PM albanais: «Je souhaite que nos relations avec les pays du Golfe se renforcent de plus en plus»

Le Premier ministre albanais, Edi Rama, s'entretient avec Adhwan al-Ahmari, animateur de l’émission télévisée Al-Madar d'Asharq News, lors d'une interview (Photo, AN).
Le Premier ministre albanais, Edi Rama, s'entretient avec Adhwan al-Ahmari, animateur de l’émission télévisée Al-Madar d'Asharq News, lors d'une interview (Photo, AN).
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Publié le Jeudi 28 septembre 2023

PM albanais: «Je souhaite que nos relations avec les pays du Golfe se renforcent de plus en plus»

  • Edi Rama déclare à Adhwan al-Ahmari, animateur de l’émission télévisée Al-Madar d'Asharq News, que les réalisations des pays du Golfe sont une «source d'inspiration»
  • Il explique pourquoi les relations avec l'Iran restent rompus, se montre confiant quant à l'adhésion à l'UE et affirme que le fait d'être dans le camp occidental est une priorité pour l'Albanie

LONDRES: Au cours d'une longue interview accordée à Asharq News, Edi Rama, le Premier ministre albanais, a fait l'éloge des pays du Conseil de coopération du Golfe, a abordé les tensions avec l'Iran et a exprimé son optimisme quant à la voie à suivre pour rejoindre l'UE.

S'adressant à Adhwan al-Ahmari, animateur de l’émission télévisée Al-Madar d'Asharq News, il a exprimé son admiration pour les dirigeants de l'Arabie saoudite et des autres États membres du CCG, décrivant leurs réalisations comme «une source d'inspiration».

«En ce qui concerne l'Arabie saoudite et les pays du CCG, nous avons des relations très fortes avec les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Koweït, et j’espère qu'elles se renforceront», a signalé Rama, peintre, écrivain, ancien professeur d'université, publicitaire et ancien joueur de basket-ball.

«Je constate avec admiration ce qui se passe là-bas, tant aux Émirats arabes unis qu'en Arabie saoudite, et je loue beaucoup les dirigeants qui font preuve de vision et développent ces pays, dont ils font, à bien des égards, une source d'inspiration.

«Nous pouvons être en désaccord sur certains points, mais ce n'est pas une raison pour ne pas admirer ce qu'ils font, et nous avons beaucoup à apprendre d'eux. Je souhaite que nos relations deviennent de plus en plus fortes», a-t-il ajouté.

En revanche, l'Iran est un pays du Moyen-Orient avec lequel les relations restent tendues. L'Albanie, membre de l'Otan, a accusé l'Iran d'avoir mené une cyberattaque le 15 juillet de l'année dernière, qui a entraîné la fermeture temporaire de nombreux services numériques et sites web du gouvernement albanais. Quelques jours plus tard, une deuxième cyberattaque a touché l'un des systèmes frontaliers de l'Albanie.

Le Premier ministre albanais, Edi Rama, s'entretient avec Adhwan al-Ahmari, animateur de l’émission télévisée Al-Madar d'Asharq News, au cours d'une longue interview (Photo, Asharq News).

Tirana a réagi en coupant les relations diplomatiques avec Téhéran et en expulsant le personnel de l'ambassade iranienne. À l'époque, l'Arabie saoudite avait condamné la cyberattaque.

«Nous devions agir contre l'Iran parce que ce pays agissait brutalement contre nous», a déclaré Rama. «Ils ont pris l'Albanie pour cible avec une cyber-attaque malveillante.

«Pourquoi ? Parce que nous avons accueilli quelques milliers d'Iraniens, non pas pour faire de l'Albanie une tribune politique contre le régime – même si nous n'avons rien à aimer de ce régime – non pas pour leur donner une tribune contre le régime, mais pour leur donner un abri parce que leurs vies étaient en danger.

Le Premier ministre albanais, Edi Rama, gribouille pendant le discours du ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Ukraine (Photo, AFP).

Rama faisait référence aux membres de l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien, également connue sous le nom de Mojahedin-e-Khalq ou MEK, qui ont transféré leur quartier général de l'Irak à l'Albanie en 2016.

«Nous sommes un pays qui honore toujours les êtres humains et la vie humaine», a souligné Rama. «L'Iran ne l'a pas bien compris, voire pas du tout, et nous a attaqués, si bien que nous avons dû rompre les relations diplomatiques et les mettre à la porte.»

