Le sommet de l'élevage se veut la «vitrine» de l'agriculture de demain

Un éleveur lave sa vache lors du 31ème Sommet de l'Elevage à Cournon-d'Auvergne, dans le centre de la France, le 4 octobre 2022. (AFP)
Un éleveur lave sa vache lors du 31ème Sommet de l'Elevage à Cournon-d'Auvergne, dans le centre de la France, le 4 octobre 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 01 octobre 2023

Le sommet de l'élevage se veut la «vitrine» de l'agriculture de demain

  • Avec 1 640 exposants et 2 000 animaux de 70 races différentes, cette grand-messe est officiellement devenue le plus gros salon professionnel de l'élevage en Europe en nombre d'exposants
  • L'événement qui accueille l'élite des cheptels français veut faire la promotion d'un élevage durable, tout en défendant le modèle extensif des exploitations du Massif central qui lui sert d'écrin

CLERMONT-FERRAND: Le monde de l'élevage, régulièrement épinglé pour ses émissions de gaz à effets de serre, mettra en avant les efforts entrepris en matière de transition énergétique et d'agriculture durable à l'occasion de son 32e sommet, de mardi à vendredi à Cournon d'Auvergne.

Avec 1 640 exposants et 2 000 animaux de 70 races différentes, cette grand-messe est officiellement devenue le plus gros salon professionnel de l'élevage en Europe en nombre d'exposants, a souligné son commissaire général Fabrice Berthon lors d'une réunion avec la presse en amont de la rencontre.

L'événement qui accueille l'élite des cheptels français veut faire la promotion d'un élevage durable, tout en défendant le modèle extensif des exploitations du Massif central qui lui sert d'écrin.

"Préserver les ressources naturelles, réduire l'impact environnemental et garantir une production alimentaire à long terme sont les enjeux majeurs de l'agriculture de demain", explique M. Berthon.

"Cette stratégie d'un élevage durable se reflète dans la mise en place de nouvelles techniques pour être plus résilients sur l'autonomie fourragère, sur la protection de l'environnement, la meilleure gestion de l'eau: le sommet de l'élevage en est la vitrine", ajoute Jacques Chazalet, président du sommet.

Un hall entier sera consacré aux exposants spécialisés dans la transformation à la ferme et la transition énergétique, alors que les agriculteurs ont pâti des variations des cours de l'énergie liées à la guerre en Ukraine.

Près de 150 exposants seront ainsi présents dans les secteurs de l'électricité photovoltaïque, la méthanisation, la neutralité carbone ou le bois énergie.

Cette année, dix départements de la région auront un stand : "ils vont porter le message que l'élevage est une composante essentielle à la vie de ces territoires", selon M. Berthon.

Alors que la Cour des comptes s'est prononcée au printemps pour une diminution des cheptels, afin de respecter les engagements climatiques de la France, "nous voulons montrer au contraire que l'élevage est essentiel au développement de ces territoires".

Géorgie et Limousines

Malgré l'apparition de cas de maladie hémorragique épizootique (MHE) dans des élevages de bovins du sud de la France et une recrudescence de fièvre catarrhale ovine dans certains départements, les organisateurs se disent "sereins".

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau inaugurera le sommet mardi.

Les agriculteurs espèrent qu'il présentera à cette occasion un plan pour l'élevage durable: "nous voulons qu'il clarifie son message et ses attentes avec une politique cohérente", a indiqué jeudi lors d'une conférence de presse David Chauve, secrétaire général de la FRSEA (fédération régionale de la FNSEA).

"A l'heure où l'on nous parle de montée en gamme et de souveraineté alimentaire, on voit arriver des importations massives avec une qualité qui n'a rien à voir avec ce qu'on produit en France", a-t-il déploré.

Pour Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB), "les éleveurs attendent des actes forts" alors que le nombre de vaches a diminué de 200 000 entre juillet 2022 et juillet 2023.

Sont également attendues les visites du leader du PCF Fabien Roussel, de Marion Maréchal, tête de liste du parti d'Eric Zemmour aux prochaines élections européennes ou encore du président du Rassemblement national Jordan Bardella.

Les organisateurs espèrent atteindre cette année la barre des 110 000 visiteurs venus du monde entier (Europe, Afrique, Asie, Amérique du Sud).

La dimension internationale du sommet se confirme avec la présence de 315 exposants de 32 pays différents avec, au-delà de l'Europe, le Nigéria, le Kenya, l'Equateur, l'Ouzbékistan, la Chine ou le Mexique.

La Géorgie, pays doté de plaines et de hautes montagnes aux verts pâturages où l'élevage de ruminants est une tradition ancestrale, est à l'honneur cette année.

Côté animaux, c'est la race Limousine qui sera mise en avant cette année pour les vaches à viande et la race Brune pour les vaches à lait, avec deux concours nationaux.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.