Macron veut que le carburant soit vendu à «prix coûtant» et relance une indemnité «limitée»

L'exécutif est sous pression en cette rentrée pour protéger davantage le pouvoir d'achat des Français. (Photo, AFP).
L'exécutif est sous pression en cette rentrée pour protéger davantage le pouvoir d'achat des Français. (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Macron veut que le carburant soit vendu à «prix coûtant» et relance une indemnité «limitée»

  • L'autorisation de vente à perte, attendue dans un texte ce mercredi en Conseil des ministres, n'y «sera pas» finalement
  • Sur le front des prix alimentaires, Emmanuel Macron a de nouveau sorti la carte de la pression

PARIS: Pressé par les oppositions d'agir davantage face à l'inflation, Emmanuel Macron a demandé dimanche aux distributeurs de vendre le carburant "à prix coûtant" et non plus à perte comme l'exécutif l'avait souhaité en vain, tout en annonçant le retour d'une indemnité "limitée" pour les "travailleurs".

Face à la levée de boucliers de la grande distribution, c'est un rétropédalage en règle qu'a acté le chef de l'Etat aux journaux de 20H00 de TF1 et France 2.

L'autorisation de vente à perte, attendue dans un texte ce mercredi en Conseil des ministres, n'y "sera pas" finalement. "On la garde comme menace", a dit le président.

En revanche, la Première ministre Elisabeth Borne va demander cette semaine à la filière "de faire à prix coûtant", a-t-il expliqué.

Tout en réaffirmant la sortie du "quoi qu'il en coûte", il a aussi invité le gouvernement à remettre en place une indemnité carburant pouvant atteindre "100 euros par voiture et par an", semblable à celle du début de l'année. Si les contours sont encore à définir, elle sera "limitée aux travailleurs" qui "ont besoin de rouler" et n'ira pas au-delà de la moitié des Français qui gagnent le moins.

Sur le front des prix alimentaires, Emmanuel Macron a de nouveau sorti la carte de la pression qu'il entend exercer sur les "60 plus gros industriels de l'agroalimentaire" pour parvenir à "un accord sur la modération des marges". "On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques", a-t-il déploré, promettant des contrôles.

Du "bricolage", a dénoncé en retour le député RN Sébastien Chenu sur BFM, quand le patron de LR Eric Ciotti a estimé auprès de l'AFP que M. Macron n'avait "pas pris la mesure des difficultés que subissent les Français au quotidien dans la baisse du pouvoir d'achat".

"La France a faim. Mais Macron préfère supplier les industriels", a de son côté raillé la cheffe de file des députés LFI Mathile Panot, appelant de nouveau M. Macron à "bloquer les prix par simple décret".

«L'écologie est la réponse»

L'exécutif est sous pression en cette rentrée pour protéger davantage le pouvoir d'achat des Français.

Alors qu'il doit présenter lundi la planification écologique prévue par son gouvernement pour tenir les objectifs de la France sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, Emmanuel Macron a tenté de lier les deux sujets. Sur le pouvoir d'achat, "l'écologie est la réponse", a-t-il martelé, grâce à la sortie progressive des énergies fossiles.

Pour ne pas laisser les zones rurales "sans solution", il a assuré que le gouvernement n'interdirait pas les chaudières à gaz, tout en promettant d'accompagner le déploiement de "pompes à chaleur".

Il a aussi dit, très clairement, vouloir que la France sorte du charbon d'ici à 2027 en convertissant ses deux dernières centrales.

L'interview du chef de l'Etat intervenait au terme d'une semaine marquée par les visites en France du roi Charles III et du pape François en France, sur fond de Coupe du monde de rugby organisée dans l'Hexagone.

"Il y a peu de pays aujourd'hui dans le monde qui peuvent relever des défis concomitants de cette nature", a-t-il lancé, disant aux Français: "Vous pouvez être fiers".

Mais il a été aussitôt interrogé sur le discours du souverain pontife qui, à Marseille, s'est montré dur à l'égard de la classe politique sur le sort des migrants qui meurent en tentant de traverser la Méditerranée.

"Le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence", mais "nous Français, nous faisons notre part", a répondu Emmanuel Macron.

"On ne peut pas accueillir toute la misère du monde", a-t-il ajouté, paraphrasant l'ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.

Départ du Niger 

Il a aussi redit vouloir des solutions européennes, notamment pour aider l'Italie face à l'afflux de migrants sur l'île de Lampedusa. Une main tendue que la présidente du Conseil italien Georgia Meloni a immédiatement dit accueillir avec beaucoup d'intérêt.

Mais il n'a pas précisé comment il entendait, sur le plan intérieur, faire adopter la future loi immigration qui ne réunit toujours pas de majorité parlementaire, évoquant seulement son souhait d'un "compromis intelligent", en particulier sur le sujet controversé des régularisations de sans papiers pour les métiers en tension.

Enfin, Emmanuel Macron a dû réagir à deux crises diplomatiques majeures.

Après avoir affiché une fermeté inébranlable, le président a fini par évoluer sur le Niger: l'ambassadeur de France rentrera "dans les prochaines heures" et les troupes françaises basées sur place d'ici "la fin de l'année".

Le chef de l'Etat, qui a tenté par le passé de jouer le médiateur sur le conflit au Nagorny Karabakh, s'est aussi dit "très vigilant à l'intégrité territoriale de l'Arménie", soulignant que l'Azerbaïdjan "menace" la frontière commune.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.