Lord-maire de Londres: «L’Arabie saoudite et le CCG sont les "chefs de file" de la transition écologique mondiale»

Nicholas Lyons, lord-maire de la Cité de Londres. (Photo fournie)
Nicholas Lyons, lord-maire de la Cité de Londres. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 26 septembre 2023

Lord-maire de Londres: «L’Arabie saoudite et le CCG sont les "chefs de file" de la transition écologique mondiale»

  • Nicholas Lyons: «Je tire mon chapeau, en particulier aux pays producteurs d’hydrocarbures, qui ont vraiment saisi l’ampleur du défi climatique et qui proposent maintenant des solutions»
  • «En ce qui concerne Londres, nous sommes absolument déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour financer ce parcours menant à une émission zéro nette de la manière la plus efficace possible», ajoute le lord-maire de Londres

LONDRES: Les efforts déployés par l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe pour passer à des économies plus propres et plus vertes sont «remarquables», a déclaré lundi le lord-maire de Londres.

Nicholas Lyons, qui a visité le Royaume et les Émirats arabes unis (EAU) cette année et doit se rendre au Qatar et à Bahreïn la semaine prochaine, a ensuite indiqué que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, qui prévoit un programme de réformes et de diversification de l’économie du pays, dégageait une «énergie fantastique».

«L’ampleur de la transition est très importante, bien sûr, et les pays pétroliers doivent gérer très habilement cette transition qui les éloigne de ce qui a été pour eux une source de richesse énorme», dit-il à Arab News.

«Mais ils sont vraiment, véritablement, les chefs de file au niveau mondial concernant les technologies renouvelables et l’énergie propre, et ils investissent d’énormes sommes d’argent dans ce domaine», précise-t-il.

Les niveaux d’investissement réalisés à cet égard par les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) offrent non seulement la perspective de rendements financiers significatifs, mais ils seront également essentiels pour stimuler la croissance des entreprises de technologies renouvelables et accélérer les solutions à la crise climatique, selon M. Lyons.

«Je tire mon chapeau à ces pays, en particulier aux pays producteurs d’hydrocarbures, qui ont vraiment saisi l’ampleur du défi et qui proposent maintenant des solutions», lance-t-il.

 Alors que la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) se tiendra dans le Golfe en novembre prochain, à Dubaï, M. Lyons s’est montré confiant quant au rôle que  Londres peut jouer pour aider les pays à parvenir à un développement durable.

«En ce qui concerne la cité de Londres, nous sommes absolument déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour financer ce parcours tendant vers zéro émission nette de la manière la plus efficace possible», affirme-t-il.

«Il ne s’agit pas seulement d’un commentaire sur la façon dont nous pouvons aider le Royaume-Uni, mais aussi sur la façon dont Londres, centre financier mondial, joue son rôle comme principal souscripteur d’obligations et de prêts verts et en tant qu’expert en matière d’assurance, de risque et de gestion de projet, en travaillant avec des pays du monde entier sur des programmes d’infrastructure durable.»

M. Lyons, qui est lord-maire depuis novembre 2022, un rôle qu’il a qualifié de «privilège» et de «rêve devenu réalité», a expliqué que les discussions dans certains pays concernant la révision des objectifs de zéro émission nette et de neutralité carbone relevaient davantage d’une réflexion réaliste que du défaitisme.

«Je pense qu’il est certainement possible d’interpréter certaines des choses que nous entendons actuellement comme une légère régression. J’aimerais penser qu’il ne s’agit pas d’une régression au niveau de l’engagement, mais plutôt d’un plus grand réalisme quant à la capacité d’atteindre les objectifs fixés», ajoute-t-il.

«À mon avis, cela est particulièrement vrai lorsque les pays, en voulant être audacieux et faire des déclarations claires sur leurs intentions, fixent des objectifs irréalistes en matière de timing», assure-t-il. «Peut-être suis-je optimiste, mais j’ai choisi d’interpréter la plupart des commentaires que nous avons entendus comme faisant partie de cette catégorie, plutôt que comme une régression.» 

M. Lyons a précisé que, à l’instar des discussions qu’il avait eues avec les représentants du CCG en février, les entretiens qui auront lieu lors de son prochain voyage dans la région mettront en évidence les possibilités dynamiques d’investissements étrangers que le Royaume-Uni peut offrir et la manière dont Londres peut apporter son expertise aux pays du Golfe et aux entreprises britanniques désireuses d’opérer dans la région.

