La Syrie enterre ses morts, bombardements sur les zones rebelles

L'attaque de drone a eu lieu alors que la cérémonie de remise des diplômes aux cadets touchait à sa fin. (AFP)
L'attaque de drone a eu lieu alors que la cérémonie de remise des diplômes aux cadets touchait à sa fin. (AFP)
L'attaque de drone a eu lieu alors que la cérémonie de remise des diplômes aux cadets touchait à sa fin. (AFP)
L'attaque de drone a eu lieu alors que la cérémonie de remise des diplômes aux cadets touchait à sa fin. (AFP)
L'attaque de drone a eu lieu alors que la cérémonie de remise des diplômes aux cadets touchait à sa fin. (AFP)
L'attaque de drone a eu lieu alors que la cérémonie de remise des diplômes aux cadets touchait à sa fin. (AFP)
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

La Syrie enterre ses morts, bombardements sur les zones rebelles

  • L'attaque, l'une des plus sanglantes contre l'armée dans le pays en guerre, a visé l'académie militaire de Homs, dans le centre du pays sous contrôle du pouvoir
  • Des dizaines de proches de victimes se sont rassemblés tôt le matin, le visage fermé, devant l'hôpital militaire de Homs

HOMS : La Syrie enterre vendredi les militaires et leurs proches tués dans une attaque de drones contre une cérémonie de promotions d'officiers qui a fait plus d'une centaine de morts, à laquelle Damas a répliqué par des bombardements intensifs de zones rebelles.

L'attaque, l'une des plus sanglantes contre l'armée dans le pays en guerre, a visé l'académie militaire de Homs, dans le centre du pays sous contrôle du pouvoir.

Des dizaines de proches de victimes se sont rassemblés tôt le matin, le visage fermé, devant l'hôpital militaire de Homs d'où les ambulances ont commencé à transporter les dépouilles des officiers et des membres de leurs familles vers leur dernière demeure.

"Mon fils, ne pars pas, reste près de moi", criait une mère éperdue de douleur, en robe noire à fleurs blanches, la tête recouverte d'un fichu blanc. Des soldats portant des couronnes précédaient les cercueils, au son d'une musique militaire.

Khawla, une femme de 33 ans, cherchait parmi les cercueils son frère, qui devait être promu officier jeudi. "Amjad n'est pas mort (...), j'aurais voulu le voir jeune marié", a-t-elle dit à l'AFP, effondrée.

Panique

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré des victimes tombant à terre et des blessés appelant à l'aide lors de l'attaque, au milieu de scènes de panique, alors que des coups de feu étaient entendus.

L'attaque a fait 89 morts parmi lesquels 31 femmes et cinq enfants, ainsi que 277 blessés, selon les autorités syriennes.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie, a pour sa part donné un bilan plus élevé avec 123 morts incluant 54 civils parmi lesquels 39 enfants, et quelque 150 blessés.

Le ministre de la Défense, Ali Mahmoud Abbas a assisté aux funérailles d'une trentaine de militaires et de civils à Homs. Il assistait à la cérémonie jeudi mais était parti avant l'attaque des drones, intervenue vers la fin de l'événement, selon un témoin et l'OSDH.

Les autorités ont proclamé trois jours de deuil dans le pays et appelé à prier pour les morts dans les mosquées vendredi.

L'attentat n'a pas été revendiqué. Les forces syriennes ont repris le contrôle de la ville de Homs, qui fut un bastion des rebelles, en 2017 et la province éponyme est éloignée des lignes de front.

Des groupes djihadistes qui contrôlent une partie du territoire syrien, mais également les combattants du groupe Etat islamique, malgré sa défaite territoriale, ont parfois recours aux drones pour attaquer les forces syriennes et leur allié russe.

Le président russe, Vladimir Poutine, a assuré dans un message de condoléances à son homologue syrien, Bachar al-Assad, qu'il avait "l’intention de poursuivre (la) coopération rétroite avec les partenaires syriens pour lutter contre toute forme (...) de terrorisme".

Riposte

L'armée syrienne, qui avait promis de "riposter fermement" à l'attaque, a bombardé à partir de jeudi après-midi le dernier bastion rebelle du pays, dans le nord-ouest.

L'OSDH a fait état de 15 civils tués dans les zones rebelles, partiellement contrôlées par l'organisation djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et des groupes qui lui sont alliés.

Des avions russes ont également mené au moins cinq raids sur la région rebelle d'Idleb, selon l'OSDH.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé son inquiétude après l'escalade en Syrie. De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé jeudi à "une désescalade immédiate" de la violence.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et morcelé le pays.

Dans le nord-est où les Kurdes ont établi une administration autonome, la Turquie a mené jeudi une série de raids sur des infrastructures et des objectifs civils et militaires, qui ont fait 11 morts selon les responsables kurdes.

La Turquie affirme avoir agi en représailles à un attentat qui a visé dimanche le ministère de l'Intérieur à Ankara, blessant deux policiers.

Pour sa part, le ministère américain de la Défense a annoncé que les Etats-Unis avaient abattu jeudi un drone turc, estimant qu'il représentait une menace potentielle pour des forces américaines déployées en Syrie.


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
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  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.