L'Égypte annonce trois jours de deuil officiel en signe de solidarité avec le Maroc et la Libye

Des voitures renversées, au milieu des décombres, à la suite de inondations soudaines à Derna, à l'est de la Libye, le 11 septembre 2023. (AFP)
Des voitures renversées, au milieu des décombres, à la suite de inondations soudaines à Derna, à l'est de la Libye, le 11 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

L'Égypte annonce trois jours de deuil officiel en signe de solidarité avec le Maroc et la Libye

  • Abdel Fattah al-Sissi a donné des directives aux forces armées égyptiennes afin qu'elles fournissent une aide humanitaire immédiate aux deux pays, lors d'une réunion avec plusieurs hauts commandants mardi
  • Le ministère égyptien des dotations religieuses, ou Awqaf, a alloué 30 millions de livres égyptiennes de son budget dans le cadre d’un vaste programme d’aide fourni par l’État égyptien

LE CAIRE : L'Égypte a déclaré mardi trois jours de deuil «en signe de solidarité avec nos frères du Maroc et de Libye» pour les victimes du tremblement de terre et de la tempête qui ont frappé ces deux pays d'Afrique du Nord ces derniers jours.

«Le président Abdel Fattah al-Sissi a présenté ses sincères condoléances, ainsi que celles du peuple égyptien, pour les victimes des catastrophes humaines au Maroc et en Libye», a déclaré son porte-parole Ahmed Fahmy.

«Trois jours de deuil ont été annoncés en République arabe d'Égypte pour les victimes de ces catastrophes, en signe de solidarité avec les frères du Maroc et de Libye», a ajouté Fahmy.

Al-Sissi a donné des directives aux forces armées égyptiennes pour qu'elles fournissent une aide humanitaire immédiate aux deux pays lors d'une réunion avec plusieurs hauts commandants mardi.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a réaffirmé le soutien et la pleine solidarité de l'Égypte avec le Maroc à la suite du tremblement de terre qui a fait des milliers de morts et de blessés, lors d'un entretien téléphonique avec Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des expatriés.

Ahmed Abou Zeid, porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, a déclaré que Nasser Bourita était reconnaissant pour les condoléances adressées aux dirigeants du Maroc et à son peuple, ainsi que pour la décision du Caire de décréter trois jours de deuil.

Le président de la Chambre égyptienne des députés, Hanafy Gebal, a également présenté mardi, au nom de la Chambre, ses sincères condoléances au Maroc et à la Libye, cette dernière ayant été frappée par la tempête Daniel ce week-end.

Shawqi Allam, le grand mufti d'Égypte, s’est joint à ces condoléances, exprimant son entière solidarité avec les familles des victimes.

Le ministère égyptien des dotations religieuses, ou Awqaf, a alloué 30 millions de livres égyptiennes (1 livre égyptienne = 0,03 euro) de son budget dans le cadre d’un vaste programme d’aide fourni par l’État égyptien, réparties à parts égales entre le Maroc, la Libye et la Slovénie, après les inondations dévastatrices dans ce pays des Balkans.

Mohamed Mokhtar Gomaa, ministre égyptien des biens religieux, a confirmé que le moment était venu de mettre en application les résultats de la conférence sur le climat de Charm el-Cheikh, et de se joindre aux efforts internationaux pour faire face aux défis du changement climatique et de ses effets dévastateurs.

La télévision marocaine a rapporté lundi que le bilan du séisme qui a frappé le pays a atteint 2,862 morts, tandis que le nombre de blessés était de 2,562.

La plupart des zones touchées par le séisme étant difficiles d'accès, les autorités n'ont publié aucune estimation du nombre de personnes disparues.

Les sauveteurs marocains, aidés par des équipes étrangères, continuent de rechercher des survivants et de porter assistance à des centaines de personnes qui ont perdu leur logement.

En Libye, le chef du gouvernement nommé par le Parlement, Osama Hammad, a déclaré dans un communiqué que la tempête Daniel «avait provoqué la mort d’environ 2,000 personnes, ainsi que des milliers de disparus.»

La tempête a balayé l'est de la Libye dimanche après-midi, causant des dégâts aux infrastructures et aux équipements publics.

Le Conseil présidentiel libyen a déclaré que les villes de Derna, Shahat et Al-Bayda en Cyrénaïque sont des zones sinistrées, et a demandé un soutien international pour faire face aux effets des inondations provoquées par la tempête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.