«Deux grands domaines dominent généralement les discussions», explique-t-il. «Le premier concerne les investissements étrangers au Royaume-Uni. Nous menons une campagne pluriannuelle pour que les propriétaires d’actifs étrangers investissent plus d’argent au Royaume-Uni, pas nécessairement au Royaume-Uni, mais par l’intermédiaire de la structure de gestion d’actifs britannique. Les pays du CCG ont réalisé des investissements très importants au Royaume-Uni, ce qui est formidable, et c’est l’un des domaines que nous aborderons.» 

«Le second thème», poursuit-il, «concerne la finance verte et durable. Les deux se rejoignent lorsqu’il s’agit d’investir dans des entreprises de type technologie verte et fintech (technologie financière)».

«On parle souvent de la manière dont Londres peut contribuer à ce processus, des différents atouts de Londres et de ce que nous pourrions faire, en particulier, je pense, dans les régions du Golfe, où le marché de l’assurance est relativement sous-développé et où le marché de l’épargne à long terme est également assez petit et doit être développé. Il est donc question de savoir si nous pouvons encourager les entreprises britanniques à s’implanter dans les pays du Golfe.» 

Ce mois-ci, la cité de Londres a publié un rapport intitulé «Vision for Economic Growth, a Roadmap to Prosperity» («Vision pour la croissance économique, une feuille de route pour la prospérité»), dont la préparation a nécessité une collaboration avec plus de 300 parties prenantes des secteurs des services financiers et des services professionnels sur une période de six mois.

Le rapport identifie les défis et les changements auxquels le secteur financier est confronté, de l’application de l’intelligence artificielle aux cryptomonnaies, en passant par les mégadonnées, et les moyens de les relever, selon M. Lyons.

«Malgré tous les atouts dont dispose Londres en tant que centre financier mondial, le monde de la finance est confronté à des défis et à des changements considérables», note-t-il. «On ne peut pas faire comme si de rien n'était; ces problèmes sont peut-être compliqués, mais il faut avoir une stratégie pour les résoudre. Il faut que les organismes de réglementation commencent à développer un régime capable d’y faire face». 

En outre, M. Lyons espère qu’un futur fonds de croissance permettra d’exploiter «l’énorme expertise» du Royaume-Uni dans des secteurs comme la fintech, les technologies vertes et la biotechnologie, et fournir un financement local supplémentaire aux entreprises d’Amérique du Nord et du Golfe qui se trouvent déjà au Royaume-Uni.

«Ces entreprises sont actuellement très dépendantes de l’argent international, en particulier de l’argent nord-américain (et) nous apprécions de disposer d’investissements importants du Golfe dans ces secteurs», indique-t-il.

«Toutefois, si nous pouvons aussi fournir beaucoup d’argent britannique pour soutenir tous ces investissements directs étrangers, ces entreprises n’auront pas besoin, en fin de compte, de se faire coter en bourse aux États-Unis, où nous perdons la propriété intellectuelle, nous perdons des employés ainsi que la valeur et toutes les recettes fiscales qui en découlent», conclut le lord-maire de Londres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté. 


« La Syrie n’est pas condamnée » : les leçons d’un an de transition, selon Hakim Khaldi

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  • Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
  • Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide

PARIS: La Syrie post-Assad, carnets de bord, de Hakim Khaldi, humanitaire chez Médecins sans frontières, publié chez L’Harmattan, n’est pas seulement un récit de témoins, mais une immersion dans la réalité d’un pays brisé mais pas vaincu, où la chute d’un pouvoir omnipotent n’a pas suffi à étouffer l’exigence de dignité.
Ce qu’il raconte, c’est l’envers des discours diplomatiques, la géographie vécue d’une société projetée brutalement hors d’un demi-siècle d’autoritarisme dans un vide politique, économique et moral.

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel.

Dans ses carnets, comme dans ses réponses à Arab News en français, revient une même conviction : la chute d’un régime ne signifie pas la naissance immédiate d’un pays. La Syrie, aujourd’hui, est entre les deux, « en état de transformation ».

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel : « On ne savait pas si c’était la fin d’une époque ou le début d’une autre tragédie », confie-t-il.
Dans les villes « libérées », les scènes oscillent entre euphorie et sidération ; la population découvre, sans y croire encore, la possibilité de parler librement, de respirer autrement.

