Israël: des Palestino-américains se plaignent de discriminations persistantes

Des voyageurs se dirigent vers la zone des départs de l'aéroport Ben Gurion près de Tel Aviv, le 9 mars 2023. Un nouvel accord d'exemption de visa entre Israël et les États-Unis a fait naître l'espoir de faciliter les voyages des Américains d'origine palestinienne, mais la discrimination de la part des autorités israéliennes persiste. (AFP).
Des voyageurs se dirigent vers la zone des départs de l'aéroport Ben Gurion près de Tel Aviv, le 9 mars 2023. Un nouvel accord d'exemption de visa entre Israël et les États-Unis a fait naître l'espoir de faciliter les voyages des Américains d'origine palestinienne, mais la discrimination de la part des autorités israéliennes persiste. (AFP).
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Publié le Vendredi 15 septembre 2023

Israël: des Palestino-américains se plaignent de discriminations persistantes

  • Aux termes de ce "protocole d'accord sur la réciprocité", conclu le 19 juillet, Israël s'est engagé à ce que "tous les ressortissants des Etats-Unis voyageant avec un passeport américain valide (soient) reconnus comme tels"
  • Néanmoins, une vingtaine de Palestino-américains ont dénoncé une persistance des inégalités de traitement, dans des entretiens accordés à l'AFP depuis les Etats-Unis ou les Territoires palestiniens

JERUSALEM: Un nouvel accord entre Israël et les Etats-Unis permettant de voyager sans visa a fait espérer plus de liberté de mouvement pour les Palestino-américains, mais beaucoup déchantent, évoquant des discriminations persistantes de la part des autorités israéliennes.

Aux termes de ce "protocole d'accord sur la réciprocité", conclu le 19 juillet, Israël s'est engagé à ce que "tous les ressortissants des Etats-Unis voyageant avec un passeport américain valide (soient) reconnus comme tels (et bénéficient) d'un traitement égal sans distinction de race, de religion ou d'origine", selon le département d'Etat américain.

L'accord a permis à certains Palestino-américains d'atterrir à l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv --ce qui était impossible pour la majorité d'entre eux depuis des années-- au lieu d'arriver par la route via la Jordanie.

Néanmoins, une vingtaine de Palestino-américains ont dénoncé une persistance des inégalités de traitement, dans des entretiens accordés à l'AFP depuis les Etats-Unis ou les Territoires palestiniens.

Hanna Hanania, membre du comité directeur du US Palestinian Council, ONG représentant ces binationaux aux Etats-Unis, a pu atterrir en août à Ben-Gourion et décrit ce changement de manière générale comme "une amélioration pour tout le monde".

« Discrimination claire »

Le retour lui laisse néanmoins un goût amer. Il dit avoir été soumis à des complications systématiques de la part des agents israéliens à chaque étape, de la barrière de contrôle à l'entrée de l'aéroport jusqu'à sa montée à bord de l'avion.

Soumis à une fouille de son véhicule et sommé de montrer son passeport palestinien, M. Hanania, 47 ans et natif de Jérusalem, raconte avoir été envoyé dans une file d'attente spéciale où, selon ses dires, "la discrimination était très claire": "Presque tout le monde parlait arabe".

Sollicités par l'AFP, les services de l'immigration israéliens n'ont pas souhaité commenter ces accusations.

Plus de 5.400 Palestino-américains sont arrivés en Israël depuis le 20 juillet, d'après les autorités israéliennes.

Selon le calendrier retenu, Washington doit décider, d'ici au 30 septembre, si Israël peut rejoindre le club fermé des pays admis au programme américain d'exemption de visa. Mais la décision finale doit normalement dépendre de la façon dont Israël traite les Palestino-américains.

Arrivé mi-août par Ben Gourion, Haidar Darwish, policier de New-York de 38 ans, dit s'être vu refuser sans raison le visa normal de tourisme de trois mois et qu'il n'a obtenu qu'un droit de séjour d'un mois.

Barrages militaires

"C'est injuste, s'ils veulent continuer ce programme, ils doivent nous traiter exactement comme ils le sont quand ils voyagent aux Etats-Unis", a déclaré M. Darwish, joint au téléphone alors qu'il se trouvait à Ramallah, en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

A Turmus Ayya, village plus au nord connu pour sa nombreuse population américaine, Abed Ijbar a pris conseil auprès de voisins avant son retour aux Etats-Unis prévu prochainement.

Ils lui ont conseillé, dit-il, de partir plusieurs heures avant son vol, affirmant avoir été eux-mêmes renvoyés vers différents postes de contrôle avant d'être finalement autorisés à traverser la ligne de démarcation entre Israël et la Cisjordanie, non sans avoir été soumis à une fouille au corps.

Le Cogat, organe du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, affirme que des contrôles de sûreté ont lieu à tous les points de passage et que toute personne munie d'un visa de tourisme peut traverser sans problème.

