Groupes de défense des droits de l’Homme: la décision de YouTube en Turquie menace la liberté d'expression

YouTube a ouvert un bureau en Turquie, cédant aux pressions pour se conformer à une nouvelle loi réglementant les canaux de réseaux sociaux (Photo, AFP/Archives).
YouTube a ouvert un bureau en Turquie, cédant aux pressions pour se conformer à une nouvelle loi réglementant les canaux de réseaux sociaux (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Groupes de défense des droits de l’Homme: la décision de YouTube en Turquie menace la liberté d'expression

  • HRW: la nomination d'un responsable local par le géant de la technologie «risque de créer un précédent dangereux»
  • Selon l’organisation, cette décision rendra à coup sûr YouTube «beaucoup plus vulnérable» aux demandes de suppression de contenu et de retrait de la part des autorités turques

LONDRES: YouTube a nommé un représentant local turc afin de se conformer à la loi controversée du pays à propos de l’Internet, dans une décision qui, selon les groupes de défense des droits humains, est une véritable violation de la liberté d'expression.

Human Rights Watch (HRW) a affirmé samedi que cette décision rendra à coup sûr YouTube « beaucoup plus vulnérable » aux demandes de suppression de contenu et de retrait de la part des autorités turques.

« Cela conduira inévitablement à une hausse de la censure arbitraire, compromettra la vie privée des gens et le droit d'accès à l'information, et pourrait impliquer YouTube dans des violations des droits de l'homme », a souligné HRW.

« Ceci crée un dangereux précédent qui rend plus difficile pour les autres entreprises technologiques de refuser la nomination d’un représentant local en Turquie », a-t-elle ajouté.

« Au lieu de coopérer avec cette forme d'ingérence de l'État dans la liberté d'expression, YouTube devrait être un partenaire clé dans les efforts visant à contester la loi et à défendre le droit absolu à la liberté d'expression ».

Selon Hugh Williamson, directeur pour l’Europe et l’Asie centrale auprès de HRW, « les principales sociétés de médias sociaux ont jusqu'à présent choisi à juste titre de ne pas se conformer à cette loi draconienne, qui facilite tout simplement la censure ».

Williamson a également ajouté que « la décision de YouTube de se conformer à l'obligation de désigner un représentant local dans la conviction qu'il sera ainsi possible de surmonter la tempête et de résister à un flot de demandes de retrait est profondément erronée et d’une vision complètement étroite du climat déplorable à l’égard de la liberté d'expression en Turquie ».

HRW a dévoilé que YouTube n'avait pas consulté les groupes de la société civile avant de prendre une telle décision. Toutefois, l’entreprise a confirmé qu'elle « continuerait à préserver toujours le dynamisme et la transparence de sa plate-forme ».

YouTube a en outre ajouté que « cela ne changera en rien la façon dont YouTube examine les demandes de suppression de contenu, et n’altéra pas non plus la façon dont YouTube traite ou préserve les données de ces utilisateurs ».

Selon HRW, la décision de YouTube est « profondément décevante et perturbante » qui prouve clairement l'incapacité de l'entreprise à comprendre les menaces et les violations de la liberté d'expression en Turquie ».

Pour Yaman Akdeniz, fondateur de l'Association turque pour la liberté d'expression, « en l'absence d'une procédure régulière et d'un pouvoir judiciaire indépendant, y compris des institutions démocratiques responsables telles que la Cour constitutionnelle, il sera impossible pour YouTube ou toute plateforme de médias sociaux de protéger les droits des utilisateurs en Turquie, car ils deviendront tout à fait le bras long de l'État turc ».

Sarah Clarke, responsable pour l’Europe et l’Asie centrale de l'organisation britannique de défense des droits de l’homme ARTICLE 19, a certifié que « les entreprises technologiques ne doivent pas céder à cette pression ni conclure des accords à huis clos avec les autorités ».

Elle a encore ajouté que « tant que l'environnement de la liberté d'expression et de l'état de droit sera aussi hostile en Turquie, les autres plateformes de médias sociaux devraient continuer leur refus de se conformer aux amendements à la loi sur l’Internet ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.