Journée mondiale du tourisme à Riyad: Durabilité, autonomisation des jeunes et nouvelles destinations au menu

Des ministres, des dirigeants de compagnies aériennes et des responsables du secteur hôtelier ont participé aux débats, le premier jour de la conférence de la Journée mondiale du tourisme 2023, à Riyad (Photo AN/Huda Bashatah).
Des ministres, des dirigeants de compagnies aériennes et des responsables du secteur hôtelier ont participé aux débats, le premier jour de la conférence de la Journée mondiale du tourisme 2023, à Riyad (Photo AN/Huda Bashatah).
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Journée mondiale du tourisme à Riyad: Durabilité, autonomisation des jeunes et nouvelles destinations au menu

  • Sous le thème «Peuples, planète et prospérité», la journée d'ouverture s’est penchée sur le tourisme responsable et la création d'emplois
  • Quelque 500 responsables gouvernementaux, dirigeants du secteur et représentants de la presse et des Nations unies de 120 pays participent à cet événement

RIYAD: La capitale de l'Arabie saoudite a accueilli mercredi des dirigeants, des experts et des investisseurs du secteur mondial du tourisme, le jour de l'ouverture d'une conférence consacrée à la Journée mondiale du tourisme, qui a été créée par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en 1980 et qui est célébrée le 27 septembre de chaque année.

Cet événement spécial, visant à reconnaître le pouvoir du tourisme dans le rapprochement de diverses cultures, a attiré plus de 500 responsables gouvernementaux, dirigeants du secteur, délégués de l'ONU, ainsi que journalistes étrangers et régionaux de 120 pays.

La première journée de cet événement, qui s’étend sur deux jours, a comporté des tables rondes, des séances de réseautage et des communications axées sur les thèmes principaux de la durabilité, des répercussions environnementales, de l'éducation et de la création d'emplois.

Cela survient à un moment particulièrement excitant pour le tourisme en Arabie saoudite, en conjonction avec le développement de nouvelles destinations à travers le Royaume, grâce aux investissements conjoints des secteurs public et privé dans ce domaine, ainsi qu'à la mise en place en septembre 2019 du système de visa électronique flexible pour les visiteurs.

«En moins de cinq ans, le Royaume est passé d'une destination inconnue à une destination incontournable, et je suis convaincu que les pays du monde entier s'inspireront de cet exemple et le suivront eux-mêmes», a déclaré aux délégués Zurab Pololikashvili, secrétaire général de l'OMT des Nations unies, lors de la cérémonie d'ouverture.

«C’est un pays qui regarde toujours vers l’avenir, et qui voit grand. Le Royaume est également un grand investisseur dans le tourisme. Notre dernier rapport sur les investissements touristiques, en collaboration avec le Financial Times, a montré que l'Arabie saoudite était actuellement le deuxième plus important pays en termes de projets d'investissement direct étranger dans l’ensemble du Moyen-Orient et de l’Afrique. Je suis fier de dire que nous comptons sur le soutien de l’Arabie saoudite.»

La première journée de cet événement, qui s’étend sur deux jours, a comporté des tables rondes, des séances de réseautage et des communications axées sur les thèmes principaux de la durabilité, des répercussions environnementales, de l'éducation et de la création d'emplois (Photo AN/Huda Bashatah).

Le Royaume préside cette année le Conseil exécutif de l'OMT et abrite son siège au Moyen-Orient. Au mois de juin de l'année dernière, l'Arabie saoudite a accueilli la 116e réunion du Conseil, dont l'un des aboutissements a été l'Appel à l'action de Djeddah. Celui-ci a reconnu le besoin pressant d’améliorer la gouvernance du secteur du tourisme, en mettant l’accent sur les investissements ciblés, la promotion durabilité, l’accroissement de la résistance, ainsi que l’amélioration de la formation et de l’éducation.

Reflétant les thèmes principaux de la conférence, à savoir «Les peuples, la planète et la prospérité», les événements de la première journée se sont concentrés sur des sujets tels que la durabilité, la lutte contre le changement climatique à travers des pratiques touristiques responsables, le rapprochement interculturel et de l'autonomisation des jeunes.

