Cisjordanie: Trois Palestiniens armés tués par des soldats israéliens

Au moins 246 Palestiniens, 32 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués depuis le début de l'année dans des violences liées au conflit israélo-palestinien (Photo, AFP).
Au moins 246 Palestiniens, 32 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués depuis le début de l'année dans des violences liées au conflit israélo-palestinien (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 06 octobre 2023

Cisjordanie: Trois Palestiniens armés tués par des soldats israéliens

  • Au cours de ce raid en zone autonome palestinienne cinq membres de la police des frontières israélienne ont été blessés
  • Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont déclaré dans un communiqué que les deux hommes étaient des «martyrs»

TULKAREM: Trois Palestiniens armés ont été tués jeudi par des soldats israéliens dans le nord de la Cisjordanie occupée, selon des sources concordantes.

Deux jeunes hommes membres de la branche armée du mouvement islamiste Hamas ont été tués dans un échange de tirs avec des soldats dans la matinée et un troisième homme a été abattu en fin de journée après avoir ouvert le feu sur une voiture, selon les informations communiquées par l'Autorité palestinienne et l'armée israélienne.

Abdel Rahman Atta, 23 ans, et Houzayfa Farès, 27 ans, ont été tués par "des balles de l'occupation" (Israël, NDLR) près de Tulkarem, a annoncé le ministère palestinien de la Santé dans communiqué.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont déclaré dans un communiqué que les deux hommes étaient des "martyrs" de leur organisation.

L'armée israélienne a confirmé dans un communiqué avoir "neutralisé (deux) terroristes" ayant selon elle tiré sur un "véhicule israélien" près du village palestinien de Shoufa, au sud-est de Tulkarem.

Le Croissant Rouge palestinien a déclaré qu'au point de passage de Shoufa, les forces israéliennes "ont empêché [leurs] équipes de soigner (les deux hommes) et les ont emmenés".

Quelques heures après les échanges de tirs, des Palestiniens se sont rassemblés sur la route où la fusillade avait eu lieu. Des marques de sang sur l'asphalte ont été entourées par du feuillage disposé en forme de coeur, selon un photographe de l'AFP sur place.

Non loin de là, dans le camp de réfugiés palestiniens de Tulkarem, les forces armées israéliennes ont d'autre part mené des "activités antiterroristes", selon un autre communiqué militaire.

Au cours de ce raid en zone autonome palestinienne (où la sécurité intérieure et le maintien de l'ordre public sont du ressort de l'Autorité palestinienne, aux termes des accords dits d'Oslo II), cinq membres de la police des frontières israélienne ont été blessés, dont trois grièvement, par un engin explosif, selon l'armée.

Les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, ont revendiqué être à l'origine de cette "embuscade" sur des "forces ennemies".

Violences récurrentes
Les Brigades Ezzedine al-Qassam ont également déclaré sur Telegram que certains de leurs membres avaient été impliqués dans des "affrontements" avec des forces armées israéliennes dans le camp de Tulkarem.

Dans l'après-midi, l'armée israélienne a fait état d'une attaque par un homme armé sur une voiture prise dans un embouteillage à Huwwara, ville palestinienne théâtre de violences récurrentes depuis le début de l'année.

Traqué par des soldats, l'homme a été "neutralisé" à l'issue d'un échange de tirs non loin de là, selon un communiqué militaire.

Le ministère de la Santé palestinien a dit avoir été informé de sa mort, sans préciser son identité.

Au moins 246 Palestiniens, 32 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués depuis le début de l'année dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.


En visite à Beyrouth, un haut responsable iranien affirme le soutien de Téhéran aux Libanais

M. Larijani doit rencontrer le président libanais Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le chef du gouvernement Nawaf Salam, avant de recevoir à l'ambassade d'Iran des personnalités libanaises et palestiniennes. (AFP)
M. Larijani doit rencontrer le président libanais Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le chef du gouvernement Nawaf Salam, avant de recevoir à l'ambassade d'Iran des personnalités libanaises et palestiniennes. (AFP)
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  • Des dizaines de partisans du Hezbollah se sont rassemblés au passage du cortège. Le responsable iranien est descendu brièvement de voiture pour les saluer, sous les acclamations
  • Sa visite intervient après des critiques iraniennes de la décision du gouvernement libanais de confier à l'armée la préparation, d'ici la fin de l'année, d'un plan de désarmement du Hezbollah

BEYROUTH: Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, Ali Larijani, a affirmé mercredi, dès son arrivée à Beyrouth, le soutien de son pays au "peuple libanais en toutes circonstances", sur fond de polémique autour d'un projet de désarmement du Hezbollah.

"Si le peuple libanais venait à souffrir, nous ressentirons cette douleur en Iran et nous nous tiendrons aux côtés du peuple libanais en toutes circonstances", a déclaré M. Larijani à la presse à l'aéroport, où il a été accueilli par une délégation du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal.

"Nous chercherons toujours à défendre les intérêts nationaux du peuple libanais", a-t-il ajouté.

Des dizaines de partisans du Hezbollah se sont rassemblés au passage du cortège. Le responsable iranien est descendu brièvement de voiture pour les saluer, sous les acclamations.

Sa visite intervient après des critiques iraniennes de la décision du gouvernement libanais de confier à l'armée la préparation, d'ici la fin de l'année, d'un plan de désarmement du Hezbollah.

