Motion de censure: Les LR bombent le torse sur l'immigration et le budget

Le patron des députés Les Républicains Olivier Marleix (Photo, AFP).
Le patron des députés Les Républicains Olivier Marleix (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

Motion de censure: Les LR bombent le torse sur l'immigration et le budget

  • Mardi, à Saint-Malo, le patron des députés Les Républicains Olivier Marleix n'a explicitement brandi la menace que dans un seul cas
  • Avec 62 députés à l'Assemblée nationale, Les Républicains peuvent faire tomber le gouvernement

SAINT-MALO: Les députés LR ont continué à mettre la pression sur l'exécutif mardi lors de leurs journées parlementaires, certains brandissant la menace d'une motion de censure sur l'immigration, d'autres également sur le budget.

Avec 62 députés à l'Assemblée nationale, Les Républicains peuvent faire tomber le gouvernement en joignant leurs voix à celles de l'opposition pour atteindre les 289 nécessaires, soit l'empêcher en ne votant pas la motion.

Mardi, à Saint-Malo, le patron des députés Les Républicains Olivier Marleix n'a explicitement brandi la menace que dans un seul cas: si le projet de loi sur l'immigration s'avère "laxiste" à ses yeux.

Son parti rejette catégoriquement une régularisation pour les métiers "en tension" et constate que "la majorité est divisée" sur ce point après la tribune, signée lundi par l'aile gauche de la macronie et des parlementaires de la Nupes, qui défend une telle mesure.

De son côté, Aurélien Pradié, qui avait voté la motion de censure en mars sur la réforme des retraites, rejetée à neuf voix près, n'a pas hésité à appeler sa famille politique à envisager "sérieusement" d'autres motions de censure pour défendre ses positions non seulement sur l'immigration, mais aussi sur le budget.

"On n’engage pas un bras de fer avec des bras en mousse", a expliqué dans Le Parisien le député du Lot.

"Une position singulière qui lui appartient", a rétorqué un cadre LR à Saint-Malo.

Un argument rejeté par l'entourage d'Aurélien Pradié qui assure, au contraire, que "l'idée fait son chemin" au sein du parti.

«Pas une fin en soi»

Interrogé sur la motion de censure, le patron de LR, Eric Ciotti, s'est montré prudent: "Ce ne doit pas être une fin en soi", explique-t-il. "Cette procédure, comme toutes celles de destruction massive, n’a pas vocation à être annoncée à l’avance", a-t-il ajouté.

M. Ciotti, qui avait affirmé il y a deux semaines que le but de son parti "n'était pas de faire tomber le gouvernement", a toutefois reconnu être "complètement en phase" avec Olivier Marleix pour en déposer sur "des textes qui sont extrêmement dangereux pour notre pays".

Par ailleurs, les dirigeants de LR ne semblent plus redouter la menace de dissolution brandie par Emmanuel Macron au cas où le gouvernement d'Elisabeth Borne tomberait.

"Je lui conseille d’attendre de redevenir populaire avant de l’envisager sérieusement", a ironisé M. Marleix, en allusion aux sifflets vendredi contre Emmanuel Macron lors de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby.

«La réindustrialisation de la France ne se fera pas sans immigration», dit Roland Lescure

"La réindustrialisation de la France ne se fera pas sans immigration", a estimé mardi le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, réagissant à la tribune publiée dans Libération par 35 députés et sénateurs qui réclament la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les "secteurs en tension".

"Cette tribune, je la soutiens d'abord en tant que citoyen", a déclaré le ministre sur France Info, avant d'ajouter que selon lui la réindustrialisation du pays passera "en partie" par une immigration "sélective".

Mardi, une dizaine de députés de la majorité ont cosigné avec des élus de gauche une tribune pour défendre le projet "humaniste" de régularisation des travailleurs sans-papiers dans les "secteurs en tension", mesure controversée du projet de loi immigration, combattue par la droite et l'extrême droite.

"D'ici 10 ans, nous aurons besoin d'environ 1,3 million de personnes dans l'industrie", a souligné M. Lescure. Si une bonne partie de cette main-d'oeuvre viendra de France, "il va sans doute falloir aller en chercher ailleurs aussi", a souligné le ministre.

"On ne va pas ouvrir les portes en grand, on sélectionnera", a précisé M. Lescure, mais "il faut intégrer les gens qui nous aident à nous développer et à nous projeter vers l'avenir".

"Peut-être que le stade de France lui a apporté une réponse", a renchéri Eric Ciotti.

Si Olivier Marleix n'a pas brandi la menace d'une motion de censure sur le budget, il n'en a pas moins douché les espoirs du gouvernement de trouver un compromis avec LR sur les finances publiques.

Il a rejeté la main tendue par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire pour construire un compromis sur la loi de programmation des finances publiques qui sera soumise au Parlement fin septembre en session extraordinaire.

"Quand M. Le Maire nous donne un rendez-vous de 'la responsabilité', j’ai envie de lui dire que le rendez-vous de la responsabilité, c’est lui qui l'a raté depuis six ans", soutient le député LR.

Avec une majorité relative à l'Assemblée nationale, le gouvernement a besoin du soutien d'une partie de la soixantaine de députés LR pour adopter sans recours au 49.3 ce texte au menu de la session extraordinaire à la fin du mois.

Rejetée l'an dernier par le Parlement, cette loi, qui répond à l'acronyme LPFP, fixe les objectifs annuels de déficit et de dette publique de la France jusqu'en 2027.

"Que Bruno Le Maire ne vienne pas aujourd’hui compter sur nous pour lui donner un quitus de bonne gestion", a assuré M. Marleix qui a rappelé que la dette de l'Etat avait dépassé les 3.000 milliards d'euros.

Selon le gouvernement, un nouveau couac parlementaire sur la LPFP ferait perdre à la France une dizaine de milliards d'euros de fonds européens en 2023 et huit milliards en 2024.


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».