La table ronde intitulée «Le pouvoir du tourisme: établir des ponts», a réuni un groupe d'experts de renom, à savoir Julia Simpson, PDG du World Travel and Tourism Council; Nika Gilauri, PDG de Reformatics; Niall Gibbons, responsable du tourisme à Neom; Leo Wang, PDG du Swiss Education Group; et Mehmet Nuri Ersoy, ministre turc de la Culture et du Tourisme.

«Les voyages et le tourisme sont un secteur d’une extrême importance à l'échelle mondiale», a affirmé Julia Simpson à Arab News. «Ils emploient une personne sur dix dans le monde, et sur chaque 10 dollars (1 dollar = 0,95 euro) gagnés, un dollar provient des voyages et du tourisme.»

«Il est particulièrement intéressant de noter que l'Arabie saoudite accueille la Journée mondiale du tourisme des Nations unies ici à Riyad. Cela revêt une importance particulière en raison de la décision du Royaume d'investir 800 milliards de dollars dans ce secteur, marquant ainsi une transformation significative de son économie», a-t-elle ajouté.

Julia Simpson, PDG du Travel and Tourism Council, a affirmé à Arab News que le secteur du voyage et du tourisme employait une personne sur dix dans le monde (Photo AN/Huda Bashatah).

Dans son discours d'ouverture mercredi, Ahmed al-Khateeb, ministre saoudien du Tourisme, a mis en relief la transformation rapide du secteur au cours des dernières décennies.

«En 1970, le tourisme et les voyages internationaux représentaient moins de 3% du PIB mondial. Aujourd'hui, après la pandémie, ils enregistrent une reprise significative et se rapprochent rapidement de la barre des 10%», a-t-il précisé.

«En tant qu’industrie, le nombre de voyageurs est passé de 180 millions au début des années 1970 à près de 1,5 milliard en 2019, ce qui représente une augmentation de près de 700 %.»

Alors que le secteur touristique de l’Arabie saoudite, comme celui d’autres pays, a souffert de la pandémie de Covid-19, il a connu une reprise rapide grâce à des investissements de plusieurs milliards de dollars qui devraient créer un million d’emplois au cours des dix prochaines années, et doubler le nombre de visiteurs étrangers d’ici 2032.

«L'Arabie saoudite est un grand producteur de pétrole et l'une des puissances déterminantes sur l'axe mondial», a indiqué Julia Simpson. «Mais les Saoudiens ont également décidé, en tant que pays relativement jeune, d’ouvrir leurs portes aux visiteurs du monde entier. Joignant le geste à la parole, ils ont des projets très intéressants qui sont actuellement en plein essor.»

Le tourisme est responsable d'environ 8% des émissions mondiales de carbone, en grande partie en raison des vols et d'autres moyens de transport, ainsi que de la forte consommation d'énergie du secteur hôtelier.

L'Arabie saoudite préside cette année le Conseil exécutif de l'OMT des Nations unies et abrite son siège au Moyen-Orient (Photo AN/Huda Bashatah).

Consciente de la nécessité de réduire les émissions de carbone et de promouvoir des pratiques durables favorables à l’environnement, l’Arabie saoudite apporte sa contribution pour protéger les habitats naturels et favoriser la biodiversité. À titre d’exemple, dans l’ancienne région désertique d’AlUla, les autorités plantent des arbres indigènes, protègent les espèces menacées et réintroduisent même des félins comme le léopard d’Arabie.

Parallèlement, sur la côte de la mer Rouge, le Royaume construit un centre scientifique pour étudier la santé des récifs coralliens du monde.

«L'environnement est d'une importance cruciale pour les voyages et le tourisme pour deux raisons», a précisé Julia Simpson à Arab News.

«Premièrement, les gens ne seront pas enclins à explorer le monde s’il n’y a pas une richesse de beautés naturelles à admirer et d'animaux à découvrir. Il est dans notre intérêt de protéger biodiversité naturelle qui nous entoure et d’en être les gardiens.

«Deuxièmement, nous devons être conscients des émissions de gaz à effet de serre résultant de nos voyages et du tourisme.»

Des recherches sont en cours dans le Royaume pour concevoir des avions plus légers et déterminer les itinéraires opérationnels les plus efficaces afin de promouvoir une utilisation plus efficiente du carburant, a ajouté Simpson.

Des recherches sont actuellement en cours en Arabie saoudite pour concevoir des avions plus légers et déterminer les itinéraires opérationnels les plus efficaces afin de favoriser une utilisation plus économe du carburant.

