Malgré la covid-19, L’Oréal exporte plus que jamais au Moyen-Orient

Rémi Chadapaux (Illustration: Luis Grañena)
Rémi Chadapaux (Illustration: Luis Grañena)
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Publié le Jeudi 30 juillet 2020

Malgré la covid-19, L’Oréal exporte plus que jamais au Moyen-Orient

  • « La crise provoquée par la pandémie n'était pas une crise de la demande. C’était une crise de l’offre : les consommateurs ne pouvaient pas accéder aux points de vente »
  • « Avec la crise, les habitudes de consommation évoluent : le maquillage des lèvres n’est plus aussi important alors que celui des yeux est toujours très recherché »

Dubaï : Que tous les citoyens et résidents du Moyen-Orient qui ne peuvent pas voyager vers leurs destinations européennes préférées cet été se consolent : la France vient à eux dans leurs centres commerciaux et en ligne.
L’Oréal, la marque qui illustre tant le style et la beauté à la française, résiste à la tempête pandémique et est plus engagée que jamais dans la région, où elle est présente depuis soixante ans.
Rémi Chadapaux, directeur général de l’entreprise pour le Moyen-Orient, a expliqué à Arab News que L'Oréal a été affectée par la baisse de la demande des consommateurs au premier semestre, quand les confinements et les couvre-feux ont durement frappé le commerce de détail. « La covid-19 et la baisse du prix du pétrole ont beaucoup affecté le secteur, mais je reste optimiste », a-t-il déclaré.
Comme d’autres, la marque a été durement touchée lorsque les populations de la région ont été invitées à rester chez elles en avril et en mai. Quand les gens ne pouvaient pas sortir, ils étaient moins enclins à utiliser des produits de beauté L'Oréal. Le maquillage et les masques ne font pas vraiment bon ménage. 
« Dans la région, le maquillage a une grande importance. Le succès n’est pas au rendez-vous en ce moment, mais je reste convaincu que nous pouvons recréer un lien via les produits de beauté, a poursuivi Rémi Chadapaux. Les citoyens du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont de très gros consommateurs de maquillage. La “pause” actuelle est conjoncturelle et compréhensible : ils sortent peu ou doivent porter un masque. Avec la crise, les habitudes de consommation évoluent : le maquillage des lèvres n’est plus aussi important alors que celui des yeux est toujours très recherché »
D'autres segments de l'entreprise, vieille de 110 ans, ont également souffert. Notamment celui des produits professionnels pour les salons de coiffure, alors que qu’il s’agit du cœur de métier originel de la marque. Dans ce domaine, L’Oréal se relève peu à peu, après avoir arrêté complètement son activité. 
Les produits de grande consommation et les dermocosmétiques sont restés, eux, disponibles dans les pharmacies. Chadapaux est d’ailleurs optimiste quant à la stabilisation de l'activité commerciale d'ici à la fin de l'année. « Pour l'instant, nos chiffres sont légèrement négatifs sur les derniers mois, mais nous travaillons dur et j’essaie de motiver l'équipe pour que nous nous maintenions », a-t-il affirmé.
Le boom des ventes en ligne pendant le coronavirus
Ce ne sera pas une mince affaire, mais L’Oréal peut réussir grâce au boom du commerce électronique, que Chadapaux appelle l’un des « avantages » de la crise. Le groupe a développé son commerce en ligne en 2017, alors que celui-ci représentait moins de 1% de ses ventes. En mai, il approchait les 33 %, et d'ici à la fin de l'année – en supposant l’annonce d’un déconfinement et une reprise de la fréquentation des centres commerciaux – il devrait représenter 15 % du total de ses ventes.
« C’est notre grande priorité. Nous avons eu beaucoup de chance car nous avons pu nous appuyer sur des gens formidables au niveau de l'organisation et augmenter nos capacités d’expédition. Cela a accéléré la bascule vers le commerce électronique, a déclaré Chadapaux. Nous avons également bénéficié de la baisse des ventes dans les magasins. Nous cherchons maintenant à étendre nos capacités dans ce domaine et à augmenter nos effectifs. »
L’Oréal a été très réactive dès les premières annonces de confinement. « Le commerce en ligne était déjà une priorité avant le début de la covid-19. Nous travaillions sur plusieurs projets, a déclaré Chadapaux. Après les trois premiers jours de confinement, nous avons transféré vingt personnes de postes hors ligne à des responsabilités en ligne. Ils ont rejoint notre équipe numérique et se sont vu confier de nouveaux rôles au sein de l’organisation, a-t-il ajouté. En étant proactifs, nous avons enregistré des ventes record semaine après semaine. »
