissement sonore et les avoir sommés de s'arrêter à plusieurs reprises, les mis en cause ont refusé d'obtempérer et ont pris la fuite en effectuant des manœuvres dangereuses", selon la même source.

Après plusieurs "tirs de sommation", "des coups de feu ont été tirés contraignant un des jet-skis à s'immobiliser, alors que les deux autres ont pris la fuite", a ajouté le ministère.

Le ministère a expliqué ces tirs par "une activité accrue de bandes de narcotrafic et du crime organisé" dans cette zone frontalière, et en raison de "l'obstination des passagers des jet-skis".

Le ministère a demandé dans son communiqué de "ne pas prêter attention aux fausses informations qui circulent visant à nuire à l'image honorable de l'Armée" algérienne.

«incident violent»

Selon le ministère, mercredi, "un cadavre de sexe masculin non identifié, présentant un impact de balle par arme à feu" a été retrouvé et transféré à Tlemcen pour autopsie.

Le corps de Bilal Kissi, un commerçant de 29 ans, père de deux enfants, a été retrouvé sur la plage côté marocain. La famille de son cousin Abdelali Mechouar (ou Mchiouer), un commerçant résidant en France de 40 ans, père d'un enfant de cinq ans, réclame que son corps lui soit restitué au plus vite.

Un autre membre du groupe, Smaïl Snabé, également franco-marocain, a été blessé, selon Mohamed Kissi cité par les médias, et est détenu en Algérie.

La France a confirmé la mort d'un Français d'origine marocaine et "l'incarcération d'un autre compatriote en Algérie dans un incident impliquant plusieurs de nos ressortissants".

Le parquet d'Oujda, ville dont dépend Saïdia, a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances "d'un incident violent en mer", a annoncé vendredi une source judiciaire à l'agence marocaine MAP.

Les avocats de la famille annoncent une plainte en France

La famille des deux vacanciers, dont un Franco-Marocain, tués mardi en mer par des tirs attribués à des garde-côtes algériens dans une zone frontalière entre le Maroc et l'Algérie, va déposer une plainte en France notamment pour assassinat, ont annoncé ses avocats dimanche.

La plainte sera déposée "lundi ou mardi" pour "assassinat aggravé, tentative d'assassinat aggravé, détournement de navire et non-assistance à personne en danger", a indiqué à l'AFP Me Hakim Chergui, l'un des avocats de la famille des victimes.

"La rupture des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et la République algérienne, à l'initiative de cette dernière, ne saurait justifier la commission du moindre crime et encore moins, l'impunité de ses auteurs", écrivent dans un communiqué Me Chergui et Me Ghizlane Mouhtaram qui défend la famille au Maroc.

"C'est la raison pour laquelle, contraints par le mutisme des autorités algériennes, sur le territoire desquelles les assassinats ont eu lieu, ils n'ont pas d'autres choix que de recourir à la justice française pour que toute la lumière soit faite sur ce drame d'une cruauté sans nom", ajoutent les deux avocats.

Rabat ne s'est pas encore exprimé officiellement.

Mais le Conseil National des droits de l'Homme (organisme officiel constitutionnel marocain, indépendant du gouvernement) a "condamné l'usage de balles réelles par les garde-côtes algériens à l'encontre de citoyens sans défense, au lieu de porter secours à des personnes perdues en mer, ce qui est une grave violation des normes internationales", selon un communiqué dimanche.

"Un troisième jeune se trouve toujours en réanimation à Oujda", a affirmé le CNDH sans donner son identité ni sa nationalité. Le CNDH a aussi indiqué que M. Snabé "a été condamné à 18 mois" de prison en Algérie, sans donner les motifs.

Cette affaire risque d'exacerber les vives frictions entre Rabat et Alger, alimentées par leur antagonisme sur le dossier du territoire disputé du Sahara occidental, considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif.

Les indépendantistes du Polisario réclament un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU en 1991 mais jamais organisé. Le Maroc, qui contrôle près de 80% du territoire, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté.

Leurs frontières sont fermées depuis 1994 et l'Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc en août 2021.


