Au festival de La Côte-Saint-André, Berlioz rime avec grandiose

Concert en plein air au Festival Berlioz de la Côte Saint-André. (Photo fournie).
Concert en plein air au Festival Berlioz de la Côte Saint-André. (Photo fournie).
Concert en plein air au Festival Berlioz de la Côte Saint-André. (Photo fournie).
Concert en plein air au Festival Berlioz de la Côte Saint-André. (Photo fournie).
Le directeur du Festival Berlioz, Bruno Messina (à droite) lors de la présentation de l'exposition Reliquien du plasticien et compositeur libanais Zad Moultaka (à gauche) à la médiathèque de l'Isère.  (Photo fournie)
Le directeur du Festival Berlioz, Bruno Messina (à droite) lors de la présentation de l'exposition Reliquien du plasticien et compositeur libanais Zad Moultaka (à gauche) à la médiathèque de l'Isère. (Photo fournie)
Concert en plein air au Festival Berlioz de la Côte Saint-André. (Photo fournie).
Concert en plein air au Festival Berlioz de la Côte Saint-André. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 28 septembre 2023

Au festival de La Côte-Saint-André, Berlioz rime avec grandiose

  • C’est au cœur des somptueux paysages de l’Isère, à l’ombre du massif du Vercors, sa plaine et ses lacs de montagne, qu’est né le compositeur Hector Berlioz
  • Bruno Messina, le directeur du festival Berlioz à La Côte-Saint-André, confie à Arab News en français que la vision orchestrale du compositeur français est démesurée, grandiose

PARIS: Chaque année, depuis 2009, à la fin du mois d’août, avec un pied en septembre, le Festival Berlioz fait résonner les symphonies du maître de l’expression musicale à travers la plaine du Vercors, tout en ouvrant sa programmation, sous la direction de Bruno Messina, aux musiques du monde.

Le chant des oiseaux, les bruits du vent

La Côte-Saint-André est une petite commune française située entre Lyon et Grenoble. C’est là, au cœur des somptueux paysages de l’Isère, à l’ombre du massif du Vercors, sa plaine et ses lacs de montagne, qu’est né le compositeur Hector Berlioz. L’Antiquité romaine, ses voies et sa mythologie y sont vivaces. C’est là que le créateur s’est imprégné de toutes sortes d’émotions. Son imagination débordante a donné corps aux sonorités naturelles dont s’est nourrie son enfance: le chant des oiseaux, les bruits du vent et des tempêtes, les rumeurs des récoltes et des troupeaux, les cloches des églises.

Au sujet de ce compositeur emblématique de l’époque romantique, Bruno Messina, directeur du Festival Berlioz – par ailleurs musicien et musicologue formé au Conservatoire de Paris et à l’École pratique des hautes études –, explique à Arab News en français qu’il a été un innovateur en matière d'orchestration. «Il a développé de nouvelles techniques d'instrumentation, utilisant des combinaisons d'instruments pour créer des textures sonores inédites», précise celui qui veille aux destinées et à la programmation de ce festival depuis 2010.

«Fils d’un médecin qui a introduit l’acupuncture en France, Berlioz était destiné par ses parents à la médecine», poursuit Bruno Messina. Quand Berlioz se rend à Paris pour s’inscrire à la faculté de médecine, il n’a pas bénéficié, comme la plupart de ses confrères musiciens, de la formation classique des compositeurs, généralement basée sur le piano. «Il n’a eu à sa portée qu’une flûte à bec, au mieux une guitare que ses parents lui ont offerte un peu plus tard, répondant a minima à cette passion qui inquiète surtout sa mère, sévère et craignant pour lui une vie de misère», raconte celui qui est par ailleurs l’auteur d’une poignante biographie du compositeur (Berlioz, Actes Sud, 2018).

Une vision orchestrale démesurée

Quand Berlioz arrive à Paris, il se précipite à l’Opéra et découvre les premiers orchestres symphoniques. C’est une révélation, une épiphanie! «S’il n’a pas composé sur des instruments classiques, Berlioz comprend que son instrument à lui sera l’orchestre», explique Bruno Messina. Ce dernier précise que la vision orchestrale du compositeur est démesurée, grandiose. Elle repousse les limites de ce qu’un orchestre peut faire. À tel point qu’il est parfois difficile de réunir tous les instruments nécessaires pour jouer sa musique.

Cependant, tous les chemins ramènent Berlioz au lieu de ses premières émotions, à cette commune de La Côte-Saint-André où il a puisé, durant toute son enfance, l’intensité des couleurs et les effets sonores surprenants de ses compositions, comme l’introduction de cloches dans l’orchestre. «C’est à La Côte-Saint-André que Berlioz invente le concept même de festival. Il l’imagine déjà comme une fête populaire drainant vers ce bourg presque perdu dans les montagnes des passionnés tous azimuts et s’achevant autour d’un banquet», ajoute Bruno Messina. «C’est après Berlioz que Wagner lancera le Festival de Bayreuth», indique-t-il.

La Symphonie fantastique, entre canyons et dunes?

Aujourd’hui, dans la foulée de Berlioz – qui a aussi été un grand voyageur, encore plus admiré à l’étranger qu’en France –, Bruno Messina rêve de faire voyager ce festival qui occupe déjà plusieurs lieux emblématiques de l’Isère et des environs de La Côte-Saint-André. Il voudrait imaginer le romantisme des accents de Berlioz dans les oasis, les déserts et les jungles du monde, faire écouter ses sonorités audacieuses dans des lieux aussi inédits et surprenants que sa musique. Par exemple, faire défiler les visions hypnotiques de la Symphonie fantastique à travers des canyons et des dunes.

Amener vers des lieux confidentiels de la planète des fous de musique du monde entier pour écouter non seulement Berlioz, mais des musiciens authentiques de toutes origines que Berlioz lui-même aurait adoré écouter: c’est là le rêve un peu fou de Bruno Messina. En attendant, rendez-vous est pris chaque année en août-septembre dans la plaine magique du Vercors pour une programmation de plus en plus riche chaque année et répartie dans les lieux les plus emblématiques de l’Isère, selon un parcours devenu rituel.


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com