De plus, toujours selon lui, « les citoyens et résidents des pays du Moyen-Orient ne partiront probablement pas en vacances à l’étranger d’ici à la fin de l’année. Ils resteront chez eux. Cela constitue un avantage non négligeable pour les ventes et une donnée inédite que nous devons prendre en compte dans notre stratégie. Je sais par expérience que nous avons de gros acheteurs en Europe pendant l'été – des Saoudiens, des Koweïtiens, de riches Émiratis. Ils sont à Genève, à Montreux, à Marbella, à Monaco. Ils dépensent énormément dans le luxe et en particulier dans les produits de beauté. Ces personnes seront confinées chez elles et n'auront guère d'autre loisir que d'aller au centre commercial ou de faire des achats en ligne, et nous serons là pour les satisfaire. »
Il a évoqué l'exemple d'un grand magasin de Marbella qui est régulièrement le premier point de vente de détail en Espagne au mois d’août, principalement grâce aux riches acheteurs arabes.
Le Moyen-Orient est au cœur de la stratégie mondiale de L'Oréal. Présente dans la région depuis 1960, la marque emploie aujourd'hui 520 personnes dans la zone, proposant environ trente de ses propres gammes et d'autres de son catalogue international avec certains des noms les plus connus du secteur de la beauté.
Elle s'est implantée en Arabie saoudite en 2012 en partenariat avec un entrepreneur local, conscient du pouvoir d’achat croissant du consommateur saoudien et de la demande en produits de beauté. Le Royaume est lui aussi au cœur de la stratégie de L'Oréal.
« L'Arabie saoudite est une priorité pour nous et nous avons avec elle une relation très privilégiée. J’y travaille depuis mon arrivée, a déclaré Chadapaux. Nous avons centralisé toutes les décisions et les marques en Arabie saoudite. L’entreprise y est bien implantée et le Royaume est un partenaire de choix. Les données démographiques y sont encourageantes. Je suis très optimiste pour la région dans son ensemble et en particulier pour ce pays ». Il a également tenu à souligner « que les acheteurs saoudiens ont leurs propres comportements d’achat ». Les parfums sont très recherchés, aussi bien les fragrances internationales que les fragrances arabes. Il y a une forte consommation de parfums, d'encens et d'huiles. Les usages sont très élaborés et ils diffèrent de ce que nous pouvons observer ailleurs : nous étudions cela de très près »
L’Oréal souhaite tirer parti de la reprise postpandémique. Comment Chadapaux voit-il cette reprise se profiler ?
« La reprise est un sujet délicat. Tous les marchés ne fonctionneront pas de la même façon. Le Koweït, Bahreïn et le Qatar devraient se rétablir rapidement, tandis qu'Oman pourrait avoir besoin d’un peu plus de temps. En ce qui concerne l'Arabie saoudite, le marché des produits de beauté sera probablement positif à la fin de l'année, alors qu’aux Émirats arabes unis le redémarrage pourrait être plus lent. Et cela variera d’une marque à l’autre. »
Certains signes de reprise de la consommation sont déjà présents. « La semaine dernière, des photos ont circulé qui montraient des files d’attente devant des magasins de luxe en Arabie saoudite – Vuitton et Hermès – donc l'attirance pour la beauté est toujours présente » a déclaré Chadapaux. La crise provoquée par la pandémie n'était pas une crise de la demande. C’était une crise de l’offre : les consommateurs ne pouvaient pas accéder aux points de vente. Historiquement, les produits de santé ont toujours été parmi les premiers secteurs de la consommation à rebondir après un ralentissement. »
L’Oréal au Moyen-Orient – soutenu par sa puissance financière de groupe international – a pris rapidement la décision de ne pas licencier de personnel et de ne pas réduire les salaires.
« Nous avons protégé nos employés de deux façons : financière en préservant les emplois, mais aussi – et c'était une priorité absolue – sécuritaire. Nous avons ainsi supprimé les voyages et privilégié le télétravail dès le début de la crise », a déclaré Chadapaux.
Le bureau de Dubaï où il travaille fonctionne actuellement à 50 % de ses capacités, même si, légalement, il pourrait le faire à 100 %.
Sur un autre plan, la crise pandémique aura constitué un événement unique pour L’Oréal et pour Chadapaux personnellement. « À certains égards, la crise a été une expérience libératrice. J’étais souvent frustré car les affaires n’avançaient pas assez vite, mais désormais, il y a une accélération dans notre activité, a-t-il affirmé. Les gens se sentent responsabilisés et en confiance. L’Oréal et ses salariés ont gagné en autonomie »