Il raconte ces familles qui, pendant quarante ans, n’avaient jamais osé prononcer le mot « moukhabarat » (services secrets en arabe), ne serait-ce qu’à voix basse chez elles.
Et brusquement, les voilà qui se mettent à raconter : les disparitions, les tortures, les humiliations, et la peur devenue routine.
Des parents ressortent des photos d’adolescents morts sous la torture, des certificats de décès maquillés, des lettres écrites depuis la prison mais jamais envoyées.

Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
Ce qui l’a le plus frappé, c’est « ce sentiment presque physique d’un poids qui tombe. C’est ce que j’ai le plus entendu », affirme-t-il.

Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide. En quelques jours, l’État s’est évaporé : plus de police, plus d’électricité, plus d’école, plus de justice.
Les anciens bourreaux disparaissent dans la nature, mais les réseaux de corruption se reconstituent, et les premières milices locales émergent, prêtes à occuper le terrain déserté par les institutions.

Pourtant, au fil de ses déplacements, Khaldi est frappé par la force de résilience et d’auto-organisation de la population : « Les Syriens n’ont jamais cessé d’exister comme société, même quand l’État les avait réduits au silence », assure-t-il.
Dans les villages, des comités improvisés se forment et organisent la distribution alimentaire, la remise en marche d’une station d’eau, la sécurité ou la scolarisation d’urgence.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides.

Cette responsabilité populaire est, pour Khaldi, l’un des rares points lumineux du paysage syrien, la preuve qu’une société peut exister en dehors de l’appareil répressif qui prétendait être l’État.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides, de milices rivales, de zones d’influence et d’ingérences étrangères. « Une mosaïque qui ne ressemble plus au pays d’avant », estime Khaldi.
Le territoire est éclaté entre forces locales, groupes armés (notamment les milices druzes à Soueida, au nord-est du pays), gouvernances provisoires ou structures étrangères. Les routes sont coupées, les administrations doublées ou contradictoires.

Avec des infrastructures détruites, une monnaie en chute libre et un secteur productif quasi paralysé, la survie quotidienne est devenue un exercice d’équilibriste.
Les Syriens ne nourrissent plus d’illusions sur l’arrivée immédiate d’un modèle démocratique idéal : il s’agit d’abord de survivre, de reconstruire, de retrouver un minimum de continuité.

Le traumatisme est profond, à cause des disparitions massives, de l’exil et des destructions psychologiques. Pourtant, affirme Khaldi, « jamais je n’ai entendu un Syrien regretter que la dictature soit tombée ».

De ses observations et des témoignages qu’il a collectés en arpentant le pays, Khaldi tire les priorités pour éviter que la Syrie ne devienne ni un conflit gelé ni un espace livré aux milices.
De son point de vue, la reconstruction politique ne peut se réduire à remplacer un gouvernement par un autre : il faut rebâtir les fondations, à savoir une justice indépendante, une police professionnelle et des administrations locales.

Des dizaines de groupes armés contrôlent aujourd’hui une partie du territoire, et une transition politique sérieuse est impensable sans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, soutenu par une autorité légitime et par un cadre international solide.
Au-delà des aides internationales, la Syrie a besoin d’un cadre empêchant la capture des fonds par les anciens réseaux de corruption ou les factions armées.
Elle doit donner la priorité à la relance de l’agriculture, au rétablissement de l’électricité, des réseaux routiers et des petites industries, les seules capables à court terme de soutenir la vie quotidienne.

Le pays porte une blessure immense : celle des prisons secrètes, des fosses communes, des disparitions et des exactions documentées. « Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », affirme Khaldi.
Il ne s’agit ni de vengeance ni de tribunaux-spectacle, mais de vérité et de reconnaissance, conditions indispensables à une réconciliation nationale.

De cet entretien se dégage une idée forte : malgré la faim, la peur, les ruines, malgré la fragmentation politique et l’ingérence étrangère, les Syriens n’ont pas renoncé à eux-mêmes.
Ils ouvrent des écoles improvisées, réparent des routes avec des moyens dérisoires, organisent l’entraide, résistent au chaos. « La Syrie n’est plus la Syrie d’avant, mais elle n’est pas condamnée pour autant », affirme Khaldi.
Son témoignage rappelle qu’un pays ne meurt pas quand un régime tombe ; il meurt lorsque plus personne ne croit possible de le reconstruire. Et les Syriens, eux, y croient encore.