Au mois de juin de l'année dernière, l'Arabie saoudite a accueilli la 116e réunion du Conseil, dont l'un des aboutissements a été l'Appel à l'action de Djeddah qui a reconnu le besoin pressant d’améliorer la gouvernance du secteur du tourisme (Photo AN/Huda Bashatah).

Peter Bellew, directeur des opérations de la nouvelle compagnie aérienne Riyadh Air, a expliqué à Arab News comment leur approche en tant que nouvelle entreprise leur permet de commencer avec des pratiques particulièrement axées sur la durabilité, notamment en investissant dans l'innovant Boeing 787.

«Nous n’avons pas d’héritage sur lequel nous appuyer, ce qui signifie que nous pouvons véritablement tout construire à partir de zéro», a-t-il affirmé. «Le Boeing 787 est l'avion le plus économe en carburant jamais créé. Il dispose d’incroyables technologies en fibre de carbone et de moteurs très efficaces.»

«De plus, la manière dont nous avons formé notre équipage et la manière dont nous opérerons l'avion impliqueront l'adoption de toutes les méthodes disponibles pour économiser du carburant et réduire les émissions de carbone.»

«Nous allons nous concentrer sur le recyclage. Dans les aéroports où nous opérons, nous essaierons d’optimiser l’utilisation des équipements électroniques au sol. Nous testerons également des équipements terrestres alimentés à l’hydrogène.»

Peter Bellew, directeur des opérations de la nouvelle compagnie aérienne Riyadh Air, a expliqué à Arab News comment leur approche en tant que nouvelle entreprise leur permet de commencer avec des pratiques particulièrement axées sur la durabilité, notamment en investissant dans l'innovant Boeing 787 (Photo AN/Huda Bashatah).

Une autre séance de la conférence de mercredi, intitulée «Investir dans nos destinations: le potentiel des nouveaux lieux à découvrir», a mis en évidence la variété des nouvelles destinations à travers le Royaume et dans le monde.

Gines Martinez Cerdan, PDG du groupe Jumbo Tours, qui fait partie d'Alpitour World; Gregory Djerejian, responsable des investissements et des affaires juridiques du groupe Red Sea Global; Roula Jouny, PDG de Tourism 365; Rosa Ana Morillo Rodriguez, ministre espagnole de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme; et Doan Van Viet, vice-ministre vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme, figuraient au nombre des intervenants.

Gregory Djerejian a affirmé que la côte ouest du Royaume connaissait un développement rapide, avec une série de nouveaux hôtels et complexes touristiques prévus pour ouvrir dès le mois de novembre de cette année. 

«Le premier hôtel que nous ouvrirons est le Six Senses, niché sur le plateau des dunes avec une aile importante consacrée au spa», a-t-il indiqué à Arab News.

«Nous prenons les réservations à partir du 1er novembre, et juste après, nous aurons le St. Regis et le Nujuma, un Ritz Carlton Reserve, sur les îles Ummahat.»

En 2024, Red Sea Global ouvrira également Desert Rock, un complexe hôtelier situé dans les spectaculaires paysages désertiques de la côte de la mer Rouge, conçu par Oppenheim Architecture.

Gregory Djerejian, responsable des investissements et des affaires juridiques de Red Sea Global, a indiqué que Red Sea Global formait activement de jeunes Saoudiens pour travailler dans le secteur, à travers diverses initiatives et partenariats avec un certain nombre d'institutions (Photo AN/Huda Bashatah).

Un autre moment fort de la journée d’ouverture a été la réunion portant sur l’importance de l’éducation dans le secteur hôtelier et l’autonomisation de la jeunesse saoudienne.

Gregory Djerejian a affirmé que Red Sea Global formait activement de jeunes Saoudiens pour travailler dans le secteur, à travers diverses initiatives et partenariats avec un certain nombre d'institutions.

«Nous considérons cela comme une partie importante de notre mission car c'est leur pays, c'est leur avenir», a-t-il confié.

Ahmed al-Khateeb, ministre saoudien du Tourisme, a annoncé l'inauguration de l'école de tourisme et d'hôtellerie de Riyad. C’est «un cadeau de l’Arabie saoudite au monde», a-t-il dit.