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.


Quatre banques françaises accusées par des ONG de financer la déforestation en Amazonie

Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
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  • Entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance
  • BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG

PARIS: Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil.

Les deux négociants, les géants de l'agroalimentaire américains Bunge et Cargill, ont cumulé 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024.

Les ONG ont comparé la localisation des zones déforestées en Amazonie, cartographiées par le réseau MapBiomas, qui surveille par satellite l'occupation des sols, et celle des entrepôts de Bunge et Cargill, recensés par les cadastres brésiliens.

Les associations ont remarqué qu'à 273 reprises, ces silos étaient situés à moins de 50 kilomètres de fermes implantées sur des champs déforestés, suggérant que Bunge et Cargill s'y approvisionnent.

Or, entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance.

BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG.

BNP Paribas a indiqué à l'AFP que ses clients devaient avoir mis en oeuvre l'objectif "zéro déforestation" d'ici à fin 2025. "La conformité des clients avec cette politique sera évaluée (...) courant 2026", a indiqué à l'AFP la banque.

En l'occurrence Bunge et Cargill ont pris des engagements pour éliminer la déforestation d'ici à fin 2025.

Côté Société Générale, leur politique de lutte contre la déforestation "inclut des critères d'exclusion spécifiques pour les clients opérant dans les chaînes de valeur du soja en Amérique du Sud", a affirmé à l'AFP l'entreprise.

Crédit Agricole a également indiqué avoir pris des engagements "zéro déforestation", et suivre leur mise en oeuvre auprès des clients.

Le groupe BPCE a lui critiqué vivement le travail des deux ONG, fustigeant des "chiffres invérifiables, sans méthodologie explicite", ni "preuve apportée", et ajoute qu'il "publiera sa démarche sur la déforestation fin 2025".

L'Amazonie joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique via l'absorption de carbone. C'est un des principaux thèmes de la COP30 à Belém, au Brésil, qui s'achève vendredi.

Un moratoire signé en 2006 bannit la commercialisation du soja issu de terres déboisées en Amazonie après 2008.

 


Forum sur l'investissement Arabie saoudite - États-Unis: des milliards d'euros de transactions privées, un partenariat technologique et énergétique renforcé

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
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  • La coopération technologique, y compris l'intelligence artificielle et la fabrication avancée, est apparue comme un pilier central du partenariat en pleine évolution
  • Les chefs d'entreprise ont exprimé leur optimisme quant à l'élargissement des opportunités, considérant le partenariat comme une plateforme de croissance dans les secteurs à forte valeur ajoutée

WASHINGTON D.C. L'élan économique généré par la rencontre à la Maison Blanche entre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump mardi s'est rapidement déplacé vers le Forum d'investissement américano-saoudien au Kennedy Center à Washington.

C'est là, mercredi, que les accords gouvernementaux de haut niveau annoncés dans le bureau ovale et lors d'un dîner de gala de la Maison-Blanche la veille se sont rapidement traduits par des accords concrets avec le secteur privé, d'une valeur de plusieurs milliards.

