Hamas-Israël: La France ne tolérera «aucun acte, aucun propos antisémite»

La France ne tolérera «aucun acte, aucun propos antisémite» dans le pays, a déclaré mardi la Première ministre française Elisabeth Borne (Photo, AFP).
La France ne tolérera «aucun acte, aucun propos antisémite» dans le pays, a déclaré mardi la Première ministre française Elisabeth Borne (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 11 octobre 2023

Hamas-Israël: La France ne tolérera «aucun acte, aucun propos antisémite»

  • Elisabeth Borne a promis «la plus grande fermeté à tous ceux qui voudraient utiliser ce conflit comme prétexte à l'antisémitisme»
  • Deux manifestations pro-palestiniennes qui devaient se tenir jeudi à Paris ont été interdites par arrêté par le préfet de police de Paris

PARIS: La France ne tolérera "aucun acte, aucun propos antisémite" dans le pays, a déclaré mardi la Première ministre française Elisabeth Borne au quatrième jour de la guerre déclenchée contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

La Première ministre a promis "la plus grande fermeté à tous ceux qui voudraient utiliser ce conflit comme prétexte à l'antisémitisme". A l'adresse de la communauté juive, elle a affirmé: "Nous sommes avec vous. S’en prendre à vous, c’est s’en prendre à toute la République".

Une cinquantaine d'"actes antisémites", parfois "particulièrement graves", ont été recensés en France depuis l'attaque samedi d'Israël par le Hamas, a affirmé mardi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

"Des gens qui vont devant des synagogues, nombreux, qui crient des menaces. Il y a eu 16 interpellations depuis deux jours. Des drones qui rentrent dans des cours d'écoles avec une caméra. Mais aussi des slogans, des tags, des lettres de menaces", a listé M. Darmanin, ajoutant que les services de police avaient relevé "1.000 signalements antisémites en 48 heures".

L'attaque du Hamas est "une attaque terroriste, commise par un groupe terroriste", a insisté mardi Mme Borne.

"La barbarie et le niveau de violence inimaginables nous rappellent les pires moments de notre combat contre l’Etat islamique. Ceux qui ont soutenu, financé et armé le Hamas ont basculé, avec lui, dans l’ignominie", a-t-elle ajouté.

Ce conflit est un "traumatisme qui nous replonge 50 ans en arrière", a encore souligné la cheffe du gouvernement, dont le père, de confession juive, ne s'est jamais remis de la déportation et a mis fin à ses jours quand sa fille avait 11 ans.

Le gouvernement est "extrêmement vigilant à ce qu'aucun euro d'aide française ne parvienne à une quelconque organisation terroriste, ni à Gaza, ni ailleurs", a par ailleurs stipulé Mme Borne, en faisant une distinction avec l'aide humanitaire.

"Je n'ignore pas les interrogations sur notre aide humanitaire. Notre aide est versée à des organismes de l'ONU sur place, qui agissent directement pour l'accès à l'eau, la sécurité alimentaire, la santé ou l'éducation", a dit la Première ministre, en réponse au patron du parti Les Républicains (droite) Eric Ciotti qui a appelé à "couper toute aide au développement à ceux qui participent au financement du terrorisme".

Deux manifestations pro-palestiniennes interdites jeudi à Paris par la préfecture de police

Cette interdiction a été prise "compte tenu des risques de troubles à l'ordre public", a expliqué la préfecture de police. Les deux manifestations devaient se tenir place de La République à 18H00.

L'un des appels à manifester émane du "collectif national pour une paix juste et durable en Palestine" et le second de l’association "France Palestine solidarité".

Les deux organisations qui apportent leur soutien aux Palestiniens, demandent la fin du blocus à Gaza, décrété par le gouvernement israélien.

Plusieurs manifestations pro-palestiniennes ont été interdites déjà dans plusieurs villes du territoire, en raison "des risques de troubles à l'ordre public", comme à Lyon, lundi.

La question de l'aide aux Palestiniens a fait l'objet de messages dissonants au sein de l'Union européenne. Un commissaire européen, Olivier Varhelyi, avait annoncé lundi la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de cette aide au développement.

La Commission avait ensuite fait savoir qu'elle lançait "un réexamen urgent de l'assistance de l'Union européenne à la Palestine", sans plus faire mention d'une telle suspension.

La France n'est "pas en faveur de la suspension de l'aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes", a assuré mardi le ministère français des Affaires étrangères, ajoutant qu'elle l'avait "fait savoir à la Commission européenne".

