L'inscription de la réserve d’Uruq Bani Ma'arid par l'UNESCO souligne les efforts de l'Arabie saoudite

Cette photo intitulée «Groupe d'oryx d'Arabie sur fond de dunes de sable» faisait partie de la demande de l'Arabie saoudite pour l'inscription de « Uruq Bani Ma'arid » sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo d'Othman Llewellyn / Centre national pour la faune)
Cette photo intitulée «Groupe d'oryx d'Arabie sur fond de dunes de sable» faisait partie de la demande de l'Arabie saoudite pour l'inscription de « Uruq Bani Ma'arid » sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo d'Othman Llewellyn / Centre national pour la faune)
Intitulée «Gazelle des sables près de l'acacia», cette photo faisait partie de la demande du Royaume pour l'inscription de "Uruq Bani Ma'arid" sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo de Muhammad Al Yousifi)
Intitulée «Gazelle des sables près de l'acacia», cette photo faisait partie de la demande du Royaume pour l'inscription de "Uruq Bani Ma'arid" sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo de Muhammad Al Yousifi)
Intitulé «Couloir inter-dunale au printemps», fait partie de la demande du Royaume pour l'inscription de «Uruq Bani Ma’arid» sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo de Muhammad Al Yousifi)
Intitulé «Couloir inter-dunale au printemps», fait partie de la demande du Royaume pour l'inscription de «Uruq Bani Ma’arid» sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo de Muhammad Al Yousifi)
Autrefois peuplée d'oryx, de gazelles des sables et d'autruches, la réserve aride d'Uruq Bani Ma'arid contient des habitats vitaux pour la survie de nombreuses espèces. (Photo fournie)
Autrefois peuplée d'oryx, de gazelles des sables et d'autruches, la réserve aride d'Uruq Bani Ma'arid contient des habitats vitaux pour la survie de nombreuses espèces. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 30 septembre 2023

L'inscription de la réserve d’Uruq Bani Ma'arid par l'UNESCO souligne les efforts de l'Arabie saoudite

  • La décision est considérée comme une reconnaissance de l'engagement de l’Arabie saoudite à protéger et à préserver les écosystèmes naturels et le patrimoine culturel
  • L'inscription de la réserve sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO intervient plus de 30 ans après qu'elle a été désignée comme zone protégée

LONDRES: La réserve d'Uruq Bani Ma'arid est devenue le premier site naturel d'Arabie saoudite à être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, rejoignant ainsi les six sites du patrimoine artificiel du Royaume déjà inscrits.

Selon le prince Badr ben Abdellah, ministre saoudien de la Culture, qui a annoncé la décision de l'organisation le 20 septembre, l'ajout du site «contribue à souligner l'importance du patrimoine naturel à l'échelle mondiale et reflète la valeur exceptionnelle de la réserve».

Mais le dévouement de l’Arabie saoudite à la protection de son environnement naturel est loin d'être un phénomène nouveau. La reconnaissance de l'UNESCO reflète l'engagement de longue date du pays en faveur de la préservation d'un environnement naturel diversifié et d'importance internationale, engagement qui remonte à près de quarante ans.

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S'étendant sur 12 765 kilomètres carrés, la réserve d'Uruq Bani Ma'arid se trouve à la limite ouest du Quart Vide (Rub al Khali), le plus grand désert de sable du monde. La topographie variée du désert crée une grande variété d'habitats pour la faune et la flore. (Photo fournie)

L'inscription de la réserve d'Uruq Bani Ma'arid, en bordure de Rub al-Khali, également connu sous le nom de «quart vide», intervient plus de 30 ans après que la zone a été désignée comme zone protégée.

Mais ce n'est pas le premier site de ce type à bénéficier d'un statut de protection. Cet honneur est revenu à Harrat al-Harrah, un plateau volcanique de 13 775 kilomètres carrés situé dans le nord du pays, qui a été désigné comme réserve en 1986, il y a 37 ans.