Au cours de l'interview, Rama s'est montré confiant quant à l'admission prochaine de son pays au sein de l'Union européenne des 27.

Le Premier ministre albanais, Edi Rama, gribouille pendant le discours du ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Ukraine (Photo, AFP).

«Je suis toujours tragiquement optimiste – je ne suis pas pessimiste – mais je dois dire que pour moi, l'UE est la chose la plus fascinante dans l'histoire mondiale de la politique que l'humanité a créée», a-t-il déclaré à Al-Ahmari.

«Une vision de la paix et de la sécurité et une action visant à rapprocher des pays qui se combattent depuis longtemps et à faire passer les intérêts communs pour l'avenir au-dessus des différentes façons d'envisager l'histoire», a précisé Rama.

«D'autre part, l'UE a créé une expérience incroyable du fonctionnement de l'État, du fonctionnement institutionnel, d'une véritable séparation des pouvoirs, des droits, du respect des personnes et de l'égalité devant la loi», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre albanais, Edi Rama, s'entretient avec Adhwan al-Ahmari, animateur de l’émission télévisée Al-Madar d'Asharq News, au cours d'une longue interview (Photo, Asharq News).

L'Albanie a déposé sa candidature pour intégrer à l'UE en avril 2009 et a obtenu le statut de pays candidat en juin 2014. L'UE a tenu sa première conférence intergouvernementale avec l'Albanie en juillet 2022.

Depuis lors, le Conseil de stabilisation et d'association UE-Albanie a salué les progrès de Tirana en matière d'État de droit, en particulier les réformes globales de la justice et les luttes contre la corruption et le crime organisé. Il a toutefois appelé à des progrès plus concrets en matière de liberté d'expression et de consolidation des droits de propriété.

«Je dois dire qu'il n'y a pas d'exigences irréalistes de la part de l'UE», a révélé Rama. «Nous devons faire nos devoirs et il est très important de s'assurer que tout le monde comprenne que nos devoirs ne sont pas quelque chose que nous devons faire à cause d'eux ou pour eux. Nos devoirs, nous devons les faire pour nos enfants, pour l'Albanie de demain

Adhwan al-Ahmari, animateur de l’émission télévisée Al-Madar d'Asharq News (Photo, AN).

Outre l'Albanie, sept autres pays sont reconnus comme candidats pour intégrer à l'UE : la Turquie, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie, la Moldavie, l'Ukraine et la Bosnie-et-Herzégovine.

Le chemin de l'Albanie vers l'adhésion à l'UE n'a cependant pas été sans heurts, ce qui a donné lieu à des suggestions de blocage délibéré ou de sabotage.

Selon le recensement de 2011, 56,7% de la population albanaise adhère à l'Islam, ce qui en fait la religion la plus importante du pays. Le reste de la population suit le Christianisme (16,99%) ou est irréligieux.

Au cours des derniers mois, il a été spéculé que la décision sur l'adhésion de l'Albanie à l'UE avait été retardée à cause de réticences concernant sa population à majorité musulmane sur un continent historiquement chrétien. Rama a rejeté cette hypothèse comme étant une théorie de la conspiration.

«Nous avons peut-être beaucoup de musulmans dans notre pays, que Dieu les bénisse», a-t-il déclaré. «Nous avons aussi beaucoup de chrétiens. Et nous avons aussi beaucoup d'athées.»

«Mais ce qui est important, et ce que nous chérissons le plus, c'est qu'avant tout, ce sont tous des Albanais, ce sont tous des frères et des sœurs, et nous n'avons jamais eu de problèmes religieux ni de conflits, et nous avons toujours vécu notre vie ensemble. Dans notre pays, il est très courant que les chrétiens fêtent le Ramadan et les musulmans Noël. Je dirais donc que nous sommes vraiment dans une très bonne situation et qu'il n'y a pas de place pour les théories de la conspiration.

«Deuxièmement, je sais qu'en Europe, il n'est pas toujours facile d'accepter les musulmans. Et il y a parfois, malheureusement et honteusement, une voix ici, une voix là, un parti ici, un parti là, qui le dit sans vergogne», a expliqué Rama.

«Mais dans l'ensemble, l'UE n'est pas un endroit où les musulmans sont considérés comme un danger ou un problème, et ils sont plutôt bien accueillis et intégrés.»

