Malgré la covid-19, L’Oréal exporte plus que jamais au Moyen-Orient

Rémi Chadapaux (Illustration: Luis Grañena)
Rémi Chadapaux (Illustration: Luis Grañena)
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Publié le Jeudi 30 juillet 2020

Malgré la covid-19, L’Oréal exporte plus que jamais au Moyen-Orient

  • « La crise provoquée par la pandémie n'était pas une crise de la demande. C’était une crise de l’offre : les consommateurs ne pouvaient pas accéder aux points de vente »
  • « Avec la crise, les habitudes de consommation évoluent : le maquillage des lèvres n’est plus aussi important alors que celui des yeux est toujours très recherché »

Dubaï : Que tous les citoyens et résidents du Moyen-Orient qui ne peuvent pas voyager vers leurs destinations européennes préférées cet été se consolent : la France vient à eux dans leurs centres commerciaux et en ligne.
L’Oréal, la marque qui illustre tant le style et la beauté à la française, résiste à la tempête pandémique et est plus engagée que jamais dans la région, où elle est présente depuis soixante ans.
Rémi Chadapaux, directeur général de l’entreprise pour le Moyen-Orient, a expliqué à Arab News que L'Oréal a été affectée par la baisse de la demande des consommateurs au premier semestre, quand les confinements et les couvre-feux ont durement frappé le commerce de détail. « La covid-19 et la baisse du prix du pétrole ont beaucoup affecté le secteur, mais je reste optimiste », a-t-il déclaré.
Comme d’autres, la marque a été durement touchée lorsque les populations de la région ont été invitées à rester chez elles en avril et en mai. Quand les gens ne pouvaient pas sortir, ils étaient moins enclins à utiliser des produits de beauté L'Oréal. Le maquillage et les masques ne font pas vraiment bon ménage. 
« Dans la région, le maquillage a une grande importance. Le succès n’est pas au rendez-vous en ce moment, mais je reste convaincu que nous pouvons recréer un lien via les produits de beauté, a poursuivi Rémi Chadapaux. Les citoyens du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont de très gros consommateurs de maquillage. La “pause” actuelle est conjoncturelle et compréhensible : ils sortent peu ou doivent porter un masque. Avec la crise, les habitudes de consommation évoluent : le maquillage des lèvres n’est plus aussi important alors que celui des yeux est toujours très recherché »
D'autres segments de l'entreprise, vieille de 110 ans, ont également souffert. Notamment celui des produits professionnels pour les salons de coiffure, alors que qu’il s’agit du cœur de métier originel de la marque. Dans ce domaine, L’Oréal se relève peu à peu, après avoir arrêté complètement son activité. 
Les produits de grande consommation et les dermocosmétiques sont restés, eux, disponibles dans les pharmacies. Chadapaux est d’ailleurs optimiste quant à la stabilisation de l'activité commerciale d'ici à la fin de l'année. « Pour l'instant, nos chiffres sont légèrement négatifs sur les derniers mois, mais nous travaillons dur et j’essaie de motiver l'équipe pour que nous nous maintenions », a-t-il affirmé.
Le boom des ventes en ligne pendant le coronavirus
Ce ne sera pas une mince affaire, mais L’Oréal peut réussir grâce au boom du commerce électronique, que Chadapaux appelle l’un des « avantages » de la crise. Le groupe a développé son commerce en ligne en 2017, alors que celui-ci représentait moins de 1% de ses ventes. En mai, il approchait les 33 %, et d'ici à la fin de l'année – en supposant l’annonce d’un déconfinement et une reprise de la fréquentation des centres commerciaux – il devrait représenter 15 % du total de ses ventes.
« C’est notre grande priorité. Nous avons eu beaucoup de chance car nous avons pu nous appuyer sur des gens formidables au niveau de l'organisation et augmenter nos capacités d’expédition. Cela a accéléré la bascule vers le commerce électronique, a déclaré Chadapaux. Nous avons également bénéficié de la baisse des ventes dans les magasins. Nous cherchons maintenant à étendre nos capacités dans ce domaine et à augmenter nos effectifs. »
L’Oréal a été très réactive dès les premières annonces de confinement. « Le commerce en ligne était déjà une priorité avant le début de la covid-19. Nous travaillions sur plusieurs projets, a déclaré Chadapaux. Après les trois premiers jours de confinement, nous avons transféré vingt personnes de postes hors ligne à des responsabilités en ligne. Ils ont rejoint notre équipe numérique et se sont vu confier de nouveaux rôles au sein de l’organisation, a-t-il ajouté. En étant proactifs, nous avons enregistré des ventes record semaine après semaine. »