Une position réitérée depuis Hambourg, en Allemagne, par le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse avec le chancelier Olaf Scholz.


Vote de confiance: Valls appelle à un «sursaut» pour un «accord» entre forces de gouvernement

Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits". (AFP)
Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits". (AFP)
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  • Cet accord "est indispensable, sinon quelle est la solution ?", a ajouté l'ancien Premier ministre, pour qui une dissolution serait "pour les formations politiques de gouvernement, pour les Républicains, le bloc central, le Parti socialiste aussi, la mena
  • Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits"

PARIS: Un "sursaut" des formations politiques de gouvernement "pour trouver un accord sur le budget" est "indispensable" avant le vote de confiance du gouvernement Bayrou le 8 septembre, a estimé jeudi le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

"Il faut être sérieux: j'en appelle à l'effort, à un sursaut des formations politiques de gouvernement pour trouver un accord sur le budget", a-t-il déclaré sur Europe 1.

Cet accord "est indispensable, sinon quelle est la solution ?", a ajouté l'ancien Premier ministre, pour qui une dissolution serait "pour les formations politiques de gouvernement, pour les Républicains, le bloc central, le Parti socialiste aussi, la menace d'une quasi-disparition et de se retrouver sous la menace de LFI et du Rassemblement national".

Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits".

"Il faut trouver des solutions: elles doivent être justes sur le plan fiscal et social, chacun doit être mis à contribution, y compris les plus riches et les grandes entreprises. Chacun doit participer à cet effort", selon lui.

D'ici le 8 septembre, le ministre des Outre-mer "continuera sa mission", avec notamment un déplacement à Mayotte lundi et mardi.

Manuel Valls est rentré cette semaine de Nouvelle-Calédonie, où il a poursuivi la mise en application de l'accord de Bougival signé en juillet entre l'Etat, les non-indépendantistes et les indépendantistes, même si ceux du FLNKS ont depuis rejeté le texte.


François Bayrou jeudi devant un Medef hostile à tout retour de l'ISF

Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif"
  • Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale"

PARIS: François Bayrou, désormais prêt "à toutes les négociations nécessaires" sur le budget s'il remporte son pari d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale, viendra l'évoquer jeudi devant un Medef fermement opposé à tout retour d'un impôt de type ISF, souhaité par la gauche.

Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif".

M. Bayrou, qui a présenté le 15 juillet les grandes lignes d'un effort budgétaire de 44 milliards d'euros en 2026, s'attirant la désapprobation des oppositions avec des idées comme la suppression de deux jours fériés, a surpris lundi en annonçant qu'il se soumettrait à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale", en application de l'article 49-1 de la Constitution.

Les oppositions ayant annoncé qu'elles voteraient contre, M. Bayrou a affirmé mercredi sur TF1 qu'il recevrait les responsables de partis et de groupes parlementaires à partir de lundi pour "examiner les choses avec eux", avec pour "condition préalable de s'entendre sur l'importance de l'effort" à réaliser.

Mardi et jeudi, ce sont les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre a rendu ou rendra visite.

La cheffe de file de la CFDT Marylise Léon est favorable à faire contribuer davantage les plus riches au budget, alors que Patrick Martin estime que, "quelle qu'en soit la forme, un retour de l'ISF serait ravageur pour notre économie, et nous nous y opposerons".

Déjà incisif mercredi à la tribune de la REF, il a accusé jeudi matin sur BFM Business les hommes politiques "d'être dans un monde parallèle et de ne pas voir ce qui se passe sur la planète sur le plan économique" notamment en matière de concurrence internationale.

"Que ceux qui expriment de manière politicienne ce genre de propositions", une forte taxation du patrimoine des plus riches, "n'oublient jamais que si les chefs d'entreprises lèvent le crayon, le pays part en vrille", a-t-il soutenu.

Le Medef est davantage ouvert à "un double effacement", selon M. Martin, la remise en cause de certains avantages financiers consentis aux entreprises contre "un abaissement des seuils d'imposition à l'euro près, si possible avec un gain".

Il a néanmoins espéré "un ressaisissement de la part des partis dits de gouvernement pour, le temps qu'il faudra, passer au-dessus de leurs calculs (...) individuels, poser les colts et discuter avec les chefs d'entreprise."

A quatre jours de commencer à recevoir les chefs de partis à Matignon, François Bayrou les manquera de peu, jeudi à la REF.

En effet, événement-phare de cette université d'été, la table ronde de clôture réunira, une heure après la fin d'intervention du Premier ministre, l'ensemble des chefs de partis pour un débat sur l'avenir économique du pays.

 


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
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  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.