Les autorités du Royaume donnent la priorité à la création d’emplois pour les jeunes de moins de 34 ans, qui constituent la majorité de la population du pays. Le secteur du tourisme devrait contribuer de manière significative à l'ouverture de ces nouvelles opportunités d'emploi.

«Il y a eu un vaste changement dans ce secteur au cours des dernières années», a affirmé à Arab News Günter Gebhard, vice-président régional et directeur général du Four Seasons Hotel Riyadh.

«Depuis mon arrivée en Arabie saoudite en 2018, j'ai été témoin de transformations spectaculaires dans le secteur, ainsi qu'en ce qui concerne l'emploi des citoyens saoudiens. Il est remarquable de constater qu'il y a seulement quatre ou cinq ans, l'hôtellerie et le tourisme n'étaient pas encore considérés comme des secteurs majeurs pour l'emploi, mais ils se sont considérablement développés depuis pour devenir des choix de carrière ambitieux pour de nombreux jeunes Saoudiens.»

«Nous sommes également en train d'examiner des programmes de développement au sein de notre entreprise, notamment la création d'une académie visant à former et à encourager davantage de Saoudiens à travailler dans le secteur du tourisme, étant donné la forte demande dans cette industrie. Actuellement, huit projets sont déjà en cours.»

Guenter Gebhard, vice-président régional et directeur général du Four Seasons Hotel Riyadh a indiqué qu'ils étaient en train d'examiner des programmes de développement au sein de leur entreprise, visant à former et à encourager davantage de Saoudiens à travailler dans le secteur du tourisme (Photo AN/Huda Bashatah).

L’ambition à long terme est de créer des postes de direction dans le secteur auxquels les jeunes du Royaume pourront un jour ou l’autre répondre.

«Nous essayons de trouver des moyens de cultiver cette dynamique d'engagement positif afin d'attirer des personnes instruites dans ce secteur et en faire les futurs dirigeants», a précisé Guenter Gebhard.

«J'ai hâte de désigner le directeur général saoudien du Four Seasons dans les toutes prochaines années.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'impact de la croissance démographique, des réformes et du tourisme sur l'immobilier saoudien

Le renforcement du secteur immobilier est essentiel pour l'Arabie saoudite, qui cherche à diversifier son économie. (Shutterstock)
Le renforcement du secteur immobilier est essentiel pour l'Arabie saoudite, qui cherche à diversifier son économie. (Shutterstock)
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  • Le secteur immobilier saoudien est prêt à connaître une forte expansion grâce à l'augmentation de la population, à la croissance du secteur du tourisme, aux politiques gouvernementales favorables et aux réformes réglementaires
  • Le renforcement de ce secteur est crucial pour l'Arabie saoudite, qui cherche à se positionner comme une plaque tournante mondiale pour le tourisme et les affaires

RIYAD : Le secteur immobilier saoudien est prêt à connaître une forte expansion grâce à l'augmentation de la population, à la croissance du secteur du tourisme, aux politiques gouvernementales favorables et aux réformes réglementaires, ont déclaré des experts à Arab News.

L'Autorité générale de l'immobilier du Royaume prévoit que le marché de l'immobilier atteindra 101,62 milliards de dollars d'ici à 2029, avec un taux de croissance annuel composé de 8% à partir de 2024.

Le renforcement de ce secteur est crucial pour l'Arabie saoudite, qui cherche à se positionner comme une plaque tournante mondiale pour le tourisme et les affaires, en réduisant sa dépendance, vieille de plusieurs décennies, à l'égard des revenus du pétrole brut.

Interrogé par Arab News, Matthew Green, responsable de la recherche chez CBRE dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que l'expansion du marché immobilier du Royaume est également influencée par divers autres facteurs, notamment l'urbanisation rapide, le développement des infrastructures et l'augmentation des investissements directs étrangers.

"Le marché immobilier saoudien est principalement soutenu par le programme d'investissement agressif du gouvernement, en particulier les grands projets, qui stimulent la production non pétrolière, alimentent la croissance de l'emploi et de la population et attirent les investissements directs étrangers", a déclaré M. Green.

"La démographie favorable du pays, qui se caractérise par la présence d'une importante population jeune et bien éduquée, de plus en plus libéralisée, et d'une classe moyenne en augmentation avec des niveaux de revenus disponibles supérieurs à ceux des générations précédentes, est également le moteur de la croissance du marché immobilier dans le Royaume", a-t-il ajouté. 