De plus, toujours selon lui, « les citoyens et résidents des pays du Moyen-Orient ne partiront probablement pas en vacances à l’étranger d’ici à la fin de l’année. Ils resteront chez eux. Cela constitue un avantage non négligeable pour les ventes et une donnée inédite que nous devons prendre en compte dans notre stratégie. Je sais par expérience que nous avons de gros acheteurs en Europe pendant l'été – des Saoudiens, des Koweïtiens, de riches Émiratis. Ils sont à Genève, à Montreux, à Marbella, à Monaco. Ils dépensent énormément dans le luxe et en particulier dans les produits de beauté. Ces personnes seront confinées chez elles et n'auront guère d'autre loisir que d'aller au centre commercial ou de faire des achats en ligne, et nous serons là pour les satisfaire. »
Il a évoqué l'exemple d'un grand magasin de Marbella qui est régulièrement le premier point de vente de détail en Espagne au mois d’août, principalement grâce aux riches acheteurs arabes.
Le Moyen-Orient est au cœur de la stratégie mondiale de L'Oréal. Présente dans la région depuis 1960, la marque emploie aujourd'hui 520 personnes dans la zone, proposant environ trente de ses propres gammes et d'autres de son catalogue international avec certains des noms les plus connus du secteur de la beauté.
Elle s'est implantée en Arabie saoudite en 2012 en partenariat avec un entrepreneur local, conscient du pouvoir d’achat croissant du consommateur saoudien et de la demande en produits de beauté. Le Royaume est lui aussi au cœur de la stratégie de L'Oréal.
« L'Arabie saoudite est une priorité pour nous et nous avons avec elle une relation très privilégiée. J’y travaille depuis mon arrivée, a déclaré Chadapaux. Nous avons centralisé toutes les décisions et les marques en Arabie saoudite. L’entreprise y est bien implantée et le Royaume est un partenaire de choix. Les données démographiques y sont encourageantes. Je suis très optimiste pour la région dans son ensemble et en particulier pour ce pays ». Il a également tenu à souligner « que les acheteurs saoudiens ont leurs propres comportements d’achat ». Les parfums sont très recherchés, aussi bien les fragrances internationales que les fragrances arabes. Il y a une forte consommation de parfums, d'encens et d'huiles. Les usages sont très élaborés et ils diffèrent de ce que nous pouvons observer ailleurs : nous étudions cela de très près »
L’Oréal souhaite tirer parti de la reprise postpandémique. Comment Chadapaux voit-il cette reprise se profiler ?
« La reprise est un sujet délicat. Tous les marchés ne fonctionneront pas de la même façon. Le Koweït, Bahreïn et le Qatar devraient se rétablir rapidement, tandis qu'Oman pourrait avoir besoin d’un peu plus de temps. En ce qui concerne l'Arabie saoudite, le marché des produits de beauté sera probablement positif à la fin de l'année, alors qu’aux Émirats arabes unis le redémarrage pourrait être plus lent. Et cela variera d’une marque à l’autre. »
Certains signes de reprise de la consommation sont déjà présents. « La semaine dernière, des photos ont circulé qui montraient des files d’attente devant des magasins de luxe en Arabie saoudite – Vuitton et Hermès – donc l'attirance pour la beauté est toujours présente » a déclaré Chadapaux. La crise provoquée par la pandémie n'était pas une crise de la demande. C’était une crise de l’offre : les consommateurs ne pouvaient pas accéder aux points de vente. Historiquement, les produits de santé ont toujours été parmi les premiers secteurs de la consommation à rebondir après un ralentissement. »
L’Oréal au Moyen-Orient – soutenu par sa puissance financière de groupe international – a pris rapidement la décision de ne pas licencier de personnel et de ne pas réduire les salaires.
« Nous avons protégé nos employés de deux façons : financière en préservant les emplois, mais aussi – et c'était une priorité absolue – sécuritaire. Nous avons ainsi supprimé les voyages et privilégié le télétravail dès le début de la crise », a déclaré Chadapaux.
Le bureau de Dubaï où il travaille fonctionne actuellement à 50 % de ses capacités, même si, légalement, il pourrait le faire à 100 %.
Sur un autre plan, la crise pandémique aura constitué un événement unique pour L’Oréal et pour Chadapaux personnellement. « À certains égards, la crise a été une expérience libératrice. J’étais souvent frustré car les affaires n’avançaient pas assez vite, mais désormais, il y a une accélération dans notre activité, a-t-il affirmé. Les gens se sentent responsabilisés et en confiance. L’Oréal et ses salariés ont gagné en autonomie »


