À Sidi Bouzid, on réclame toujours du travail, dix ans après la révolution

Des Tunisiens scandent des slogans alors qu'ils se rassemblent sur la place Mohamed Bouazizi dans la ville tunisienne Sidi Bouzid, le 17 décembre 2020. (AFP)
Des Tunisiens scandent des slogans alors qu'ils se rassemblent sur la place Mohamed Bouazizi dans la ville tunisienne Sidi Bouzid, le 17 décembre 2020. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 17 décembre 2020

À Sidi Bouzid, on réclame toujours du travail, dix ans après la révolution

  • À Sidi Bouzid, des centaines de personnes expriment leur déception que la démocratie n'ait pas amélioré leur quotidien
  • 10 ans après la révolution, le travail n'est toujours pas au rendez-vous

SIDI BOUZID: «Travail! Dignité!»: dix ans après la révolution tunisienne, les mêmes slogans résonnent à Sidi Bouzid, où des centaines de personnes expriment avec colère leur déception que la démocratie n'ait pas entraîné d'amélioration dans leur quotidien.

C'est dans cette ville marginalisée du centre du pays que Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant, s'est immolé par le feu le 17 décembre 2010, déclenchant un soulèvement qui a mis fin à des décennies de dictature.

Dans le berceau du soulèvement, pas de visite politique, mais une manifestation contre «dix ans de néant» et quelques concerts sans enthousiasme.

Un petit festival a été organisé, sous le thème «10 ans, l'attente est longue», avec lever de drapeau militaire et concert de rap.

«Dix ans sont passés et notre région est toujours pauvre et marginalisée!» lance Néjib Kouka, qui en dirige l'organisation.

Pourtant, les commerces de la ville se sont développés et l'infrastructure s'est nettement améliorée ces dernières années.

«Mais le citoyen n'en peut plus», souligne Abedelhalim Hamdi, 46 ans, titulaire d'une maîtrise d'histoire et au chômage depuis 20 ans.

Avant «il avait un dinar qui ne lui permettait pas de nourrir sa famille, et aujourd'hui il a 10 dinars qui, vu l'inflation, ne suffisent à rien», explique-t-il.

Membre du mouvement des travailleurs-chômeurs, il travaille ponctuellement, sans contrat ni protection sociale, dans les champs ou le bâtiment.

Montrant ses mains durcies par le travail manuel, il explique ses longues années de chômage par «des lobbies de corruption qui sont toujours là et qui imposent des recrutements basés sur le népotisme, le copinage et les intérêts privés».

«Le travail est un droit, bande de voleurs!», ont notamment scandé des manifestants devant la sculpture de la charrette de Mohamed Bouazizi, qui trône toujours dans le centre-ville mais n'incarne plus un avenir meilleur.

Des manifestants ont brandi un cercueil sur lequel on pouvait lire : «chômeur âgé de plus de 45 ans sans sécurité sociale».

- «Pain, liberté, dignité» -

La «liberté» réclamée en 2011 s'est concrétisée par des élections équitables, une Constitution posant les bases d'une démocratie, et d'importantes avancées sur les libertés individuelles.

Mais les autres revendications, «pain, travail et dignité nationale», sont largement restées lettre morte.

«Les gens vont de pire en pire après 10 ans réduits néant», crie un avocat, Farouk Jaziri, juché sur la charrette drapé des drapeaux tunisien et palestinien.

Il s'emporte contre l'absence du président Kais Saied et appelle à «continuer la révolution jusqu'à la concrétisation de ses objectifs».

«Mais on s'en fout de sa visite ici! Qu'est-ce qu'il va apporter à la ville par sa présence?», réagi un manifestant trentenaire.

M. Saied, un universitaire sans parti, avait pourtant été largement élu en octobre 2019 en reprenant le slogan de la révolution «le peuple veut», sur fond de rejet de la classe politique au pouvoir depuis 2011.

Alors que beaucoup s'attendaient à ce qu'il fasse le déplacement, il a finalement annoncé dimanche qu'il ne viendrait pas, officiellement en raison d'«engagements urgents».

En janvier, il s'était dit prêt à présenter «sans tarder» des excuses au nom de l'Etat aux victimes de violations des droits de l'Homme commises durant les dictatures, une étape dans le travail de réconciliation. Il avait même annoncé que le 17 décembre serait un jour férié, mais cela ne s'est pas concrétisé.

«Notre ville a permis (...) aux responsables de l'Etat d'avoir leurs postes, en revanche ils n'ont rien fait pour améliorer la situation des gens», déplore Tarek Bouzayan, chômeur de 29 ans.

Pour lui, les commémorations « sont sans sel depuis quelques années, elles ont un goût fade et répugnant».

À quelques mètres de la manifestation, la ville mène son rythme habituel, commerces ouverts et cafés bondés. De nombreux habitants expriment à l'AFP leur «total» désintérêt.

«On va s'amuser tout à l'heure en brûlant quelques pneus et terminer le festival en beauté», lance, goguenard, un jeune homme à ses camarades.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Short Url
  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Short Url
  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com