Le veto de la Bulgarie à l'adhésion de la Macédoine du Nord à l'UE a bloqué les progrès de l'Albanie, car l'Union considère les deux pays comme faisant partie d'un seul et même ensemble de mesures d'adhésion. Toutefois, la voie a finalement été dégagée en juillet de l'année dernière.

Rama a indiqué que toute suggestion selon laquelle la Bulgarie, membre de l'UE depuis 2007, envisage d'entraver davantage l'adhésion de l'Albanie serait une nouvelle pour lui.

Le Premier ministre albanais, Edi Rama, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité de haut niveau sur la situation en Ukraine (Photo, AFP).

«Non, ce n'est pas quelque chose de vrai, je pense», a-t-il déclaré. «Ou du moins, si c'est vrai, c'est la première fois que j'en entends parler – et je serais très, très surpris. Mais nous entretenons des relations très amicales avec la Bulgarie et nous n'avons jamais eu de problèmes.

«Oui, nous avons eu des débats dans le passé, mais pas sur l'Albanie, sur la Macédoine du Nord, qui est notre voisin bien-aimé. Mais non, la Bulgarie ne ferait jamais une telle chose pour plaire à la Russie. Elle n’opposerait pas son veto à l'intégration de l'Albanie dans l'UE.»

De même, Rama a estimé qu'il voyait peu de chances que la Grèce, membre de l'UE, fasse obstacle à l'adhésion de l'Albanie à l'UE, indépendamment des différends passés.

«Au contraire, la Grèce a été bonne avec nous, elle a soutenu notre processus d'intégration», a affirmé Rama. «Des centaines de milliers d'Albanais vivent en Grèce, où ils travaillent et sont bien intégrés. Et il y a beaucoup de Grecs qui viennent ici pour le tourisme. Nous sommes donc des pays frères.»

Alors que l'Albanie vise à resserrer ses relations avec l'Europe, d'autres acteurs puissants, dont la Chine, la Turquie et la Russie, ont fait des incursions dans la région des Balkans occidentaux.

«Je ne les mettrais pas tous les trois dans le même panier, car il s'agit de trois acteurs différents ayant des raisons différentes et une volonté différente d'aborder les Balkans ou d'autres régions», a indiqué Rama.

Pays communiste de 1946 à 1991, l'Albanie s'est séparée de l'Union soviétique à la fin des années 1950 à la suite de la dénonciation de Joseph Staline par Nikita Khrouchtchev, que le dirigeant albanais de l'époque, Enver Hoxha, considérait comme une rupture avec les principes idéologiques du communisme.

Des membres des Mojahedin-e-Khalq agitent des drapeaux lors de la conférence «120 ans de lutte pour la liberté de l'Iran» dans une base de l'Organisation des Moudjahidin du peuple d'Iran à Manza, en Albanie (Photo, AFP).

Rama a mentionné que les relations stratégiques avec la Russie ne servaient pas les intérêts des Balkans à l'époque et qu'elles ne les servent pas aujourd'hui, comme le montre l'invasion russe de l'Ukraine.

«La Russie s'est révélée pleinement en attaquant brutalement l'Ukraine au cours de la troisième décennie du XXIe siècle, aux portes de l'UE, en investissant dans une guerre, en tuant des gens et en se dévoilant d'une manière qui est vraiment choquante. C'est une vision totalement impérialiste du monde», a déclaré Rama.

«Ce que la Russie veut dans la région est facile à comprendre, et nous ne sommes pas intéressés par une relation substantielle avec la Russie à cause de notre histoire, pour le meilleur ou pour le pire. Bien sûr, ce n'est pas la même Russie aujourd'hui. Mais elle n'est pas très différente et nous ne sommes donc pas intéressés. Ils ont également compris, avec le temps, que l'Albanie n'est pas un terrain où planter leurs graines de division avec l'Europe et avec l'Occident», a-t-il jugé.

L'Albanie a plutôt donné la priorité aux relations avec les pays occidentaux, a-t-il précisé.

«Nous sommes totalement dévoués à la communauté euro-atlantique, parce que l'histoire nous a enseigné des leçons très importantes et que c'est le meilleur endroit où se trouver pour des raisons de paix et de sécurité», a soutenu Rama.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.