Uruq Bani Ma'arid a rejoint la liste en 1992 et depuis lors, la flore et la faune de la réserve ont été réintroduites et protégées avec sensibilité, un engagement qui a transformé ce qui était autrefois un paysage presque stérile de plus de 12 500 kilomètres carrés en un havre de diversité.

En 1994, alors que dix zones avaient obtenu le statut de zone protégée, un article publié dans la revue universitaire internationale GeoJournal a montré l'état lamentable d'Uruq Bani Ma'arid, une zone autrefois riche en faune.

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La réserve d'Uruq Bani Ma'arid contient des habitats vitaux pour la survie de nombreuses espèces. (Photo fournie)

C'est là, par exemple, que l'oryx d'Arabie, alors disparu à l'état sauvage, a été aperçu pour la dernière fois. En fait, comme l'indique le document intitulé «Protected Areas in Saudi Arabia: Sustainable Use of Natural Resources», «Uruq Bani Ma'arid abritait de nombreuses espèces animales aujourd'hui disparues».

Le problème qui avait motivé l'intervention officielle dans la région en 1992 était que l'équilibre séculaire de l'utilisation durable des ressources naturelles avait été rompu par la croissance rapide de la population humaine en Arabie saoudite et par l'invasion de routes et d'autres infrastructures dans des zones autrefois éloignées, perturbant des écosystèmes entiers dans ce processus.

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Cette photo intitulée «La grêle recouvre les dunes de sable» faisait partie de la demande du Royaume pour l'inscription de Uruq Bani Ma'arid sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo de Hamad Al Qahtani / Centre national pour la faune)

«Les gens se souviennent encore très bien de la diversité de la faune de la région, et les récits de leur chasse sont toujours d'actualité», a écrit Abdellah Alwelaie, du département de géographie de l'université islamique Imam Mohammed ben Saoud à Riyad, dans l'article de GeoJournal de 1994.

EN BREF

La réserve d'Uruq Bani Ma'arid a pris place aux côtés de six autres sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en Arabie saoudite.

Les pentes du Jabal Tuwayq, à l'ouest de la réserve, abritaient autrefois des bouquetins, tandis que les oueds, les plaines désertiques et les dunes de sable regorgeaient d'oryx d'Arabie, de gazelles des sables et d'autruches d'Arabie.

«Ils sont maintenant tous éteints à l'état sauvage dans cette région», écrit Alwelaie, qui se console en indiquant que certaines espèces sauvages continuent de résister, notamment le loup d'Arabie, le renard des sables, le chat sauvage, le chat des sables et le ratel.

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Intitulée «Couloir inter-dunale au printemps», cette photo faisait partie de la demande du Royaume pour l'inscription de Uruq Bani Ma'arid sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo de Muhammad Al Yousifi)

Près de 30 ans plus tard, bon nombre de ces espèces et d'autres encore prospèrent à nouveau dans la réserve − et, en fait, dans les 13 autres réserves d'Arabie saoudite. Ces 14 paysages spéciaux représentent environ 5% du territoire du Royaume, soit une superficie totale de plus de 82 000 kilomètres carrés.

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L’oasis d'Al-Ahsa dans la province orientale de l'Arabie saoudite. (Photo, Ministère de la culture)

Ce n'est toutefois qu'un début. Dans le cadre de la vaste Initiative verte saoudienne, une «initiative de l'ensemble de la société» lancée en 2021 «afin de lutter contre le changement climatique, améliorer la qualité de vie et protéger la planète pour les générations futures» et dans le cadre de l'engagement du Royaume à atteindre zéro émission nette d'ici 2060, l'Arabie saoudite s'est engagée à protéger 30% de ses paysages terrestres et marins d'ici 2030. Elle s'est également engagée à planter 10 milliards d'arbres dans tout le pays au cours des prochaines décennies.

