Syrie: 25 morts dans des affrontements dans l'Est du pays

Un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS) monte la garde le long d'une route alors que d'autres se déploient pour imposer un couvre-feu dans la ville d'al-Busayrah, dans la province syrienne de Deir Ezzor (nord-est), le 4 septembre 2023, lors d'une visite guidée pour les médias organisée par les FDS. (AFP)
Un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS) monte la garde le long d'une route alors que d'autres se déploient pour imposer un couvre-feu dans la ville d'al-Busayrah, dans la province syrienne de Deir Ezzor (nord-est), le 4 septembre 2023, lors d'une visite guidée pour les médias organisée par les FDS. (AFP)
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Publié le Mardi 26 septembre 2023

Syrie: 25 morts dans des affrontements dans l'Est du pays

  • Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les affrontements qui ont éclaté lundi et se sont poursuivis jusqu'à l'aube mardi ont fait 21 morts dans les rangs des combattants pro-régime, et trois du côté des FDS
  • Selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, «des combattants pro-régime se sont infiltrés lundi dans les zones sous contrôle des FDS en traversant l'Euphrate et des affrontements les ont opposés»

BEYROUTH: Vingt-cinq personnes ont été tuées lors d'affrontements entre les forces dominées par les Kurdes et des combattants fidèles au régime syrien qui se sont infiltrés dans une localité arabe située dans une région stratégique de l'Est de la Syrie, selon une ONG.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition soutenue par les Etats-Unis) ont annoncé mardi avoir "chassé les hommes armés du régime qui s'étaient infiltrés dans la localité de Dheibane", dans la province de Deir Ezzor.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les affrontements qui ont éclaté lundi et se sont poursuivis jusqu'à l'aube mardi ont fait 21 morts dans les rangs des combattants pro-régime, et trois du côté des FDS. Une femme a également été tuée.

Début septembre, des affrontements entre les FDS, dominées par les Kurdes, et des combattants de tribus locales arabes dans cette région avaient fait 90 morts en une dizaine de jours.

La province à majorité arabe de Deir Ezzor est traversée par l'Euphrate qui marque la frontière entre les zones tenues par le régime de Bachar al-Assad et celles contrôlées par les FDS.

Selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, "des combattants pro-régime se sont infiltrés lundi dans les zones sous contrôle des FDS en traversant l'Euphrate et des affrontements les ont opposés".

Dans un communiqué, les FDS ont accusé les hommes armés de s'être infiltrés à partir de la rive ouest de l'Euphrate "sous la couverture de bombardements aveugles" depuis les zones tenues par le régime.

Riposte des FDS

Selon l'OSDH, les FDS ont bombardé les zones de la rive ouest de l'Euphrate où sont déployés les forces du régime et des milices pro-iraniennes alliées.

Les FDS ont été le fer de lance de l'offensive qui a défait l'EI en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l'appui de Washington. Elles contrôlent une zone semi-autonome kurde dans le nord-est du pays, y compris des pans entiers de la province de Deir Ezzor, riche en pétrole, où les forces américaines sont déployées.

Les affrontements en septembre avaient été déclenchés par l'arrestation fin août par les FDS d'un chef militaire arabe local allié.

Les FDS avaient annoncé à l'issue de ces combats avoir délogé de la région, et notamment de Dheibane, des combattants de tribus arabes locales qui s'étaient insurgés contre eux.

Ils avaient assuré qu'il s'agissait d'une dispute locale et non d'un conflit kurdo-arabe.

Les Etats-Unis, qui ont des centaines de soldats déployés dans cette province, avaient alors envoyé des médiateurs auprès des FDS et des dirigeants tribaux pour empêcher que les combats ne dégénèrent en conflit entre Kurdes et tribus arabes.

Le chef des FDS Mazloum Abdi avait annoncé après la fin des combats que des chefs de tribus arabes locales avaient été chargés de se mettre en contact avec les insurgés et assuré que ses forces allaient "amnistier" les personnes arrêtées.

Selon l'OSDH, une partie des combattants arabes qui avaient fui vers les régions tenues par le régime début septembre ont retraversé l'Euphrate et participaient aux combats de lundi.

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts, morcelé le pays et déplacé des millions de personnes.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.