Syrie: Deux civils tués dans un bombardement du régime

Des Syriens manifestent dans la ville d'Idlib, tenue par les rebelles, dans le nord-ouest du pays, le 23 avril 2023 (Photo, AFP).
Des Syriens manifestent dans la ville d'Idlib, tenue par les rebelles, dans le nord-ouest du pays, le 23 avril 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 24 septembre 2023

Syrie: Deux civils tués dans un bombardement du régime

  • La zone visée est proche de la ligne de front entre les forces gouvernementales et le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham
  • Après la frappe et dans la panique, les habitants du camp de déplacés ont commencé à fuir

SARMIN: Deux civils ont été tués samedi par l'explosion de roquettes tirées par les forces gouvernementales dans un camp de déplacés dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, ont indiqué des secouristes.

"Deux civils, un homme âgé et une femme, ont été tués et deux autres blessés dont un enfant dans un état critique par des frappes de missiles des forces du régime qui ont visé un camp (de déplacés) près de Sarmine, dans l'est de la province d'Idleb", ont déclaré dans un communiqué les Casques Blancs, une organisation de secouristes qui opère dans des régions échappant au contrôle du régime de Bachar al-Assad.

La zone visée est proche de la ligne de front entre les forces gouvernementales et le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), qui contrôle de vastes zones de la province d'Idleb.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, un missile tiré depuis des zones contrôlées par le régime est tombé sur une tente, la brûlant. Les secouristes ont déclaré avoir éteint l'incendie.

Après la frappe et dans la panique, les habitants du camp de déplacés ont commencé à fuir, y compris des femmes avec leurs enfants en pleurs.

Cessez le feu

Le groupe HTS, issu de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, contrôle la dernière poche d'opposition armée dans le nord-est de la Syrie, comprenant une grande partie de la province d'Idleb et des territoires limitrophes des provinces d'Alep, de Hama et de Lattaquié.

Un cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie a été décrété à Idleb après une offensive du régime en mars 2020. Il est globalement respecté, malgré des violations répétées.

Avec le soutien militaire de Moscou et Téhéran, le régime syrien a reconquis la plupart des territoires perdus au début de la guerre, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie.

La guerre a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.


Algérie: 10 ans de prison requis contre l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal

Short Url
  • L'affaire Sansal a aggravé les tensions entre Paris et Alger, dont les relations s'étaient brutalement dégradées après la reconnaissance par le président français, Emmanuel Macron, d'un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara
  • Ce territoire non autonome, au statut à définir selon l'ONU, est le théâtre d'un conflit depuis 50 ans entre le Maroc, qui en contrôle de facto 80%, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger

ALGER: Le parquet d'un tribunal près d'Alger a requis jeudi 10 ans de prison ferme à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie, dont le cas a envenimé des tensions déjà fortes entre Alger et Paris.

Le tribunal correctionnel de Dar El Beida rendra le 27 mars son jugement dans le procès de ce romancier connu pour ses critiques du pouvoir algérien et des islamistes, emprisonné depuis le 16 novembre, à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les médias Echorouk et TSA.

L'affaire Sansal, qui bénéficie d'un vaste élan de soutien en France, a aggravé les tensions entre Paris et Alger, dont les relations s'étaient brutalement dégradées après la reconnaissance, en juillet 2024, par le président français, Emmanuel Macron, d'un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental.

Ce territoire non autonome, au statut à définir selon l'ONU, est le théâtre d'un conflit depuis 50 ans entre le Maroc, qui en contrôle de facto 80%, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.

Boualem Sansal, âgé de 80 ans selon son éditeur français Gallimard, a été accusé entre autres d'"atteinte à l'unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l'économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays".

Selon l'accusation, l'écrivain a tenu des propos portant atteinte à l'intégrité du territoire algérien. Il s'agit notamment de déclarations faites en octobre dernier au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Le procès a eu lieu "ce jeudi 20 mars, dans des conditions ordinaires, sans dispositions particulières", selon le journal arabophone Echorouk, qui a noté que M. Sansal avait "préféré assurer lui-même sa défense" et n'était assisté d'aucun avocat.

Dans un communiqué reçu par l'AFP, son avocat français, Me François Zimeray, a dénoncé "un procès fantôme tenu dans le plus grand secret, sans défense, incompatible avec l'idée même de justice", rappelant avoir saisi "les organes compétents du Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU d'une plainte contre l'Algérie" pour détention arbitraire.

Une démarche qu'il avait annoncée à la mi-mars assurant que M. Sansal n'avait pas un accès normal à des avocats ni à des soins médicaux. Ces affirmations avaient été rejetées par le bâtonnier d'Alger, Mohamed Baghdadi, selon lequel l'écrivain avait décidé de se défendre seul et poursuivait son traitement contre le cancer.

"Exprimer une opinion" 

Selon un journaliste d'Echorouk, M. Sansal, paraissant "en bonne santé", a nié jeudi devant le tribunal toute intention de porter atteinte à l'Algérie, assurant n'avoir fait qu'"exprimer une opinion comme tout citoyen algérien".

Il a admis, selon la même source, n'avoir pas imaginé que ses déclarations pouvaient porter atteinte aux institutions algériennes, se présentant comme "un Algérien qui aime son pays".