Par ailleurs, Uruq Bani Ma'arid a pris place parmi les six autres sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en Arabie saoudite. Il s'agit du site archéologique de Hegra à AlUla (qui a été le premier à être inscrit, en 2008), du district d'At-Turaif à Diriyah (ajouté à la liste en 2010), de Jeddah historique, la porte de La Mecque (2014), de l'art rupestre de la région de Hail (2015), de l'oasis d'Al-Ahsa − un paysage culturel en évolution (2018), et de la zone culturelle de Ḥima (2021). 

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Intitulée «Bord de l'escarpement de Tuwayq», cette photo faisait partie de la demande du Royaume pour l'inscription de Uruq Bani Ma'arid sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. (Photo de Tarek Abulhawa / Centre national de la faune)

En janvier dernier, l'Arabie saoudite a été élue à la présidence du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO par un vote unanime des 20 autres pays membres qui sont parties à la Convention du patrimoine mondial de 1972.

Ce mois-ci, Riyad a accueilli la 45e session annuelle du comité. Comme l'a posté sur Twitter la délégation permanente de l’Arabie saoudite auprès de l'UNESCO, il s'agissait d'un «nouveau chapitre de notre histoire en évolution».

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La réserve saoudienne d'Uruq Bani Ma'arid a été officiellement ajoutée à la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO lors de la 45e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO qui s'est tenue à Riyad du 10 au 25 septembre. (Photo fournie)

L'importance accordée par l'Arabie saoudite à son patrimoine naturel et culturel, qui se manifeste par le développement minutieux de sites historiques tels que AlUla et Diriyah en tant que destinations touristiques mondiales, se reflète également dans la liste des 14 sites inscrits sur la «liste indicative» de l'UNESCO des lieux que les pays ont l'intention d'envisager pour une nomination sur la liste principale.

Six de ces sites ont été ajoutés à la liste indicative cette année seulement. Il s'agit d'une collection de structures préhistoriques en pierre découvertes en dix endroits de l’Arabie saoudite, d'anciens barrages qui racontent l'histoire de la gestion de l'eau, d'une collection de cinq sites représentatifs du patrimoine pétrolier de l'Arabie saoudite, dont le célèbre «puits numéro 7» à Dammam, et de Tapline, l'oléoduc trans-arabe de 1 648 km d'Aramco qui, entre 1950 et 1976, a transporté le pétrole de Qaisumah, sur la côte du Golfe, jusqu'au port méditerranéen de Sidon, au Liban.

Deux des sites récemment proposés pourraient toutefois rejoindre la réserve d'Uruq Bani Ma'arid en tant que sites naturels sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

L'un d'eux est le «refuge bioclimatique de l'Arabie occidentale», une série de crêtes montagneuses, de forêts et de zones humides qui abritent les vestiges d'anciennes espèces végétales et animales.

L'autre site est «les paysages culturels ruraux des monts Sarawat», un ensemble de sept paysages situés le long de la partie la plus méridionale des monts Hijaz, appréciés pour leurs «caractéristiques géographiques uniques et leur cadre montagneux spectaculaire qui offrent un environnement sûr et défendable pour l'établissement humain, l'agriculture protégée et les haltes commerciales fortifiées».

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Le village du patrimoine de Thee Ain, dans la province d'Al-Baha, au sud-ouest de l'Arabie saoudite, date de plusieurs centaines d'années. (Photo, Susan Baaghil/Autorité du Tourisme Saoudien/Archives)

Ces projets s'inscrivent directement dans les objectifs ambitieux de l’initiative verte saoudienne, dont le troisième forum annuel aura lieu cette année pendant la conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2023, la COP28, à l'Expo City de Dubaï, le 4 décembre.

Comme l'a déclaré l'année dernière Yasir al-Rumayyan, gouverneur du Fonds d'investissement public et président d’Aramco, lors du deuxième forum de l’initiative verte saoudienne qui s'est tenu pendant la COP27 dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh, l'initiative représente «un tournant dans les efforts verts ayant déjà changé à la fois la conversation et les faits, et promet un avenir vert ancré autour de l'ambition de l'Arabie saoudite d'atteindre zéro émission nette d'ici 2060, transformant les ambitions nationales en actions réelles qui ont un impact positif sur le monde».