Saud al-Sulaimani, responsable national de JLL en Arabie saoudite, a fait écho à ces points de vue et a déclaré que les politiques gouvernementales, notamment le programme Sakani et les fiducies de placement immobilier (FPI) - ainsi que les nouvelles lois sur les hypothèques et les réglementations sur la propriété étrangère - propulsent la croissance du secteur de l'immobilier.

"Le programme Sakani soutient l'accession à la propriété en fournissant une aide financière et des terrains aux citoyens saoudiens, tandis que les FPI encouragent l'investissement institutionnel dans le secteur", a-t-il expliqué.
"L'assouplissement des lois sur la propriété rend le marché immobilier du Royaume plus attrayant pour les investisseurs internationaux. Tous ces facteurs favorisent la croissance du secteur immobilier dans le Royaume", a-t-il souligné. 

Fondé en 2017 par le ministère saoudien du Logement et le Fonds de développement immobilier, le programme vise à augmenter la proportion de familles propriétaires d'un logement dans le Royaume à 70% d'ici à 2030, conformément à la stratégie de diversification économique Vision 2030.

En janvier, l'Autorité du marché des capitaux d'Arabie saoudite a autorisé les étrangers à investir dans des sociétés cotées en bourse saoudiennes possédant des biens immobiliers à La Mecque et à Médine.

Entré en vigueur le 27 janvier, cet amendement vise à renforcer la compétitivité du marché des capitaux et à s'aligner sur les objectifs de diversification économique de la Vision 2030, a précisé l'autorité dans un communiqué.

"Le changement historique visant à permettre aux investisseurs internationaux d'accéder aux marchés immobiliers des villes saintes par l'intermédiaire de sociétés cotées, annoncé cette semaine, permettra de commencer à répondre à la demande refoulée des investisseurs internationaux désireux d'accéder aux marchés immobiliers des villes saintes du Royaume", a révélé Faisal Durrani, responsable de la recherche chez Knight Frank, à Arab News.

"Cette modification des règles applicables aux investisseurs, combinée à l'introduction en janvier dernier de visas de résidence privilégiée, dont l'un est lié à la propriété immobilière, est une indication claire de la direction à prendre et l'indice le plus fort à ce jour des plans des autorités concernant la stimulation de l'investissement immobilier international entrant," a-t-il noté. 

Susan Amawi, directrice générale de Knight Frank en Arabie saoudite, a expliqué que les activités de construction en Arabie saoudite devraient augmenter dans les années à venir, le Royaume ayant pour objectif de livrer 1,04 million de logements d'ici à la fin de la décennie.

"Les programmes gouvernementaux tels que Wafi et Sakani ont porté le taux national d'accession à la propriété à environ 64%, mais l'augmentation de la valeur des logements met à l'épreuve les limites de l'accessibilité financière. Avec les plans en cours pour livrer 1,04 million de logements à travers le pays d'ici à 2030, nous nous attendons à voir une augmentation significative de l'activité de construction et des emplois à l'approche de l'échéance de 2030", a déclaré M. Amawi.

Le programme des sièges régionaux stimule la croissance

Al-Sulaimani a également confié à Arab News que le programme des sièges régionaux est l'un des facteurs cruciaux agissant comme catalyseur de la croissance du secteur de l'immobilier commercial dans le Royaume.

"Le programme a entraîné une augmentation de la demande d'espaces de bureaux de haute qualité et de développements à usage mixte, stimulant les investissements dans des secteurs clés, notamment les bureaux, l'hôtellerie et les centres de données", a-t-il ajouté.

"Cet afflux d'entreprises internationales est en train de remodeler la dynamique immobilière, en mettant davantage l'accent sur les technologies intelligentes, la durabilité et les actifs spécialisés, créant ainsi un environnement prospère pour les talents internationaux," a-t-il noté. 

M. Amawi, de Knight Frank, a déclaré que la forte croissance économique du Royaume, combinée au programme des sièges régionaux, a fait grimper la demande d'espaces de bureaux haut de gamme, tandis que les taux d'inoccupation ont atteint un niveau record d'environ 2% à Riyad.

"Les loyers des bureaux de catégorie A à Riyad ont également réagi à la forte hausse des besoins des occupants, augmentant de 51% rien qu'au cours des trois dernières années", a déclaré M. Amawi.