Après le revirement français sur le Sahara occidental, dossier sur lequel Paris avait auparavant une position plus neutre, l'Algérie a retiré depuis l'été dernier son ambassadeur à Paris et menacé la France d'autres représailles.

A partir de l'automne, l'affaire Sansal a eu un grand retentissement en France où il a reçu le soutien des cercles intellectuels et politiques.

L'arrestation à Paris début janvier d'influenceurs algériens pour apologie de la violence, puis l'expulsion d'Algériens renvoyés par Alger ces dernières semaines, ont encore aggravé la situation.

La tension est montée d'un nouveau cran après l'attentat le 22 février à Mulhouse (est de la France) ayant fait un mort, dont l'auteur est un Algérien ayant fait l'objet d'obligations de quitter le territoire, rejetées par l'Algérie.

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a multiplié les déclarations virulentes contre Alger, menaçant d'abroger divers accords bilatéraux dans le cadre d'une "riposte graduée".

Fin février, le président Macron a tenté de calmer le jeu, estimant que les relations bilatérales ne devaient pas "faire l'objet de jeux politiques", alors que la droite et l'extrême droite françaises se sont emparées du sujet porté par M. Retailleau, lui-même en campagne pour la présidence du parti Les Républicains (LR, droite).

M. Macron avait appelé Alger à "régler" le cas Sansal dont "la santé nous préoccupe beaucoup", afin que "la confiance soit pleinement rétablie" entre les deux pays.

Son chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, a réitéré jeudi sur la chaîne française TF1 l'inquiétude française "pour sa santé et ses conditions de détention", soulignant la détermination de Paris à "obtenir sa libération".


Gaza: l'armée israélienne appelle la population à quitter une zone du sud avant une frappe

Short Url
  • "A ceux qui se trouvent dans la zone appelée Bani Souheila, ceci est un avertissement avant une frappe", a indiqué le porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Adraee, dans un message sur son compte X accompagné d'une carte
  • "Les organisations terroristes reviennent dans les zones peuplées pour tirer des roquettes", a-t-il ajouté, après les tirs de trois roquettes vers Israël revendiqués par la branche armée du Hamas

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé jeudi les habitants d'une zone du sud de la bande de Gaza à évacuer avant une frappe aérienne.

"A ceux qui se trouvent dans la zone appelée Bani Souheila, ceci est un avertissement avant une frappe", a indiqué le porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Adraee, dans un message sur son compte X accompagné d'une carte. "Les organisations terroristes reviennent dans les zones peuplées pour tirer des roquettes", a-t-il ajouté, après les tirs de trois roquettes vers Israël revendiqués par la branche armée du Hamas.

 


Soudan : l'ONU «s'inquiète» de la mort de dizaines de civils tués à Khartoum par des bombardements

Depuis avril 2023, les deux parties se livrent une guerre féroce qui a précipité le Soudan dans l'une des plus graves crises humanitaires au monde et fait des dizaines de milliers de morts. (AFP)
Depuis avril 2023, les deux parties se livrent une guerre féroce qui a précipité le Soudan dans l'une des plus graves crises humanitaires au monde et fait des dizaines de milliers de morts. (AFP)
Short Url
  • Il appelle les deux parties "à prendre des mesures concrètes pour assurer la protection effective des civils et mettre fin à l'absence continue de loi et à l'impunité"
  • Les combats font rage dans la capitale soudanaise, dont l'armée tente de reprendre le contrôle face aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR)

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est "inquiété" jeudi de la mort de dizaines de civils notamment à Khartoum sous les bombardements des belligérants, armée et paramilitaires, qui se livrent une guerre sanglante depuis presque deux ans.

"Des dizaines de civils, y compris des volontaires humanitaires locaux, ont été tués par des bombardements d'artillerie et des frappes aériennes des Forces armées soudanaises et des Forces de soutien rapide dans l'est de Khartoum et le nord d'Omdurman depuis le 12 mars", rapporte le porte-parole du Haut-Commissariat, Seif Magango, dans un communiqué.

Il appelle les deux parties "à prendre des mesures concrètes pour assurer la protection effective des civils et mettre fin à l'absence continue de loi et à l'impunité".

Les combats font rage dans la capitale soudanaise, dont l'armée tente de reprendre le contrôle face aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Depuis avril 2023, les deux parties se livrent une guerre féroce qui a précipité le Soudan dans l'une des plus graves crises humanitaires au monde et fait des dizaines de milliers de morts.

"Des rapports crédibles indiquent que les FSR et des milices alliées ont fait des descentes dans des maisons de l'est de Khartoum, procédant à des exécutions sommaires et à des détentions arbitraires, et pillant des vivres et des fournitures médicales des cuisines communautaires et des cliniques médicales", souligne M. Magango.

Il indique que le Haut-Commissariat a aussi "reçu des allégations préoccupantes de violences sexuelles dans le quartier d'Al Giraif Gharb", selon M. Magango.

L'ONU et des ONG ont dénoncé régulièrement le recours au viol comme arme de guerre. Une pratique très répandue.

"Les SAF et les combattants affiliés auraient également participé au pillage et à d'autres activités criminelles dans les zones qu'ils contrôlent dans Nord-Khartoum (Bahri) et dans Nil-Est", indique le porte-parole, qui précise que dans ce dernier secteur, "des arrestations arbitraires massives se poursuivent".