Le forum, organisé par le ministère des investissements d'Arabie saoudite sur le thème "Leadership for Growth : Renforcer le partenariat économique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis", a rassemblé des hauts fonctionnaires, des investisseurs et des PDG de certaines des entreprises américaines les plus puissantes.
S'adressant au forum mercredi après-midi, le prince héritier a déclaré que les bases d'un partenariat plus fort entre l'Arabie saoudite et les États-Unis avaient été jetées et que d'autres accords d'investissement dans les domaines de la défense, de l'énergie, de l'IA et des services financiers pouvaient être attendus.

Dans ses propres remarques, le président Trump a déclaré que 270 milliards de dollars d'accords et de ventes étaient signés entre des dizaines d'entreprises. Il a fait l'éloge du prince héritier, le qualifiant de dirigeant audacieux qui s'est engagé dans la relation entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.

M. Trump a également déclaré qu'il commencerait à "travailler" sur la guerre au Soudan après que le prince héritier lui a demandé d'aider à mettre fin au conflit, qui fait rage depuis avril 2023 et qui a pris une tournure plus sombre le mois dernier après la chute d'El-Fasher.

"Sa majesté aimerait que je fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan. Ce n'était pas dans mon programme, je pensais que c'était quelque chose de fou et d'incontrôlable", a déclaré M. Trump.

"Mais je vois à quel point c'est important pour vous, et pour beaucoup de vos amis dans cette salle, le Soudan. Et nous allons commencer à travailler sur le Soudan".

Lors de l'ouverture du forum mercredi matin, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a souligné l'ampleur de la coopération entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, annonçant que l'événement donnerait lieu au lancement "d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars".

"Hier, à la Maison Blanche, nous avons assisté à la signature d'une série d'accords stratégiques G2G dans plusieurs secteurs verticaux, notamment la défense, l'IA, les chaînes d'approvisionnement en minerais et en métaux critiques, entre autres", a déclaré M. Al-Falih.

Il a déclaré que la visite du prince héritier à Washington démontrait "la force du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis et notre ambition commune."

M. Al-Falih a ajouté qu'une "étape importante" avait été franchie lors de la discussion de mardi concernant le "cadre stratégique américano-saoudien sur l'accélération des investissements, un mécanisme qui soutient les approbations d'investissements en temps opportun entre nos deux pays".

"Aujourd'hui, nous assisterons également, une fois de plus, au lancement d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars, soulignant ainsi la force de notre partenariat et de notre ambition commune."

Le ministre de l'investissement a souligné que les États-Unis sont le premier investisseur étranger en Arabie saoudite, "un dollar sur quatre investis par des investisseurs internationaux dans le Royaume d'Arabie saoudite provenant des États-Unis".

Le secrétaire américain au commerce, Howard Lutnick, qui s'est adressé au forum après M. Al-Falih, a ajouté que les accords récemment finalisés "ouvrent la voie aux entreprises américaines pour qu'elles deviennent des leaders mondiaux (en) matière d'innovation, de sécurité et de déploiement".

L'événement a été conçu pour consolider les dimensions économiques de l'alliance en alignant les ambitions d'investissement saoudiennes - en particulier celles qui sont à l'origine de la transformation Vision 2030 - sur l'innovation et la technologie américaines.

Il a souligné l'importance stratégique de la technologie, en particulier de l'intelligence artificielle, en tant que pierre angulaire du nouveau partenariat.

Après la signature officielle du partenariat stratégique sur l'intelligence artificielle entre le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, et le secrétaire d'État américain Marco Rubio, les deux parties ont affirmé qu'il s'agissait d'une étape historique pour faire progresser l'innovation et le progrès technologique.

Ce partenariat vise à tirer parti des avantages concurrentiels de l'Arabie saoudite en termes de terres disponibles, de ressources énergétiques et de situation géographique pour créer des pôles technologiques d'intelligence artificielle répondant à la demande locale, régionale et mondiale.

La collaboration englobe la fourniture de semi-conducteurs avancés, le développement d'applications et d'infrastructures d'IA avancées, le renforcement des capacités nationales et l'expansion des investissements à forte valeur ajoutée.