Immobilier et tourisme

M. Durrani a déclaré que l'ambition de l'Arabie saoudite d'attirer plus de 150 millions de visiteurs d'ici à la fin de la décennie crée plusieurs opportunités dans le secteur de l'immobilier d'accueil.

"Pour que le tourisme intérieur prospère en Arabie saoudite, il faut prêter attention au développement des attractions dans les villes secondaires et tertiaires si l'on veut qu'elles soient compétitives et qu'elles prospèrent aux côtés de toutes les nouvelles offres d'hospitalité des grands projets", a-t-il confirmé.

M. Durrani a ajouté que des installations d'hébergement rentables sont nécessaires pour répondre à la demande des voyageurs et résoudre le problème des séjours onéreux.

"28% des Saoudiens de la génération Z considèrent les coûts élevés comme un obstacle aux voyages intérieurs... il est donc possible de développer des options d'hébergement plus rentables", a ajouté M. Durrani.

M. Green, de CBRE, s'est fait l'écho d'opinions similaires et a déclaré que des options d'hébergement diversifiées étaient cruciales pour renforcer le secteur immobilier dans le Royaume.

Il a souligné la nécessité d'un mélange de chambres d'hôtel, de suites de long séjour, de locations d'unités privées - telles que Airbnb - ainsi que d'auberges de jeunesse à moindre coût et d'autres options d'hébergement à bas prix.

M. Al-Sulaimani a déclaré que le lancement de mégaprojets et de grands projets futuristes et très médiatisés attirait l'attention et les investissements du monde entier, et symbolisait un changement progressif dans le développement urbain saoudien.

"L'accent mis sur le tourisme et le divertissement, ainsi que les investissements massifs dans les infrastructures, du transport aux services publics et à la logistique, créent un environnement plus propice au développement immobilier", a déclaré le responsable de JLL.

Immobilier et technologie

M. Al-Sulaimani a également mentionné que l'adoption de nouvelles technologies et de solutions numériques est essentielle pour rationaliser les opérations et stimuler l'efficacité du paysage immobilier saoudien.

Il a ajouté que les technologies avancées permettant de créer des environnements urbains intelligents, durables et hautement efficaces alimentent les innovations et ouvrent de nouvelles opportunités de croissance pour les technologies immobilières dans le Royaume.

"Les entreprises peuvent tirer parti de l'IA et de l'analyse des données pour renforcer la transparence, améliorer la prise de décision et prédire les tendances du marché. Le développement des villes intelligentes se concentre sur l'intégration de l'IdO et des technologies durables, offrant aux résidents une meilleure qualité de vie", a raconté M. Al-Sulaimani.

Green partage ce point de vue et affirme que l'amélioration de l'expérience et du service client grâce à l'adoption de technologies devrait être un objectif clé pour toutes les entreprises opérant dans le secteur de l'immobilier.

"Dans le contexte du marché immobilier, l'utilisation de la réalité virtuelle et augmentée pour les visites de propriétés et les chatbots alimentés par l'IA pour une assistance instantanée et un retour d'information plus personnalisé sont de plus en plus courants à l'échelle mondiale, mais continuent d'être à la traîne dans certaines parties de la région", a indiqué M. Green.

"En outre, générer des gains d'efficacité et rationaliser les opérations grâce à l'utilisation de logiciels de gestion immobilière et à une meilleure intégration des technologies des bâtiments intelligents peut également améliorer la valeur de la propriété et le confort des locataires", a-t-il annoncé.  

Le caractère unique du secteur immobilier saoudien

S'adressant à Arab News, les experts ont unanimement souligné le caractère unique du secteur immobilier en Arabie saoudite.

"Le marché immobilier du Royaume est l'un de ceux qui connaissent la croissance la plus rapide au niveau mondial et certainement l'un des plus passionnants. Les opportunités pour les investisseurs ne cessent de croître à mesure que le gouvernement dévoile des projets toujours plus ambitieux, conçus pour stimuler la croissance économique dans le secteur non pétrolier et pour montrer l'arrivée de l'Arabie saoudite sur la scène mondiale de l'investissement", a déclaré M. Amawi.

Selon M. Green, la construction en cours de gigantesques projets donne au secteur immobilier du Royaume une longueur d'avance par rapport à d'autres pays de la région.