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.


L'Arabie saoudite lance 16 grands projets d'aide en Syrie

Abdullah Al-Rabeeah, superviseur général du KSrelief, et Raed Al-Saleh, ministre syrien de la gestion des catastrophes et des interventions d'urgence, ont lancé les projets humanitaires à Damas dimanche. (AN Photo/Abdulrhman Bin Shalhoub)
Abdullah Al-Rabeeah, superviseur général du KSrelief, et Raed Al-Saleh, ministre syrien de la gestion des catastrophes et des interventions d'urgence, ont lancé les projets humanitaires à Damas dimanche. (AN Photo/Abdulrhman Bin Shalhoub)
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  • Nous visons à faire passer le peuple syrien de la dépendance à l'aide humanitaire à une période de rétablissement", déclare le chef de KSrelief à Arab News
  • Nos projets renforcent les communautés, les femmes, les enfants et les jeunes à travers la Syrie", ajoute Abdullah Al-Rabeeah

DAMASCUS : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, superviseur général de l'agence d'aide saoudienne KSrelief, a lancé dimanche 16 initiatives humanitaires globales en République arabe syrienne.

M. Al-Rabeeah, qui était accompagné d'une importante délégation saoudienne de haut niveau, a déclaré à Arab News : "Aujourd'hui est un jour historique. Comme tout le monde le sait, l'Arabie saoudite soutient le peuple syrien depuis des décennies.

"Et aujourd'hui, c'est un nouveau signal : Nous l'avons soutenu avant le conflit, pendant le conflit, et maintenant, nous l'espérons, (pendant) cette période de réforme en Syrie, nous soutenons (à nouveau) le peuple syrien."


Il a ajouté : "Aujourd'hui, nous avons lancé de nombreux projets dans le secteur de la santé et des abris, dans le soutien aux communautés. Dans le domaine de la sécurité alimentaire, notre objectif est d'autonomiser la communauté, les femmes, les enfants et les jeunes, afin que le peuple syrien passe d'une situation de dépendance aux secours à une période de rétablissement. Et nous espérons que cette période sera suivie d'une période de développement".

La première initiative annoncée est le programme d'équipements médicaux vitaux, qui vise à équiper 17 hôpitaux centraux de tomodensitomètres, d'équipements de pointe pour les soins intensifs et d'unités de dialyse modernes, en plus de la livraison de 454 appareils de dialyse ultramodernes dans l'ensemble du pays.

Le programme prévoit également le déploiement de 1 220 médecins spécialistes saoudiens dans plus de 45 spécialités, notamment les implants cochléaires, la neurochirurgie, la chirurgie du cancer pédiatrique et le traitement des brûlures.

En outre, 128 159 heures de bénévolat ont été engagées, avec un déploiement continu par rotation.

Raed Al-Saleh, ministre syrien de la gestion des catastrophes et des interventions d'urgence, a félicité KSrelief pour ses efforts en faveur de la Syrie.

M. Al-Saleh a déclaré : "Ce partenariat sera un pilier essentiel de l'aide apportée à la Syrie : "Ce partenariat sera un pilier essentiel dans la lutte contre la crise humanitaire au niveau national. Nous croyons en l'avenir de la Syrie et en notre capacité à coexister, quels que soient les défis à relever."

La deuxième annonce majeure de la cérémonie concerne le programme de sécurité alimentaire et de relance de l'agriculture, qui fournit un soutien stratégique à l'agriculture, y compris la réhabilitation de 33 boulangeries publiques dans huit gouvernorats.

L'initiative comprend également le programme de soutien à l'agriculture des sept céréales, qui offre des outils, des semences et une formation aux familles d'agriculteurs.

Dans le cadre du programme de restauration des infrastructures éducatives de KSrelief, 34 écoles réparties dans trois gouvernorats seront restaurées et dotées de systèmes d'énergie solaire intégrés et d'environnements d'apprentissage modernes afin de contribuer au redressement post-conflit.

Six projets d'approvisionnement en eau et d'assainissement ont également été lancés, bénéficiant à plus de 300 000 Syriens.

Dans le cadre d'initiatives globales de prise en charge des orphelins, 1 000 enfants vont bénéficier d'un parrainage et d'un soutien mensuel par le biais du programme de prise en charge et d'autonomisation dans le nord-ouest de la Syrie.

Le programme Basma Hope offrira une prise en charge globale des orphelins, y compris l'éducation, les loisirs et les besoins essentiels.

KSrelief va également former 400 femmes soignantes à la couture afin de promouvoir l'autonomie économique.

L'événement a également annoncé une aide d'urgence comprenant des ambulances, de l'équipement lourd, des machines de déblaiement, des kits d'abris d'urgence et la distribution de paniers alimentaires.

M. Al-Rabeeah a souligné à Arab News l'importance d'une aide humanitaire complète pour la Syrie.

Il a déclaré : "Il n'y a aucun doute (sur l'importance) de l'aide humanitaire : "Il n'y a pas de doute (sur son importance). Elle s'inscrit en fait dans le cadre des relations étroites entre les deux pays.

"Le lien entre l'Arabie saoudite et la Syrie se situe au niveau des gouvernements et des populations, sur les plans politique, économique et humanitaire. Et j'en passe. Il s'agit donc d'une nouvelle journée de soutien de l'Arabie saoudite à la Syrie.

M. Al-Saleh a ajouté : "KSrelief a toujours été un partenaire important de la Syrie : "KSrelief a toujours été actif dans les domaines de l'aide d'urgence, des abris, de l'éducation, de la santé et du soutien aux moyens de subsistance. Ce soutien a contribué de manière significative à la résilience des Syriens au cours des dernières années."


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.