Sur le terrain, en Arabie saoudite, cette ambition est symbolisée par une liste d'environnements protégés qui se développe rapidement et qui est spectaculaire, notamment son site vedette, récemment reconnu au niveau international, la réserve d'Uruq Bani Ma'arid.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.


Soudan: des dizaines de milliers de personnes fuient le conflit qui s'étend à l'est du Darfour 

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
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  • Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusien
  • Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023

PORT-SOUDAN: Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusienne.

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait.

Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023.

Des habitants ont rapporté lundi à l'AFP que des villes entières étaient devenues des cibles militaires, alors que l'armée et les FSR s'affrontent pour le contrôle d'El-Obeid, capitale de l'Etat du Kordofan-Nord, important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum, qui abrite également un aéroport.

"Aujourd'hui, toutes nos forces ont convergé sur le front de Bara", a affirmé un membre des FSR dans une vidéo diffusée dimanche soir par les paramilitaires, en citant une localité située au nord d'El-Obeid. Les FSR avaient revendiqué la prise de Bara la semaine précédente.

Souleiman Babiker, habitant d'Oum Smeima, à l'ouest d'El-Obeid, a déclaré à l'AFP qu'après la prise d'El-Facher par les paramilitaires, "le nombre de véhicules des FSR a augmenté".

"Nous avons cessé d'aller dans nos champs, de peur des affrontements", a-t-il ajouté.

Un autre habitant, ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d'"une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l'ouest et au sud d'El-Obeid" au cours des deux dernières semaines.

Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour l'Afrique, a alerté la semaine dernière sur de "vastes atrocités" et des "représailles à motivation ethnique" commises par les FSR à Bara, évoquant des schémas similaires à ceux observés au Darfour, où les combattants paramilitaires sont accusés de massacres, de violences sexuelles et d'enlèvements visant les communautés non arabes après la chute d'El-Facher.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


Israël dit avoir identifié les corps rendus dimanche par le Hamas comme ceux de trois otages

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé lundi avoir identifié les dépouilles rendues par le Hamas la veille comme étant celles de trois soldats enlevés le 7 octobre 2023, ce qui porte à 20 le nombre d'otages morts rendus par le mouvement islamiste sur un total de 28 qu'il doit remettre.

"Après l’achèvement du processus d’identification par l’Institut national de médecine légale, en coopération avec la police israélienne et le rabbinat militaire", l'armée a "informé les familles des otages tombés au combat (...) que leurs proches ont été rapatriés en Israël et identifiés", a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué.

Les défunts ont été identifiés comme le capitaine américano-israélien Omer Neutra, 21 ans lors de son enlèvement, le caporal Oz Daniel, 19 ans, et le colonel Assaf Hamami, 40 ans, l'officier le plus gradé tombé aux mains du Hamas.

Selon le Forum des familles d'otages, les trois ont été tués dans des combats lors de l'attaque du Hamas sur le sol israélien du 7-Octobre qui a déclenché la guerre à Gaza,  et leurs corps ensuite enlevés dans le territoire palestinien.

Israël avait annoncé dimanche soir avoir reçu les dépouilles de trois otages remises par la Croix-Rouge, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Malgré plusieurs moments de tension, une trêve fragile tient à Gaza depuis le 10 octobre, dans le cadre d'un accord négocié par les Etats-Unis, prévoyant le retour de tous les otages enlevés en Israël, vivants ou morts.

En application de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré les derniers 20 otages vivants détenus à Gaza en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens, et doit encore restituer huit otages décédés.

Israël a à plusieurs reprises accusé le Hamas de ralentir le processus de restitution des corps, tandis que l'organisation islamiste affirme que la lenteur s'explique par le fait que de nombreuses dépouilles sont enfouies sous les décombres de Gaza.