Le responsable de CBRE a ajouté que le riche patrimoine culturel de l'Arabie saoudite est également un atout supplémentaire pour les développements liés au tourisme, créant ainsi une opportunité unique d'établir une offre de tourisme culturel tangible dans la région.

"La taille et l'échelle des grands projets saoudiens restent un différentiel notable par rapport aux autres marchés régionaux, le Royaume étant encore au stade de la construction de sa nation par rapport à des marchés immobiliers plus matures comme les Émirats arabes unis", a conclu M. Green.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Kering nomme Demna à la tête de Gucci pour relancer la machine

Le styliste, qui était à la tête de la maison française depuis 2015, rejoindra Gucci début juillet, a annoncé jeudi dans un communiqué Kering, qui possède les deux maisons de couture, deux jours après la fin de la Fashion Week de Paris. (AFP)
Le styliste, qui était à la tête de la maison française depuis 2015, rejoindra Gucci début juillet, a annoncé jeudi dans un communiqué Kering, qui possède les deux maisons de couture, deux jours après la fin de la Fashion Week de Paris. (AFP)
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  • Depuis, les spéculations sur son successeur se multipliaient, les noms de Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des collections femme de Dior, ou de Hedi Slimane, qui vient de quitter Celine, revenant le plus souvent
  • Demna, lui, n'avait été que rarement, voire jamais, cité

PARIS: "Sa force créative est exactement ce dont Gucci a besoin", selon le patron de Kering. Le créateur géorgien Demna quitte Balenciaga pour rejoindre la marque italienne, dont les contre-performances plombent l'activité de sa maison mère.

Le styliste, qui était à la tête de la maison française depuis 2015, rejoindra Gucci début juillet, a annoncé jeudi dans un communiqué Kering, qui possède les deux maisons de couture, deux jours après la fin de la Fashion Week de Paris.

"Ce que Demna a apporté à la mode, à Balenciaga et au succès du groupe est immense. Sa force créative est exactement ce dont Gucci a besoin", a salué François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe, dans le communiqué annonçant ce transfert inattendu.

"Je suis vraiment ravi de rejoindre la famille Gucci. C'est un honneur de contribuer à une maison que je respecte profondément et que j'admire depuis longtemps. Je me réjouis d'écrire avec Stefano (Cantino, directeur général de Gucci, NDLR) et toute l'équipe un nouveau chapitre de l'incroyable histoire de Gucci", a pour sa part déclaré Demna.

Le créateur de 43 ans remplace Sabato de Sarno, qui a quitté Gucci en février après seulement deux ans.

Depuis, les spéculations sur son successeur se multipliaient, les noms de Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des collections femme de Dior, ou de Hedi Slimane, qui vient de quitter Celine, revenant le plus souvent. Demna, lui, n'avait été que rarement, voire jamais, cité.

Cette nomination surprise est censée relancer la marque italienne, dont les contre-performances plombent Kering (Saint Laurent, Bottega Veneta...). Le groupe a vu son bénéfice net s'effondrer de 62% en 2024, les ventes de la seule marque Gucci chutant de 23% à 7,65 milliards d'euros.

La maison florentine a connu des années fastes entre 2015 et 2019, où son chiffre d'affaires a triplé. En 2022, les ventes ont même franchi le seuil des 10 milliards d'euros, toujours tirées par les créations baroques d'Alessandro Michele.

Puis la tendance s'est inversée. En 2023, alors que Gucci représentait près de la moitié du chiffre d'affaires de Kering et générait deux tiers de son bénéfice opérationnel, ses ventes ont reculé de 6%.

Le ralentissement du marché mondial du luxe en 2024 n'a fait qu'accentuer les difficultés de la marque.

Impertinence 

La nomination de Demna "au poste de directeur artistique représente le catalyseur parfait pour insuffler une dynamique créative à Gucci", veut croire Francesca Bellettini, directrice générale adjointe de Kering chargé     e du développement des maisons.

"Demna conduira la maison vers une autorité renouvelée en matière de mode et une pertinence culturelle durable", affirme pour sa part Stefano Cantino.

Jusqu'à récemment, c'était surtout son impertinence qui caractérisait Demna.