Le nouveau régime de visa s'est d'abord appliqué aux personnes ayant des liens avec la Cisjordanie, mais il a été étendu lundi à la bande de Gaza, territoire palestinien soumis à un blocus israélien depuis que le mouvement islamiste Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Cependant, les Palestino-américains voyageant à destination de Gaza font face à des restrictions spéciales, selon l'ambassade américaine à Jérusalem.

« Vie normale »

Des Gazaouis vivant aux Etats-Unis ont ainsi été déçus d'apprendre qu'ils peuvent désormais atterrir à Tel-Aviv mais qu'Israël ne les autorise pas à rejoindre Gaza par Erez, seul point de passage entre ce territoire et Israël, ne leur laissant d'autre choix, pour rejoindre Gaza, que de passer par l'Egypte.

Et pour les habitants de Gaza détenant la nationalité américaine, la sortie du territoire par Erez reste soumise à l'obtention d'un permis spécial dont les conditions d'attribution sont loin d'être claires.

A Gaza, Saeed Araf Shaath dit que sa famille est "très impatiente" à l'idée de pouvoir enfin sortir par Erez. "Nous avons besoin d'une vraie liberté et d'une vie normale", confie sa fille de 23 ans, Zainah.

Sa compatriote Lara Abu Hamda, 18 ans, dit s'être fait refouler en juillet par les autorités israéliennes à la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie.

"Il y a quelque chose qui cloche", dit-elle: "Je suis Américaine. Quelle importance que je sois née à Gaza et que j'aie une carte d'identité de Gaza?"

Les autorités israéliennes de l'immigration ont déclaré que l'entrée dans le pays avait été refusée à dix Américains de Gaza, qui n'étaient pas encore inclus dans le programme, ainsi qu'à trois citoyens américains de Cisjordanie.


Le pape a reçu Zelensky, le président dune « Ukraine martyrisée »

Cette photo prise et distribuée le 18 mai 2025 par les médias du Vatican montre le pape Léon XIV lors d'une audience privée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son épouse Olena Zelenska au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
Cette photo prise et distribuée le 18 mai 2025 par les médias du Vatican montre le pape Léon XIV lors d'une audience privée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son épouse Olena Zelenska au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
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  • Léon XIV a prononcé ces quelques mots en public : « L'Ukraine attend finalement des négociations pour une paix juste et durable ».
  • Le président ukrainien a déclaré qu'il était « reconnaissant pour les paroles spéciales » du souverain pontife.

CITE DU VATICAN,SAINT -SIEGE : Le pape Léon XIV, qui a évoqué dimanche place Saint-Pierre « l'Ukraine martyrisée » en attendant « des négociations pour une paix juste et durable », a reçu pour la première fois en audience privée son président Volodymyr Zelensky, accompagné de son épouse Olena Zelenska.

« Merci pour votre patience. J'ai dû saluer toutes les délégations ayant assisté à la messe inaugurale du pontificat », leur a lancé le pape dans la vidéo diffusée par le Vatican après leur visite, au cours de laquelle des présents ont été échangés.

À l'issue de la messe marquant le début de son pontificat en présence d'un parterre de chefs d'État, dont M. Zelensky, Léon XIV a prononcé ces quelques mots en public : « L'Ukraine attend finalement des négociations pour une paix juste et durable ».

Le président ukrainien a déclaré qu'il était « reconnaissant pour les paroles spéciales » du souverain pontife, dans un message posté sur Telegram. « Tout pays mérite de vivre en paix et en sécurité », a-t-il estimé, augurant que « les prières pour une paix juste et une vie digne pour tous soient entendues ». 

Son prédécesseur, le pape François, avait inlassablement plaidé pour la paix en Ukraine sans obtenir de résultats concrets.

Avant la messe, M. Zelensky a serré la main du vice-président américain JD Vance, qu'il n'avait pas revu depuis leur altercation à la Maison Blanche avec Donald Trump, fin février.

La Russie a lancé, dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque record de drones visant de nombreuses régions d'Ukraine, dont la capitale, Kiev, deux jours après les premiers pourparlers de paix depuis 2022, organisés à Istanbul, qui n'ont pas abouti à une trêve.

Léon XIV a également évoqué dimanche la catastrophe humanitaire à Gaza due à la guerre entre Israël et le Hamas : « Nous ne pouvons pas oublier les frères et sœurs qui souffrent à cause de la guerre. À Gaza, les enfants, les familles et les personnes âgées qui survivent souffrent de la faim », a-t-il lancé.

Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars ses bombardements sur Gaza. Depuis le 2 mars, il bloque également l'entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population du territoire.


