Gaza: Faisal ben Farhane condamne les attaques visant des civils

Les forces de sécurité israéliennes marchent dans une rue de Tel Aviv après avoir été touchées par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, le 7 octobre 2023 (Photo, AFP).
Les forces de sécurité israéliennes marchent dans une rue de Tel Aviv après avoir été touchées par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, le 7 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 octobre 2023

Gaza: Faisal ben Farhane condamne les attaques visant des civils

  • Des dirigeants et des responsables de différents pays ont également échangé des appels téléphoniques pour discuter de ce développement sans précédent
  • Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, Choukri a cherché à rallier les «acteurs internationaux» pour qu'ils «interviennent immédiatement»

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré samedi que l’Arabie saoudite rejetait le fait de prendre pour cible des civils non armés «de quelque manière que ce soit», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Il a fait ces commentaires lors d'appels téléphoniques distincts avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et le responsable de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, afin de discuter des violences qui ont éclaté à Gaza samedi matin.

Le groupe palestinien Hamas a lancé la plus grande attaque contre Israël depuis des années. Cet assaut fait suite à des mois de flambée de violence dans le conflit israélo-palestinien, avec des décès en Cisjordanie occupée d'une ampleur inégalée depuis des années.

L'offensive aérienne, terrestre et maritime lancée tôt le matin par le Hamas a été contrée par des frappes aériennes israéliennes sur l'enclave côtière soumise à un blocus, dans le cadre de l'escalade la plus sanglante avec les Palestiniens depuis mai 2021.

Le prince Faisal a souligné la nécessité de mettre fin à l'escalade et de faire en sorte que toutes les parties respectent le droit humanitaire international.

Il a également appelé à des «efforts concertés pour calmer la situation et éviter de nouvelles violences», a déclaré le ministère.

Le ministre saoudien a également eu des entretiens séparés avec son homologue qatari, Mohammed ben Abderrahmane ben Jassim, ainsi qu'avec ses homologues égyptien et jordanien.

Par ailleurs, Blinken a exhorté l'Autorité palestinienne à rétablir le calme et la stabilité en Cisjordanie lors d'un appel avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué le département d'État américain dans un communiqué.

Blinken «a réitéré la condamnation sans équivoque de Washington des attaques terroristes du Hamas contre Israël et a appelé tous les dirigeants de la région à les condamner», a déclaré un porte-parole du Département d’État.

«Le secrétaire d'État américain a exhorté l'Autorité palestinienne à poursuivre et à renforcer les mesures visant à rétablir le calme et la stabilité en Cisjordanie», a signalé le porte-parole.

Abbas a expliqué à Blinken que «l'injustice» à l'égard des Palestiniens conduisait le conflit avec Israël à une «explosion», selon l'agence de presse palestinienne WAFA.

Il a également indiqué que l'escalade actuelle était due aux «pratiques des colons et des forces d'occupation israéliennes, ainsi qu'à l'agression contre les lieux sacrés islamiques et chrétiens», selon l'agence WAFA.

Réactions internationales

Le président américain, Joe Biden, a clairement indiqué lors d'un appel avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, que «nous sommes prêts à offrir tous les moyens de soutien appropriés», selon la Maison Blanche.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a mis en garde «contre le danger d'une détérioration de la situation et d'une escalade de la violence».

Lors d'un appel avec le président français, Emmanuel Macron, Al-Sissi a exhorté la communauté internationale à coopérer pour éviter que le conflit ne s'aggrave.

Le Caire a toujours été un médiateur clé dans les conflits entre les deux parties.

Le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, s'est entretenu avec ses homologues jordanien, émirien, turc, russe, allemand, français et espagnol, ainsi qu'avec Borrell, soulignant «l'importance de mettre fin à l'escalade et de faire preuve de retenue de la part de toutes les parties».

Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, Choukri a cherché à rallier les «acteurs internationaux» pour qu'ils «interviennent immédiatement».

Lors d'un appel avec le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, les deux ministres ont «exprimé leur profonde inquiétude face à la détérioration progressive et dangereuse des        événements».

Dans une déclaration distincte, Safadi a mis en garde contre «l’instabilité» de la situation, «en particulier à la lumière des attaques et des violations israéliennes contre le peuple palestinien dont les villes et les régions de Cisjordanie sont témoins».

Choukri a aussi appelé le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, le cheikh Abdellah Ben Zayed, pour discuter de «la gravité de la situation actuelle et de la nécessité de tout mettre en œuvre pour éviter que la situation sécuritaire ne devienne incontrôlable».

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, s'est entretenu avec ses homologues de la région au sujet des combats entre Israël et les Palestiniens, a indiqué une source du ministère des Affaires étrangères, alors qu'Ankara s'est déclarée prête à contribuer à la désescalade de la situation.

La source a indiqué que Fidan avait discuté du conflit avec ses homologues saoudien, qatari, iranien, palestinien et égyptien, mais n'a pas fourni d'autres détails. La source a ensuite dévoilé que Fidan avait également discuté de la situation avec Blinken lors d'un appel téléphonique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.