Né en Géorgie en 1981, le créateur, qui a abandonné son nom de famille Gvasalia en 2021, s'est fait connaître par sa capacité à habiller aussi bien la rappeuse Cardi B que l'actrice Isabelle Huppert, à faire des T-shirts et de la haute couture et rendre désirable le "moche", comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs "poubelle", faisant de Balenciaga une marque à part ayant franchi un milliard d'euros de chiffre d'affaires.

Mais il est parfois allé trop loin. En 2021, la tenue noire intégralement masquée de Kim Kardashian au gala du Met, interpelle. L'année suivante, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d'inspiration sado-masochiste fait scandale.

Demna reconnaît alors un "mauvais choix artistique" et promet de changer son "approche provocatrice" dans la façon de concevoir et de montrer ses vêtements. Dont acte: l'année d'après, il présente un défilé bien sage au Louvre, loin de ses scénographies anxiogènes ou apocalyptiques du passé, dans un tunnel ou dans la boue.

Son arrivée à la tête de Gucci est l'énième épisode du vaste mercato qui agite le milieu de la mode ces derniers mois.

Les annonces devraient se poursuivre, la maison Fendi étant toujours sans directeur artistique après le départ de Kim Jones. Parti de Maison Margiela en décembre, après dix ans, le Britannique John Galliano n'a toujours pas de point de chute.


BSF et Diriyah Co. concluent un accord de financement de 1,6 milliard de dollars pour le projet Wadi Safar

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  • La Banque Saudi Fransi a conclu un accord de financement d'une valeur de 6 milliards de riyals saoudiens (1,6 milliard de dollars) avec Diriyah Co. pour développer le projet Wadi Safar
  • Le développement est une destination culturelle et touristique clé au sein de la zone plus large de Diriyah, qui vise à attirer plus de 50 millions de visiteurs d'ici à 2030

DJEDDAH : La Banque Saudi Fransi a conclu un accord de financement d'une valeur de 6 milliards de riyals saoudiens (1,6 milliard de dollars) avec Diriyah Co. pour développer le projet Wadi Safar, soulignant ainsi le rôle du secteur privé dans la stimulation de la croissance économique.

Le développement est une destination culturelle et touristique clé au sein de la zone plus large de Diriyah, qui vise à attirer plus de 50 millions de visiteurs d'ici à 2030 tout en soutenant des initiatives majeures, selon la banque, qui s'est rebaptisée BSF en juin après 48 ans de présence sur le marché.

Lors de la cérémonie de signature, Bader al-Salloom, PDG de BSF, et Jerry Inzerillo, PDG de Diriyah Co. ont souligné l'importance de ce partenariat dans la réalisation du développement durable et le renforcement de la position de Diriyah en tant que centre culturel et historique de premier plan.

L'accord entre les deux parties s'aligne sur l'objectif de la Vision 2030 saoudienne qui vise à transformer le Royaume en une destination touristique mondiale. L'autorité de développement de la porte de Diriyah a créé un précédent en associant le respect du patrimoine à des projets innovants et durables, tels que la terrasse Al-Bujairi, qui est devenue une attraction touristique majeure depuis son ouverture en 2022.

L'opération s'inscrit également dans le cadre des initiatives de BSF visant à soutenir d'importants projets de développement qui renforcent les infrastructures, favorisent le tourisme et stimulent la croissance économique en Arabie saoudite, selon un communiqué de la banque. 

Le projet Wadi Safar, lancé en décembre 2023 par la DGDA, est l'une des trois principales initiatives du plan de développement de Diriyah Co.

Il couvre une superficie d'environ 62 kilomètres carrés et est destiné à devenir une communauté résidentielle haut de gamme, comprenant des installations d'accueil haut de gamme, des lieux de loisirs et de sports, ainsi que des espaces commerciaux et de vente au détail de pointe.

Le projet offrira des unités immobilières haut de gamme conçues pour répondre aux besoins des investisseurs et des visiteurs. De plus, la communauté fermée de Wadi Safar servira d'oasis au sein de Riyad, avec trois grands centres de villégiature : Six Senses, Aman et Oberoi.

C'est également là que se trouve le terrain de golf de championnat conçu par Greg Norman et le Royal Diriyah Golf Club, dont le développement est en cours.

Le projet de développement de Diriyah vise à créer environ 178 000 emplois et devrait contribuer à hauteur de 18,6 milliards de RS au produit intérieur brut du Royaume une fois achevé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com