Un forum pour lutter contre la criminalité financière et la corruption se tiendra à Riyad

Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier se tiendra à l’hôtel Four Seasons de Riyad au Kingdom Centre. (Capture d’écran/YouTube)
Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier se tiendra à l’hôtel Four Seasons de Riyad au Kingdom Centre. (Capture d’écran/YouTube)
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  • Le forum réunira les principaux acteurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans le but de lutter contre la criminalité financière, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme
  • Ce forum vise à établir une collaboration fructueuse entre les agences saoudiennes, les organisations homologues ainsi que les organismes régionaux et internationaux

RIYAD: Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier s’ouvrira mercredi à Riyad sous l’égide de la présidence de la sécurité de l’État.

Il réunira les principaux acteurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans le but de lutter contre la criminalité financière, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme tout en renforçant la coopération.

Ce forum de deux jours vise à établir une collaboration fructueuse entre les agences saoudiennes, les organisations homologues ainsi que les organismes régionaux et internationaux afin de lutter efficacement contre la criminalité financière, indique le site Internet du forum.

Reconnaissant la nécessité d’une approche multidimensionnelle, le forum se focalisera sur la coopération transfrontalière, intersectorielle et interdisciplinaire pour lutter contre la corruption.

Grâce à la collaboration internationale, à l’amélioration de l’intégrité des institutions locales et à l’engagement des citoyens, le forum entend aborder de manière efficace les défis liés à la corruption et à la criminalité financière.

Les différents moyens de tirer parti des efforts du secteur privé, de déployer la technologie au service de la transparence et de s’attaquer aux causes profondes de la corruption figurent également à l’ordre du jour.

L’événement réunira soixante-quinze intervenants venus de vingt-cinq pays, dont le cheikh Ahmed al-Thani, chef du Service de renseignement financier du Qatar, Samya Abou Sharif, directrice de l’Unité jordanienne de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, Raed Radwan, chef de la commission palestinienne de lutte contre la corruption, et Richard Attias, PDG du FII Institute.

En réunissant les forces de l’ordre ainsi que des agences gouvernementales, des cellules de renseignement financier, des organisations de la société civile et le secteur privé, le forum met à profit la sagesse et l’expertise collectives en vue de lutter contre la criminalité financière.

Le forum facilitera par ailleurs le réseautage, le partage des connaissances et le renforcement des capacités, encourageant notamment les partenariats et les initiatives concrètes pour faire progresser les efforts de lutte contre la corruption.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: sept personnes en garde à vue après la noyade de cinq écoliers

La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
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  • La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie
  • Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux «Sablettes»

ALGER: Sept personnes ont été placées en garde à vue lundi en Algérie dans le cadre d'une enquête ouverte après la noyade de cinq écoliers lors d'une sortie scolaire dans la capitale, a annoncé la Cour d'Alger.

La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie, dont le président Abdelmadjid Tebboune a envoyé un message de condoléances aux familles.

Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux "Sablettes", une station de loisirs à Alger.

Encadrement  

A la suite de ce drame, une enquête a été ouverte pour déterminer "si les conditions légales et réglementaires de protection des enfants concernés par de telles activités ont été respectées, et déterminer la responsabilité de toute personne dont l'implication dans cet incident aura été prouvée," a indiqué le procureur général près la Cour d'Alger dans un communiqué.

"Les résultats préliminaires de l'enquête préliminaire ont conduit à l'arrestation de sept personnes qui ont été placées en garde à vue dans l'attente de la finalisation des procédures d'enquête", selon la même source.


Gaza: l'opération militaire israélienne à Rafah, un «recul» pour les négociations sur une trêve

S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
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  • «Nous sommes presque dans une impasse», a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar
  • L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah

DOHA: L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré mardi le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza, soulignant que les pourparlers étaient "presque dans une impasse".

"Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a-t-il ajouté.

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé -- aux côtés de l'Egypte et des Etats-Unis -- dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

Des frappes ont aussi visé Rafah, où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

"Il n'y a aucune clarté sur la manière d'arrêter la guerre du côté israélien. Je ne pense pas qu'ils envisagent cela comme une option (...), même quand nous parlons d'un accord et de l'éventualité d'un cessez-le-feu," a encore dit le Premier ministre du Qatar.

Israël signale "par ses déclarations qu'il restera là-bas (à Gaza, NDLR), qu'il poursuivra la guerre. Et il n'y a aucune clarté sur ce à quoi Gaza ressemblera après cela", a-t-il ajouté.