Le secteur privé a immédiatement tiré parti de cette orientation en créant d'importantes coentreprises. Advanced Micro Devices, Cisco Systems et la startup saoudienne Humain ont annoncé la création d'une coentreprise pour construire des centres de données au Moyen-Orient.

Cette initiative débutera par un projet de centre de données de 100 mégawatts en Arabie saoudite.

Le PDG de Humain, Tareq Amin, a confirmé que la startup de vidéo générative Luma AI a déjà signé un contrat pour acheter la totalité de la capacité de ce premier cluster, dont la construction est prévue pour 2026 et qui utilisera une énergie entièrement renouvelable.

La coentreprise vise à construire jusqu'à un gigawatt de nouveaux centres de données d'ici 2030 pour desservir un marché massif couvrant l'Asie, l'Europe, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Elon Musk, PDG de Tesla, et Jensen Huang, PDG de Nvidia, ont également participé à une discussion sur les progrès de l'IA. Elon Musk a confirmé par la suite que son entreprise d'IA, XAI, et l'Arabie saoudite travaillaient sur un projet de 500 mégawatts avec Nvidia.

En marge du forum, Wassim Chourbaji, président du Moyen-Orient et de l'Afrique pour Qualcomm, a déclaré à Arab News : "L'ambiance est très positive. Le partenariat est excellent et solide. Je vois des opportunités à long terme.

"Dans le cas de Qualcomm, nous avons annoncé la création d'un centre d'ingénierie de l'IA dans les locaux de Humain. Nous avons annoncé un partenariat avec Humain et Adobe pour exécuter tout le contenu créatif sur notre solution de centre de données avec Humain.

"Nous avons annoncé précédemment la mise en place de nos puces et solutions d'IA les plus avancées avec Humain dans le Royaume d'Arabie saoudite pour construire ce que l'on appelle l'IA hybride... Et l'autre partie est la partie industrielle, où l'IA transforme les industries, y compris le pétrole et le gaz."

Le secteur de l'énergie, qui constitue traditionnellement le socle de la relation, a connu un regain d'intérêt pour les investissements à long terme. Amin Nasser, PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, a annoncé que l'Arabie saoudite signerait des accords dans le secteur de l'énergie avec les États-Unis pour un montant de 30 milliards de dollars.

En outre, un accord important a été annoncé pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement en minerais essentiels, un pilier clé de la Vision 2030.

MP Materials, qui exploite la seule mine américaine de terres rares, s'associe au ministère américain de la défense et à la société minière saoudienne Maaden pour construire une raffinerie de terres rares en Arabie saoudite.

Cette coentreprise vise à développer le traitement au Moyen-Orient de ces minéraux critiques, qui sont essentiels pour les avions de chasse, les véhicules électriques et d'autres technologies clés.

La Chine domine actuellement le raffinage mondial, et cette nouvelle installation représente un effort coordonné pour trouver d'autres sources d'approvisionnement stables.

En vertu de l'accord, l'entreprise commune entre MP et le ministère américain de la défense détiendra une participation combinée de 49 % dans la raffinerie saoudienne, Maaden détenant les 51 % restants.

L'installation raffinera des terres rares lourdes et légères qui seront utilisées par les industries manufacturières et de défense américaines et saoudiennes et vendues aux pays alliés.

De plus petites entreprises étaient également représentées au forum afin de trouver des moyens de pénétrer le marché saoudien dans des domaines aussi divers que le sport et le divertissement.

Nicholas Cooper, fondateur et PDG de Convergenz, société spécialisée dans les infrastructures de divertissement et de création, a déclaré à Arab News : "Il est très excitant d'être présent au forum d'investissement pour une raison essentielle.

"Je pense que beaucoup de gens sont venus en Arabie saoudite pour prendre, et mon objectif est de pouvoir apporter une valeur ajoutée.

"Je reconnais qu'il existe actuellement un positionnement unique permettant de jeter un pont entre les mondes de la technologie, du style de vie et du divertissement, et de contribuer réellement à influencer la culture. Mais surtout, j'aimerais apporter une valeur ajoutée à la prochaine génération.