M. Larijani doit rencontrer le président libanais Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le chef du gouvernement Nawaf Salam, avant de recevoir à l'ambassade d'Iran des personnalités libanaises et palestiniennes.

La semaine dernière, le gouvernement a chargé l'armée de préparer ce plan, dans un contexte de pressions américaines et de craintes d'une nouvelle offensive israélienne de grande ampleur, quelques mois après un conflit qui a infligé de lourdes pertes au Hezbollah.

Le mouvement chiite a accusé le gouvernement de commettre un "péché grave" en voulant le désarmer et affirmé qu'il ignorerait cette décision.

L'Iran a affirmé, par la voix d'Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, son opposition au désarmement du Hezbollah, qu'il soutient financièrement et militairement depuis sa création. Beyrouth a en retour condamné une "ingérence flagrante et inacceptable" de l'Iran dans les affaires intérieures du Liban.

Avant Beyrouth, M. Larijani s'était rendu à Bagdad où il a signé un protocole d'accord visant, selon le bureau du Premier ministre irakien, à "coordonner la sécurité aux frontières communes."

"La résistance (contre Israël, ndlr) fait partie intégrante du tissu des peuples de la région", avait-il déclaré à la télévision iranienne, estimant que "tous les efforts doivent viser à préserver cette capacité."


L'Egypte annonce travailler avec les médiateurs en vue d'une trêve à Gaza

Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit. (AFP)
Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne
  • Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable"

GAZA: L'Egypte a annoncé mardi travailler avec le Qatar et les Etats-Unis en vue d'un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à prendre le contrôle de la plus grande ville du territoire palestinien.

Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit.

"Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c'est ce qui se passe", a affirmé M. Netanyahu, interrogé lors d'une interview sur la chaîne de télévision internationale I24 News, à l'heure où l'armée israélienne se prépare à lancer une nouvelle phase de son offensive afin de vaincre le Hamas, qui avait déclenché la guerre en attaquant Israël le 7 octobre 2023.

De précédents appels israéliens et américains à une évacuation sous la contrainte des Gazaouis ont été vivement rejetés par la communauté internationale et par les Palestiniens.

Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne, pendant qu'à l'étranger, les appels se multiplient pour mettre fin aux souffrances des plus de deux millions d'habitants du territoire palestinien.

Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable", appelant à agir de manière "urgente" pour y mettre fin.

"Nouvelle proposition" 

Dans ce contexte, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré mardi que Le Caire travaillait "activement" avec Doha et Washington pour tenter de remettre sur les rails un projet de cessez-le-feu de 60 jours.

"L'objectif principal est de revenir à la proposition initiale: instaurer un cessez-le-feu de 60 jours, avec la libération de certains otages et détenus palestiniens, ainsi que l'acheminement sans conditions et sans restrictions de l'aide humanitaire et médicale vers Gaza", a ajouté le ministre.

Le Hamas a confirmé dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi qu'une délégation dirigée par son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, était arrivée au Caire en vue de discussions avec l'Egypte pour "mettre fin à la guerre à Gaza" et "faciliter l'entrée de l'aide humanitaire" notamment.

Après une trêve de deux mois rompue à la mi-mars, de nouvelles négociations indirectes menées à Doha par les trois pays médiateurs avaient échoué en juillet.

Selon une source palestinienne ayant connaissance du dossier, "les médiateurs sont en train de formuler une nouvelle proposition d'accord global de cessez-le-feu", prévoyant la libération, "en une seule fois", de tous les otages.

Les otages n'ont pas été mentionnés dans le communiqué du Hamas.

"Le sol tremble" 

A Gaza, la Défense civile a annoncé mardi la mort de 33 Palestiniens tués par des frappes israéliennes.

"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n'ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

Israël avait annoncé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, située dans le nord du territoire, et de camps de réfugiés voisins, sans fournir de calendrier.

Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu'Israël contrôlait militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire.

Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "Premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


La Défense civile fait état d'une intensification des raids à Gaza-ville

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération. (AFP)
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération. (AFP)
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  • Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés "par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles", a précisé M. Bassal
  • "L'occupation utilise tous types d’armes dans cette zone — bombes, drones, ainsi que des munitions explosives provoquant une destruction massive des habitations civiles", a-t-il affirmé

GAZA: La Défense civile à Gaza a fait état d'une intensification des bombardements israéliens sur la ville de Gaza ces derniers jours et annoncé la mort de 24 Palestiniens mardi à travers le territoire palestinien ravagé par plus de 22 mois de guerre.

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, mais n'a pas fourni de calendrier pour cette opération.

"Pour le troisième jour consécutif, l'occupation israélienne intensifie ses bombardements" sur la ville de Gaza, située dans le nord du territoire affamé et assiégé, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés "par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles", a précisé M. Bassal.

"L'occupation utilise tous types d’armes dans cette zone — bombes, drones, ainsi que des munitions explosives provoquant une destruction massive des habitations civiles", a-t-il affirmé.

Selon M. Bassal, au moins 24 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens à travers la bande de Gaza mardi, dont plusieurs dans la ville éponyme.

"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n’ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

Israël fait face à des critiques croissantes concernant son offensive dévastatrice dans le territoire palestinien, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche qu'Israël contrôlait désormais militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza et des secteurs du centre du territoire.

Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

Quarante-neuf otages restent aux mains du Hamas et de son allié du Jihad islamique à Gaza - dont 27 déclarés morts par l'armée - sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre.

Cette attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.