Nucléaire : selon le ministre des Affaires étrangères, l'Iran serait prêt à « un nouveau chapitre » avec l'Europe

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des Affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025. (Photo de Tatyana MAKEYEVA / POOL / AFP)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des Affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025. (Photo de Tatyana MAKEYEVA / POOL / AFP)
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  • « L'Iran est prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Europe s’il constate une réelle volonté et une approche indépendante de la part des parties européennes », a annoncé Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères
  • « Si l'Europe possède la volonté nécessaire pour rectifier cette situation, l'Iran ne voit aucun obstacle au rétablissement de la confiance mutuelle et au développement des relations avec les pays européens », a indiqué M. Araghchi

TEHERAN : L'Iran a indiqué dimanche qu'il était prêt à « ouvrir un nouveau chapitre » avec les pays européens, alors que ces derniers menacent de réimposer des sanctions contre Téhéran.

« L'Iran est prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Europe s’il constate une réelle volonté et une approche indépendante de la part des parties européennes », a annoncé Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, lors d'un forum diplomatique tenu à Téhéran.

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont, avec les États-Unis, la Chine et la Russie, membres d'un accord sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015.

Le texte, qui prévoit la levée des sanctions contre Téhéran en échange d'un encadrement de ses activités nucléaires, est devenu caduc de facto à la suite du retrait des États-Unis de cet accord en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.

Les diplomates européens estiment qu'ils disposent d'un mécanisme, prévu dans l'accord de 2015, permettant de rétablir les sanctions internationales contre Téhéran. 

« Si l'Europe possède la volonté nécessaire pour rectifier cette situation, l'Iran ne voit aucun obstacle au rétablissement de la confiance mutuelle et au développement des relations avec les pays européens », a indiqué M. Araghchi dimanche.

Fin avril, son homologue français, Jean-Noël Barrot, a affirmé que l'Europe n'hésiterait « pas une seule seconde » à rétablir des sanctions contre Téhéran si le programme nucléaire iranien menaçait la sécurité européenne.

Dans une tribune publiée la semaine dernière sur le site de l'hebdomadaire français Le Point, le ministre iranien des Affaires étrangères avait mis en garde les Européens contre leur « stratégie de confrontation ».

Vendredi, l'Iran a mené des discussions en Turquie avec les puissances européennes sur son programme nucléaire, après un 4^e cycle de pourparlers sous médiation omanaise dimanche dernier entre l'Iran et les États-Unis.

Les pourparlers irano-américains visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne. 


Roumanie : Macron dénonce des «ingérences» qui «sapent l'intégrité de nos démocraties»

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron (à droite) s'expriment avant le sommet de la Communauté politique européenne (CPE), à Tirana, le 16 mai 2025. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron (à droite) s'expriment avant le sommet de la Communauté politique européenne (CPE), à Tirana, le 16 mai 2025. (AFP)
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  • En Pologne, les sites du parti centriste du Premier ministre Donald Tusk étaient hors service vendredi en raison d'une cyberattaque, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche.
  • "La Moldavie (est) victime chaque jour des ingérences russes (..) Les échéances électorales en cours, là aussi, on le sait très bien, font l'objet de telles ingérences", a martelé le président français

TIRANA: Le président français Emmanuel Macron a dénoncé vendredi des "ingérences" dans les élections à venir en Europe, notamment en Roumanie, estimant qu'elles "sapent l'intégrité de nos démocraties".

"Nous voyons à travers nos élections, la Roumanie le vit en ce moment, la Moldavie l'a vécue il y a très peu de temps, (que) nous avons très clairement des menaces qui sapent l'intégrité de nos démocraties, qui minent leur résilience", a-t-il dit en ouverture d'un sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à Tirana.

Le candidat d'extrême droite George Simion fait figure de favori du second tour de la présidentielle qui se tiendra dimanche en Roumanie.

Un scrutin scruté de près après l'annulation du vote du 24 novembre sur des suspicions d'ingérence russe en faveur du précédent candidat d'extrême droite, critique de l'UE et de l'Otan, Calin Georgescu.

En Pologne, les sites du parti centriste du Premier ministre Donald Tusk étaient hors service vendredi en raison d'une cyberattaque, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche.

"La Moldavie (est) victime chaque jour des ingérences russes (..) Les échéances électorales en cours, là aussi, on le sait très bien, font l'objet de telles ingérences", a martelé le président français.

"Nous subissons des manipulations lors des périodes électorales, mais (aussi) des ingérences informationnelles étrangères à peu près tout le temps. Et c'est quelque chose qui sape la sécurité démocratique de notre Europe", a-t-il poursuivi.

Le chef de l'Etat a appelé les dirigeants du continent européen, réunis à Tirana, à "mieux protéger les infrastructures critiques face aux cyberattaques", à renforcer les "cadres réglementaires sur les contenus illicites en ligne" et à "traquer les flux financiers qui alimentent ces actions hybrides".

"Sinon, en particulier la Russie, ils continueront de déstabiliser nos opinions publiques pour bouger les lignes", a-t-il dit.