L'Egypte et la France veulent «mettre fin à l'escalade» à Gaza

Le président français Emmanuel Macron et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi pour une réunion à l'Elysée à Paris, le 22 juin 2023 (Photo d'illustration, AFP).
Le président français Emmanuel Macron et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi pour une réunion à l'Elysée à Paris, le 22 juin 2023 (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Dimanche 08 octobre 2023

L'Egypte et la France veulent «mettre fin à l'escalade» à Gaza

  • Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont discuté, lors d'un entretien téléphonique
  • Le Hamas a lancé une offensive contre Israël qui a répondu par des frappes sur l'enclave palestinienne

LE CAIRE: L'Egypte et la France ont discuté samedi de la coordination des efforts pour "mettre fin à l'escalade" dans la bande de Gaza, après que le Hamas a lancé une offensive contre Israël qui a répondu par des frappes sur l'enclave palestinienne.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont discuté, lors d'un entretien téléphonique, de la "coordination des efforts pour mettre fin à l'escalade dans la bande de Gaza entre les parties palestinienne et israélienne", a indiqué la présidence égyptienne.

M. Sissi a "mis en garde contre le danger de voir la situation se détériorer et sombrer dans la violence, d'assister à une aggravation des conditions humanitaires à Gaza et de voir la région entrer dans un cercle vicieux de tensions menaçant la stabilité et la sécurité régionales", selon son porte-parole.

Le ministère des Affaires étrangères avait appelé plus tôt samedi "les Palestiniens comme les Israéliens à faire preuve de la plus extrême retenue" et mis en garde contre "le grave danger de l'escalade en cours", dans une tentative de rallier les "acteurs internationaux" à une "intervention immédiate".

Blinken discute avec l'Egypte pour «arrêter immédiatement» l'offensive du Hamas

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est entretenu samedi avec son homologue égyptien Sameh Choukri dans l'espoir que l'Egypte, un intermédiaire-clé entre Israël et le Hamas, contribue à mettre fin à l'offensive du mouvement islamiste palestinien, selon le département d'Etat.

Lors d'une conversation téléphonique avec M. Choukri, M. Blinken a souligné "l'urgence de parvenir à un arrêt immédiat de l'effroyable assaut des terroristes du Hamas contre Israël", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller.

M. Shoukry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont pour leur part souligné "la nécessité d'un arrêt immédiat de l'escalade" avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU dimanche, selon un communiqué du Caire.

«Inquiétude»
Plus tôt dans la journée, lors d'un échange téléphonique, M. Shoukry et son homologue jordanien Ayman Safadi ont "exprimé leur profonde inquiétude face à la détérioration progressive et dangereuse des événements".

M. Safadi a mis en garde dans une déclaration séparée contre la "volatilité" de la situation, "en particulier à la lumière des attaques et des violations israéliennes contre le peuple palestinien".

Le Caire est un médiateur traditionnel dans le conflit israélo-palestinien.

La Jordanie et l'Egypte ont été les deux premiers pays de la région à conclure des accords de paix avec Israël, avant que le pays connaisse une vague de normalisation diplomatique ces dernières années, notamment avec les Emirats arabes unis et le Maroc.

Samedi, M. Shoukry a aussi discuté avec le ministre des Affaires étrangères émirati, le cheikh Abdallah ben Zayed Al Nahyane, de "la gravité de la situation actuelle et de la nécessité de tout mettre en oeuvre pour éviter que la situation sécuritaire ne devienne incontrôlable".

L'Egypte a également demandé à la communauté internationale d'"exhorter Israël à mettre fin aux attaques et aux actions provocatrices contre le peuple palestinien et à adhérer aux principes du droit humanitaire international en ce qui concerne les responsabilités d'un Etat occupant".

L'attaque du Hamas fait suite à des mois de flambée de violence dans le conflit israélo-palestinien.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.