Les Etats généraux de l'information espèrent mobiliser les Français

Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, participe à une session sur la liberté de la presse lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF), à Davos, le 26 mai 2022 (Photo, AFP).
Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, participe à une session sur la liberté de la presse lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF), à Davos, le 26 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 04 octobre 2023

Les Etats généraux de l'information espèrent mobiliser les Français

  • Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, en 2022, ces Etats généraux dureront jusqu'à l'été 2024
  • Les Français sont appelés à faire des propositions lors d'une consultation en ligne ouverte jusqu'au 12 novembre, accessible via le site etats-generaux-information.fr

PARIS: Fiabilité de l'info, indépendance des journalistes, protection des sources: lancés mardi, les Etats généraux de l'information espèrent mobiliser le grand public sur ces questions rendues brûlantes par l'actualité.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, en 2022, ces Etats généraux dureront jusqu'à l'été 2024. Ils aboutiront à des propositions de modifications législatives ainsi qu'à des recommandations.

Les Français sont appelés à faire des propositions lors d'une consultation en ligne ouverte jusqu'au 12 novembre, accessible via le site etats-generaux-information.fr.

Malgré un périmètre très vaste, les Etats généraux doivent déboucher sur "des propositions concrètes" pour "garantir le droit à l'information à l'heure numérique", a espéré Christophe Deloire, délégué général de leur comité de pilotage indépendant, lors de la conférence de presse de lancement à Paris.

"Nous proposerons" mais ce sera "au pouvoir politique de décider", a renchéri le président du comité, Bruno Lasserre, de la Cada (Commission d'accès aux documents administratifs).

Selon lui, il s'agit de s'inscrire dans le "temps long", ce qui "va susciter peut-être des impatiences".

Syndicats méfiants

Pour cela, le comité entend donner la "priorité à la participation citoyenne", montée en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE), selon M. Deloire, par ailleurs secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF).

Intéresser le grand public semble toutefois être une gageure, d'une part car ces questions sont techniques et de l'autre car la perte de confiance dans les médias est une tendance de fond.

Outre cette participation citoyenne, les Etats généraux veulent impliquer les professionnels et organiser des auditions.

Dans un communiqué, quatre syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT et FO) ont toutefois dit craindre qu'ils se résument à une "opération de communication", en exigeant d'y être associés.

Les Etats généraux s'appuieront aussi sur cinq groupes de travail en cours de constitution: "espace informationnel et innovation technologique", "citoyenneté, information et démocratie", "avenir des médias d'information et du journalisme", "lutte contre les ingérences étrangères" et "Etat et régulation".

Parmi les dix priorités listées figure le fait de "s'assurer que les plateformes (comme les réseaux sociaux, ndlr) mettent en place des dispositifs pour la fiabilité et l'information".

Indépendance

Egalement prioritaire, la protection du "droit au secret des sources", une question propulsée sur le devant de la scène par la récente garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux, qui continue d'indigner la profession.

Une petite centaine de personnes se sont rassemblées mardi soir devant le tribunal judiciaire de Strasbourg pour exprimer leur soutien à cette autrice d'une enquête sur une mission de l'armée française en Egypte.

"Oui M. le président, les journalistes enquêtent, y compris sur la police, les militaires, l'État, et vous déplaire n'est pas un crime" a lancé sur place le directeur de la publication de Rue89 Strasbourg, Pierre France.

"C'est le gouvernement qui est en train d'attaquer le secret des sources", a dénoncé à Marseille Pierre Isnard-Dupuy, membre du collectif de journalistes Presse Papiers, lors d'un rassemblement de quelques dizaines de personnes.

Autre priorité des Etats généraux, "moderniser les règles en matière de pluralisme et de concentration des médias", alors que nombre d'entre eux appartiennent à quelques milliardaires (Vincent Bolloré, Daniel Kretinsky, Xavier Niel, Rodolphe Saadé...).

Cela pourrait entraîner une modification de la loi de 1986 sur l'audiovisuel, et un texte est également examiné au niveau européen.

Cette question est directement liée à celle de l'indépendance éditoriale, remise en lumière cet été avec la grève au JDD contre l'arrivée comme directeur du journaliste Geoffroy Lejeune, marqué à l'extrême droite.

Beaucoup y ont vu la main de l'ultra-conservateur Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi est en passe d'avaler Lagardère, propriétaire du JDD.

Partis en masse, les anciens du journal lanceront le 9 octobre une association destinée à "promouvoir la liberté, le pluralisme et l'indépendance des médias", lors d'une soirée au théâtre du Châtelet à Paris.

Selon M. Deloire, le budget des Etats généraux est de 2,9 millions d'euros apportés par l'Etat. Mais le comité de pilotage travaille en toute "indépendance", aussi bien vis-à-vis "de l'exécutif et du Parlement" que "des forces économiques et syndicales", a assuré M. Lasserre.


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.